Classes laborieuse et pouvoir politique

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par faupatronim » 26 Fév 2004, 18:01

(manu @ jeudi 26 février 2004 à 17:58 a écrit : Je pollue !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!.

C'est la première fois qu'un modérateur me dit ce genre de truc dans un forum.

Je viens d'arriver ici et je crois que je vais repartir d'ailleurs. Puisque mes messages polluent l'atmosphère de ce site si chaleureux.
Je pense que vilene s'adressait à moi et non à toi.
De plus Vilene n'est pas modérateur.
faupatronim
 
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Message par Dolmancé » 26 Fév 2004, 22:19

a écrit :Ca me laisse pantois. Je ne suis évidemment pas d'accord. C'est quand cette merveilleuse époque où le pouvoir appartenait à ceux qui créaient les richesses ?


Oups! Désolé c'est vrai que les mots ont pas forcément le même sens ici..

Bon je reformule alors :

Bon sinon avant que je revienne, est ce que tout le monde est d'accord sur le fait que nous sommes passé d'une période industrielle où le pouvoir appartenait à ceux qui avaient le controle des moyens de production à une période post industrielle où le pouvoir appartient à ceux qui maitrise l'information, le savoir et les connaissances ?

En gros on est passé des familles industrielles au règne de la finance et des sociétés anonymes (ce qui a pu impliquer la reconversion d'industriels en financiers : exemple la famille Wendel)
Dolmancé
 
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Message par Louis » 26 Fév 2004, 22:33

Dolmancé, tout a fait franchement, on peut DISCUTER ton opinion, mais il faut avoir quelques éléments objectifs pour ce faire ! Par exemple, MESURER l'impact de la "société de l'information" dans l'économie globale !

Et quand tu dit qu'on est passé du capital industriel au capital financier, j'espere que tu plaisante ; on y est au moins depuis un siecle !

Sur le "capital cognitif" et 'l"économie de la connaissance", Lire par exemple la table ronde suivante !
Louis
 
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Message par Dolmancé » 26 Fév 2004, 23:57

J'ai lu la table ronde, ça se rapporte pas trop à mon propos... Dans ce document on parle d'organisation du travail et d'un secteur particulier, alors que je parle de qui exerce le pouvoir et gràce à quoi.


a écrit :Et quand tu dit qu'on est passé du capital industriel au capital financier, j'espere que tu plaisante ; on y est au moins depuis un siecle !


Ben je demande si tout le monde est d'accord, si tout le monde est d'accord c'est cool non ?
Dolmancé
 
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Message par Louis » 27 Fév 2004, 00:19

ben tous les léniniste en tout cas, oui ! Et il doit y en avoir quelques un ici ! Et meme moi qui le suit avec modération je suis d'accord avec ça, c'est dire !
Louis
 
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Message par pelon » 27 Fév 2004, 09:07

(Dolmancé @ jeudi 26 février 2004 à 23:57 a écrit : J'ai lu la table ronde, ça se rapporte pas trop à mon propos... Dans ce document on parle d'organisation du travail et d'un secteur particulier, alors que je parle de qui exerce le pouvoir et gràce à quoi.


a écrit :Et quand tu dit qu'on est passé du capital industriel au capital financier, j'espere que tu plaisante ; on y est au moins depuis un siecle !


Ben je demande si tout le monde est d'accord, si tout le monde est d'accord c'est cool non ?
La domination du capital financier sur le capital industriel, cela fait plus de 90 ans que Lénine l'a démontré.
pelon
 
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Message par logan » 27 Fév 2004, 10:26

a écrit :Et quand tu dit qu'on est passé du capital industriel au capital financier


En 1916, en pleine guerre lénine publie "l'impérialisme stade suprême du capitalisme".
Sa thèse centrale est que le capital a une tendance monopoliste et que le capital financier est devenu le principal acteur du capitalisme, poussant à la recherche de nouveaux marchés, donc à la redistributon des colonies.

Aujourd'hui cette tendance est encore plus frappante.
Maintenant il ne faut pas être aveuglé. Ce sont les mêmes qui possèdent les entreprises et qui investissent dans les marchés financiers.
Aujourd'hui Renault fait régulièrement plus de profit avec sa branche financière qu'avec sa branche industrielle!! :hum:
Il n'y a absolument pas disparition du capital industriel, il y a domination du capital financier. Capital financier qui est en définitive la fusion du capital bancaire et du capital industriel.


Si la domination du capital financier est un argument pour dire que le capital industriel n'a plus aucun pouvoir et que donc les ouvriers n'ont plus aucun rôle à jouer, c'est totalement faux. :altharion:

Si cela sert à constater que la spéculation (echange virtuel) tend toujours plus à fragiliser l'économie (réelle), c'est totalement vrai.
logan
 
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Message par Dolmancé » 27 Fév 2004, 11:45

a écrit :Maintenant il ne faut pas être aveuglé. Ce sont les mêmes qui possèdent les entreprises et qui investissent dans les marchés financiers.
Aujourd'hui Renault fait régulièrement plus de profit avec sa branche financière qu'avec sa branche industrielle!! 
Il n'y a absolument pas disparition du capital industriel, il y a domination du capital financier. Capital financier qui est en définitive la fusion du capital bancaire et du capital industriel.


Je ne suis pas franchement d'accord avec cette affirmation, je pense au contraire que le capital bancaire et industriel sont de plus en plus des choses distinctes.

Depuis les années 80, les entreprises qui font le plus de profits sont celles qui ont abandonné la partie production à des sous traitants en fonctionne de manière décentralisée (modèle japonais opposé au modèle fordien). L'exemple embèmatique de cette période étant Nike qui est une entreprise qui n'a jamais eu de production.

Un extrait d'un rapport européen sur la sous traitance dans l'industrie automobile.


a écrit :L'ampleur et les caractéristiques de la sous-traitance

Les grands constructeurs automobiles américains fondaient traditionnellement leur modèle de production sur une forte «intégration verticale». Une fraction substantielle des composants des véhicules était fabriquée par le constructeur lui-même ou par des sociétés de fabrication de composants lui appartenant au sein du même consortium. Ce modèle prévalait également chez les constructeurs automobiles européens, bien que leur échelle de production fût nettement inférieure. Le niveau d'intégration verticale de la production était similaire à celui des compagnies américaines, l'intégration s'opérant toutefois à l'intérieur même des constructeurs sans qu'une industrie de fabrication de composants ne soit créée sous la tutelle d'un consortium, à l'exception de Fiat et Peugeot, qui comptaient un grand nombre de sociétés extérieures leur fournissant les composants nécessaires dans un contexte exacerbé de concurrence interne et de pressions sur les coûts.

Ce modèle de production a subi de profondes transformations au cours de ces dernières décennies. Eu égard au paradigme de la «production dégraissée», les constructeurs se sont orientés à un degré croissant vers la conception, l'assemblage et la distribution, en incluant dans certains cas la production directe de composants qu'ils estiment stratégiques, comme les moteurs. L'innovation ne réside toutefois pas seulement dans l'extension de la sous-traitance, mais également dans le remaniement et la structure hiérarchique des relations avec les fournisseurs qu'elle implique. Bien entendu, ce processus varie selon les stratégies propres à chaque entreprise, mais les principaux changements sont les suivants:

une sous-traitance progressive de la production des composants à travers différentes filières (comme la création d'une filiale au sein du même consortium ou la sous-traitance à une autre entreprise d'anciennes ou de nouvelles activités), souvent associée à des stratégies de spécialisation à grande échelle (la fourniture d'un composant donné à plusieurs usines et marques du même consortium, voire à plusieurs consortiums, par exemple). Bien qu'aucune donnée précise ne soit disponible sur l'étendue de ce phénomène, notamment parce qu'il peut difficilement être quantifié, il est généralement admis qu'il a commencé à s'accélérer en Europe à la fin des années 1980, même s'il reste encore sensiblement plus développé au Japon. Ainsi, en Allemagne, les grands constructeurs fabriquaient 35% de la valeur ajoutée du produit fini en 1998, au lieu de 41% en 1989;

une diminution sensible du nombre de fournisseurs directs (le premier niveau de la chaîne d'approvisionnement). Les constructeurs assument aujourd'hui la responsabilité de l'assemblage d'éléments complets du véhicule, du contrôle de la qualité et de la gestion des stocks, tandis que les fonctions d'innovation technologique et de conception des composants sont de plus en plus souvent déléguées à ces fournisseurs. Les évolutions les plus récentes recherchent une implication accrue des principaux fournisseurs dans la conception du produit final et du procédé de production; et

la sous-traitance progressive des services, qui commence par ceux qui offrent une faible valeur ajoutée et demandent une forte intensité de main-d'?uvre (nettoyage, restauration collective et sécurité) et se poursuit avec les services plus stratégiques tels que les réparations de l'équipement, la maintenance informatique, l'entreposage et la logistique.

Les modifications instaurées par les constructeurs automobiles ont directement entraîné la restructuration de l'industrie de fabrication des composants. Au premier niveau se trouvent les sociétés qui fournissent des ensembles complets de pièces, d'unités ou de systèmes et d'importants éléments du véhicule impliquant une certaine complexité technologique. Ces sociétés ont subi les transformations les plus profondes, avec un degré élevé de concentration des activités et de mondialisation de la production, et l'adoption de stratégies de production similaires à celles des constructeurs. Elles en arrivent également à redéfinir leur activité essentielle et à sous-traiter le reste de la production. Elles jouent un rôle d'une importance croissance dans la production du véhicule en ce qu'elles supportent une partie de l'investissement dans la conception et la technologie et organisent le deuxième niveau de fournisseurs. Ce processus se répète à divers degrés d'intensité aux niveaux inférieurs, formant ainsi une pyramide hautement hiérarchisée de fournisseurs.

La motivation première de la sous-traitance réside dans la recherche d'une spécialisation maximale dans les activités à haute valeur ajoutée, avec les risques les plus faibles et aux coûts les plus bas possibles. Le nouvel environnement concurrentiel induit une accélération du rythme d'innovation et de diversification de la production et un accroissement considérable des risques et des coûts liés à la conception et à la production de composants de haute technologie. L'introduction croissante de l'automatisation et le remplacement de la main-d'?uvre par des capitaux ont pour corollaire que les activités à plus haute intensité en main-d'?uvre ne sont plus rentables et peuvent aisément être sous-traitées. À travers leur contrôle de la chaîne de production, les fabricants parviennent à se débarrasser des activités à plus faible valeur ajoutée, à transférer une partie du coût inhérent à la conception et à la production vers les fournisseurs de premier rang et à exercer une pression appuyée en termes de qualité, de délais de livraison et de prix. Des stratégies similaires se répètent successivement aux différents échelons de la chaîne des fournisseurs, bien que les entreprises jouissent d'une autonomie de plus en plus restreinte à mesure que l'on descend dans la chaîne. À la base de la pyramide, un grand nombre d'entreprises exécutent les activités à forte intensité de main-d'?uvre et à faible valeur ajoutée au c?ur d'une concurrence exacerbée, avec de lourdes pressions en faveur d'une réduction des coûts de main-d'?uvre et d'une déréglementation des conditions de travail.


On commence déjà à voir que les constructeurs automobiles ne s'occupent plus de toute la fabrication et délègue une bonne partie à des équipementiers qui délèguent la production à des sous-traitants : siege, systeme de freinage, tableaux de bords, éclairage, etc (et ce n'est pas simplement un achat de marchandises, c'est bel et bien une commande spécifique, il est impossible pour le sous-traitant qui s'occupe de la production de vendre le produit de son usine à une autre entreprises avec tous les liens de dépendances que celà crée)


Quand Serge Tchuruk annonce au Wall Street Journal : nous allons être bientôt une compagnie sans usines je le prends au sérieux.
Dolmancé
 
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