Dans la discussion lancée sur les "grands hommes et l'histoire" (pas sûr que ce soit l'intitulé exact), Nadia, dans une réponse à Manu dit :
"Pour l'URSS et les intellectuels, je ne suis pas trop d'accord, la littérature soviétique est riche, les scientifiques n'avaient rien à envier à leurs homologues américains, les arts n'ont pas trop trop dépéri, malgré les goûts ringards de Staline."
Et Manu répond :
"Quan à l'art je ne sais pas ce qui tu appelles "pas si mal que ça", mais on doit pas avoir les memes définitions de ce qu'est l'art.
La culture religieuse (qui est également de l'art , peinture etc....) étaient en piteux état apres la volonté farourche de se débarasser des ordres religieux.
La culture de l'élite (comme si en soit c'etait négatif de l'etre) qui favorise le rayonnement de la culture du pays à travers le monde était méprisé... "
Je voulais juste intervenir sur la culture en URSS, d'où la cration d'un nouveau sujet.
Je suis tout à fait d'accord avec Nadia, la littérature soviétique est riche, très riche même. Et même si avec la contre-révolution stalinienne, il y a eu une énorme production de romans réalistes socialistes sur les komsomols qui édifient le plan quiquenal, on ne peut pas mettre de côté tout le reste. Ainsi, c'est sous Staline que Boulgakov a écrit "le maître et Marguerite", livre qui n'a été publié que sous Kroutchev, mais publié quand même. En plus, à l'époque soviétique, des livres ont été édités dans des langues qui n'avaient jamais été écrites avant, comme le tchouke (avec les romans de Iouri Rythkéou) ou le kirguize (avec Tchinguiz Aïtmatov). Et on pourrait multiplier les exemples.
Pour la science, c'est quand même du sol soviétique qu'est parti le premier homme dans l'espace.
Même pour les bâtiments religieux, tout le monastère de Kiev (qui avait été détruit pendant la deuxième guerre mondiale) a été reconstruit, tout comme de nombreux autres chefs d'oeuvres architecturaux bombardés pendant la guerre (le palais d'été de Leningrad par exemple).
Et surtout, les peuples d'URSS bénéficiaient d'une très bonne culture générale ; à l'école, on n'étudiait pas seulement Pouchkine, mais aussi Victor Hugo ou Goethe. On y trouvait, et on y trouve toujours, de nombreux musées consacrés aux arts, à la littérature, aux cultures populaires ou à l'histoire, des salles de concert, des théâtres, des maisons de la culture, etc.
Bref, on ne peut pas dire qu'en URSS "le rayonnement de la culture y était méprisé". Il y a plein de choses à critiquer sur l'URSS et la contre-révolution stalinienne, mais pour ce qui est de la culture, justement, et malgré la censure (livres de Trotsky par exemple), même des sources peu suspectes de pro-soviétisme (comme certains rapports de l'ONU) soulignent que dans ce domaine l'URSS était un des pays où on trouvait le plus haut niveau d'étude et de culture générale dans la population.