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Message Publié : 29 Fév 2004, 10:05
par logan
Au début du programme de transition ecrit par trotsky (1938) il est écrit :

a écrit :La prémisse économique de la révolution prolétarienne est arrivée depuis longtemps au point le plus élevé qui puisse être atteint sous le capitalisme. Les forces productives de l'humanité ont cessé de croître.  Les nouvelles inventions et les nouveaux progrès techniques ne conduisent plus à un accroissement de la richesse matérielle.


Pensez vous que ce soit encore d'actualité?
Les forces productives ont elles céssé de croitre?

Message Publié : 29 Fév 2004, 10:24
par sophie
Tres bonne question Logan

Surtout que ce postulat est quand meme un des points d'appui de tout un pan du trotskysme français.

Je n'ai jamais bien compris cette notion de fin de la croissance des forces productives

quelq'un pourrait il m'éclairer ?
ce concept datant de 1938 (l'agonie du capitalisme..) n'est il pas a repenser ? a reformuler a la lumière de la situation économique mondiale actuelle (concentration capitaliste intense, fluc financiers énormes, mondialisation économique..)

Message Publié : 29 Fév 2004, 11:32
par Koceila
N'empêche, qu'à l'heure actuelle on assiste à une regression des forces productives; aucune richesse nouvelle n'est créée. Les grands groupes financiers se rachettent les uns les autres, les actions des grands groupes n'augmentent que grâce aux licenciements et à la speculation internationale. En fait les grands groupes capitalistes n'engendres plus aucune ressource nouvelle: ils font de l'argent avec de l'argent, finances qui viennent pour la plupart des capitaux dégagés de la production de biens.

L'embellie des années 50 - 60 ( relative, ça dépend de quel point de vue on se place ) provient de la redistribution des cartes à la fin de la guerre de 39 - 45, notamment à Betton Woods.

Message Publié : 29 Fév 2004, 11:37
par sophie
pourriez vous définir le terme de "forces productives" ?

Message Publié : 29 Fév 2004, 11:54
par Koceila
Les forces productives sont constituées par l'ensemble des capitaux immobiliers (batiments), mobilers (machines, matières premières, produits finis et moyens de transports) et humains (ouvriers, cadres, administratifs). L'accroissement des capitaux, aujourd'hui, n'est plus synonyme d'accroissement des forces productives comme au 19 eme siècle.

Message Publié : 29 Fév 2004, 12:22
par stef
Déjà discuté ici

Message Publié : 29 Fév 2004, 14:33
par Jacquemart
(Koceila @ dimanche 29 février 2004 à 11:32 a écrit :L'embellie des années 50 - 60 ( relative, ça dépend de quel point de vue on se place ) provient de la redistribution des cartes à la fin de la guerre de 39 - 45, notamment à Betton Woods.

Peut-être, mais sans doute pas seulement.
Des travaux d'économie se réclamant du marxisme ont mis en relief des modifications internes aux économies impérialistes, qui rendraient compte de la croissance d'après-guerre, puis de la stagnation actuelle.
En deux mots, le capitalisme aux Etats-Unis, puis en Europe et au Japon, aurait connu à cette époque une phase particulière de hausse tendancielle du taux de profit, due à la diffusion des nouveaux modes de propriété et de gestion (en gros, la grande société moderne, avec ses armées de cadres, remplaçant peu à peu l'ancienne entreprise où le propriétaire gérait lui-même ses affaires. La généralisation du travail en équipes, à la chaîne, a permis pour toute une période la baisse de la composition du capital, donc la hausse du taux de profit).
Pour ceux que ces discussions intéressent, d'assez nombreux articles, dont certains en français, sont disponibles sur le site web de G.Duménil et D.Lévy.
Attention, non-accros de l'économie politique s'abstenir...

Message Publié : 29 Fév 2004, 14:50
par logan
La tertiarisation des salariés c'est une chose.

Mais le développement économique des années 50-60 doit aussi beaucoup à la prise de conscience que le salarié est un producteur mais aussi un consommateur. C'est une pratique Keynesienne de redistribution des richesses et d'encouragement à la consommation qui a été le moteur économique.
Non?

Message Publié : 29 Fév 2004, 14:58
par Jacquemart
Non.
La part du produit national distribuée aux salariés durant ce qu'on appelle la période keynésienne n'était pas sensiblement plus grande qu'avant.
Si le gâteau s'est mis à grossir plus vite, ce n'est pas, contrairement à ce qu'explique l'école dite de la "régulation", parce qu'on a distribué proportionnellement plus aux salariés. De même qu'inversement, la crise de 1929 ne peut pas être attribuée à une trop faible part des salaires dans le revenu national.
Ces explications d'inspiration réformiste, qui mettent l'accent sur la répartition, sont invalidées par les études chiffrées. Celles-ci situent le noeud du problème dans les conditions de la production elles-mêmes, qui ont permis à la productivité et au taux de profit de grimper tendanciellement.