indépendance intellectuelle des étudiants

[zarta]

je rédige un mémoire de maîtrise et mon prof me conseille fortement de lire les ouvrages de Pierre Grémion, notamment "intelligence de l'anticommunisme" (hsitoire du congrès d'intello voulant créer un front antistalinienne, ralliant socialistes, syndicalistes et ... libéraux!).
Mon sujet porte sur un congrès (de progressistes chrétiens - si du moins on peut les appeler comme ça) de sorte que je pense que mon prof veut me proposer un modèle d'analyse de ce genre de mouvement ou congrès etc. Or l'analyse de Grémion porte sur l'analyse de l'abandon progressif du socialisme et du marxisme chez les intellos, notamment français mais internationaux aussi, et sur la création de ce genre de congrès juste pour faire front à l'URSS et au mouvement pour la paix que ce pays développe. L'abandon du marxisme est présenté d'une manière inévitable, en outre parce que le totalitarisme stalinien est totalement apparenté au marxisme.
J'en déduis que mon prof attend de moi une certaine critique des marxistes que j'étudie et présente dans mon mémoire. c complètement hors propos pour moi car les gens que je présente n'ont justement jamais abondonné le marxisme m^m s'ils critiquent les abus du stalinisme.
La question aux profs d'histoire, qui pourraient être à lo, est donc "croyez-vous qu'aujourd'hui, il est possible de parler de marxisme dans les universités françaises sans risquer d'avoir une note qui nous empêche de continuer nos études ? (il faut 16/20 pour avoir l'autorisation de déposer un dossier de DEA!! et il suffirait que mon prof désireux de ne pas voir de marxistes dans son établissement me mette 15,8!!!) coryez-vous que l'université française m'autorise moralement (lol) à présenter d'une manière relativement positive quelque chose issue de l'Est ?

NB pour les lcr : lire l'ouvrage de Grémion montrera comment les mouvemnts d'intellos antistal finissent pas abandonner le marxisme pour finir dans des mouvements sans poids, si ce n'est par leur bonne relation avec les gouvernements (!!!) et avec certaines institutions européennes (!!!!!!!!!!) et préfigurer les mouvements ... altermondialistes!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


merci de répondre à ma question c super important, je rends mon mémoire avant mai!

[clavez]

Quand j'ai repris mes études, et fait de l'histoire en millieu universitaire, j'ai un peu eu les mêmes problèmes que toi, à savoir qu'un triage des militants sur la base de leur conformité au marxisme ou a tel ou tel de ses courrants n'interessera jamais un prof d'université.
Quand je me suis mis à mettre en évidence certains aspect de la lutte des classes et à faire du marxisme concret, j'ai eu moins de problème.
Il ne faut pas perdre de vue que pour les marxistes l'idéologie c'est de la fausse conscience, un monde de reflets et de fantomes, dont il faut nous échaper.
Par exemple: des millieux cathos et autres mais antistaliniens ont dévelloper des discours autour de l'autogestion.Faire une nomenclature des autogestionnaires de gauche ou de droite au sein de la cfdt n'a pas de sens. Replacer ces discours dans le cadre d'une politique concrète de contournement des forteresses ouvrières de la par du patronat etc... c'est autre chose.
Il faut faire du marxisme concret et laisser l'idéologie aux curés et aux journalistes, aux hommes de dieu et du capital.
Bon courrage

[clavez]

désolé, j'ai pas lu l'intitulé jusqu'au bout, je ne suis pas prof.

[zarta]

merci pour vos réponses, je vais essayer de faire gaf et d'être concrète! De toute façon je crois qu'on ne peut pas cacher sa propre analyse, même si elle est marxiste . Une fois j'ai fait lire un dossier à un copain qui m'a dit qu'effectivement j'avais une analyse marxiste. J'en étais moi-même étonnée parce que je pensais avoir simplement fait preuve de bon sens!!! Donc le marxisme est juste une question de bon sens

[logan]

Méfie toi effectivement.
Tu devras être inattaquable sur les points sensibles, relevant de la lutte de classes par exemple, et ne pas employer trop souvent le vocabulaire marxiste (sans pour autant te censurer )

Il m'est arrivé lors d'un exposé sur Lassalle d'être rendu responssable des massacres de Staline et de Pol Pot parce que mon marxisme était trop visible :huh:

L'abandon du marxisme est présenté d'une manière inévitable, en outre parce que le totalitarisme stalinien est totalement apparenté au marxisme.

1/ Tous les historiens sérieux utilisent la méthode du matérailisme historique établie par Marx même quand ils ne le savent pas
2/ L'abandon du marxisme par nombre d'intellectuels est inévitable à court terme suite à la chute de l'URSS. Il y a évidemment un lien avec la lutte de classes et le recul de la conscience de la classe ouvrière. Les intellectuels ne sont pas des hurluberlus réflechissant dans un coin perdu du monde mais des acteurs sociaux pensant et agissant dans un contexte historique donné.

Notre contexte c'est la perte des valeurs (pas seulement marxiste d'ailleurs) l'individualisme, la certitude que rien ne peut transformer profondément la société.

Souviens toi que de tous temps les idées dominantes ont été les idées de la classe dominante (Marx l'idéologie allemande) :hinhin:

[zarta]

quelques nouvelles de mon mémoire : j'ai finalement obtenu une note qui me permet de continuer en DEA. Les profs m'ont simplement dit qu'il était étonnant de voir des gens s'intéresser encore au marxisme, que mon mémoire comportait une touche évidemment "personnelle", mais que j'avais fais de remarquables "efforts d'honnêteté".
c'est trop comique comme remarque de la part de profs bien établis dans la société bien pensante...
ils m'ont également dit que mon exposé des personnes centrales dont je parle manquait de "contextualité". Je ne sais m^me pas ce qu'ils entendent par là... Si quelqu'un comprend, je veux bien de l'aide pour que mon DEA ne s'annonce pas trop mal.
biz

[pelon]

quelques nouvelles de mon mémoire : j'ai finalement obtenu une note qui me permet de continuer en DEA. Les profs m'ont simplement dit qu'il était étonnant de voir des gens s'intéresser encore au marxisme, que mon mémoire comportait une touche évidemment "personnelle", mais que j'avais fais de remarquables "efforts d'honnêteté".
c'est trop comique comme remarque de la part de profs bien établis dans la société bien pensante...

Ce n'est pas spécialement étonnant. Le marxisme n'est plus à la mode à l'université mais il l'a été longtemps (et l'est encore un peu) dans certaines disciplines. Ces profs "marxistes" étaient tout aussi "bien établis dans la société bien pensante...". La démarche intellectuelle, c'est une chose, militer pour le communisme une autre.