a écrit : Philosophe de génie certes mais cela ne change rien. Werner Heisenberg, fondateur de la physique quantique fut un physicien de génie. On peut être un génie et nazi.
Ont adhéré au nazisme de grands intellectuels, des artistes (rojo et byhrr apprécient beaucoup la voix de la soprano Elizabeth Schwarzkopf), des scientifiques. C'était un choix social, parfois opportuniste. Sur le sujet on peut lire Mephisto de Klaus Mann.
Pour l'art ou la science, je suis d'accord pour la philo c'est un peu plus compliqué. Je suis pour le coup d'accord avec Boudieu.
a écrit : Mettre en forme philosophique, c'est aussi mettre des formes politiquement : c'est présenter sous une forme philosophiquement acceptable, en les rendant méconnaissables, les thèmes fondamentaux de la pensée des « révolutionnaires conservateurs ».
Peut-on sérieusement penser qu'un type peut être en même temps adhérent au parti nazi et puis abstraitement être un philosophe "génial". Non, la pensée d'Heidegger, est profondément réactionnaire. Oui fortement influencée par Husserl et sa phénoménologie, c'est à dire sous une forme élaborée un retour au subjectivisme, en y réintroduisant une bonne dose de métaphysique, sa philosophie est d'abord une réaction à l'hégélianisme. Et après Marx, toute réaction à l'hégélianisme (de Kierkegaard à Heidegger, à la philosophie analytique ou à Berson) et profondément réactionnaire, antirationaliste (ou en tout cas contre une rationnalité qui pourrait englober le monde dans sa totalité), et d'ailleurs le plus souvent idéaliste (car c'est avant tout une réaction au marxisme, à la critique matérialiste de hégel, plus qu'à hégel lui même). Bien sûr Heidegger n'a pas fait une apologie philosophique du nazisme, bien sûr il a influencer des intellectuels de gauche (comme Sartre, mais qui lui aussi sombre fortement dans le subjectivisme). Reste que le type lui même était un bon réactionnaire et que sa philosophie s'en ressent et était pour le moins "compatible" avec le nazisme.