Y a erreur c'est pas moi qui cite Popper moi je suis celui dont le projet de société c'est de chasser l'élan dans les forêts humides des canyons autour des ruines du Rockfeller Center...
Tiens une question, est ce que dans les postulats marxistes il y a le fait que les hommes (au hasard, la classe bourgeoise) agissent dans leur vaste majorité dans le sens de leur intérêt (ou tout autre truc du même genre) ?
Au niveau de la non réfutation :
Qu'est ce qui réfute la dualité égalité/liberté de Tocqueville ou l'opposition progrès/liberté de Lasch ?
Par rapport à Lasch, il a pas mal étudié les mouvements ouvriers extérieurs au marxisme, et ça donne quelque chose d'un peu différent au niveau des motivations que la lutte des classes je trouve...
a écrit :Le populisme, défini par Lasch, regroupe plusieurs mouvements de contestation du mode de pro-duction capitaliste ; il possède indéniablement des traits républicains classiques : la défense de l’indépendance des individus, l’attachement aux traditions et aux vertus de la communauté, le goût de l’effort et du travail bien fait et le sens des limites. Mais il est aussi lié à la propriété indivi-duelle, garante de l’indépendance. Les premiers représentants de ce courant populiste, Brownson,
Cobbett et même Paine, caractérisent « une certaine tradition qui se distingue par son scepticisme quant aux bénéfices du progrès commercial, et plus particulièrement par la crainte que la spécialisa-tion sape les fondations sociales de l’indépendance morale. » (p.178) Mais ce qui intéresse plus spécifiquement Lasch, c’est la question du salariat. Dans l’historiographie, notamment marxiste, les mouvement qui au XVIII e et XIX e siècle s’oppose au travail salarié sont soit purement et simplement passés sous silence, soit considérés comme condamnés par le sens de l’histoire. Pourtant quand, en 1826, Langston Billesby, un imprimeur de Philadelphie, constate que le salariat met fin au « choix de travailler ou non » et que c’est là « l’essence même de l’esclavage » (cf. p.185), c’est une ques-tion absolument fondamentale qui est posée. Artisans, paysans, face à la montée en puissance du capitalisme et des pouvoirs financiers, les « populistes » défendent une « éthique du producteur » contre les parasites représentés par les banques. Il s’agit d’une éthique qui « n’était pas “libérale” ou “petite-bourgeoise”, au sens où le XX e siècle entend ces termes. Elle était anticapitaliste, mais ni socialiste, ni social-démocrate, à la fois radicale, révolutionnaire même, et profondément conserva-trice ; et elle mérite pour ces raisons une attention plus soutenue, quant à ses particularités, que celle qu’elle a habituellement suscitée. » (p.187) La thèse de Lasch, peut-être discutable, mais en
tout cas stimulante, est que ce mouvement n’est pas limitée aux mouvements opulistes américains – jusqu'au parti des fermiers de La Follette entre les deux guerres mondiales. C’est une caractéristi-que des premiers pas du mouvement ouvrier en Europe aussi. Et la radicalité même des revendica-tions du mouvement ouvrier naissant tient à ce que ce n’est pas d’abord un mouvement de salariés,
mais qu’il est au contraire dominé par les artisans et quand il s’agit de salariés, il s’agit d’ouvriers qualifiés liés entre eux par la possession d’un métier au sens entier du terme – avant que les métiers ne deviennent des emplois ! Évidemment, Lasch cite le cas américain des Knights of Labor, aux origines du syndicalisme aux USA. Mais c’est aussi vrai en Europe, en Angleterre ou en France avec la place singulière que joua le proudhonisme et ses diverses variantes. Après tout, les paroles de l’Internationale disent « producteurs, sauvons-nous nous-mêmes ! ». Ce n’est pas l’union des prolétaires mais l’union des producteurs qui est revendiquée et les producteurs sont aussi bien les ouvriers que les artisans, les petits patrons et les fermiers et métayers. Et si la perspective ouverte est celle de la coopération, il ne s’agit pas comme chez Marx du processus qui exproprie les expro-priateurs, mais au contraire d’un moyen de combat pour empêcher l’expropriation du travailleur indépendant ou pour rétablir ici et maintenant « la propriété individuel des moyens de production ».
(note de lecture sur le seul et vrai paradis)
(et j'ai même trouvé un article sur une étude sur les communards qui va plutot dans le sens de son analyse et de ses recherches :
http://www.city.londonmet.ac.uk/langstud/p...0communards.htm )