L'union européenne

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Gaby » 29 Avr 2004, 15:28

Alex.
Parler de libéralisme a un sens véritable, et jamais tu ne m'entendras parler de "libéralisme à visage humain". Tu veux y voir une ruse social-traitre visant à dédouaner le capitalisme de ses responsabilités, grand bien te fasse mais c'est faire fausse route. Tu m'en vois désolé mais j'ai eu une formation économique relativement rigoureuse, et je préfère parler du capitalisme en comprenant ses différentes formes, étapes et fonctionnements. Protectionnisme, libéralisme, interventionnisme étatique, etc, etc ; tout cela a un sens particulier et ne doit pas être bêtement assimilé comme la même chose. Ca ne change rien au schmilblick marxiste, mais il faut tout de même connaitre l'ennemi, son idéologie et ses moyens d'action face à des situations particulières...

a écrit :Que reproches-tu à la phrase de Marx ?

Pour le coup du "transformer le réel" ? Oh moi absolument rien, j'aime bien son style de jeunesse fortement influencé par ses lectures. C'est plutôt Marx lui-même qui ne l'assumait plus, une fois passé un certain âge.
Gaby
 
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Message par alex » 29 Avr 2004, 15:30

(canardos @ a écrit :l'union europeenne n'est pas un embryon d'internationalisme meme defectueux


Une armée européenne est en gestation (brigade franco-allemande), un diplomate représente l'U.E. à l'extérieur et une harmonisation se fait en de multiples domaines;
Il me semble que la bourgeoisie de l'U.E. arrive quand même à s'entendre (ses enfants se fréquentent et se mêle de plus en plus à ce niveau);
Même si bien sûr il est défectueux j'y vois un embryon d'internationalisme à cette échelle.
Qu'est-ce qu'il manque pour pouvoir le dire ?
alex
 
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Message par Gaby » 29 Avr 2004, 15:38

Canardos.
Ben certainement pas accepter la Constitution tel qu'elle sera présentée, tout comme il fallait faire savoir qu'on ne pouvait pas accepter Maastricht dans la forme qui lui était donné. Cependant, malgré l'expression d'un refus d'un texte scellant propriété privée comme droit inaliénable, et malgré une véritable institutionnalisation du libéralisme comme principe moral dans les ébauches Giscardiennes, ce foutu développement pourrait être une aubaine.
La perspective de plus en plus crédible des Etats-Unis d'Europe me semble une étape historique facilitant notre discours d'Etats-Unis Socialistes d'Europe. Si la scène politique bourgeoise s'internationalise, donc que les institutions gouvernementales dépassent le cadre national où construire le socialisme n'amène que le stalinisme ou la social-traitrise, défendre le communisme internationaliste ne sera que d'autant plus facilité.
Gaby
 
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Message par emman » 29 Avr 2004, 17:47

(wolf @ jeudi 29 avril 2004 à 15:05 a écrit :

- Si Maastricht est " ce traité qui régie toute la vie de la politique nationale en france et en europe", alors explique-moi le déficit budgétaire de la France, de l'Allemagne, l'endettement de l'Italie, etc. Dis moi ce qu'il est advenu du pacte de stabilité ces derniers temps. La "vie politique nationale" pour ce qui est de la France et des autres, c'est d'abord les lois votées au parlement et les décrets et arrêtés pris par le gouvernement. Ce sont celles-ci qui régissent notre vie de tous les jours, nos jours de congés payés, l'âge de départ en retraite, nos grilles salariales, nos droits, etc.
J'attends avec impatience que Tk2003 ou ses camarades repondent a cette remarque, parce qu'a part cela "qui régie toute la vie de la politique nationale en france et en europe, n'en déplaise à wolf?", j'ai rien vu... Comme argument "n'en deplaise a Wolf" c'est un peu court... :w00t:
emman
 
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Message par titi » 29 Avr 2004, 20:49

canardos et gaby, vous avez à peu près la meme pensée : une construction européenne réussie, meme dans le cadre capitaliste, serait un progrès

vous divergez sur la possibilité de réussite : gaby pense que l'europe continuera de se construire, canardos a des doutes

pour ma part je partage les doutes de canardos : jusqu'où les bourgeoisies nationales sont-elles à "se mettre d'accord" ? elles me semblent assez proche de la limite.
la normalisation fut un exercice long et pénible pour ces bourgeoisies, elles pourront en retirer maintenant un avantage en les imposant aux "nouveaux entrants". Mais que peuvent-elles faire de plus maintenant ? L'euro peut etre sera une monnaie utilisée dans tous les pays, mais là encore il s'agit d'un gain assez marginal.

et quoi d'autre ? je sèche un peu.
titi
 
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Message par Barikad » 29 Avr 2004, 22:08

http://www.lcr94.org/article.php3?id_article=194


a écrit :Union européenne : L’autre impérialisme




Dans la crise qui les oppose aux Etats-Unis, les bourgeoisies européennes cherchent la légitimité perdue d’une Europe antisociale dans l’image d’une Union européenne "alternative", faisant contrepoids à l’"Amérique ".

On se souvient des semaines qui ont précédé l’invasion par l’armée étatsunienne de l’Irak : la France et l’Allemagne parvenaient à construire une coalition avec la Russie (et avec une Chine plus réticente), isolaient et battaient le gouvernement des Etats-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU, devant une opinion mondiale médusée. Dans la foulée, ils bloquaient, à l’Otan, l’engagement militaire de la Turquie. Si Bush a gagné la guerre en Irak, politiquement et "moralement", c’est pour lui un désastre. Jusqu’à aujourd’hui, et malgré l’arrestation de Saddam Hussein, la corrélation des forces politiques et idéologiques lui est restée défavorable.

Ce qui, au départ, était de l’opportunisme électoral (Schroeder) ou politico-culturel (Chirac) a eu un impact considérable et durable. Il y avait certainement un pari politique. Le résultat n’étant pas garanti d’avance, seule l’action pouvait révéler les évolutions latentes et contradictoires à l’oeuvre dans le dispositif impérialiste global.
Frictions transatlantiques
Mais la preuve est là : au moment où la superpuissance étatsunienne atteint sa posture "globale", l’Europe se dégage de son emprise cinquantenaire (depuis 1945). La multiplication tous azimuts des frictions "transatlantiques" prend aujourd’hui une dimension politique forte : la nouvelle stratégie suprématiste des Etats-Unis (qui date d’avant la présidence de Georges W. Bush) se confronte à une Europe dont l’objectif est précisément le passage d’une économie forte à un proto-Etat supranational (européen).

Ce nouvel aspect de la situation mondiale n’est pas ou peu perçu et encore moins décrit ou analysé, dans sa double dimension : les limites et les contradictions de la superpuissance étatsunien-ne ; l’émergence de l’autre impérialisme, européen, qui se dote d’un appareil d’Etat supranational à la mesure de sa force économique.

L’analyse marxiste révolutionnaire a une longue et riche tradition à propos de l’impérialisme, depuis la fin du XIXe siècle : Parvus, Hilferding, Kautsky, Boukarine, Luxemburg, Lénine, Trotsky... Ce dernier avait remarquablement senti, dès 1920, la nouvelle configuration des contradictions interimpérialistes issues de la guerre de 1914-1918 : le face-à-face Etats-Unis-Europe et, sur le continent européen, les rivalités entre l’Allemagne, l’Angleterre et la France [1]. L’éclatement d’une nouvelle guerre mondiale entre les grandes puissances semblait inévitable à court terme, à moins que le prolétariat la devance. Pour résister à la force croissante du "jeune" capitalisme étatsunien, il fallait de toute manière une unification de l’Europe. La maîtrise des contradictions sur le continent européen ne pouvait se réaliser que par la guerre et la dictature fasciste ou par la révolution socialiste en Europe ; toute autre variante étant exclue.

Dès le début des années 1970, Ernest Mandel renouvelait substantiellement l’analyse : "La fusion des capitaux l’emporte au niveau continental, mais la concurrence impérialiste intercontinentale s’en trouve d’autant plus aiguisée." [2] "Les concurrents européens et japonais n’ont une chance de survivre comme formations indépendantes que [...] s’ils mettent sur pied, au moins en Europe de l’Ouest, un Etat fédéral qui contrebalance politiquement et militairement les Etats-Unis." [3]

Il faut rappeler que l’Union européenne (UE) est un géant économique et financier, une structure impérialiste dense héritée des plus vieux pays colonisateurs (Pays-Bas, Angleterre, Espagne, France, Belgique), avec une tradition militariste millénaire. Sur cette base économique élargie et renforcée, les grands groupes européens (regroupés dans l’ERT, la table ronde des industriels) se sont mis d’accord, dès le milieu des années 1980, pour avancer vers un marché unique et, dans la foulée, créer une monnaie unique (l’euro). A partir de là, la formation d’un Etat européen a débuté, pas à pas, non sans difficultés, mais consciemment. Malgré le discours des "euro-euphoristes", le processus n’a rien d’automatique. Tout progrès substantiel implique un transfert de prérogatives nationales. Les classes dominantes et leurs appareils étatiques ont une longue histoire d’affrontements derrière eux. L’UE reste traversée de contradictions de toutes sortes. Cela n’est pas compensé par une conscience européaniste de masse ou une base solide dans une bourgeoisie européenne unifiée. Les politiques néolibérales antisociales des vingt dernières années ont miné toute légitimité populaire "moderne".

l y a deux malentendus. D’abord, l’Etat supranational ne sortira pas d’un seul coup, d’un "grand chambardement" ou d’un soudain accord général entre les Etats. Son mode d’avancement se déroule devant nos yeux : c’est un processus accidenté dont la crise est le levier. L’appareil d’Etat supranational qui se met en place n’est pas et ne sera pas la copie de la structure de l’Etat national que nous connaissons. Attendre son avènement ou attendre la prochaine crise qui mènerait à l’effondrement ou à l’éclatement, c’est se leurrer. Le développement de l’UE consiste en une série de batailles pour des objectifs déterminés où le rapport de forces, la hiérarchisation des pays membres, les opportunités tactiques ou de grands événements jouent un rôle déterminant. Le mécanisme tient parce qu’il y a de gros intérêts en jeu. Parce que chaque pays trouve son avantage grâce au renforcement de l’UE. L’Allemagne joue à nouveau un rôle dans la politique mondiale, ce qui serait inimaginable autrement. L’Irlande, la Pologne, l’Etat espagnol "progressent" par la manne des subsides, etc. La petite Belgique paralyse l’Otan par son veto (dans l’affaire turque).

C’est cette "gouvernance", taillée sur mesure, qui permet à l’UE actuelle de s’imposer dans l’arène mondiale, pour la première fois depuis plus de cinquante ans. Et, à l’intérieur, de posséder une mécanique institutionnelle qui brise, par en haut, les acquis sociaux de cent ans de lutte de classe gagnés dans chaque pays membre. L’adoption de la Constitution des Giscard, Schroeder, Blair et Prodi vise à consolider cette armature institutionnelle, issue de ce rapport de forces. La crise actuelle - mais sans doute, récurrente - au sein du bloc "transatlantique" est du pain béni pour l’UE. Pour la première fois depuis des décennies, les opinions publiques européennes se détournent massivement des Etats-Unis. Les hautes sphères en Europe ne manqueront pas d’exploiter l’image d’une UE "alternative", faisant contrepoids à l’"Amérique".

Du point de vue du capital, l’UE est un très grand succès. Du point de vue du travail, c’est un désastre. L’UE est un vrai danger. Malheureu-sement, il est à peine perçu, pas pris en compte, sous-estimé. Sans renverser cette tendance, on ne prendra pas la mesure de la situation et l’effort politique à entreprendre.

François Vercammen

Rouge 2046 08/01/2004
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Message par tk2003 » 29 Avr 2004, 22:12

a écrit :Dis moi ce qu'il est advenu du pacte de stabilité ces derniers temps. La "vie politique nationale" pour ce qui est de la France et des autres, c'est d'abord les lois votées au parlement et les décrets et arrêtés pris par le gouvernement. Ce sont celles-ci qui régissent notre vie de tous les jours, nos jours de congés payés, l'âge de départ en retraite, nos grilles salariales, nos droits, etc.


Les lois, les règlements et les décrets, il n'ont rien à voir avec la politique de l'UE? Mais c'est inoui de dire un truc pareil : 85% des lois aujourd'hui sont européennes. Les décisions rendues par les juges français le sont en application de la jurisprudence européenne. Pas la peine de balancer un exemple : il suffit de lire le moindre manuel de droit récent pour s'en rendre compte.
EDF-GDF, les retraites, les droits ouvriers, toutes les attaques contres les travailleurs n'ont rien à voir avec l'europe. Que les "socialistes" et les "communistes" le disent ne me choquent pas, mais des gens qui se réclament du trotskisme c'est l'hallu.
Je suis content d'avoir quitté la LCR et ceux qui l'entourent pour être passé à la Quatrième internationale. Non rien de rien je ne regrette rien... :wavey:
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Message par Gaby » 30 Avr 2004, 09:02

a écrit :Je suis content d'avoir quitté la LCR et ceux qui l'entourent pour être passé à la Quatrième internationale.

C'est amusant, rien que la forme de ta phrase devrait te faire comprendre que tu n'es pas à la IVème... ou alors c'est que tu n'as pas compris le concept.

D'ailleurs histoire d'être rigoureux et parceque ca fait jamais du mal de le rappeller, tu n'as pas quitté la LCR : tu t'es fait viré de la LCR pour conduite subversive en tant que taupe du PT. Pratique malhonnête visant à destabiliser ceux qui devraient être tes camarades... Ce qui est certain, c'est que pour cette raison, tu n'es pas le mien en tout cas. Mensonges, fourberies et nationalisme, voilà les 3 batailles du PT...
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