Impérialisme et féodalité

[Jacquemart]

Hem.
Formulé comme ça, je ne suis pas certain qu'on puisse tirer une généralité valable.
L'impérialisme, c'est vaste.
Les "féodalités", on ne les voit pas monter partout.
Et en plus, ce mot recouvre une réalité bien différente de la féodalité du Moyen-Age européen.
A mon avis, pour que la discussion soit intéressante, il faudrait préciser de quoi on veut parler (quels phénomènes, dans quels pays, à quelle période).

[Jacquemart]

Je crois qu'on a intérêt à se méfier des grands mots, même si on est bien obligés de s'en servir.
On a pu, y compris dans la LDC ou dans des CLT, utiliser le terme de "féodalisme" pour désigner le fractionnement de l'Etat en bandes armées rançonnant la population, ou pour désigner la décomposition de la bureaucratie ex-soviétique.
C'est un mot qui a le mérite de frapper l'imagination, et de montrer la situation de violence directe, de déliquescence d'un pouvoir central, mais c'est un mot qui scientifiquement, est très inapproprié.
Le féodalisme du Moyen-Age reposait effectivement sur un certain type d'organisation de l'économie, et de la vie sociale en général (quoique même là, le type féodal "pur" soit très peu stable et bien difficile à caractériser avec exactitude ; rien qu'entre l'an 800, l'an 1000 et l'an 1200, il s'est passé bien des choses du côté de l'esclavage, du servage et de la croissance des villes et des marchés, par exemple).
Les bandes armées qui rançonnent la population ou qui contrôlent des ressources n'empêchent pas le développement du capitalisme. Elles sont ses agents, un de ses rouages. Elles vendent les ressources qu'elles contrôlent sur le marché mondial et s'approvisionnent en armes auprès de ce même marché. Lorsqu'elles négocient une position politique, c'est avec les représentants de l'impérialisme.
Alors ne pas confondre blocage de l'accès au capitalisme et blocage du développement économique et de l'accès aux richesses ; ce sont deux choses bien diférentes...