La démocratie et le parti Bolchevik

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Louis » 03 Fév 2003, 21:32

(wolf @ lundi 3 février 2003 à 22:01 a écrit :Charité bien ordonnée etc. Comme tout ça n'a rien de nouveau, je me permets de citer CPS
(cps @ 1917-1997 a écrit :
Mais pourtant, nombreux sont ceux qui se réclament du marxisme et du trotskysme et qui "découvrent" avec une touchante naïveté un nombre incroyable d'erreurs commises par les bolchéviques. Dans le programme de transition, Trotsky qualifiait cette espèce d'individus "d'invalides moraux". Il n'est en réalité pas besoin de détailler l'ensemble de ces positions qui pullulent dans "l'extrême-gauche": en effet, l'ensemble de ces arguments a été concentré il y a presque trente ans par feu Ernest Mandel, (dont le pseudonyme était Germain), figure de proue du révisionnisme qui a liquidé la Quatrième internationale. Il écrivait dans sa brochure: "De la bureaucratie" :

"Si le parti bolchévique avait compris le problème à temps au début des années 20, en autorisant l'existence des fractions dans le parti bolchévique et celles de plusieurs partis soviétiques, s'il avait en même temps systématisé certaines formes d'autogestion, dans les entreprises, la résistance à la bureaucratie aurait été infiniment plus grande".

Les bolchéviques seraient donc responsables en grande partie du stalinisme, même si c'est involontairement ("trotskysme" oblige). Que répondre à de telles accusations?

Simplement ce que Stéphane Just écrivait dans Défense du trotskysme 2, en 1971 (pp 271-272).

"L'interdiction des fractions au sein du parti bolchévique, des partis que Janus-Germain-Mandel appelle "soviétiques" étaient des mesures exceptionnelles, tragiques mais indispensables au début des années 1920, afin de sauver le cœur de la révolution, le parti bolchévique.

En les circonstances historiques données - celle d'un premier reflux du prolétariat mondial, de l'épuisement physique et psychique du prolétariat de l'URSS, de sa dislocation, de sa quasi-disparition - le parti bolchévique concentrait en lui les intérêts historiques du prolétariat de l'URSS et du prolétariat mondial.

La contre révolution montait de partout à l'intérieur des soviets; les partis que Janus-Germain-Mandel appelle "les partis soviétiques" étaient des agences de l'impérialisme, et s'apprêtaient à détruire l'État né de la révolution d'octobre. A l'intérieur du parti, les forces centrifuges tendaient à le disloquer sous la pression de la contre-révolution montante. Des mesures d'urgence, des mesures d'exception étaient indispensables pour sauver l'État et sauver le parti, le seul support possible - en raison de la dislocation de la classe ouvrière, de son épuisement physique, psychique - de l'État ouvrier.

La dialectique historique a mis le parti le plus révolutionnaire du prolétariat face à la plus tragique des situations: sauver l'État ouvrier né d'octobre, de la révolution prolétarienne, alors que la base sociale, par suite de la guerre civile et de l'isolement de la révolution russe, de cet État se liquéfie, disparaît presque. N'en déplaise à l'infâme petit-bourgeois Janus-Germain-Mandel, et à tous ses congénères, la direction du parti bolchévique y est parvenue.

Elle ne pouvait cependant faire des miracles. Sous la forme de la bureaucratie naissantes, l'ennemi était également dans la place.

Privé de ses fondements sociaux, l'État ouvrier dégénérait. Ses racines politiques privées du terreau prolétarien, de la substance sociale ouvrière, l'osmose avec un prolétariat quasi-liquéfié rompue, le parti devenait malade, s'infectait, la scrofulose bureaucratique se développait, s'emparait de lui, allait finir par le détruire. La bureaucratie montante se référait aux mesures d'exception, mais elle modifiait radicalement leur contenu et leurs formes. Elle élaborait la théorie du "monolithisme du parti", sœur jumelle de la "construction du socialisme en un seul pays".

Du temps de Lénine, l'interdiction provisoire des fractions n'empêchait pas les plus vives discussions à l'intérieur du parti, qui de plus s'exprimaient publiquement. Ne pas prendre ces mesures d'exception revenait à rendre à l'ennemi la place avec armes et bagages.

Il reste qu'elles étaient un remède de cheval, tout aussi indispensables à l'instant, que dangereuses à la longue. Mais ce n'est pas de cela que le parti bolchévique est mort.

Ces mesures évitèrent sa dislocation: le parti, malade certes, envahi par la bureaucratie certes, continua à vivre. Il fallut plus de dix ans à la bureaucratie pour le détruire comme parti bolchévique. La bataille politique de l'opposition de gauche put prendre naissance et se développer à l'intérieur du parti.

Bien que finalement défaite, l'opposition de gauche à l'intérieur du parti bolchévique, partie saine d'un organisme qui se gangrenait, défendit les intérêts du prolétariat. Elle empêcha la bureaucratie parasitaire de liquider les conquêtes d'Octobre, la propriété étatique des moyens de production, le monopole du commerce extérieur. (...) la tradition du bolchévisme fut sauvegardée, le programme de la révolution prolétarienne fut défendu et enrichi. De l'opposition de gauche à la IV° Internationale le cadre politique d'organisation nécessaire au programme se constitua."



La dictature du parti s'était imposée comme une mesure tragique et transitoire, dans l'attente de la régénérescence du prolétariat. La réaction petite-bourgeoise se reflétait au sein même du Parti Bolchévique, nécessitant un durcissement de son fonctionnement interne et l'interdiction des fractions. Seule l'arrivée au pouvoir du prolétariat dans un autre pays pouvait permettre aux bolchéviques de remporter une victoire décisive sur la petite-bourgeoisie. Dans les limites de la seule URSS, inévitablement les contradictions deviendraient intenables. La nouvelle politique économique, la N.E.P., lancée en 1921, était un recul nécessaire: appel au marché, fin des réquisitions contre les paysans et impôt en nature. Avec elle revenaient "messieurs les exploiteurs: spéculateurs, marchands, concessionnaires" (Trotsky - Ma Vie). Mais ce n'était qu'une solution transitoire.

En effet, comme Trotsky l'explique dans La Révolution trahie:

"Le jeune Marx écrivait deux ans avant le Manifeste Communiste: "...le développement des forces productives est pratiquement la condition première absolument nécessaire (du communisme) pour cette raison encore que l'on socialiserait sans lui l'indigence et que l'indigence ferait recommencer la lutte pour le nécessaire et par conséquent ressusciter tout le vieux fatras...". " (" La Révolution Trahie " page 480 du recueil " De la révolution").
Donc, dans le cadre de la seule URSS, seul pouvait réapparaître en bout de compte "le vieux fatras". Telle est l'explication fondamentale du développement de la bureaucratie, et en aucun cas le bolchévisme ou sa politique. Sur la base de la misère, de la liquéfaction du prolétariat, prenant un élan avec la démobilisation de l'armée rouge qui répandit dans toutes les sphères de la société les méthodes qui avaient permis de gagner la guerre civile, "une puissante caste de spécialistes de la répartition se forma et se fortifia grâce à l'opération nullement socialiste qui consistait à prendre à dix personnes pour donner à une seule" (idem).

Tout dépendait du sort de la seconde vague révolutionnaire qui déferlait en Europe, donc de l'aptitude des dirigeants de la IIIème Internationale à nourrir et à orienter le mouvement des masses. Dans une situation où à la fois les partis communistes étaient encore jeunes et inexpérimentés, imprégnés de social-démocratisme, et où à la fois s'exprimaient déjà dans l'Internationale les contradictions qui existaient au sein de l'URSS la seconde révolution allemande (1923) n'a pas pu aboutir du fait de l'orientation opportuniste imprimée aux communistes allemands. C'était un tournant décisif: les bolchéviques comprenaient parfaitement que cela signifiait plusieurs années d'isolement pour l'URSS.


merci de préciser que la discussion n'a pas attendu olivier et qu'il n'y a pas de ce point de vue de "rupture épistémologique"... Ni dans la 4, ni ailleurs.


Maintenant, les positions de Stephane Just sont d'un ridicule achevé Je ne sais pas ce que LDB (trotsky) disait de Germain. En tout cas, lé épigones, dont Stephane just est un cas carricatural ont prouvé depuis trotsky leur vide total de perspectives ! Franchement, les mesures d'interdictions comme mesures les plus efficace pour contrer la montée de la bureaucratisation franchement, lénine a fait mieux !!
Louis
 
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Message par stef » 03 Fév 2003, 22:04

a écrit :merci de préciser que la discussion n'a pas attendu olivier et qu'il n'y a pas de ce point de vue de "rupture épistémologique"... Ni dans la 4, ni ailleurs.

Il est certain que le révisionnisme du trotskysme dont le SU et la LCR sont le véhicule viennent de loin... Il n'empêche que jamais on n'a vu les dirigeants pablistes se déboutonner aussi ouvertement. Même toi, tu en es gêné. Mais encore une fois : nous serons d'accord sur une chose : les racines de tout ceci remontent à loin, et la "pensée d'E. Mandel" n'y est pas pour rien !



a écrit :Maintenant, les positions de Stephane Just sont d'un ridicule achevé

Là mon camarade, j'attends un semblant de démonstration. Merci de te préparer à égayer ma soirée. :bounce:

a écrit :Je ne sais pas ce que LDB (trotsky) disait de Germain.

Tu ne t'en doutes pas un peu ? A ton avis la décision de 1921, il l'aurait défendue où il aurait fait la moue hypocrithe à la Ollivier ?


a écrit :Franchement, les mesures d'interdictions comme mesures les plus efficace pour contrer la montée de la bureaucratisation franchement, lénine a fait mieux !!


Et en plus tu sais pas lire :

a écrit :
L'interdiction des fractions au sein du parti bolchévique, des partis que Janus-Germain-Mandel appelle "soviétiques" étaient des mesures exceptionnelles, tragiques mais indispensables au début des années 1920, afin de sauver le cœur de la révolution, le parti bolchévique. (...)
Il reste qu'elles étaient un remède de cheval, tout aussi indispensables à l'instant, que dangereuses à la longue. Mais ce n'est pas de cela que le parti bolchévique est mort.
Ces mesures évitèrent sa dislocation: le parti, malade certes, envahi par la bureaucratie certes, continua à vivre. Il fallut plus de dix ans à la bureaucratie pour le détruire comme parti bolchévique. La bataille politique de l'opposition de gauche put prendre naissance et se développer à l'intérieur du parti.
stef
 
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Message par Louis » 03 Fév 2003, 22:34

a écrit :Même toi, tu en es gêné


Ah bon ? Et ou ça, cher épigone (de Stéphane Just, épîgone de Lambert, épigone d'on ne sait qui) ?

a écrit :j'attends un semblant de démonstration. Merci de te préparer à égayer ma soirée


Tu me donnes justement les citations ad oc

a écrit :. La bataille politique de l'opposition de gauche put prendre naissance et se développer à l'intérieur du parti.


Bien entendu ! Et elle a été pas mal été facilité par l'accusation de "fractionnisme" :perso-bouffon:


a écrit :Mais ce n'est pas de cela que le parti bolchévique est mort.
Ces mesures évitèrent sa dislocation


Evidemment : il n'y avait pas de menaces plus grande dans les années 20 que l'opposition ouvrière :perso-bouffon:


sinon, je laisse a ta réflexion cette prise de position d'un émule de Germain

a écrit ::Nous sommes le seul parti du pays et, dans la période actuelle de dictature, il ne saurait en être autrement. Les différents besoins de la classe ouvrière, de la paysannerie, de l’appareil étatique et de son effectif agissent sur notre Parti, par l’intermédiaire duquel ils cherchent à trouver une expression politique. Les difficultés et contradictions inhérentes à notre époque, le désaccord temporaire des intérêts des différentes parties du prolétariat, ou du prolétariat et de la paysannerie, agissent sur le Parti par l’intermédiaire de ses cellules ouvrières et paysannes, de l’appareil étatique, des jeunes étudiants. Les nuances d’opinion, les divergences de vues épisodiques peuvent exprimer la pression lointaine d’intérêts sociaux déterminés et, dans certaines circonstances, se transformer en groupements stables ; ces derniers peuvent, à leur tour, tôt ou tard, prendre la forme de fractions organisées qui, s’opposant comme telles au reste du Parti, subissent par là même davantage les pressions extérieures. Telle est l’évolution logique des groupements à une époque où le Parti communiste est obligé de monopoliser la direction de la vie politique.

Qu’en résulte-t-il ? Si l’on ne veut pas de fractions, il ne faut pas de groupements permanents ; si l’on ne veut pas de groupements permanents, il faut éviter les groupements temporaires ; enfin, pour qu’il n’y ait pas de groupements temporaires, il faut qu’il n’y ait pas de divergences de vues, car là où il y a deux opinions, les gens se groupent fatalement. Mais comment, d’autre part, éviter les divergences de vues dans un Parti d’un demi-million d’hommes qui dirige le pays dans des conditions exceptionnellement compliquées et pénibles ? Telle est la contradiction essentielle qui réside dans la situation même du Parti de la dictature prolétarienne et à laquelle on ne saurait échapper uniquement par des procédés de pure forme.

Les partisans de l’ "ancien cours" qui votent la résolution du C. C. dans l’assurance que tout restera comme par le passé raisonnent à peu près ainsi : Voyez, on vient à peine de soulever le couvercle de notre appareil que des tendances à des groupements de toutes sortes se manifestent dans le Parti ; il faut rabattre vivement le couvercle et fermer hermétiquement la marmite. C’est de cette sagesse à courte vue que sont imprégnés quantité de discours et d’articles "contre le fractionnisme". Dans leur for intérieur, les partisans de l’appareil estiment que la résolution du C. C. est, ou bien une faute politique qu’il faut tâcher de rendre anodine, ou bien une manœuvre qu’il faut utiliser. À mon avis, ils se trompent grossièrement. Et s’il est une tactique capable d’introduire la désorganisation dans le Parti, c’est bien celle des gens qui persistent dans l’ancienne orientation, tout en feignant d’accepter respectueusement la nouvelle.

C’est dans les contradictions et les divergences de vues que s’effectue inévitablement l’élaboration de l’opinion publique du Parti. La localiser dans l’appareil chargé de fournir ensuite au Parti le fruit de son travail sous forme de directives, d’ordres, c’est idéologiquement et politiquement stériliser le Parti. Faire participer le Parti tout entier à l’élaboration et à l’adoption des résolutions, c’est favoriser les groupements idéologiques temporaires qui risquent de se transformer en groupements durables et même en fraction. Comment faire ? Est-il possible qu’il n’y ait pas d’issue ? Est-il possible qu’il n’y ait pas pour le Parti de ligne intermédiaire entre le régime du "calme" et celui de l’émiettement en fractions ?


et entre nous ce meme émule des délires pablistes donnait comme solution a ce dilemne

a écrit :Non, il en est une, et la tâche de la direction consiste, chaque fois qu’il est nécessaire et particulièrement aux tournants, à trouver cette ligne correspondant à la situation réelle du moment.

La résolution du C. C. dit nettement que le régime bureaucratique est l’une des sources des fractions. C’est là une vérité qui n’a plus guère besoin maintenant d’être démontrée. L’ "ancien cours" était bien loin de la démocratie, et pourtant il n’a pas plus préservé le Parti des fractions illégales que la discussion orageuse actuelle qui, on ne saurait se le dissimuler, peut amener la formation de groupements provisoires ou durables. Pour l’éviter, il faut que les organes dirigeants du Parti prêtent l’oreille à la voix de la masse, ne considèrent pas toute critique comme une manifestation de l’esprit de fraction et ne poussent pas par là des communistes consciencieux et disciplinés à garder systématiquement le silence ou à se constituer en fractions.


C'était chercher la voie du consensus, la pire de toute. Nul doute que cette position aurait été durement attaquée par l'épigone S. Just
Louis
 
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Message par stef » 03 Fév 2003, 22:53

LCR,

Pas le temps de répondre en détail maintenant. Mais quand même. Les citations que tu fais de :trotsky: sont extraites de Cours Nouveau sorti en en 1923 - alors que la guerre civile est globalement gagnée. Tu ne vois pas une très légère différence avec la situation de 1921 ?

Ne pas en tenir compte, c'est vraiment extraordinaire !
stef
 
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Message par pelon » 03 Fév 2003, 22:58

C'est peut-être un des problèmes pour comprendre une période de crise : entre 1921 et 1923, il n'y a pas deux ans mais des décennies. Dans ces périodes chaque jour compte, ce qui était valable en mars ne l'est plus en avril.
pelon
 
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Message par Screw » 03 Fév 2003, 23:00

"Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage".
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Message par Weltron » 04 Fév 2003, 09:58

Bon. À la lecture des informations ci-dessus, ma position est la suivante (elle peut changer, vu que je ne connais pas non plus l'histoire de la révolution russe et du communisme sur le bout des doigts) :

Bien sûr, on peut critiquer Lénine, Trotsky et n'importe qui. C'est même ce qu'il y a de plus constructif à faire. Ils ont certainement commis des erreurs (étant donné tout ce qu'ils ont accompli, il serait extrêmement étonnant qu'ils aient toujours eu raison sur tout).

Maintenant, la décision d'interdire les partis et les fractions ayant été prise par l'ensemble du comité central bolchévik pour contrecarrer une bureaucratisation qui, elle, avait en premier lieu des causes sociales externes (démoralisation suite à la guerre civile, efforts permanents fournis par la population, pénurie, etc), elle me semble parfaitement justifiée. Ce n'était pas l'oeuvre d'un seul homme qui s'est dit "Tiens, et si je prenais le pouvoir et devenais dictateur ?" C'était, comme l'ont dit plusieurs personnes ici, une mesure nécessaire et prise par les délégués du parti pour sauver l'état ouvrier.

Alors bien sûr, ce n'est pas facile de renoncer au principe du droit de se constituer en fraction ou de créer un parti, ce n'est pas facile de réduire ainsi les libertés démocratiques. Mais honnêtement, quel pouvoir peut se prévaloir de ne l'avoir jamais fait en temps de crise ? Je ne suis pas une bête en histoire, mais je ne vois aucun régime, même parmi ceux qui se déclarent le plus "démocratique", qui n'ait jamais eu recours à la restriction des libertés pour rester en place. Parmi les exemples qui me viennent en tête maintenant, je pense d'abord à la France et à la guerre d'Algérie (et je crois que ceux qui voudront me répondre que l'armée française était là-bas pour "restaurer l'ordre" n'ont pas grand chose à faire sur ce forum ;) ). Mais il y a certainement d'autres occurences.

La différence à bien marquer entre :lenine: et :trotsky: d'une part et les partis bourgeois d'autre part c'est, je crois, qu'il ne faut pas tenter de minimiser cette mesure. Il faut l'assumer et expliquer pourquoi elle était nécessaire, en rappelant au besoin que tous les politiciens que ça choque (ou qui font semblant d'être choqués) n'hésiteraient pas une seule seconde avant de prendre des mesures au moins aussi graves pour garder le contrôle de la situation. L'idée que tous les principes démocratiques puissent être respectés à 100% dans tous les cas en temps de crise me paraît bien naïve ...

a écrit :Il s'agissait, après la fin de la guerre civile, alors que le parti est largement coupé de la classe ouvrière d'assurer la cohésion du parti.

Cela semble un point important. Pourrais-tu, en quelques mots, expliquer les causes et les effets de cette "coupure" entre la classe ouvrière et le parti ?
Weltron
 
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Message par emman » 04 Fév 2003, 10:18

a écrit :pour l"aurorisations des fractions et le multipartisme dans les états ouvriers en dehors de périodes d'exceptions


Je crois que là dessus on est tous d'accord... Le problème est de savoir où commence la periode d'exception et où elle se termine, est-ce que la situation en 1921 est la même qu'en 1923, etc... Et au bout du compte, est-ce qu'un parti ouvrier doit prendre le risque d'être responsable de laisser la contre révolution se développer, en refusant de prendre des mesures nécessaires à la sauvegarde de l'état ouvrier au nom de principes démocratiques qui seraient universels ?
emman
 
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Message par Barnabé » 04 Fév 2003, 11:03

(weltron @ . a écrit :  
a écrit :  
Il s'agissait, après la fin de la guerre civile, alors que le parti est largement coupé de la classe ouvrière d'assurer la cohésion du parti.


Cela semble un point important. Pourrais-tu, en quelques mots, expliquer les causes et les effets de cette "coupure" entre la classe ouvrière et le parti ?


En un mot ça va être difficile. Il me semble que c'est le point essentiel pour comprendre la dégénerescence de l'URSS, et c'est l'axe centrale de la révolution trahie de :trotsky: (que je te conseille de lire si ce n'est pas déjà fait).
En gros, avec la guerre civile, la classe ouvrière est décimée, ce qu'il en reste est démoralisée. Et après 3 ans de guerre impérialiste et plus de 2 ans de guerre civile elle cherche plus à manger et vivre correctement qu'elle n'aspire à s'emparer des soviets pour contrôler l'Etat. La fraction la plus consciente de la classe ouvrière est elle-même peu à peu absorbée par les tâches d'appareil 'de l'Etat ou du parti).
En fait on est dans une situation où la Parti doit se substituer à la classe ouvrière dans l'exercice du pouvoir (ce qui est pour le moins problématique). Le problème des bolchévik va être de trouver le moyen de rammener la classe ouvrière au contrôle effectif du pouvoir et cela signifie développer l'industrie. C'est l'optique de la NEP en 21 (intéresser les paysans à la production pour qu'ils puissent nourrir les villes) comme de la politique économique préconisée par :trotsky: dans cour nouveau (plannification d'une partie de l'économie face à la "crise des ciseaux").
Ce qui est certain c'est que le problème essentiel des bolchéviks est: comment faire pour que le pouvoir ouvrier le soit effectivement et pas uniquement celui de son avant-garde organisée (le parti).
Barnabé
 
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