a écrit :3)en conclusion dire que la science est un outil qui est toujours neutre, tout depend de l'utilisation qu'on en fait armes bacteriologiques ou vaccins. tu peux prendre l'exemple des ogm qui ne sont pas mauvais en soi mais qui peuvent etre bien ou mal utilisés
vouloir l'empecher c'est toujours impossible, ce que tu ne fais pass un autre le fera
ceux qui ont cassé les metiers à filer n'ont pas empeché le developpement de l'industrie
et c'est une atteinte à la liberté de la pensée!
la seul ethique qui vaille c'est celle qui consiste à défendre la recherche scientifique (y compris ogm et nucléaire) et à à utiliser la science pour le bien de l'humanité.
Je ne trouve pas ça si simple.
Je ne trouve pas que toute recherche est bonne sous prétexte qu'elle fait avancer la science. Il faut malgré tout prendre en compte le contexte. Prenons par exemple la recherche militaire, qui est certes un cas extrême, mais par là même intéressant.. J'ai toujours été ébahi qu'il y ait des ingénieurs pour concevoir des mines antipersonnel toujours plus efficaces. Par exemple il y en a une qu'on m'a montrée durant mon service militaire, il paraît qu'en Algérie elle a très bien marché. C'est une boite bourrée d'éclats de métal qui est posée par terre. Lorsqu'on déclenche le mécanisme, un petit système la projette à 1m du sol, et elle éclate à ce moment là, parce que l'ingénieur s'est rendu compte qu'elle tuait beaucoup plus de gens en éclatant en l'air qu'en éclatant par terre (plus de projections). Evidemment on va peut être me dire qu'au service de la révolution, pareille arme aurait sa justification, et que donc ledit chercheur a mis au point un outil "neutre". Mais bon j'attend de voir si on va me le dire. Je fais observer aussi qu'une bonne partie de la recherche militaire est de la recherche publique - donc que ce n'est pas un label parfait...
OK c'est un cas extrême. Mais il y a continuité entre ce cas et plein d'autres problèmes actuels. Franchement, il y a un certain nombre de domaines, et d'entreprises, où je serais très mal à l'aise d'être chercheur. Prenons le cas des pesticides. Plus ça va, plus c'est évident que ce truc est une bombe à retardement qui va nous péter à la gueule quand il sera trop tard, c'est à dire quand l'environnement en sera complètement gorgé et qu'on chopera tous des cancers divers et variés à tire larigot. Le gars qui est chez Bayer aujourd'hui et qui cherche de nouveaux pyréthrénoïdes parce que ceux qu'il a sortis il y a 4 ans provoquent déjà des résistances, est ce qu'il produit un savoir neutre ?
Et qu'on ne me dise pas qu'il faut distinguer la recherche fondamentale de la recherche appliquée, il y a stricte continuité entre les deux.
De toutes façons la recherche fondamentale ne se développe pas dans le vide, elle cherche à répondre à des questions que se posent les chercheurs. Et qui pose ces questions là ? Par exemple, la recherche médicale aujourd'hui se concentre énormément sur les molécules, sur la thérapeutique, et très peu sur la prévention, qui ne rapporte rien aux labos. Ainsi sur Alzheimer tout le monde cherche la molécule jackpot, et les travaux sont très insuffisants en ce qui concerne les effets de l'environnement sur les malades... C'est juste un petit exemple, mais en fait c'est toute la recherche médicale qui est pourrie, et comme le poids de l'état dans cette recherche régresse les choses ne font que s'aggraver. Il est vrai que l'état a toujours cherché à aider "l'industrie nationale" dans ces domaines, et que donc sa puissance n'était pas forcément une garantie...
En tous cas ce qui me frappe moi, c'est qu'il y a beaucoup de scientifiques qui se préoccupent surtout de leur carrière, de leur labo, de répondre à la demande de science issue de la société actuelle, et qui se foutent du fait que l'information qu'ils vont produire sera utilisée contre l'intérêt général. Moi ça me choque, qu'ils acceptent ça aussi facilement. Et qu'est ce que ça veut dire, "si je ne le fais pas un autre le fera" ? Eh bien qu'un autre le fasse, si c'est dégueulasse. On peut au moins refuser de le faire et le dénoncer !
Et je note qu'un des arguments qui leur apporte la plus grande tranquilité d'esprit, c'est que leur science est "neutre", et que c'est la société qui décidera l'usage qui en est fait. Alors je ne sais pas exactement ce que voulait dire Rabelais par "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", mais pour moi cette phrase a une consonnance très moderne. Ce que j'en comprend, c'est qu'il n'y a pas que les connaissances qui comptent. Il y a aussi ce qu'on en fait et les intérêts qu'on sert . A trop séparer les deux, on finit par produire de fausses évidences.