(wolf @ mercredi 19 février 2003 à 09:29 a écrit :Discufred, si tu penses qu'il n'y a plus de mouvement ouvrier en france, tu serais aimable de nous expiquer comment un tel cataclysme s'est produit. La CGT et le PCF pour en rester là ne seraient même plus d'une manière déformée des organisations ouvrières?
Mais en réalité, même à vous ça vous arrive, un peu comme monsieur Jourdain la prose, de vous poser les questions autrement que sous cette forme stérile.
Un exemple: lors de la campagne des élections présidentielles, j'ai entendu Arlette dire qu'elle aurait pu appeler Jospin au second tour si celui-ci s'était engagé sur tel ou tel point (exemple l'interdiction des licenciements). Je suppose qu'une telle formulation n'aurait pas pu s'appliquer à Chirac (et elle renvoie à la formule de Hardy dans le monde sur la différence "droite"/"gauche").
Mais du coup ça faisait pus zigzag qu'autre chose.
maintenant, si pour vous, Caupo et Discufred, construire le parti (révolutionnaire, je présume?) peut se faire sans discuter de la politique pratique qui mène à la construction du parti, la discussion n'est plus sur le front unique, elle est sur la compréhension de ce qu'est un parti: instrument de combat politique ou tabernacle du programme. ce qui autrement plus génant.
Wolf, tu sais très bien qu'en 1921, on était dans une vague révolutionnaire et que le FU était une réponse à un début de reflux de cette dernière. Certains (Albert Treint, je crois) l'avaient même interprété, à tort (au moins tactiquement) comme l'occasion de "plumer la volaille socialiste".
Dans les années 30, période de montée du fascisme et de la réaction, la classe ouvrière était d'une activité et d'une conscience (Allemagne, espagne, France) sans commune mesure avec 2003.
c'est de cela que parle Discufred, pas de la disparition de la CO.
Je pense que si la CO n'est pas dans une phase offensive. De plus, les bureaucraties syndicales et politiques ont continué de pourir et de perdre, et de l'importance et de l'influence. 2 raisons qui ne plaident pas pour le FU.
Quand il y aura remontée des luttes, sous une forme que l'on ignore, ce n'est pas aux revolutionnaires de redonner du crédit aux dirigeants qui ne pourront que trahir. Si, par exemple, une grève générale se déclenchait, elle ne pourra se développer au maximum de ses possibilités que si sa direction échappe aux bureaucrates. AG controlant le Comité de Grève élu et révocable au niveau de l'entreprise. Centralisation des comites de grève pour frapper ensemble et de manière coordonnée. Voilà ce qui nourrit nos espoirs, pas un front avec Dudule Fabius, Théodule Melencon, Augustine Buffet.
Trotsky, dans son argumentation pour le FUO, expliquait que les masses avaient encore confiance en ces organisations même s'il le déplorait. De ce point de vue, nous ne sommes plus dans la même situation.
Actuellement, à part dans certaines sphères syndicales, le PS et le PC ont perdu beaucoup de crédit.
Sont-ce les révolutionnaires qui vont leur en redonner ?