Ci-dessous article trouvé sur le blog de Gilles SUZE, tête de liste NPA en Charente Maritime (décédé peu après le dépôt de la liste).
A lire
14.02.2010
Concurrents, les deux projets, celui du NPA de Besancenot et celui de Mélenchon vont vraisemblablement – si l’on en croit les premiers sondages – au devant d’un échec cuisant (entre 3 et 4 % en moyenne nationale). Le pire c’est qu’ils le savent et que, comme l’avait fait le NPA au lendemain des européennes, ils ne s’en soucient pas, cherchant chacun de leur côté à rejeter la faute sur l’autre ou les abstentionnistes.
En Poitou-Charentes, une unité NPA-FASE-Alter-PG s’était forgée sur des bases sans ambiguïté ; mais une partie du PC refusa d’entrer dans le jeu. Si le PG n’avait pas cédé, le PC seul aurait bien eu du mal à se maintenir sur sa position. Mais Mélenchon et Coquerel ont intimé l’ordre à leurs dirigeants locaux de renter dans le rang. Résultat, deux listes concurrentes qui vont en gros raconter la même chose et vraisemblablement être incapables d’arriver aux 5 %. La « gauche » social-libérale, avec ou sans Modem, peut dormir tranquille
Vous me direz qu’ici la faute en incombe au PC et au PG. En Aquitaine, ce sont le PC et le NPA « identitaire » qui l’ont finalement emporté, malgré un vote à 75 % dans le NPA pour un rassemblement large. Ainsi, peu importe de savoir qui a le premier dégainé, la faute est partagée. Il ne peut en être autrement. Front de gauche et NPA sont deux projets concurrents irréconciliables. Tant qu’à l’intérieur de ces deux « blocs », les projets seront maintenus en l’état aucun rassemblement large ne sera possible.
Besancenot, interrogé ce matin sur Europe 1, continue ainsi à vendre le projet mort-né d’un NPA « reprenant pied dans les quartiers et les entreprises », comme si feu la LCR y avait été un jour présente (le PC, oui) et comme si l’hypothèse de construction d’un nouveau mouvement ouvrier par le bas, élément par élément, petit bout par petit bout, avait une quelconque chance de réussir. Un « voile » ce n’est pas toute la jeunesse des quartiers ; ce serait même l’exemple du refus de l’intégration au mouvement ouvrier et à ses valeurs. L’inverse de ce que l'on a connu dans les années 60 avec la jeunesse chrétienne dont ont été issus bien des cadres du mouvement social des années 70-80.
De son côté, Mélenchon profitera très certainement de ces mauvais résultats pour mettre en porte-à-faux son partenaire, préparant ainsi sa candidature pour 2012. Mais à trop le privilégier, refusant par ailleurs de « tendre la main » aux « unitaires » du NPA, les tenant en quelque sorte pour quantité négligeable et refusant d’admettre qu’ils n’entendent pas se rallier à son projet comme la GU, Mélenchon se prépare de durs lendemains.
Reste aux unitaires de tous les partis d’entrer en dissidence. Depuis 2005, c’est un concert assourdissant d’occasions manquées. Ça suffit ! Après ces élections, nous ne rentrerons pas dans le rang. Les partis craquent, il est temps désormais de s’unir malgré eux, contre eux s'il le faut.