Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 11 Juil 2009, 10:59

Informations Ouvrières N° 53 semaine du 2 au 8 juillet 2009

L’EDITORIAL de Daniel GLUCKSTEIN

Et maintenant les retraites ? !

"Il n’y a pas d’autre solution pour sauver nos régimes de retraite que de travailler plus longtemps, alors même que la vie s’allonge ", a déclaré le Premier ministre, samedi dernier.
De son côté, le Conseil d’orientation des retraites (COR) examine, à partir du 1er juillet, une proposition de contre-réforme visant à remplacer l’actuel système par répartition par un « régime par points », autrement dit : la capitalisation.

Contraints de travailler jusqu’à 67 ans ou plus, les salariés seraient ensuite réduits à ne toucher que des pensions de misère (1) !

Le motif officiel est donc « l’allongement de la durée de la vie ». Mais le motif réel ? Le jour même où le gouvernement Fillon 2 tenait son « séminaire », consacré à dresser un plan de guerre contre la classe ouvrière, le Fonds monétaire international (FMI) rendait son rapport sur la France. Face à la « hausse rapide du niveau de la dette publique », le FMI enjoint au gouvernement français d’adopter une « stratégie crédible », et en particulier : « Nous encourageons le gouvernement et les partenaires sociaux à considérer sérieusement le relèvement de l’âge légal de la retraite, qui, à 60 ans, reste considérablement inférieur à celui des autres pays européens ».

La voilà la vraie raison : 480 milliards d’euros offerts par le gouvernement pour renflouer banquiers et spéculateurs, le manque à gagner des cotisations sociales du fait de la destruction des emplois et des exonérations accordées aux patrons ! Et c’est pour cela que les salariés devraient travailler jusqu’à 67, 68, 70 ans ? Et c’est pour cela que, comme aux Etats-Unis, les anciens devraient pour survivre cumuler petits boulots de misère et pensions dérisoires ?

Inacceptable cette « logique » d’un gouvernement aux ordres de la classe capitaliste. Inacceptable aussi la logique de la « gouvernance », par laquelle le même gouvernement prétend associer les syndicats à ces contre-réformes.

Critiquant le discours de Fillon, notamment sur les retraites, L’Humanité écrit : « Nicolas Sarkozy a parlé de consultation (…), mais François Fillon sait déjà qu’il n’y a pas d’autre solution que celle-là ! Ce qui veut dire que sont déjà écartées toutes les autres, dont une réforme de l’assiette des cotisations incluant les revenus financiers. » Pour L’Humanité, une « réforme des retraites » serait donc nécessaire ? La véritable racine de la situation actuelle (et donc la solution) ne serait donc pas à rechercher dans les centaines de milliers d’emplois détruits et la généralisation de la précarité ?

A sa façon, le Parti socialiste reconnait cette réalité, dénonçant « une crise de recettes » et précisant : « (…) l’envolée du chômage (…) provoquera pour la première fois depuis 1945 une érosion de la masse salariale globale ».

Tout cela est fort juste. Mais quelle conclusion faut-il en tirer ? Pour notre part, nous n’en voyons qu’une : interdire les licenciements et les suppressions d’emplois, c’est sauver aussi les retraites et la Sécurité sociale. Rien n’oblige à « accompagner » ou « réformer » pour remettre en cause les retraites par répartition, l’âge légal du départ à la retraite à taux plein à 60 ans.
Rien n’interdit non plus le retour des 37,5 annuités pour tous. Ces mesures de salut public se relient à l’exigence qui grandit dans tout le pays et que l’appel d’Echirolles projette avec force : maintenant, tout de suite, l’unité pour l’interdiction des licenciements.

(1) Pour le quotidien capitaliste Les Echos, « 40 % des assurés seraient perdants ». Seulement 40 % ?

Front Unique
 
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Message par Front Unique » 11 Juil 2009, 11:03

Informations ouvrières n° 54 semaine du 9 au 15 Juillet 2009

L'ÉDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Attendre 2010 ? 2012 ?

Donc, un socialiste, ancien Premier ministre (Michel Rocard), et un ancien Premier
ministre de droite (Alain Juppé) vont ensemble mettre en place l'emprunt annoncé par Sarkozy. Leur mission ? Prendre l'argent dans les poches des petits épargnants pour rémunérer grassement les spéculateurs. Et au passage, en faisant gonfler la dette publique…, fournir un prétexte pour aggraver la destruction des hôpitaux, des écoles, des bureaux de poste, etc.

Au même moment, les neuvièmes rencontres économiques d'Aix-en Provence (liées aux milieux patronaux) affichent les plus grandes inquiétudes. Le Monde, qui résume leurs travaux, prévoit que, de 2007 à 2010, le nombre de chômeurs dans les pays riches devrait augmenter de 80 %, soit 26 millions de chômeurs supplémentaires. Il évoque même « un scénario » catastrophe, qui se traduirait « au début de l'année 2010 (par) une augmentation inédite du nombre de faillites et de licenciements » (7 juillet).

La question centrale est donc bien la destruction des emplois. Le gouvernement
l'accompagne, quand il ne l'organise pas directement : destruction massive des emplois dans le secteur public, multiplication des mesures de déréglementation et de surexploitation (service du travail obligatoire pour les jeunes, remise en cause des retraites, instauration du RSA, travail du dimanche, privatisation de La Poste, etc.).

Et à gauche ? Martine Aubry revendique « des mesures à effet immédiat (…),
indemnisation et formation des chômeurs » (Le Monde, 5 juillet). L'Humanité (6 juillet) dénonce les propositions pro-capitalistes d'Aix, dans lesquelles elle voit une « opération de sauvetage du capitalisme… », mais s'agissant des licenciements, ne propose rien…sinon un débat sur une improbable démocratie économique définie comme « une démarche multidimensionnelle » (4 juillet).

Dans le même temps, les rencontres se multiplient entre PCF, NPA, Parti de gauche, d'où il ressort une perspective concrète : faire liste commune pour les élections régionales et fusionner ensuite ces listes avec celles du PS.

Résumons : pendant près d'un an, les dirigeants des partis de gauche ont dit aux
travailleurs : attendez les élections européennes, nous ne pouvons rien faire pour
l'instant. Il y a eu, durant cette période, 600 000 chômeurs supplémentaires.
Aujourd'hui, les mêmes disent aux travailleurs : attendez les régionales. D'ici à mars 2010, un million, un million et demi de chômeurs supplémentaires ? Et après, faudra-t- il attendre les législatives et la présidentielle de 2012 ?

Le tandem Juppé-Rocard agissant à la demande de Sarkozy sera-t-il une représentation symbolique d'une vaste union sacrée dont le socle commun serait : face à la destruction massive des emplois, il est urgent de ne pas agir ?

En juin dernier, par leur abstention massive, les travailleurs ont exprimé leur rejet de cette politique.
C'est un mouvement en profondeur qui mûrit dans toutes les couches de la classe
ouvrière et qui dit clairement aux dirigeants :
rompez cette alliance qui vous unit au gouvernement et aux patrons licencieurs.
C'est maintenant, c'est tout de suite que l'unité doit se réaliser autour de cette exigence vitale : interdiction des licenciements (1).

(1) Lire pages 4 et 5 les suites de l'appel de Caterpillar.


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Message par pelon » 11 Juil 2009, 11:35

(Front Unique @ samedi 11 juillet 2009 à 10:03 a écrit :

En juin dernier, par leur abstention massive, les travailleurs ont exprimé leur rejet de cette politique.
C'est un mouvement en profondeur qui mûrit dans toutes les couches de la classe
ouvrière et qui dit clairement aux dirigeants :
rompez cette alliance qui vous unit au gouvernement et aux patrons licencieurs.

Ma grand-mère disait "prendre des vessies pour des lanternes".
pelon
 
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Message par Valiere » 19 Juil 2009, 07:19

Ce qui me pose le plus de problème, ce n'est pas la pseudo analyse du POI mais plutôt que cette orga n'ait pas eu le courage d'appeler à l'abstention ou au boycott !
Valiere
 
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Message par redsamourai » 19 Juil 2009, 10:46

parce que tu trouves l'analyse correcte?
redsamourai
 
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Message par Crockette » 19 Juil 2009, 22:32

désolé d ele dire mais l'analyse je la trouve correcte,pas plus tard ke cette après midi j'ai discuté avec un camarade de la CGT qui est écoeuré par le sommet dela CGT notamment pour l'histoire des conti.

il m'a dit qu'il assiste à des réunions du POI (je suis tellement bon que je savais pas ce que c'était ...hmm) et que maintenant il a l'impression qu'une orga se bat contre les licenciements...il se sent plus utile là qu'à la CGT...


je dirai que le POI a raison mais son analyse est coupée du contexte, interdire les licenciements ds cette société capitaliste ultra libérale c'est impossible. LO le sait.

au contraire je pense que la france va s'aligner sur la GB et les USa (comme pour la libre séparabilité) pour transformer les entretiens individuels d'évaluation en instrument de notation, trois mauvaises notes de suite et ce sera la porte avec cause réelle et sérieuse de licenciement.

donc la crise va permettre au medef de garder les meilleurs des meilleurs de leurs collaborateurs c'est à dire les champions du cirage de pompes...qui dénonceront leurs collegues fortes tetes, qui travailleront tous les dimanches et qui finiront par bosser des semaines entières gratos pour l'employeur.













Crockette
 

Message par Crockette » 19 Juil 2009, 22:41

pour terminer mon analyse qui se base sur celle du POI :

l'objectif du POI est louable déjà bien plus que celui de la CGT qui durant cette semaine s'est mis à la table avec le medef pour faire croire aux syndicalistes, aux salariés, à la presse, que la CGT négocie dure pour arracher aux patrons des accords de branche pour la régle du 1/3 salarié,1/3 bénéfice, 1/3 dividende.

encore un formidable écran de fumée destinée à anesthésier la classe des exploités...la CGT et le medef meme combat : empecher que la cocotte minute des travailleurs explose.


donc c'est pas interdire les licenciement qu'il faut : la vraie solution consiste à imposer dans tous les secteurs par des greves dures des comités de travailleurs avec égal pouvoir aux patrons.


je sais que c'est pas la finalité de LO, mais cette transition est nécessaire. la finalité étant bien sur que les travailleurs s'approprient progressivement les usines, les machines de production, et la capacité à demander à l'ETAT des lignes de crédit (à 0%) pour les investissements.

principal écueil à ce projet : les syndicats qui tous ensemble ont adhéré à la CES et à la CISL, cest donc du syndicalisme de centre démocrate chrétien auquel ils adhèrent, et pas un un syndicat de lutte des classes.
la CGT y est jursqu'au cou : du syndicalisme de négociation, en contre partie d'une large contribution de l'ETAT au paiement des salaires des permanents...
Crockette
 

Message par Valiere » 20 Juil 2009, 07:15

Réponse à Redsamourai

oui l'analyse du POI est correcte : l'abstention massive a une signification autre que de l'apolitisme...
Valiere
 
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Message par redsamourai » 20 Juil 2009, 10:14

ne pas aller voter car on pense que ça sert à rien c'est différent de l'apolitisme... mais c'est aussi différent de combativité, détermination ou progrès de la conscience de classe.... :ermm:
redsamourai
 
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Message par Crockette » 21 Juil 2009, 09:04

d'accord avec redsamourai sur ce point là.
Crockette
 

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