Informations Ouvrières N° 95 semaine du 29 Avril au 5 Mai 2010 L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEINC’est maintenant.Le Fonds monétaire international fonctionne comme un étau.
A chaque tour, on serre un peu plus fort.
Vendredi dernier, le Premier ministre grec, Andréas Papandréou, a annoncé : « Nous avons mis au point un plan, nous avons pris des mesures difficiles et douloureuses. Mais les marchés n’ont pas répondu. »
D’où un nouveau train de mesures destructrices contre les retraites ouvrières, les salaires, les services publics, et contre le peuple grec tout entier.
Ainsi l’exigent les « marchés », c’est à- dire de grands groupes de spéculateurs, des multinationales et des capitalistes.
Qui donnera tort au peuple grec de manifester aux cris de « Dehors le FMI ! » ?
On nous dira : la Grèce n’est pas la France.
Soit…
Jean-Pierre Jouyet préside l’Autorité des marchés financiers (le « gendarme de la Bourse »).
Sur Canal +, ce 27 avril, il déclare : « La question des retraites va être une question absolument centrale. Pour les marchés, les signes qui seront donnés en termes de réforme des retraites sont extrêmement importants sur la volonté des autorités françaises d’assainir à moyen terme le système des finances publiques. »
On sent poindre la menace : gare à vous si la « réforme des retraites » ne répond pas à l’attente des marchés…
Et l’on nous parle de « débattre » de la « réforme » des re traites ?
Avec qui ?
Avec les marchés financiers qui en réclament et en réclameront toujours plus ?
L’heure approche à grands pas de combattre toute tentative de « réforme ».
Sur quelle base ?
L’une des organisations qui soutient l’appel Copernic (lire page

écrit : « La revendication qui fédère est le maintien de l’âge de départ légal à 60 ans » (1).
La seule revendication qui fédère serait le départ légal à 60 ans ?
Comment faut-il comprendre cette formule ?
Peu importerait qu’il y ait une décote ?
Peu importerait l’âge de départ à taux plein ?
Peu importeraient la durée de cotisation ou les attaques contre les prétendus privilèges des retraites des fonctionnaires, des régimes spéciaux ou des régimes particuliers ?
Avons-nous bien compris ?
Il y a danger.
Décréter qu’une seule revendication fédère, c’est annoncer par avance qu’on est prêt à lâcher sur les autres.
C’est mettre le doigt dans l’engrenage.
Répétons-le : il n’y a aucune raison de céder quoi que ce soit des régimes de retraite existants (2).
La base de l’unité, c’est celle qu’ont dégagée dans la discussion commune, le 24 avril au matin, les travailleurs et militants de toutes tendances réunis à l’invitation du POI à Paris.
Il y avait là des adhérents du POI, mais aussi, nombreux, des adhérents, militants, responsables et élus du Parti socialiste, du Parti communiste, du Parti de gauche, des syndicalistes de toutes tendances et de toutes opinions.
Tous sont tombés d’accord pour dire que la seule base possible de l’unité, c’est « Aucun consensus avec Sarkozy ! Ne touchez pas à nos retraites ! »
Il s’agit maintenant de déployer la campagne.
De faire signer en masse le mandat.
De le diffuser.
D’organiser dans tout le pays des diffusions, des prises de parole publiques, des meetings, des réunions publiques.
Que se constitue le réseau le plus serré des comités pour l’unité, militants de toutes tendances s’agrégeant en un solide bloc ouvrier pour aider à dégager la voie de l’action unie de toute la classe ouvrière, contraignant le gouvernement à renoncer.
C’est maintenant qu’il faut y aller.
Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI(1) Comité exécutif du NPA, le 19 avril.
(2) Est disponible auprès des adhérents l’argumentaire édité par le Parti ouvrier indépendant : « 6 questions, 6 réponses » sur les retraites