Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 25 Juin 2010, 07:39

Informations Ouvrières N° 103 semaine du 24 au 30 Juin 2010

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN


“Ne pas céder aux pressions”.

“La confiance des marchés et par conséquent la croissance bénéficieront des actions décisives, (parmi lesquelles —NDLR) la maîtrise des dépenses sociales (…), les mesures de rigueur (…), la réduction des effectifs des fonctionnaires (…), la réforme des retraites et du système de santé (…). Une réforme des retraites visant à repousser l’âge effectif de départ à la retraite, des mesures concrètes devant être dévoilées sous peu (…). Il convient toutefois de résister aux pressions. »

Qui réclame ainsi la contre-réforme des retraites pour rassurer les « marchés » ?

Qui enjoint de ne pas céder aux « pressions » de la classe ouvrière ?

Le Fonds monétaire international.

Quand ?

Le 15 juin.

Le jour même où des dizaines de milliers de travailleurs défilent à Paris sur le mot d’ordre : retrait du projet gouvernemental !

Le jour même où le gouvernement Sarkozy- Fillon annonce son plan destructeur.

Le FMI est dans son rôle : représenter les intérêts de la classe capitaliste, en particulier nord-américaine.

Son message est clair : gouvernement français, ne cédez pas à la classe ouvrière !

mais qui dirige le FMI ?

Un certain Dominique Strauss-Kahn.

Entre deux séances à Washington, il est aussi, paraît-il, l’un des principaux dirigeants en France du Parti socialiste.

Donc, on peut être dirigeant du Parti socialiste et revendiquer le rôle de briseur de grève, et se ranger dans le camp du gouvernement Sarkozy !

Certes, Strauss-Kahn n’est pas à lui seul le Parti socialiste.

Mais le Parti socialiste s’est-il démarqué de ses propos ?

Les a-t- il condamnés ?

D’aucune manière.

Strauss-Kahn approuve le plan Sarkozy ; Martine Aubry s’y « oppose »…à sa façon : « Le PS va combattre le projet (du gouvernement) et proposer un projet. »

Combattre, proposer…mais surtout : ne pas exiger le retrait !

N’est-ce pas là pourtant la question centrale ?

« Continuer à refuser d’exiger le retrait reviendrait à donner un feu vert au gouvernement pour qu’il impose sa contreréforme. Cela ne se peut pas ! », lit-on dans la lettre ouverte adressée aux dirigeants du PS, du PCF, du Parti de gauche à l’initiative du Parti ouvrier indépendant.

Lettre ouverte qui se poursuit ainsi : « Dirigeants du Parti socialiste, du Parti communiste français, du Parti de gauche, l’heure est grave. Les travailleurs sont en droit de s’adresser à vous pour vous dire : prononcez-vous clairement. Assez de déclarations sur les réformes souhaitables, les contre-projets ! Assez de déclarations d’intention pour 2012 ! Un seul mot d’ordre : retrait du projet de loi Sarkozy-Fillon- Woerth sur les retraites (…). Dirigeants du PS, du PCF et du Parti de gauche, il n’est qu’une urgence : non pas aider le gouvernement à faire passer son projet meurtrier, mais prendre position tout de suite, nettement, sans aucune condition, maintenant et tout de suite, pour le retrait du projet gouvernemental » (1).

Daniel Gluckstein Secrétaire national du POI

(1) Deux jours après la publication de cette lettre ouverte, on lit dans L’Humanité (22 juin) une tribune signée entre autres de Pierre Laurent (PCF), Martine Billard (Parti de gauche), Razzi Hammadi (PS) et Olivier Besancenot (NPA), qui se termine ainsi : « Aussi n’y a-t-il pas d’autre solution pour les salariés que de se mobiliser afin que le projet du gouvernement soit retiré. » Pour la première fois, donc, le retrait est évoqué par ces personnalités, à titre individuel…, comme un objectif de mobilisation pour les salariés. Mais que font les partis ? Les travailleurs sont en droit de poser la question : trêve de bavardages, est-ce que, oui ou non, vos partis prennent position pour le retrait du projet de loi ?
Front Unique
 
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Message par Front Unique » 30 Juin 2010, 20:59

Informations Ouvrières N° 104 semaine du 01 au 07 Juillet 2010

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

L’escamotage.

Certes, L’Humanité n’est plus l’organe du Parti communiste français.

Ce n’est pas lui faire injure que de dire que s’y exprime l’orientation de ce parti.

Au lendemain du 24 juin, L’Humanité titre : « 2millions de personnes dans les rues. La France qui peut gagner ! »

Puis, le 26 juin : « 2millions ! Et Fillon reste sourd. »

L’éditorial évoque les « députés communistes et du PG qui ont déposé leur propre contreprojet à l’Assemblée », et conclut : « Ou bien le projet Woerth est retiré et un vrai débat s’instaure. Ou bien rendez-vous à la rentrée. »

Conclusion pour le moins contradictoire: s’il s’agit, conformément à l’exigence de millions de grévistes et de manifestants, d’imposer le retrait du projet, ce n’est pas par un prétendu débat parlementaire que cela se fera.

Mais enfin,notons que, ce 26 juin, L’Humanité évoque la possibilité du retrait.

Passe le week-end…

Lundi 28 juin,dans L’Humanité, plus un mot sur les retraites, hormis une évocation de la disposition qui frappe les femmes fonctionnaires.

De retrait du projet, plus question.

Mardi 29 juin : si l’éditorial dénonce « l’hyper-austérité », le mouvement de millions pour le retrait du plan Sarkozy-Fillon-Woerth a totalement disparu.

Côté PS, le 24 juin, Harlem Désir, numéro 2 de ce parti, s’est risqué à demander le retrait du plan du gouvernement.

Depuis, silence.

L’affaire Woerth, c’est une certitude, exprime la crise du régime, plus affaibli qu’il ne l’a jamais été.

Les choses s’accélèrent.

Le G 20 exige des Etats qu’ils prennent les mesures les plus drastiques contre les travailleurs et les peuples.

Sarkozy dévoile son plan de rigueur : 100 000 suppressions d’emplois de fonctionnaires, l’attaque contre l’assurance maladie.

Quelle conclusion les partis se réclamant de la classe ouvrière devraient-ils en tirer, sinon: plus que jamais, exiger le retrait de la contre-réforme destructrice ?

Pourquoi escamoter cette exigence ?

Les dirigeants du PCF réclament « de vrais débats contradictoires sur les retraites (…), projet/contre-projet,argument/contre-argument ».

Comme s’il y avait besoin de débats et d’arguments !

Les dirigeants du Parti socialiste, eux, demandent que les débats en commission soient publics, comme si c’était en commission parlementaire que les choses allaient se jouer !

De toutes ces informations, les travailleurs n’ont qu’une conclusion à tirer : raison de plus pour les faire reculer sur les retraites.

Signant la lettre ouverte dont le Parti ouvrier indépendant a pris l’initiative (1), ils sont nombreux à dire, et parmi eux des militants du PS et du PCF : « Quelque chose ne tourne pas rond : pourquoi les dirigeants des partis s’obstinent-ils à noyer le poisson ? Que veulent-ils en réalité ? »

C’est ainsi que se regroupent travailleurs et militants, agissant pour que soient surmontés les obstacles à l’unité dressés par ceux qui escamotent l’exigence commune: retrait et rien d’autre !

Ce regroupement, politique, s’inscrit dans un mouvement plus vaste: le mouvement des millions qui ont commencé à se rassembler sur le terrain de classe, celui de la grève et de la manifestation.

C’est ce mouvement, sur ce terrain, qui peut régler la question.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) Lettre qui dit notamment : « Dirigeants du Parti socialiste, du Parti communiste français, du Parti de gauche, l’heure est grave. Les travailleurs sont en droit de s’adresser à vous pour vous dire : prononcez- vous clairement. Assez de déclarations sur les réformes souhaitables, les contre-projets ! Assez de déclarations d’intention pour 2012 ! Un seul mot d’ordre : retrait du projet de loi Sarkozy-Fillon- Woerth sur les retraites ! »

Front Unique
 
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Message par luc marchauciel » 01 Juil 2010, 07:08

Souvent, au cours de ces 58 pages d'éditos d'IO, il a été question de l'Union Européenne (je sais pas si vous avez remarqué).
J'avoue, je fais partie de ceux qui ont ironisé sur l'approche lambertiste consistant à voir dans l'UE la source de tous les maux, et j'ai sans doute cédé à la facilité consistant à dédaigneusement caractériser cela comme un délire monomaniaque aux relents chauvins.
Que Daniel Gluckstein veuille bien m'excuser et accepter ici mon repentir : je révise radicalement mes positions et avoue n'avoir pas su voir à temps où se situait le vrai danger. Mais me yeux viennent de s'ouvrir suite à la lecture de ce papier choquant :

a écrit :
Nutella : un danger pour la santé selon l’Union européenne

      La célèbre et très appréciée pâte à tartiner de Ferrero serait dans le collimateur de l'Union européenne. Selon cette dernière, le Nutella est trop gras et trop sucré.  .Pour lutter contre l'obésité, le Parlement européen souhaiterait mettre en place un étiquetage nutritionnel plus sévère que l'actuel tableau faisant part des quantités de protéines, lipides et glucides.

Pas de chance pour les accros au Nutella, la pâte à tartiner serait bien trop riche en huile de palme et en sucres. Ainsi, un peu à la manière des paquets de cigarettes, les pots de Nutella pourraient se voir décorés d'un message d'avertissement du type : "Attention, danger, favorise l'obésité". Il serait peut-être temps de laisser les consommateurs prendre leurs responsabilités... Le ministre italien chargé des affaires européennes parle, lui, de "fondamentalisme nutritionnel".


Non, vraiment, là c'est trop !!!!
"ça suffit, l'Union Européennne" ! "ça suffit, l'Union Européennne" ! "ça suffit, l'Union Européennne" !
luc marchauciel
 
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Message par Valiere » 02 Juil 2010, 08:45

Voici là un nouvel adepte du lambertisme et du nutella
=D>
Valiere
 
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Message par Jacquemart » 02 Juil 2010, 08:53

Luc, tu esquives la seule vraie question théorique fondamentale : oui ou non, les forces productives de Nutella ont-elles cessé de croître depuis 1914 ?
:roll:
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Jacquemart
 
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Message par Valiere » 03 Juil 2010, 08:39

oui mais il y a aussi les forces destructives sur la santé : elles ont augmenté avec nutella donc ses forces productives ont baissé....
Voici la réponse qu'on aurait apportée !
Cela me rappelle de vieilles discussions dans les années 70 : nostalgie quand tu nous tiens !
Valiere
 
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Message par Front Unique » 07 Juil 2010, 20:15

Informations Ouvrières N° 105 semaine du 081 au 14 Juillet 2010

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

GESTION REALISTE ...

Des centaines de milliers de salariés, retraités et jeunes ont manifesté pour le retrait du projet de loi Sarkozy-Fillon, qui veut repousser à 62, 63 ans… puis 65 ans l’âge de départ en retraite.

Martine Aubry a expliqué la semaine dernière dans un meeting à Roubaix : « Nous ne demandons pas le retour à 60 ans pour tout le monde : nous ne l’avons jamais demandé. Nous savons qu’il va falloir travailler plus longtemps. »

Ainsi, d’un côté, la première secrétaire du PS dit que si la gauche arrive au pouvoir en 2012, elle rétablira l’âge de départ à la retraite à 60 ans, de l’autre, qu’il va falloir travailler plus longtemps !

Martine Aubry a expliqué sa position en faveur de l’allongement, en indiquant : « Il (Sarkozy, NDLR) voudrait une opposition qui dit n’importe quoi, qui soit irréaliste, mais les Français savent que nous savons gérer. »

Donc, si l’on comprend bien, au nom d’une « gestion réaliste », il faudrait allonger la durée de cotisation !

Mais de quelle « gestion réaliste » s’agi-til ?

Celle que voudraient imposer le FMI et l’Union européenne, et que le gouvernement traduit par sa détermination à tailler 100 milliards dans les dépenses publiques, pour respecter en deux ans le pacte de stabilité !

Il en est des retraites comme de l’offensive généralisée contre les acquis sociaux et la démocratie politique.

Notre commune de Mailhac est confrontée comme toutes les communes à la réforme territoriale.

Le président PS du Grand Narbonne, Bascou, répond aux maires qui refusent l’intercommunalité forcée : « Je ne suis pas d’accord avec la réforme des collectivités territoriales voulue par l’Etat, mais il faut être pragmatique. »

Et, au nom de ce « pragmatisme », il veut entraîner nos communes dans le Grand Narbonne, « Pragmatisme » et « gestion réaliste » ne sont que l’habillage du consensus qui lie les dirigeants de « l’opposition » à l’Union européenne et ses conséquences sur la démocratie politique et les acquis sociaux.

Mais qui les oblige à faire cette politique ?

Personne !

En tout cas pas les travailleurs et leurs organisations qui se mobilisent pour le retrait du plan gouvernemental sur les retraites !

Pas non plus les citoyens qui refusent les augmentations d’impôts, la suppression des services, ni les employés territoriaux refusant les réductions de postes que votent partout les présidents de gauche et de droite des conseils généraux !

Le réalisme ne devrait-il pas au contraire amener tous ceux qui se réclament du socialisme à considérer que les acquis sociaux sont incompatibles avec le capitalisme en décomposition, qui ne sert plus que les spéculateurs ?

Le réalisme ne devrait-il pas les amener à rompre avec les donneurs d’ordre de l’Union européenne ?

Pour le POI, il s’agit d’aider à la mobilisation afin de bloquer le projet gouvernemental contre les retraites.

C’est le sens de la lettre ouverte qu’il a adressée aux dirigeants du PCF, du PS, du PG… « Continuer à refuser d’exiger le retrait reviendrait à donner le feu vert au gouvernement pour qu’il impose sa contre-réforme. Cela ne se peut pas ! »

Sur un autre plan, c’est l’appel du conseil municipal de Mailhac pour le vote non au Grand Narbonne, non à l’augmentation des impôts, non à la privatisation des services publics, à travers le référendum qu’il organise (voir page 7) afin de faire prévaloir les intérêts de la population.

Plus que jamais : rupture avec l’Union européenne ! Rupture avec le gouvernement.

Gérard SCHIVARDI
secrétaire national du POI

Front Unique
 
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Message par luc marchauciel » 07 Juil 2010, 21:37

Et pas un mot sur le Nutella !
Alors qu'il y avait pourtant là une occasion rêvée d'en finir avec l'Union Européenne !!!
Je ne suis pas sûr que l'histoire repassera les plats, c'était peut-être une occasion unique, je ne sais pas si le POI s'en relèvera.
luc marchauciel
 
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Message par Zorglub » 07 Juil 2010, 22:15

Merci Luc. :sygus:
Zorglub
 
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Message par Crockette » 13 Juil 2010, 07:58

bon, j'ai croisé au marché un paquet de militants du POI (ils étaient trois)

je me suis arreté mais ils avaient pas le temps de discuter car leur objectif était de faire signer le plus possible de gens sur leur pétition "non à la réforme de sretraites".

Schivardi "non à l'augmentation des impots" ca devient ridicule...ce manque de sens politique et d'analyse.

non à l'augmentation des impots pour les travailleurs mais oui àl'uagmentation de simots pour les banques, le smultinationales, le sassurances, les fonds d epension, les stock option, les bénéfices etc.

vraiment Schivardi commence à m'énerver celui là. je manquerai pas de le dire la prochaine fosi au marché; ça fait vraiment communiste guignol tout cela.
:wacko:

je pensai pas qu'il yavait pire que robert Hue, maintenant je vois que c'est possible. :blink:
Crockette
 

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