Informations Ouvrières

Message par luc marchauciel » 10 Nov 2011, 13:28

(Front Unique @ mercredi 9 novembre 2011 à 22:08 a écrit :

Comme l’a déclaré le bureau national du POI, 24 heures avant l’annonce du plan Fillon: « Les développements de la situation mettent chaque jour davantage à l’ordre du jour la lutte de classe, la réalisation de l’unité des travailleurs avec leurs organisations pour bloquer les plans d’austérité. »


24h00 avant l'annonce du plan Fillon, le BP du POI avait anticipé que celui-ci serait une attaque contre les travailleurs qui nécessiterait une riposte.

Quels visionnaires !

24h00 avant !!!!
luc marchauciel
 
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Message par Front Unique » 16 Nov 2011, 21:43

Informations Ouvrières N° 175, semaine du 17 au 23 novembre 2011

L'EDITORIAL

[SIZE=7]Fraude ? Vous avez dit: fraude ?[/SIZE=7]

L’encre du plan Fillon, troisième du genre, n’était pas encore sèche que le gouvernement a lancé une nouvelle attaque anti-ouvrière: l’instauration d’un jour de carence (non couvert par indemnité journalière de la Sécurité sociale en cas d’arrêt maladie) dans le public et d’un jour de carence supplémentaire dans le privé.

« Nicolas Sarkozy entend passer à l’offensive sur les fraudes sociales »,
commentent les agences de presse.

Le gouvernement veut « dissuader la fraude », martèle le ministre Xavier Bertrand.

La fraude ? Parlons-en !

Dans les jours qui ont précédé cette déclaration de guerre à la « fraude sociale », le gouvernement et le président de la République se sont félicités de la nomination de Mario Monti comme président du Conseil italien, de Mario Draghi comme président de la Banque centrale européenne, et de Lucas Papademos comme Premier ministre du gouvernement d’union nationale en Grèce.

Un point commun relie les trois hommes: Goldman Sachs.

Il y a six ans, cette banque d’affaires américaine comptait à son effectif:Draghi comme vice-président pour l’Europe, et Monti comme conseiller international.

A la même époque, Lucas Papademos était, si l’on en croit les dépêches de presse, « gouverneur de la Banque de Grèce, poste qu’il occupait quand son pays s’est qualifié pour l’euro grâce à des comptes falsifiés par Goldman Sachs ».

Des comptes falsifiés ?

Goldman Sachs a, l’an dernier, fait l’objet de plaintes aux Etats- Unis et en Europe pour…fraude justement.

En France, la SEC(le gendarme de la Bourse) a accusé Goldman Sachs d’avoir fait « des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprimes ».

Ce silence délibéré sur les subprimes a conduit à la ruine des millions de familles ouvrières américaines, chassées de leur logement, tout en accélérant l’effondrement des banques que les gouvernements renflouent depuis 2007 à coups de milliers de milliards...

Et ces gens-là osent nous parler de la « fraude sociale » des salariés ?

La véritable fraude, c’est prétendre qu’il faudrait subordonner toute la vie sociale au remboursement de la dette et à la réduction des déficits publics et, pour cela, sacrifier les hôpitaux, les services publics, les droits ouvriers et les emplois par millions.

La fraude, la vraie, c’est prétendre qu’il faudrait constituer des gouvernements d’union nationale au nom de l’« intérêt général », alors que leur seule fonction est de tenter de contenir la colère ouvrière et d’imposer les coups les plus destructeurs, que ce soit en Grèce, en Italie ou en France (1).

Qu’on ne vienne pas nous parler de fraude sociale !

Quel que soit l’enrobage, chacune des attaques du plan Fillon 3, aggravé par les mesures qui, jour après jour, viennent l’alourdir, n’a qu’une justification: la défense frauduleuse d’un système capitaliste failli.

Pour les travailleurs et la jeunesse, rien n’est plus urgent que la réalisation de l’unité pour le retrait de toutes les mesures Fillon.

Pour le POI, cette urgence s’inscrit dans un combat plus vaste contre tout plan d’austérité présent ou à venir, et quelle que soit la couleur politique du gouvernement qui veut l’imposer.

Un combat pour en finir avec la dictature de la troïka Union européenne-BCE-FMI et ouvrir la voie à l’indispensable reconquête de la démocratie politique.

C’est le sens des meetings auxquels appelle le Parti ouvrier indépendant dans tout le pays.

Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI
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Message par Front Unique » 23 Nov 2011, 21:34

Informations Ouvrières N° 176, semaine du 24 au 30 novembre 2011

L'EDITORIAL

Des gouvernements de techniciens ?

Commençons par la Grèce, avec la constitution, sous la houlette de M.Papademos, ex-vice-président de la Banque centrale européenne, d’un gouvernement d’union nationale: Pasok (socialiste), Nouvelle démocratie (droite conservatrice) et Laos (extrême droite).

Une première qui voit un Parti socialiste gouverner de concert avec l’extrême droite.

Cette décision politique constitue un acte grave, qui n’aura guère ému les bonnes consciences de l’Hexagone, réduites à un silence embarrassé… « Européanisme » oblige !

Mais le peuple grec n’a pas la mémoire aussi sélective.

Le 17 novembre, alors que M. Papademos obtenait du Parlement un confortable vote de confiance pour un nouveau plan d’austérité, des milliers de manifestants défilaient dans les rues d’Athènes.

« La junte ne s’est pas terminée en 1973, soulèvement contre le gouvernement UE-FMI », pouvait-on lire sur l’une des banderoles du cortège.

Et pour cette manifestante, étudiante à l’école polytechnique: « Le gouvernement actuel n’est pas issu des électeurs. Qu’est-ce que c’est, sinon une junte ? » (AFP, 17 novembre).

C’est un fait irréfutable que le gouvernement Papademos n’est pas issu de la volonté du peuple grec.

Il a même été constitué contre, pour mettre en place une série de mesures drastiques, qu’aucun parti politique se réclamant de la démocratie ne serait en mesure d’appliquer sans se discréditer.

« La junte gouvernementale »,même si elle ne présente pas un caractère militaire, n’en est pas moins illégitime, antidémocratique et coercitive.

L’Union européenne ne s’embarrasse guère de précautions: « Les créanciers du pays qui ont perdu patience (...) exigent de chaque parti politique membre de la coalition gouvernementale qu’il s’engage par écrit à respecter le programme d’austérité » (AFP 17 novembre).

Une pitoyable démonstration du caractère inquiétant des procédés employés à l’encontre du peuple grec pour satisfaire aux exigences des marchés financiers.

Une victoire du dogme de « la concurrence libre et non faussée » qui a grandement contribué à la destruction des acquis sociaux, politiques et démocratiques conquis par les peuples des nations européennes.

Aussi n’est-ce pas un hasard si le nouveau gouvernement italien est conduit par Mario Monti qui fut, de 1994 à 2004, un rigoureux commissaire européen après avoir exercé ses talents à la banque Goldman Sachs.

Autre présence symbolique, si l’on se réfère au Monde.fr, « celle d’Andréa Riccardi, fondateur à la fin des années 1960 de la communauté San Egidio, institution influente de l’Eglise sur le plan diplomatique », qui devient, ça tombe bien, ministre de la Coopération internationale.

En Italie, pareil pedigree ne peut guère nuire, bien au contraire.

Un peu de morale bien pensante, teintée d’une bonne dose d’austérité, voilà qui devrait « rassurer les marchés ».

Une situation qui, en Grèce comme en Italie, illustre les décalages grandissants entre gouvernants et gouvernés.

En démocratie, le peuple est détenteur de la souveraineté, mais à en juger par ce qui se déroule sous nos yeux, la qualité première d’un gouvernement résiderait, surtout, dans sa capacité à imposer aux populations des potions de plus en plus amères.

Ce qui est en cause, c’est bien le respect de la souveraineté populaire, donc de la démocratie.

Il est urgent que le peuple reprenne en main son propre destin et fasse entendre sa voix, face au diktat de la « troïka » Union européenne, BCE, FMI qui impose l’inexorable loi d’airain du capitalisme.

Une situation qui n’a pas échappé aux militants (tes) du POI, qui prennent des initiatives pour construire

Claude Jenet
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 30 Nov 2011, 23:11

Informations Ouvrières N° 177, semaine du 1er au 7 décembre 2011

L'EDITORIAL

Vérités et mensonges dans un vent de panique

Pourquoi un meeting du Parti ouvrier indépendant le 7 décembre à Paris ?

Un vent de panique souffle sur le pays.

Les agences de notation menacent d’effacer le AAA de la France.

Le FMI prédit dix années sans croissance.

La presse titre: « L’euro passera-t-il Noël ? »

Depuis Washington, Obama ordonne que l’Union européenne règle « sa » crise avant qu’elle ne contamine l’économie américaine.

L’OCDE exige de la France 8 milliards de coupes supplémentaires s’ajoutant aux 29 milliards déjà décidés: « L’OCDE préconise d’étendre la RGPP “à tous les niveaux de l’administration”, de regrouper les petites communes et supprimer les départements ou encore de réduire la durée des séjours hospitaliers, poursuivre le déremboursement des médicaments les moins efficaces » (Les Echos).

Soumis à ce déferlement d’informations catastrophes les travailleurs s’interrogent: qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ?

Vrai: la crise du capitalisme s’approfondit de jour en jour, entraînant l’humanité vers la barbarie.

Fausse: l’affirmation selon laquelle les « plans » constituent une solution.

C’est un puits sans fond: des milliers de milliards d’euros engloutis depuis trois ans dans le renflouement des banques n’ont servi qu’à éviter la faillite de quelques fonds de pension qui s’empressent de spéculer à nouveau !

Vrai: un large consensus règne, en France comme Europe, sur « l’impérieuse nécessité » de sauver l’euro, rembourser la dette et réduire les déficits (même si les uns et les autres divergent sur les moyens à employer).

Faux: prétendre qu’il n’existe pas d’autre issue.

Un gouvernement qui en aurait la volonté annulerait la dette, interdirait licenciements et délocalisations, prendrait en mains les rênes de l’économie, confisquerait les banques et leurs avoirs, et les mettrait au service d’une politique de relance fondée sur le droit de chaque travailleur et jeune à un vrai travail, un vrai salaire, un vrai logement.

Vrai: les institutions de l’Union européenne et de la Ve République interdisent tout pas dans cette direction.

La mise en œuvre d’une telle politique appelle donc la rupture avec ces institutions antidémocratiques.

Elle exige de bâtir d’autres institutions, celles d’une République démocratique inscrite dans une union libre et démocratique de toutes les nations libres et souveraines d’Europe, fondée sur les droits de la classe ouvrière, de la jeunesse, de la paysannerie.

Le Parti ouvrier indépendant est partisan d’une telle perspective.

Une telle issue ne s’imposera ni par les prochaines élections ni par un claquement de doigts.

Seule la mobilisation du peuple pour la défense de ses droits et légitimes revendications permettra d’avancer dans cette direction.

Pour y aider, il est nécessaire, et même indispensable, de construire un authentique parti ouvrier indépendant.

La conférence du 26 novembre, à l’initiative des « 160 », s’est conclue par un appel à agir pour l’unité pour bloquer les plans d’austérité d’où qu’ils viennent.

Pour les raisons qui viennent d’être évoquées, le Parti ouvrier indépendant ne peut qu’apporter son soutien à cette initiative prise par des militants ouvriers de toutes tendances.

Est-ce par crainte d’un tel déferlement, et dans le but d’imposer une union sacrée enchaînant partis et syndicats aux plans de la troïka et de la classe capitaliste, que certains en rajoutent dans l’orchestration du climat de panique ?

On le voit: il importe d’aider les travailleurs à discerner le vrai du faux, pour mieux saisir les perspectives du combat.

Rendez-vous donc le 7 décembre pour en débattre.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 07 Déc 2011, 22:57

Informations Ouvrières N° 178, semaine du 8 au 14 décembre 2011

L'EDITORIAL

"A marche forcée”

« A marche forcée »: l’expression est de Sarkozy, présentant ce 5 décembre le nouveau traité européen que Merkel et lui veulent boucler d’ici trois mois.

Son contenu: mise sous tutelle des Etats européens automatiquement sanctionnés en cas de dépassement des déficits publics autorisés.

Engagement insuffisant pour les fonds spéculatifs: quelques heures après cette annonce, Standard and Poor’s menace de baisser la notation de la France et de cinq autres Etats européens.

Il n’empêche: Sarkozy et Merkel font ici un pas supplémentaire sur la voie de la violation de la souveraineté de tous les peuples.

A marche forcée donc...

Dans son discours du 1er décembre, Sarkozy déclare: « Pour réduire nos déficits, nous devons éliminer nos mauvaises dépenses, celles qui sont inutiles », et précise: « Nous ne pouvons garder la même organisation de notre protection sociale que celle de l’après-guerre. »

Au nom de la dette et de la réduction des déficits publics, ils voudraient tout à la fois piétiner la démocratie et la souveraineté nationale et populaire, et détruire toutes les conquêtes ouvrières arrachées depuis 1945.

Une nouvelle forme de totalitarisme se dessine, sous l’égide de la troïka FMI-UE-BCE, c’est-à-dire des fonds de pension et des multinationales qui ne voient d’autre issue à leur crise que la destruction de la force de travail (salaire direct de l’ouvrier et sa protection sociale).

Certes, ce nouveau traité est loin d’être ratifié.

La résistance de la classe ouvrière en Grèce, en Belgique, en Espagne, au Portugal, en Grande-Bretagne avec la grève générale du 30 novembre, a déjà fait voler en éclats les dispositifs annoncés en grande pompe lors des vingt-six sommets convoqués depuis deux ans pour « résoudre la crise de la dette ».

Cependant, cette annonce traduit la volonté d’avancer dans la mise en place d’un ordre corporatiste et de l’union sacrée.

Corporatiste, l’annonce par Sarkozy de la convocation d’un sommet social pour associer les organisations ouvrières aux plans anti-ouvriers sous couvert de lutte pour l’emploi.

Union sacrée, son appel du pied à François Hollande pour qu’il s’engage sur l’adoption de la fameuse « règle d’or » qui inscrit l’interdiction du déficit budgétaire dans la Constitution.

Comment répondre à cette menace ?

Devant le congrès du SPD allemand, François Hollande a repoussé l’idée d’un nouveau traité, affirmant que « l’Europe ne peut se réduire à une organisation de l’austérité ».

Fort bien.

Que propose-t-il ?

« Un pacte de responsabilité » dans lequel il s’engage à ramener « les déficits en France » à 3 % du PIB en 2013, à 0 % en 2017.

Sur sa lancée, il s’engage à mutualiser la dette européenne, c’est-à-dire à la rembourser.

De leurs côtés, quatre organisations syndicales appellent à une journée d’action contre des « plans d’austérité inefficaces pour réduire la dette ».

La réponse ne peut pas être sur ce terrain-là.

La seule réponse à la situation, c’est le front unique sans faille du mouvement ouvrier pour dire: « Nous rejetons tout traité à venir, mais aussi tout acte qui nous enchaînerait à la dette !

Capitalistes et gouvernements: cette dette et cette crise sont celles de votre système, ce sont les vôtres, ce n’est pas aux peuples de payer !

Nous, organisations ouvrières, unies avec l’ensemble des travailleurs et de la jeunesse, en France comme dans toute l’Europe, nous refuserons toute mesure d’austérité, d’où qu’elle vienne.

Et c’est pourquoi, dès aujourd’hui, nous exigeons le retrait du plan Sarkozy-Fillon et de chacune de ses mesures d’austérité. »

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 14 Déc 2011, 21:07

Informations Ouvrières N° 179, semaine du 15 au 21 décembre 2011

L'EDITORIAL

Dialogue social: un piège mortifère !

Il y a peu se tenait la réunion du G20 (3 et 4 novembre 2011), à Cannes.

Dans la presse, nous avons retrouvé les titres suivants: « Au G 20, patronat et syndicats main dans la main », « Les syndicats et les patrons interpellent ensemble leG20 »…

En effet, CSI (1) et Medef venaient de présenter une déclaration commune affirmant, entre autres, « que l’accent doit désormais être mis sur la constitution d’un environnement propice aux entreprises et à la création d’emplois » et sur « l’instauration d’un socle minimum » (pour la protection sociale).

Si la CGT boycotte dans un premier temps cette réunion en laissant le soin à la CSI de porter « les revendications avec lesquelles elle est d’accord », elle condamnera la forme revêtue par la démarche.

Réponse côté Elysée: « Convaincus du rôle essentiel du dialogue social, nous nous félicitons du résultat du B 20 et du L 20 (2) et de leur communiqué conjoint. »

Côté CES (3), la secrétaire générale n’a pas hésité à féliciter le président du G 20 pour son soutien, ainsi que celui de la chancelière allemande.

Tout cela pendant que les travailleurs en lutte cherchent une issue !

Mais il y a une suite.

Dans un article paru dans Libération (8 décembre), les secrétaires généraux de huit confédérations syndicales d’Europe (Commissions ouvrières et UGT d’Espagne, DGB allemand, CGIL d’Italie, FGTB et CSC de Belgique, ainsi que Bernard Thibault pour la CGT et François Chérèque pour la CFDT) nous disent: « Malgré le désenchantement profond ressenti par de nombreux travailleurs, nous continuons à soutenir qu’il n’y a pas d’autres solutions que l’approfondissement du projet européen. »

N’y a-t-il donc pas assez de preuves que l’Union européenne est d’abord une arme de destruction massive des acquis sociaux ?

En soulignant que la solution, pour eux, s’appuyant sur le dernier congrès de la CES (mars 2011), se trouve (entre autres) dans le cadre « d’une gouvernance économique forte de la zone euro », ils rejoignent en cela le secrétaire au Trésor américain qui plaide pour des « réponses européennes fortes » !

Nos syndicalistes rajoutent « que le mouvement syndical européen ne défend pas une position partisane: nous cherchons à défendre l’intérêt général » !

« Intérêt général » ?

Mais quel intérêt avons-nous avec le patronat, la droite, et enfin avec un système capitaliste qui pratique cette fois une véritable « guerre des classes » ?

Ils nous disent ensuite: « Nous exigeons qu’une future révision des traités se fasse en intégrant la dimension sociale » !

S’agit-il d’un angélisme béat, d’une ignorance des visées réelles du système en pleine crise ?

En tout cas, une adhésion syndicale très inquiétante qui explique en fait pourquoi nous reculons !

Avec risque de décrédibilisation de la démarche syndicale générale.

Comment expliquer « une telle position » au moment même où vient d’être décidée « l’austérité à marche forcée » ?

Les signataires de « l’Appel des 160 » et les participants à la conférence du 26 novembre 2011 apprécieront !

Cela leur donne raison.

Ce qui exige de faire connaître massivement l’appel qui souligne « qu’il revient au mouvement ouvrier de s’unir au-delà des divergences compréhensibles », de renforcer la démarche de signatures et les comités locaux, renforcer les résistances pour mettre en échec les plans qui nous sont imposés par l’Union européenne.

Jean Markun
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 22 Déc 2011, 14:59

Informations Ouvrières N° 180, du 22 décembre 2011 au 4 janvier 2012

L'EDITORIAL

Nécessaire clarification

“Le projet d’accord intergouvernemental, rédigé par des juristes, a été transmis vendredi 16 décembre aux différents gouvernements européens. (…)

Le texte, appelé “accord international sur une union économique renforcée”, devrait entrer en vigueur à partir du moment où neuf Etats l’auront ratifié » (1).

Ainsi, le duo Merkel-Sarkozy serait parvenu à ses fins, imposant un accord fixant les règles d’une gouvernance économique de la zone euro.

Or qui dit gouvernance au niveau européen, dit, obligatoirement, abandon d’une partie de la souveraineté de la nation.

A commencer par celle des élus de la représentation nationale —les députés— dont le rôle essentiel réside dans le vote d’un budget conforme aux intérêts de la République.

Désormais, par la « grâce » de ce nouvel instrument supranational, priorité absolue doit être donnée à la réduction des déficits.

« La dictature de la dette » devient donc le leitmotiv de cette période pré-électorale où, chacun, de droite comme de « gauche », s’emploie à démontrer que la faute incombe au camp adverse, au prétexte « qu’il n’a pas été en mesure de maîtriser les dépenses ».

Depuis trente ans, gouvernements de gauche et de droite se sont succédé, créant un consensus politique scellé par l’acceptation des règles de la Constitution de la Ve République et de l’Union européenne.

Le marché, la concurrence libre et non faussée ont pris le pas sur toute autre conception de la société, et l’économie échappe, désormais, au contrôle du politique.

Une impuissance dramatique qui autorise l’Union européenne à recourir à des « solutions » de plus en plus drastiques et coercitives, comme celles utilisées à l’endroit de la Grèce ou de l’Italie.

Alors que les profits s’accentuent, que les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres et plus nombreux, les salariés, confrontés aux plans massifs de suppressions d’emplois, n’acceptent pas d’être considérés comme « les responsables » d’une dérive qui ne leur incombe pas.

Redisons-le: non, les travailleurs n’ont pas creusé le déficit qu’on prétend leur faire payer.

Cette dette, fabriquée de toutes pièces pour le plus grand profit des banques et des spéculateurs, n’est pas celle du peuple.

Aussi devient-il urgent de clarifier les termes du débat.

Certes, si l’on en croit les sondages, une portion importante de l’opinion rejette la politique conduite par Sarkozy et l’actuelle majorité.

Cela signifie-t-il une adhésion aux très consensuelles options de l’opposition ?

L’austérité, réputée mauvaise lorsqu’elle est imposée par la droite, serait-elle plus acceptable lorsqu’elle serait préconisée par la « gauche » ?

Quid de l’emploi, de la précarité, des salaires, du travail des jeunes, du devenir de la protection sociale: Sécu, retraites ?

Autant de questions qui préoccupent nos concitoyens(nes) et les millions de travailleurs qui subissent les conséquences d’une crise qui est celle du système capitaliste.

En démocratie, le peuple, seul, détient la souveraineté, et celle-ci s’exerce au niveau de la nation et non dans le cadre d’institutions supranationales, fabriquées pour les circonstances, et dont les peuples sont soigneusement tenus à l’écart.

Comme elle a su le faire le 29 mai 2005, la population laborieuse doit trouver les moyens d’exprimer son refus et se saisir de la question de l’annulation de la dette pour lancer le débat sur l’élection d’une Assemblée constituante souveraine.

Un engagement qui sera celui de tout le POI dès les premières semaines de 2012.

Claude Jenet Secrétaire national du POI

(1) AFP, 16 décembre 2011
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Message par redsamourai » 22 Déc 2011, 16:26

et ben ça va pas mieux... :ph34r:
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Message par roudoudou » 22 Déc 2011, 16:54

a écrit :Un engagement qui sera celui de tout le POI dès les premières semaines de 2012.


:w00t: :w00t: :w00t:
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
Voltaire
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Message par Front Unique » 05 Jan 2012, 21:59

Informations Ouvrières N° 181, du 6 au 12 janvier 2012

“Bonne question” ? Bonne réponse !

Dans sa lettre du 3 janvier, François Hollande pose ce qu’il appelle « la bonne question ».

A savoir: « Plutôt que de reconduire un président qui aurait tellement changé, pourquoi ne pas changer de président, tout simplement ? »

Est-ce là la bonne question ?

Le chômage atteint un niveau sans précédent.

La France s’enfonce dans la récession.

900 usines ont fermé en trois ans.

L’industrie a perdu 100 000 emplois, et la fonction publique d’Etat 150 000.

Services publics et Sécurité sociale sont menacés de disparaître.

La misère s’étend.

Et imperturbablement, la Banque centrale européenne (BCE) déverse des centaines de milliards dans les coffres-forts des banques... qui les placent pour spéculer.

La véritable question n’est-elle pas: « Rompre avec cette politique, tout simplement » ?

Dans ses voeux, Sarkozy a réaffirmé sa volonté d’associer les syndicats aux mesures prises lors du « sommet social sur l’emploi » du 18 janvier.

A ce sujet, l’éditorialiste du Monde (28 décembre) recommande « des pistes (qui)méritent d’être explorées: de l’élargissement du chômage partiel (à l’allemande) à la “flexisécurité” (à la scandinave), de la “sécurité sociale professionnelle” prônée par la CGT et la CFDT au “contrat de génération” préconisé par M. Hollande ou à l’allègement des charges sociales sur le travail souhaité par le patronat ».

Diverses par leur origine, les « solutions » préconisées par Le Monde ont un point commun: toutes remettent en cause les garanties et conquêtes collectives (conventions collectives, statuts, Code du travail, Sécurité sociale...), toutes rendent travailleurs et jeunes plus vulnérables à l’exploitation capitaliste.

A l’opposé de toute union nationale autour de la dérèglementation des droits ouvriers, se dresse la lutte de classe vivante.

La grève de la sûreté aérienne a arraché des résultats certes partiels, mais qui renforcent garanties et droits collectifs.

Quelques semaines plus tôt, la grève de l’escale d’Air France à Roissy avait imposé la transformation de 180 CDD en CDI.

Entre les deux, la grève appelée dans l’unité par les organisations syndicales dans l’enseignement exigeait le retrait du décret modifiant le dispositif d’évaluation, c’est-à-dire le maintien du statut national des enseignants.

Au nom de quoi les organisations ouvrières devraient-elles participer à la remise en cause des garanties collectives ?

De la crise, de la dette, des déficits publics ?

Les travailleurs ne sont pas dupes.

En tête des 50 entreprises qui possèdent la dette publique française figurent des banques et des sociétés d’assurance bien prospères.

Citons dans l’ordre: AXA, Allianz, MMA Finance, CM-CIC, BNP-Paribas, CNP Assurances, Amundi, Covéa, Matmut.

« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels », écrit Anatole France en 1914.

Les travailleurs pourraient dire aujourd’hui: on nous demande de sacrifier nos emplois, nos garanties et notre Sécu sur l’autel de la dette et des déficits publics, mais c’est pour que prospèrent les profits des banquiers et des capitalistes.

C’est de cela qu’il s’agit et de rien d’autre.

Alors pourquoi faudrait-il accepter de mettre le doigt dans l’engrenage de l’union sacrée ?

Pour qui se revendique des intérêts ouvriers, la « bonne réponse », c’est l’interdiction des licenciements et des délocalisations, et la défense (et la reconquête) de la Sécurité sociale de 1945.

Et, pour cela: refus de l’union sacrée, indépendance des organisations ouvrières, rupture avec la dictature de la dette et de la BCE !

Daniel Gluckstein Secrétaire national du POI
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