Sabotages à la SNCF : huit arrestations

Message par Vérié » 15 Nov 2008, 11:02

L'affaire des "ultra-gauche" arrêtés pour "les actes de malveillance" semble se dégonfler et, après les félicitation spectaculaires de Alliot Marie à la police, les autorités semblent de plus en plus discrètes :
-Les personnes arrêtés vont être mises en examen pour "appartenance à un groupe terroriste", mais on ne parle plus de faits précis.
-Cette appartenance à un réseau terroriste semble être le fait que ce groupe entretenait des liens avec d'autres mouvances anrchisantes ou autonomes d'autres pays.
-Selon les déclarations de spoliciers aux médias, les suspects "n'ont pas parlé". Ce qui signifie que ce seraient des durs de durs (quatre jours d'interrogatoires !) ou tout simplement... qu'ils n'ont rien à dire.
-La police reconnait ne pas avoir trouvé de preuves. Seulement des indices : des horaires de chemin de fer (quand on habite la province, mieux vaut en avoir un sous la main avec la multiplication des suppressions de trains et de lignes !) et un
"manuel de terrorisme" (sic). Ce manuel est un texte baptisé "L'insurrection qui vient", édité par La Fabrique et... disponible sur le web ! Chacun peut le consulter et constater qu'il s'agit d'un texte intello fumeux illisible qui ne contient aucune recette pour fabriquer des bombes ou meme des cocktails molotovs? (Ce qu'on peut trouver aussi très facilement...)
-Mais l'objectif smeble atteint :
1) On peut supposer que Sarko voulait des résultats immédiats et a mis la pression à la police. Du genre :"Je vous renvoie à la circulation..."
2)L'assimilation ultra-gauche (voire extrême-gauche) = terrorisme a été largement utilisée par les médias, le message est passé. Chabot s'est d'ailleurs empressée d'attaquer Besancenot là-dessus (et sur Rouillan pour faire bonne mesure.)


COMMUNIQUE AFP

a écrit :

/11/2008-[20:39] - AFP
TARNAC (Corrèze), 14 nov 2008 (AFP) - Un comité de soutien aux cinq jeunes corréziens interpellés dans l’enquête sur les "sabotages" contre le réseau SNCF a été officiellement crée vendredi soir à Tarnac, le village dans lequel ils vivaient, a constaté un correspondant de l’AFP.

Ce comité, créé par trois personnes se revendiquant "de gauche", a pour principal objectif de dénoncer la manière dont les cinq personnes ont été interpellées, a expliqué lors d’une conférence de presse un des co-fondateurs, Thierry Letellier, maire de la commune voisine de La Villedieu. "Leur façon de faire était inacceptable", a-t-il souligné, estimant que c’est "une affaire qui tombe à pic politiquement". "Ce sont des gens qui fuient l’anonymat et l’aggressivité des grandes villes et que l’on vient rafler car ils ont décidé de vivre autrement et pour cela on fait l’amalgame avec des terroristes", a pour sa part dénoncé Michel Ginnaber, un habitant de la commune proche de la communauté à laquelle appartenaient les cinq jeunes. Pour ce co-fondateur du comité, créé au lendemain d’une réunion qui a rassemblé, selon les organisateurs, près d’une centaine d’habitants de Tarnac, "la façon dont on les présente est différente de la réalité partagée ici dans le village", ajoutant qu’ils "vivent de façon ouverte et sont bien intégrés". Des propos confirmés par Jean Plazanet, élu municipal et maire PC de la commune entre 1967 et 2008, qui a expliqué avoir été "le premier à accueillir" le chef présumé, un homme de 34 ans, en lui permettant de louer une chambre dans l’ancienne maison de retraite. "Il est d’une grande intelligence et gentillesse", a-t-il affirmé. Pour lui, cette vingtaine de jeunes venaient repeupler ce village du plateau de Millevaches, et donc "il y avait nécessité d’être fraternels avec eux". "Grâce à eux, il y a encore une épicerie et de quoi manger dans le village", a souligné l’élu municipal, les qualifiant de "monsieur et madame tout le monde" qui "se lèvent à 6 heures du matin pour préparer leurs légumes et les amener aux vieux". Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, a annoncé vendredi l’ouverture d’une information judiciaire sur les récents sabotages à la SNCF et requis la mise en examen des neuf gardés à vue, notamment pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par artza » 15 Nov 2008, 11:29

(Vérié @ samedi 15 novembre 2008 à 11:02 a écrit :Chabot s'est d'ailleurs empressée d'attaquer Besancenot là-dessus (et sur Rouillan pour faire bonne mesure.)



Et Besancenot a répondu en parlant de "provocation".

Une chose au moins est sure Chabot qui fut le plus souvent très maternelle avec Olivier s'est comportée elle en "provocatrice".
artza
 
Message(s) : 2527
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Puig Antich » 15 Nov 2008, 15:31

Merde, j'ai des horaires de bus et " l'insurrection qui vient " chez moi. Je dois passer à la clandestinité vous pensez ?
Puig Antich
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Nov 2004, 02:02

Message par Wapi » 15 Nov 2008, 17:30

Le quatrième de couverture de leur ouvrage théorique, attribuée par la presse à celui qui est présenté comme le dirigeant du "comité invisible".

a écrit :                      L’insurrection qui vient

Comité invisible

Chaque secteur spécialisé de la connaissance fait à sa manière le constat d’un désastre. Les psychologues attestent d’inquiétants phénomènes de dissolution de la personnalité, d’une généralisation de la dépression qui se double, par points, de passages à l’acte fou. Les sociologues nous disent la crise de tous les rapports sociaux, l’implosion-recomposition des familles et de tous les liens traditionnels, la diffusion d’une vague de cynisme de masse ; à tel point que l’on trouve dorénavant des sociologues pour mettre en doute l’existence même d’une quelconque « société ». Il y a une branche de la science économique - l’« économie non autistique » - qui s’attache à montrer la nullité de tous les axiomes de la prétendue « science économique ». Et il est inutile de renvoyer aux données recueillies par l’écologie pour dresser le constat de la catastrophe naturelle.

Appréhendé ainsi, par spécialité, le désastre se mue en autant de « problèmes » susceptibles d’une « solution » ou, à défaut, d’une « gestion ». Et le monde peut continuer sa tranquille course au gouffre.

Le Comité invisible croit au contraire que tous les remous qui agitent la surface du présent émanent d’un craquement tectonique dans les couches les plus profondes de la civilisation. Ce n’est pas une société qui est en crise, c’est une figure du monde qui passe. Les accents de fascisme désespéré qui empuantissent l’époque, l’incendie national de novembre 2005, la rare détermination du mouvement contre le CPE, tout cela est témoin d’une extrême tension dans la situation. Tension dont la formule est la suivante : nous percevons intuitivement l’étendue de la catastrophe, mais nous manquons de tout moyen pour lui faire face. L’insurrection qui vient tâche d’arracher à chaque spécialité le contenu de vérité qu’elle retient, en procédant par cercles. Il y a sept cercles, bien entendu, qui vont s’élargissant. Le soi, les rapports sociaux, le travail, l’économie, l’urbain, l’environnement, et la civilisation, enfin. Arracher de tels contenus de vérité, cela veut dire le plus souvent : renverser les évidences de l’époque. Au terme de ces sept cercles, il apparaît que, dans chacun de ces domaines, la police est la seule issue au sein de l’ordre existant. Et l’enjeu des prochaines présidentielles se ramène à la question de savoir qui aura le privilège d’exercer la terreur ; tant politique et police sont désormais synonymes.

L’insurrection qui vient nous sort de trente ans où l’on n’aura cessé de rabâcher que « l’on ne peut pas savoir de quoi la révolution sera faite, on ne peut rien prévoir ». De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu’est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l’enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n’est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l’on peut en dire ici, c’est qu’elle tourne autour de l’appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l’économie et de l’anéantissement des forces de police.


C'est bien beau d'être "illégaliste" à la façon de Blanqui, mais encore une fois, ça ne marche pas, et décidément cette affaire nous permet encore de vérifier ce dont on doutait déjà à propos de cette façon de militer.

Dommage pour ces jeunes qui vont aller dormir en prison et qui ont surestimé leur capacité à se jouer de la police, et leur "détermination des voies praticables" de l'insurrection aura marché négativement si l'on peut dire : voilà ce qu'il ne faut pas faire, voilà comment il ne faut pas s'y prendre...

Qu'au moins les jeunes travailleurs ou les étudiants qui sont attirés par les idées libertaires et anti-autoritaires, ou qui ont du goût pour les micro-structures hyper conspiratives en tirent la leçon, si possible.

Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par Ottokar » 15 Nov 2008, 18:03

l'article du Monde sur l'affaire. Il montre quand même que pour 4 d'entre eux au moins, il y a des éléments factuels, une présence sur les lieux, du matériel, etc. et pas seulement des horaires de train. Pour autant qu'on puisse faire confiance à la police ! Moi, j'attends pour porter un jugement, mais je ne saute pas trop vite sur une conclusion ou l'autre. :
a écrit :SNCF : neuf jeunes autonomes présentés au juge antiterroriste
LE MONDE | 15.11.08 | 14h47  • 

A l'issue de quatre jours de garde à vue, les neuf personnes interpellées dans le cadre de l'enquête sur les actions commises contre les voies ferroviaires ont toutes été déférées, samedi 15 novembre, devant un juge antiterroriste. Julien Coupat, 34 ans, a été mis en examen comme "dirigeant d'une structure à vocation terroriste" et encourt vingt ans d'emprisonnement. Quatre autres sont mises en examen pour "association de malfaiteurs à visée terroriste et dégradation en réunion sur des lignes ferroviaires dans une perspective d'action terroriste". Ces cinq personnes, a affirmé vendredi Jean-Claude Marin, procureur de Paris, forment le "noyau dur d'une cellule qui avait pour objet la lutte armée".

Les quatre derniers jeunes interpellés sont visés par l'incrimination d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ; mais leur implication dans le sabotage de voies ferroviaires, le 8 novembre, n'étant pas démontrée, le parquet devait requérir pour certains leur remise en liberté sous contrôle judiciaire.

L'enquête préliminaire, ouverte en avril, sur ce groupe de la mouvance anarcho-autonome - "identifié pour des actions fondées sur une sorte de philosophie d'insurrection contre les institutions", selon M. Marin, et qui faisait déjà l'objet d'une étroite surveillance policière - et l'enquête sur les dégradations ferroviaires ne font plus qu'une. Le Goutailloux, a assuré M. Marin, en référence au nom de la ferme de Tarnac (Corrèze) où résident la plupart des jeunes autonomes, "est devenu le lieu de rassemblement, d'endoctrinement, une base arrière pour les actions violentes".

La "cellule invisible", ainsi que se serait désigné le groupe, avait le projet "d'actions plus violentes contre des personnes", a avancé le procureur, tout en reconnaissant qu'il ne disposait pas, là, "d'éléments solidifiés, pour l'instant".

Aucune arme n'a été trouvée lors des perquisitions. Aucune trace ADN n'a pu être exploitée, ni aucune écoute. Il n'y a aucun témoin direct des dégradations commises contre les voies ferroviaires. L'enquête repose sur le compte rendu de la filature policière dont ont fait l'objet Julien Coupat et sa compagne, Yldune L. Le couple a été épié, à distance, dans la nuit du 7 au 8 novembre, à Dhuisy (Seine-et-Marne), tout près du lieu où un crochet en fer de forge, arrimé sur un câble, a endommagé une caténaire.

Méfiants, les deux jeunes autonomes patientent longtemps, selon le récit qu'en fait un policier, jettent des objets dans la poubelle, reviennent contrôler s'ils s'y trouvent toujours quelques instants plus tard. Peu avant quatre heures du matin, ils s'arrêtent sous un pont ferroviaire. Ce n'est que lorsqu'ils ont la certitude que le couple est bien en train de regagner Paris que des policiers reviennent sur place et constatent, à l'heure où le premier train ouvreur passe, un problème.

Ils ont vu une "gerbe d'étincelles", a précisé M. Marin, "et des caténaires qui se détendent aussitôt". Dans la poubelle, les enquêteurs trouvent des horaires SNCF et l'emballage d'une lampe frontale. Cela s'ajoute au matériel saisi lors des perquisitions, notamment à Tarnac : pinces coupe-boulons, un fumigène SNCF, etc. Deux autres membres du groupe ont été contrôlés dans la région de Metz, non loin de l'endroit où une opération du même type a été commise.


Pour le parquet, l'ensemble de ces éléments suffit à étayer la thèse d'un groupe montant en puissance dans le terrorisme. M. Marin ajoute "comme un élément de contexte" leur comportement en garde à vue, quasi muet. L'un d'entre eux, toutefois, a "laissé entendre" que Julien Coupat serait l'inspirateur du livre L'insurrection qui vient (ed. La Fabrique). Diplômé d'une grande école de commerce, puis doctorant à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, le jeune homme, décrit comme le fils unique d'une famille bourgeoise, est considéré, selon M. Marin, comme le chef de file d'une "entreprise dont le but est bien d'atteindre les institutions de l'Etat par la violence et non la contestation".

Selon le procureur, le groupe se serait constitué en Corrèze en 2002 ou 2003 et aurait participé à des manifestations violentes, la dernière étant celle du 3 novembre, à Vichy, contre la politique d'immigration.

Mais à Tarnac, au lendemain d'une réunion avec les habitants, fermée aux journalistes, un comité de soutien s'est formé, animé par l'ancien maire communiste Jean Plazanet, Thierry Letellier, maire de la petite commune voisine La Villedieu et Michel Gillabert, un tailleur de pierres de Rempnat. "Je les ai accueillis moi-même et le premier d'entre eux était Julien Coupat, il était d'une gentillesse extrême et très intelligent, a déclaré, vendredi soir, M. Plazanet, devant la presse. Ils ont relancé l'épicerie et les tournées dans les campagnes... Vous ne pouvez pas savoir le plaisir que j'éprouvais de revoir des fenêtres illuminées dans une ferme abandonnée depuis quarante ans."

"Cette opération est une cabale médiatique, s'est, de son côté, indigné M. Letellier. Nous refusons l'amalgame qui est fait avec le terrorisme. Avec les actes de malveillance qui se passent sur le réseau SNCF, ça tombe à pic d'aller à Tarnac et de rafler quelques gauchistes... Souvenez-vous de l'affaire des Irlandais de Vincennes, cela tombait à pic aussi !"

L'avocate Irène Terrel, qui s'est occupée dernièrement de Marina Petrella, ancien membre des Brigades rouges, va assurer la défense de plusieurs jeunes autonomes.
Isabelle Mandraud
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Vérié » 15 Nov 2008, 18:06

(Wapi @ samedi 15 novembre 2008 à 17:30 a écrit : Dommage pour ces jeunes qui vont aller dormir en prison et qui ont surestimé leur capacité à se jouer de la police, et leur "détermination des voies praticables" de l'insurrection

Wapi, attention tout de meme à ne pas tomber dans le panneau de la propagande qui entend criminaliser l'ultra gauche et la mouvance autonome !

Voici le lien avec le texte intégral du fameux livre


http://www.lafabrique.fr/IMG/pdf_Insurrection.pdf

En dépit des prétentions affichées dans cette 4ème de couverture sur la référence à Blanqui etc, ce texte relève du pur bla-bla fumeux ultra-gauche et ne semble pas contenir la moindre recette technique ! (Pour être honnête, je ne l'ai que parcouru, c'est vraiment très pénible à lire...)

Surtout, tu sembles accepter le principe de leur repsonsabilité dans les "actes de malveillance". Mais il n'y a pas l'ombre d'une preuve pour le moment. Et il semble même bien que le "chef" présumé de ce groupe soit poursuivi pour ses écrits et en raison des objectifs qui sont prêtés au groupe par la police, et non pour des actes précis. Nous aurons peut-être des précisions dans les jours à venir, mais demeurons circonspects. Et ces jeunes, en dépit de la débilité de leurs positions politiques (à en croire ce texte et à supposer qu'ils s'en revendiquent, ce qui reste aussi à démontrer, car la détention du livre ne prouve pas qu'on en approuve le contenu ! ) méritent notre solidarité s'ils sont poursuivis pour leurs idées.

On peut trouver dans les textes de Marx, Engels, Lénine, Trotsky, et plus encore dans les écrits de divers militants communistes allemands des années 20, beaucoup de choses qui permettraient de nous poursuivre de la même façon !
Il suffit de faire un tour sur le Net pour constater que la presse réac - Le Point, Le Figaro entre autres - accordent une importance délirante à ces événéments sous couvert d'interview de "spécialistes de l'ultra gauche".

A travers ces événénements, sans sombre dans la parano complète, on peut se demander si certains secteurs de la classe politique et de l'appareil d'Etat, face à la crise qui vient, ne visent pas à préparer la criminalisation de toutes les actions un peu "dures" ou "en marge" qui risquent de ce multiplier : occupations de logements, d'entreprises, grèves dures etc. Pas d'illusions, même si nous n'avons en effet rien à voir avec ces clampins, le pont sera vite franchi pour criminaliser aussi l'extrême-gauche, ou pour exiger que l'extrême-gauche se désolidarise de certaines actions. Il suffit de voir l'insistance des médias auprès de Besancenot pour essayer de l'obliger à faire allégeance aux institutions dites "démocratiques",
se démarquer encore davantage de Rouillan etc.

Le pas sera donc vite franchi pour qualifier tous cux qui gêne de "terrorisme".
Souvenons nous de mai 68, où même des organisations quii n'avaient strictement joué aucun role dans les émeutes comme Voix Ouvrière ont été dissoutes.
Alors ne considérons pas que ces événements ne nous concernent pas.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Wapi » 15 Nov 2008, 19:39

(Vérié @ samedi 15 novembre 2008 à 17:06 a écrit :
(Wapi @ samedi 15 novembre 2008 à 17:30 a écrit : Dommage pour ces jeunes qui vont aller dormir en prison et qui ont surestimé leur capacité à se jouer de la police, et leur "détermination des voies praticables" de l'insurrection

Wapi, attention tout de meme à ne pas tomber dans le panneau de la propagande qui entend criminaliser l'ultra gauche et la mouvance autonome !

Ouf, j'ai failli encore une fois me faire prendre au piège de la propagande policière, mais Vérié m'a retenu. Décidément ... quelle façon biaisée de lire ...

Je disais juste que ces gens là ont voulu -ils l'écrivent eux-mêmes- faire une démonstration politique, ils se sont plantés, dont acte.

Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par Vérié » 15 Nov 2008, 19:53

(Wapi @ samedi 15 novembre 2008 à 19:39 a écrit : Je disais juste que ces gens là ont voulu -ils l'écrivent eux-mêmes- faire une démonstration politique, ils se sont plantés, dont acte.

Wapi, tu as vraiment tort de le prendre de cette façon. Car c'est tout de même assez grave !

Ils écrivent quoi ? Ils se sont plantés sur quoi ? De quelle "démonstration politique" parles-tu ?

D'après le procureur, ils n'ont pas dit un mot en garde à vue. Personne ne revendique cette action. Donc cautionner si peu que ce soit les accusations qui sont portées contre eux, sans l'ombre d'une preuve pour le moment, c'est en effet tomber dans le panneau. Evitons les petite polémiques personnelles et les questions de susceptibilité dérisoires sur un sujet aussi grave.

Voir l'article du Monde daté de dimanche. Le spropos du procureur, un certain Marin, sont délirants :
-"Dirigeant d'une structure à vocation terroriste". "A vocation" !
-"Lieu de rassemble et d'endoctrinement, une base arrière pour les actions violentes" (Supposées, car il n'y a pas le moindre élément concret !) On pourrait tout aussi bien écrire la même chose sur le Chateau de Presles...
-"Pas d'éléments solidifiés pour le moment" : derrière ce jargon, pas l'ombre d'une preuve !
-Seuls "indices" : un horaire de la SNCF et un emballage de lampe frontale jetés dans une poubelle, un fumigène SNCF et... une "pince coupe-boulons". Coupe-boulons, ça fait plus sérieux qu'une pince coupante, comme la plupart des gens en ont chez eux ! + Une filature vaseuse selon laquelle un couple serait passé à proximité d'une voie ferrée...

La réaction la plus saine est celle du maire communiste de Tarnac qui évoque l'affaire des Irlandais de Vincennes.

Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Wapi » 15 Nov 2008, 20:11

Bon, je laisse Vérié à ses graves méditations sur un sujet aussi grave que sa gravité à ce sujet et à son flair de Rantanplan pour débusquer toutes les manips de flics sur tous les sujets.

La nature de leur démonstration est résumée ici, mais toute la dernière partie du bouquin la détaille :

a écrit :
De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu’est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l’enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n’est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l’on peut en dire ici, c’est qu’elle tourne autour de l’appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l’économie et de l’anéantissement des forces de police.



Je pensais que Vérié se donnait la peine de lire ce qu'il mettait en ligne ... mais non, ou alors il ne s'en souvient plus.

Sinon, on trouve de manière étonnante dans leur credo qui se termine par "tout le pouvoir aux communes" un franc soutien politique à l'action de Georges Guingouin, un stalinien patriote français dès 1940 (vous rendez-vous compte de sa prescience géniale ?), grand saboteur pour le compte de la résistance.

Comme quoi, entre les libertaires et les staliniens, il y parfois de drôles de complicités ...
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par luc marchauciel » 15 Nov 2008, 20:24

Je ne sais pas si sur la base des éléments actuellement avancés on peut conclure à la culpabilité des zigotos dans les sabotages constatés et je pense que la seule chose à dire pour l'instant est : "il y a déja largement assez de types au gouvernment qui sabotent la bonne marche du réseau ferré français pour qu'il n'y ait pas besoin d'en rajouter..." [et sur tout autre point, il est prudent de suspendre son jugement]
Par contre, conclure à une complicité entre libertaires et staliniens sur la base du fait qu'un type se revendiquant des libertaires aurait eu chez lui un bouquin qu'il aurait "inspiré" et qui fait ponctuellement allusion à un résistant qui par ailleurs était stalinien il y a 65 ans (et qui se trouve être un type célèbre qui par ailleurs a fait preuve dans la résistance de pas mal d'autonomie par rapport aux directives du PC)... c'est, comment dire... n'importe quoi au niveau du raisonnement, non ?
luc marchauciel
 
Message(s) : 73
Inscription : 12 Avr 2008, 18:37

PrécédentSuivant

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)