Régivanx,
La configuration des élections n'a rien de positif pour le prolétariat. Quelle que soit l'issue du scrutin, c'est un fait, les travailleurs et la jeunesse devront se préparer immédiatement à lutter pour défendre les régimes spéciaux et le droit aux études, voire le droit de grève si Sarkozy l'emporte. La seule variable est dans ce cadre qu'une défaite de Sarkozy et des candidats des autres partis bourgeois créerait des conditions moins défavorables qu'une victoire facile de ces derniers.
De ce point de vue, imaginer que de l'issue d'un scrutin électoral pourraient aujourd'hui résulter des mouvements d'ampleur contre la bourgeoisie, c'est vraiment se payer d'illusions! Comment, alors, peux-tu expliquer que de telles mobilisations n'aient pas eu lieu récemment contre des attaques frontales telles que le plan Power 8 à Airbus ou la casse des statuts dans l'enseignement secondaire?
Un second tour Sarkozy-Le Pen ou Sarkozy-Bayrou, cela ne pourrait qu'avoir une portée profondément démoralisante pour le prolétariat. Et se dire à juste titre que la direction du PS en porterait la responsabilité par sa politique et sa candidate absolument écoeurantes n'y changerait rien.
A contrario, une victoire de la candidate du PS sur Sarkozy (puisqu'il est entendu que cette candidate est la seule parmi les candidats des partis et organisations du mouvement ouvrier qui sera potentiellement présente au second tour) et cie ne pourrait signifier qu'une chose: c'est que, malgré sa campagne et son programme ultra-réactionnaires, les travailleurs et la jeunesse auront utilisé le vote PS pour barrer la route à Sarkozy.
Cela n'empêcherait nullement le gouvernement formé par Royal de vouloir procéder aux contre-réformes dictées par la bourgeoisie, mais les conditions politiques seraient moins défavorables au prolétariat pour se défendre.
Pour Polo et ceux qui font semblant de ne pas comprendre ce qui nous sépare: j'ai déjà avancé les raisons essentielles pour lesquelles il n'y a rien de commun ou presque entre l'orientation que tu défends et la nôtre. Merci d'en prendre acte et de cesser de raconter des sottises, puisque tu n'as manifestement rien à y répondre.
Affirmer que des élections sous la Vè République pourraient sortir des lendemains qui chantent, voilà que ces lendemains sont à l'ordre du jour immédiat "quelle que soit l'issue" des élections, c'est raconter n'importe quoi.
Quant à FU, tu sais pertinemment que l'orientation et la direction politique en sont assumés à 100% par le Groupe, qu'il s'agisse des tribunes nationales ou de l'intervention dans les instances syndicales.
Enfin je suis profondément navré que notre nom n'ait pas l'heur de te plaire, mais enfin, nous n'avons pas tous la folie des grandeurs: un "groupe", c'est très précisément ce que nous sommes, et nous avons le malheur de penser que la lucidité est la condition sine que non pour continuer à nous construire.