Heloisa Helena, PSOL (Brésil)

Message par canardos » 23 Sep 2006, 11:09

la je ne te suis pas Zelda....

d'abord nous avons parfaitement le droit de juger les actes et la politique du SU...ce n'est pas une affaire interne....chacun chez soi...nous discutons politique et nous sommes internationalistes

ensuite nous avons parfaitement le droit de juger les paroles et les actes d'heloisa....pour apprecier ses actes et son honneteté dans le cas d'espece mais aussi pour déplorer certaines idées qui n'en font pas la mieux placée pour etre la dirigeante de luttes révolutionnaires...

evidemment c'est en définitive le prolétariat qui doit choisir ses dirigeants, mais si nous revolutionnaires n'avions rien à lui proposer, à quoi servirions nous?
canardos
 
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Message par Raymond » 23 Sep 2006, 11:25

(Ottokar @ samedi 23 septembre 2006 à 08:48 a écrit : La discussion est bien partie pour déraper... d'ici qu'on parle encore des comités du Non, de la fête de l'Huma et de l'université d'été de la LCR, en se renvoyant à la tête les comités Juquin de 88, le catho-PSU Piaget de 74 et pourquoi pas le journal La Commune de Molinier en 38 !

Bon revenons à la samba.

Etre trotskyste, c'est être convaincu que c'est le seul cadre intellectuel qui permette de raisonner correctement. Un parti, large, avec des dizaines de milliers de membres, entraîne bien des gens qui ne le sont pas. Et un mouvement de masse encore plus. La position de Lénine qui a été citée est claire. Il peut y avoir des militants non trotskystes, non communistes, et même non marxistes dans un parti trotskyste (révolutionnaire) s'ils se reconnaissent dans sa politique. C'est plus souvent le cas dans un grand parti que dans un groupuscule, bien sûr ! C'est tout confus et mélangé dans leur tête ? C'est leur problème dit Lénine, à partir du moment où ils ne prêchent pas cette confusion dans nos rangs.

Dans des pays qui ont une tradition autre que la nôtre, nos partis doivent gagner ces militants, les attirer. Si l'expression de la révolte a pris des formes religieuses, certains de ces religieux, les plus honnêtes, les plus sincèrement révoltés de la misère des masses, doivent nous rejoindre. Je ne connais pas le Brésil et je ne peux juger de la force de la "théologie de la libération". Mais je sais par exemple qu'aux USA dans les années 30, les trotskistes de Cannon ont fusionné avec WP, un parti dirigé par un pasteur, JJ Muste, avec la chaude approbation de Trotsky.

Le problème de nos représentants c'est évidemment autre chose. Qu'Héloisa Héna soit dans nos rangs, qu'elle soit même une de nos élues bien qu'allant à la messe, c'est envisageable (plus difficilement, en France qu'au Brésil apparement). Qu'elle soit notre porte parole, notre dirigeante, cela pose évidemment un problème. Car sa confusion va finir par transparaître !

Mais je crois qu'il faudrait poser les questions concrêtes au lieu de juger sur des étiquettes. On nous sort son côté chrétien comme un scoop, on l'agite devant nous comme on aspergerait un diable d'eau bénite :D ! Et du coup, on ne raisonne plus. Quelle est sa politique ? A-t-elle réellement rompu avec le PT et Lula ? Avec le réformisme ? si elle a des succès, que va-t-elle en faire ? Comme Arlette, tenter de créer un parti de révolutionnaires et rester un ennemi intransigeant du système, ou comme MG Buffet, Rifondazione, etc. les offrir à la social-démocratie pour gouverner ensemble ?
Ah ben alors là je suis bluffé! =D> =D> =D>
Raymond
 
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Message par canardos » 23 Sep 2006, 11:26

ai-je parlé de trahison pour Heloisa, Zelda?

tout au contraire j'ai dit que les actes d'Heloisa au vu de ce qui est rapporté la rendait tout à fait digne d'etre dans un parti révolutionnaire!

en revanche oui on peut parler de trahison pour les dirigeants du SU qui ont participé au gouvernement lulla comme Rosseto, ministre de l'agriculture, complice des massacreurs de paysans sans terre, voire ordonnateur des massacres....

d'une certaine façon c'est vrai que c'est Heloisa qui a sauvé l'honneur d'une partie du SU la bas bien qu'elle ne soit pas marxiste...

la nous ne sommes pas dans la théorie, mais dans des choses tres pratiques, tres concretes qui crevent les yeux à 10 000 kms de distance, encore que le SU ne s'en soit pas, des années apres, encore rendu compte clairement....A ce que je sache Rossetto y est encore...et il est toujours ministre...

en revanche je dis simplement qu'un parti révolutionnaire marxiste doit se doter d'une direction révolutionnaire marxiste, pas d'une direction révolutionnaire chretienne, car sans analyse marxiste une direction revolutionnaire ne peut qu'aller à l'échec....
canardos
 
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Message par Combat » 02 Oct 2006, 15:21

Un article du Bolchevik sur la question:

http://www.icl-fi.org/francais/lebol/171/bresil.html

Extrait:

Le programme de réformes du P-SOL se prononce contre l'impérialisme, pour une réduction de la semaine de travail, etc. Il mentionne même l'oppression des Noirs et des homosexuels. Mais si le P-SOL prend une posture plus à gauche c'est pour mieux canaliser la colère des jeunes et des travailleurs, non pas dans une lutte contre le système capitaliste et pour la construction d'un nouveau parti révolutionnaire, mais dans la construction d'un parti réformiste plus à gauche que le PT. Le programme du P-SOL, adopté les 5 et 6 juin 2004 lors de sa conférence nationale de fondation, dit qu'il faut construire un nouveau parti car « C'est une nécessité objective pour ceux qui, ces vingt dernières années, ont construit une conception combative du PT et lui ont offert la possibilité extraordinaire d'ouvrir la porte à un Brésil sans misère et sans exploitation, mais qui ont vu la trahison de leurs luttes, rêves et aspirations. » Le P-SOL se base essentiellement sur l'idée que le programme du PT était correct mais que ce dernier a mal tourné une fois au pouvoir, donc les « luttes » et « rêves » des fondateurs du P-SOL ont été « trahis ». Le PT n'a pas du tout « trahi » son programme car il avait dès le début un programme de collaboration de classes. Le PT participe à des coalitions avec des partis bourgeois depuis les élections présidentielles de 1989. En 2002 Lula est arrivé au pouvoir avec la bénédiction de la bourgeoisie brésilienne. Mais cela n'est pas en contradiction avec son programme, car il avait toujours l'objectif de gérer l'Etat bourgeois.
Combat
 
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Message par pelon » 02 Oct 2006, 16:08

(Combat @ lundi 2 octobre 2006 à 16:21 a écrit :

a écrit :


Le programme de réformes du P-SOL se prononce contre l'impérialisme, pour une réduction de la semaine de travail, etc. Il mentionne même l'oppression des Noirs et des homosexuels. Mais si le P-SOL prend une posture plus à gauche c'est pour mieux canaliser la colère des jeunes et des travailleurs, non pas dans une lutte contre le système capitaliste et pour la construction d'un nouveau parti révolutionnaire, mais dans la construction d'un parti réformiste plus à gauche que le PT. Le programme du P-SOL, adopté les 5 et 6 juin 2004 lors de sa conférence nationale de fondation, dit qu'il faut construire un nouveau parti car « C'est une nécessité objective pour ceux qui, ces vingt dernières années, ont construit une conception combative du PT et lui ont offert la possibilité extraordinaire d'ouvrir la porte à un Brésil sans misère et sans exploitation, mais qui ont vu la trahison de leurs luttes, rêves et aspirations. » Le P-SOL se base essentiellement sur l'idée que le programme du PT était correct mais que ce dernier a mal tourné une fois au pouvoir, donc les « luttes » et « rêves » des fondateurs du P-SOL ont été « trahis ». Le PT n'a pas du tout « trahi » son programme car il avait dès le début un programme de collaboration de classes.


Ceci ne me parait pas convaincant. Il ne me parait pas faux de dire que les dirigeants du PT n'ont pas tenu leurs engagements. Que nous n'ayons eu aucune illusion n'est pas un obstacle à ce type de propagande. Plus discutable était de militer dans le PT mais c'est une autre discussion.

a écrit :
Le PT participe à des coalitions avec des partis bourgeois depuis les élections présidentielles de 1989. En 2002 Lula est arrivé au pouvoir avec la bénédiction de la bourgeoisie brésilienne. Mais cela n'est pas en contradiction avec son programme, car il avait toujours l'objectif de gérer l'Etat bourgeois.


Tu veux donc que les militants révolutionnaires disent que Lula tient ses promesses ? D'abord ce n'est pas vrai. Ensuite ce serait lui faire un beau cadeau. N'oublie pas qu'"Etat bourgeois", "Parti Ouvrier", c'est du jargon de trotskyste. Il ne s'agit pas de le mépriser mais il faut aussi savoir utiliser les mots, les formules qui permettent aux travailleurs et aux pauvres du Brésil d'avancer. Où en est-t-on de la terre pour les paysans pauvres ? Lula s'en est pris aux fonctionnaires (en particulier à leur retraite), considérés (il n'y a pas qu'ici) comme des "privilégiés". Et aux vrais privilégiés, aux très riches brésiliens, à la grande bourgeoisie, combien de cruzeiros lui a-t-il pris ?
Une partie des masses brésiliennes a encore choisi Lula aux élections. Pour autant que l'on puisse savoir, une partie l'a fait comme "le moins mauvais choix". Ce n'est pas avec la prose du Bolchévik que l'on va les faire progresser. Alors évidemment, cela n'a pas grande importance car on a un peu l'impression que c'est une presse destinée à polémiquer avec le reste de l'EG. Une presse du "matuvu avec mon beau slogan". Par hygiène, ils devraient écrire comme s'ils étaient lus. Ils prendraient ainsi de bonnes habitudes.
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Message par Combat » 02 Oct 2006, 16:43

a écrit :Tu veux donc que les militants révolutionnaires disent que Lula tient ses promesses ? D'abord ce n'est pas vrai. Ensuite ce serait lui faire un beau cadeau


Je ne dis pas cela. De plus j'ai poste cet article a titre informatif, n'ayant aucun contact avec la LTF ni sa maison mere, a part des discussions de 5 mns au cours de certaines manifs.

Par contre l'article expose clairement les deviations du PSOL et je suis d'accord avec le fond.


a écrit :Ce n'est pas avec la prose du Bolchévik que l'on va les faire progresser. Alors évidemment, cela n'a pas grande importance car on a un peu l'impression que c'est une presse destinée à polémiquer avec le reste de l'EG.


C'est tout le probleme. Ils ecrivent des choses tres justes en general d'un point de vue theorique mais l'approche militante ne suit pas ou plus. Au lieu de polemiquer en vase clos, il vaut mieux former des militants travailleurs ou jeunes, revoltes par la politique de Lula et faire progresser ses effectifs, de sorte a faire passer son message anti collaborationiste parmi les masses.
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Message par Combat » 06 Oct 2006, 04:01

http://www.socialistworker.org/2006-2/603/...05_Brazil.shtml

Un article des Cliffistes de l'ISO sur Heloisa Helena. A prendre avec beaucoup de reserves tant le ton est non critique.
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Message par pelon » 06 Oct 2006, 09:21

a écrit :
Brésil - Heloisa Helena : une candidate à la gauche du PT.

Heloisa Helena, première femme candidate à la présidence, a obtenu 6,85% des voix. Cette sénatrice de 44 ans, élue dans un État pauvre du Nordeste, militait dans les rangs du PT depuis 1985. Issue d’une famille pauvre, infirmière puis professeur d’université, elle est connue pour son caractère et son courage, dans une région où les grands propriétaires font encore la loi.

S’appuyant volontiers sur la Bible, qui lui aurait enseigné le socialisme, elle a rejoint dans le PT le courant Démocratie Socialiste, politiquement lié à la LCR française. Lorsqu’en 2003 le gouvernement de Lula et le PT ont fait voter une réforme qui s’attaquait aux retraites des fonctionnaires, elle s’y est opposée et a été exclue, ainsi que trois autres députés de la gauche du parti.

En leur compagnie, elle a fondé le Parti du Socialisme et de la Liberté, le PSOL, qui s’est peu à peu grossi de militants et de groupes qui contestaient la politique pro-patronale de Lula. Certains venaient de la gauche du PT, comme une fraction de Démocratie Socialiste, d’autres du courant chrétien extrêmement présent dans le parti et à sa direction.

Fondé en 2004, le PSOL s’est construit en vue des élections de cet automne, en particulier de la candidature d’Heloisa Helena, seule personnalité politique nationale à s’opposer à la politique antisociale de Lula. Le PSOL se situe nettement à gauche, mais n’a guère de programme précis ni de politique concertée. Ses parlementaires peuvent prendre des positions différentes sur une même question. Il ne prétend pas représenter le communisme ou même la classe ouvrière.

Heloisa Helena reprend les positions «historiques» du PT, dénonçant la corruption, les mesures antisociales, attaquant l’impérialisme américain, le Fonds Monétaire International et l’ALCA (Zone de libre-échange des Amériques, sous l’égide des États-Unis).

Heloisa Helena était soutenue par un Front de Gauche qui comprend, outre le PSOL, le PSTU (Parti Socialiste des Travailleurs Unifié, appartenant au courant moréniste, un des courants qui se réclament du trotskysme en Amérique latine) et le PCB (Parti Communiste Brésilien, un petit groupe). Cette candidate «de gauche» est opposée, par conviction religieuse, à la liberté de l’avortement.

Mais les 6,85% d’Heloisa Helena montrent malgré tout qu’une partie des militants de gauche et des milieux populaires ont voulu marquer leur défiance à l’égard de Lula et du PT.

V. G.

Lutte Ouvrière n°1992 du 6 octobre 2006
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