Discours d'Arlette Laguiller

Message par Fan_Bizet » 21 Fév 2003, 10:44

Elle a toujours la pêche la camarade !

Décidément, je suis un fan d'Arlette...
Fan_Bizet
 
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Message par stef » 21 Fév 2003, 10:59

Et bien moi, je suis moins "fan". Voici ce qu'elle écrit :
a écrit :Mais les travailleurs doivent se méfier de leurs propres organisations, et en particulier des confédérations syndicales. Oh, tous les chefs syndicaux étaient présents à la manifestation du 1er février, bras dessus bras dessous au premier rang ! Mais, pour le moment, ils ne proposent aucun plan de bataille pour la suite. Or, si les travailleurs ont répondu présent, le 1er février comme lors des manifestations précédentes, s'ils ont montré qu'ils n'acceptaient pas qu'on touche à leurs retraites, il est évident que deux ou trois manifestations éloignées dans le temps ne suffiront pas pour faire reculer le gouvernement. Il faudrait une véritable mobilisation. Il faudrait que les actions, les manifestations régionales ou nationales, accompagnées ou non de grèves, se suivant d'assez près pour que le mouvement puisse aller en grandissant, redonne confiance à ceux qui hésitent, et crée les conditions d'un mouvement puissant.
Mais il faut aussi se méfier des objectifs des dirigeants confédéraux. On a entendu le principal dirigeant de la CGT insister sur la nécessité des négociations sans dire ce qui ne serait pas négociable, sans même parler des dirigeants de la CFDT qui sont pour ainsi dire les porte-parole des projets gouvernementaux auprès des travailleurs. Mais le problème n'est pas de négocier la couleur et le goût de la sauce avec laquelle on servira l'allongement de la duré de cotisation et les coupes claires dans le montant des pensions. La négociation, que les responsables syndicaux présentent comme l'objectif de la lutte, est déjà l'annonce de leur capitulation, moyennant peut-être quelques concessions.
L'objectif doit être de faire reculer le gouvernement sur tous ses projets. Le retour à 37 ans et demi de cotisation pour tous, avec une retraite pleine, n'est pas une revendication révolutionnaire, loin de là.


Le problème du premier février n'est pas qu'il s'agissait d'un journée sans suite. Le problème est que cette journée a été convoquée explicitement sur la base du renoncement à la défense du code des pensions (pour les fonctionnaires) et sur le refus explicite du maintien/retour aux 37 années et demi ! Le problème premier n'est donc pas que les dirigeants continuent dans cette voie. Le problème est de leur imposer de défendre les revendications ouvrières et pas celles du gouvernement.

Deuxio. Laguiller reproche à ces dirigeants de ne pas avoir indiqué "sur quelles bases" ils se préparent à négocier avec Fillon & co. Je ne suis pas d'accord. Le problème n'est pas là. LE problème est qu'accepter de négocier, c'est accepter par avance la légitimité des revendications patronales, c'est accepter la nécessité d'une réforme qui n'est nécessaire qu'à cause de la préservation et la poursuite de la politique de "baisse des prélèvements obligatoires". Le mot d'ordre correct, c'est donc : "Dirigeants syndicaux, refusez de telles négociations !".

Et puisque Discufred nous interpelle sur notre activité, voici un exemple d'apel signé dans un établissement scolaire :
a écrit :APPEL AUX DIRIGEANTS DES CONFEDERATIONS ET FEDERATIONS CGT, FO, FSU

Par la voix de Chirac, le gouvernement a officialisé son offensive contre les retraites.
Ses objectifs sont parfaitement connus:
- Faire passer les fonctionnaires à quarante annuités ("une partie du chemin a déjà été accomplie en 1993", Chirac), s'en prendre à tous les régimes particuliers et leurs acquis (cf. EDF-GDF)
- Introduire les fonds de pension "il est souhaitable de développer l'épargne-retraite"(Chirac)
- Préparer de nouveaux reculs dans le régime général et les retraites complémentaires ("il faudrait aller à 42 ou 43 années de cotisations d'ici dix à quinze ans" – Seillière)

C'est sur cette base que le gouvernement entend engager une "concertation" avec l'ensemble des organisations syndicales, confédérations et fédérations de fonctionnaires notamment. L'objectif d'une telle concertation est exprimé par le ministre Francis Mer: « Au plus tard en juillet prochain, le gouvernement aura présenté devant l’assemblée nationale sa politique de retraite et la fera passer. » .

Alors, dirigeants syndicaux, nous nous adressons à vous:
Nous n'accepterons pas maintenant ce que nous avons rejeté en novembre-décembre 1995.
Il n'y a aucune base de discussion avec le gouvernement!
Accepter de participer à cette concertation, c'est emmener le gouvernement dans un fauteuil jusqu'à l'été au lieu de préparer le combat.

La première mesure à prendre en défense de nos régimes de retraite,
c'est que vous preniez position:
Maintien des 37.5 annuités ! défense inconditionnelle du code des pensions !

que vous déclariez solennellement :
Que vous refusez en conséquence toute discussion avec le gouvernement  sur cette question.
stef
 
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Message par com_71 » 21 Fév 2003, 11:19

a écrit :Mais il faut aussi se méfier des objectifs des dirigeants confédéraux. On a entendu le principal dirigeant de la CGT insister sur la nécessité des négociations sans dire ce qui ne serait pas négociable, sans même parler des dirigeants de la CFDT qui sont pour ainsi dire les porte-parole des projets gouvernementaux auprès des travailleurs. Mais le problème n'est pas de négocier la couleur et le goût de la sauce avec laquelle on servira l'allongement de la duré de cotisation et les coupes claires dans le montant des pensions. La négociation, que les responsables syndicaux présentent comme l'objectif de la lutte, est déjà l'annonce de leur capitulation, moyennant peut-être quelques concessions.


Stef, tu sais lire ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par stef » 21 Fév 2003, 11:53

Je n'ai pas l'habitude finasser : j'avais mal compris cette argumentation et le reconnais. Je ne peux que me féliciter que l'appréciation que j'ai sur les négociations soit celle de LO (discufred : ça te va ?).
stef
 
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