Sur les procès à Cuba

Message par Louis » 10 Avr 2003, 21:41

La LCR qui a toujours été solidaire du peuple cubain y compris dans sa lutte contre le blocus et les menaces permanentes que font peser les Etats-Unis sur l'île condamne fermement les procès en cours à Cuba.
Sans ignorer les mesures d'autodéfense qu'a dû prendre la révolution cubaine, nous ne pouvons accepter des caricatures de procès tenus sans témoin et sans réel droit pour la défense.
Les procès bâclés, les délits d'opinion, les entraves à la liberté d'expression ne peuvent que porter gravement préjudice, une nouvelle fois, aux idéaux fondateurs de la révolution cubaine.

Le 9 avril 2003
Louis
 
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Message par Louis » 11 Avr 2003, 15:17

c'est pas pour dire du mal mais toi aussi jc, t'es "gentil"

Sinon, puisqu'il y a ici des professionnels de la rigueur j'attend avec une certaine jubilation le texte où besancenot dit qu'il préfère Fidel a Lénine

Sinon, on a supporté le processus révolutionnaire a cuba Mais des amis peuvent etre exigeant Evidemment, votre conception a vous c'est d'etre confis en religion devant des icones Ce n'est pas comme ça que nous concevons la lutte révolutionnaire Sinon, je me souviens d'avoir lu un tres bon texte de guevara sur les risques de dérives bureaucratiques a cuba Et c'est donc bien évidemment par guevarisme bien compris que le camarade Krivine a pris cette position (qui n'est pas plus que le guévarisme, spécialement nouvelle a la ligue d'ailleurs, vous pourriez vous réveiller un peu)
Louis
 
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Message par Louis » 12 Avr 2003, 17:55

a écrit :révolution politique à Cuba, ou soutien (pseudo) "critique" à la bureaucratie?


Ben j'attend tes textes a l'appuis que tu me montre le "soutien (pseudo) critique"

par exemple celui la (sur l'affaire ochoa)

a écrit :Des événements de l'été 1989, il nous est parvenu des images et des échos sinistres. Des cadres de l'appareil du parti parmi les plus anciens et les plus fidèles, les plus haut placés dans la confiance de Fidel Castro, se sont soudain trouvés accusés des pires crimes et exécutés. Qu'ils aient ou non commis ces crimes est une question. Qu'ils aient pu les commettre en dehors de tout contrôle, de tout aval, en est une autre. Dans tous les cas il y a dans l'appareil quelque chose de pourri. Ou bien le discours d'humanisme et d'intégrité qui fait le fond de l'idéologie castriste n'était qu'un paravent cynique; ou bien il est complètement déconnecté de la réalité quotidienne de la pratique du pouvoir, de la réalité quotidienne de ses exécutants. Il ne s'agit donc pas d'une affaire sur laquelle on pourrait refermer une parenthèse comme si elle était close par la mise en scène d'un procès sommaire. Il s'agit d'un flash brutal qui éclaire soudain dans sa vérité le fonctionnement sordide déréglé d'un appareil d'Etat qui se referme de plus en plus sur ses secrets, sur ses luttes où, classiquement, bureaucratie devient synonyme de féodalité."
Ce jugement de François Maspero (2), écrit quelques mois après les événements, dans sa préface au livre de notre camarade Janette Habel, Ruptures à Cuba, garde dix ans après toute sa pertinence.

ou alors celle la
a écrit :Cuba dans la tourmente




Le dernier épisode de notre série sur la décennie 1989-1999 se penche sur Cuba. Après la chute du mur de Berlin, l'île est rentrée dans la "période spéciale", faite de récession et d'austérité. Quels changements y sont survenus ?

S'il est un pays où la chute du mur de Berlin n'a pas soulevé l'enthousiasme, c'est bien Cuba. La décennie qui s'achève alors, où les difficultés n'ont pourtant pas manqué, apparaîtra vite comme celle d'une existence finalement presque prospère face aux années à venir. De Gorbatchev, Castro ne retiendra que l'homme en qui il voit le fossoyeur du "système socialiste", ce "socialisme réellement existant" qu'il semblait considérer comme un moindre mal nécessaire, de même qu'il s'était rallié, pour ne voir que les risques de restauration capitaliste dans l'explosion de liberté du Printemps de Prague, à l'ordre imposé par les chars soviétiques en août 1968. La désintégration de l'Urss, qui, au-delà de désaccords parfois essentiels, constituait pour Cuba la grande base arrière de la lutte contre l'impérialisme et un partenaire essentiel, plonge aussitôt l'île dans une crise économique, et par là même sociale et politique, proprement catastrophique. A dire vrai, bien peu croient alors à la survie du régime castriste. Et beaucoup s'emploient à précipiter sa chute. L'arme du blocus imposé depuis trois décennies par l'impérialisme américain semble maintenant, avec les nouvelles dispositions de la loi Torricelli, aggravées encore par la loi Helms-Burton, pouvoir frapper à mort une économie en perdition.
Sucre contre pétrole
A la fin des années 1980, Cuba réalise plus des trois quarts de ses échanges avec l'Union soviétique et les pays du Comecon. C'est d'abord le débouché de son sucre, qui constitue de très loin la principale ressource de l'île, acheté à un cours largement supérieur à celui du marché mondial. En échange, ses partenaires garantissent son approvisionnement en pétrole et la fourniture de biens manufacturés qu'elle ne peut pas produire. L'agriculture même s'inscrit dans ce cadre: la mécanisation de la culture de la canne à sucre se fait avec une technologie importée de l'Est, tout comme le sont les tracteurs, les machines agricoles mais aussi les engrais et pesticides, ou encore les aliments pour le bétail. Dans ces années le choix est fait d'une intégration soutenue à l'économie du Comecon, avec la priorité absolue donnée à la production de sucre, et par là même d'une dépendance et d'une vulnérabilité accrues.
Effondrement économique
Les années 1990 n'en seront que plus difficiles. C'est d'abord une récession catastrophique dont le cours ne commence à s'inverser lentement qu'en 1993-1994. La production recule de plus de 30 %. Des secteurs entiers de l'économie sont paralysés, à l'image de la flotte de pêche désarmée faute de pétrole, qui rouille misérablement dans la baie de la Havane. La fameuse "période spéciale" décrétée par le régime est d'abord un plan d'austérité draconien, qui se traduit inévitablement par de dures privations pour la grande majorité de la population. Le pétrole est payé maintenant au prix fort sur le marché international. Le cours du sucre y est bas, et la production s'effondre. Alors que la récolte annuelle, la zafra, fournissait bon an mal an quelque 7 millions de tonnes de sucre, elle n'atteint pas les 4 millions plusieurs années de suite. Aujourd'hui encore, malgré des investissements importants dans ce secteur pour renouveler le parc machines et améliorer la productivité, la zafra ne décolle pas. L'explosion spectaculaire du tourisme a bien été la clé de la survie économique et il occupe maintenant la première place dans les apports en devises. En dix ans, le nombre de touristes est passé de quelques centaines de milliers à pratiquement 2 millions. Les investissements étrangers, concentrés dans ce secteur où ils ont bénéficié très tôt de dispositions dérogatoires favorables, ont permis de faire face aux besoins en installations hôtelières.
En dix ans, des changements spectaculaires sont intervenus dans la réalité socio-économique comme dans les choix politico-idéologiques. Cuba est sans doute un des pays où la socialisation de l'économie avait atteint un degré aussi poussé, témoin de la profondeur et de la radicalité des premières années de cette révolution socialiste authentique. L'expropriation des grands moyens de production, la nationalisation du système bancaire et des ressources naturelles, le monopole d'Etat sur le commerce extérieur, instaurés dès la victoire et les premiers affrontements avec l'impérialisme, se sont accompagnés rapidement d'une quasi-disparition de la propriété privée, qu'il s'agisse des petites exploitations agricoles ou artisanales, ou même du secteur du logement. Avec l'effondrement économique, l'Etat omniprésent et alourdi par une bureaucratie parasitaire de plus en plus pesante, ne peut pas assumer ses charges. Nombre de ses entreprises tournent à vide et si les salaires sont toujours payés, leur pouvoir d'achat, pour qui n'a pas d'autre revenu, permet à peine de faire face. La libreta, le carnet d'approvisionnement, continue à garantir un minimum, mais pas jusqu'à la fin du mois. Le peso ne fait pas le poids et le dollar, encore interdit, fait figure d'accès à un autre monde. Il faut survivre.
Les ressources du tourisme permettent de garder la tête hors de l'eau. Des mesures nouvelles, avec l'ouverture accrue aux capitaux étrangers, permettent de développer d'autres ressources, qu'il s'agisse de la production de nickel ou de la prospection et de l'exploitation pétrolières. Le dollar est légalisé. Un secteur privé de type familial se développe lentement dans le commerce, l'artisanat, les services. Les devises en provenance des familles vivant aux Etats-Unis ou les retombées de l'afflux touristique allègent quelque peu les conditions de vie d'une bonne partie de la population. Mais les inégalités sociales se creusent et la solidarité est mise à mal. La prostitution est réapparue, fille d'une misère morale et matérielle, et dit assez le lourd prix payé.
Comment survivre?
C'est ainsi que Cuba survit. Mais que reste-t-il de la révolution cubaine? Le discours n'a pas changé: "Le socialisme ou la mort, nous vaincrons." La réalité, si. Dans ce monde de l'après 1989, Cuba reste intransigeant dans son anti-impérialisme et son engagement aux côtés des pays du tiers monde et c'est tout à son honneur. Mais les rapports de forces sont contraires. Le Nicaragua des années 1990 vit à l'heure de la contre-révolution triomphante, et les dirigeants sandinistes y ont perdu le pouvoir mais aussi, plus gravement, leur autorité politique et morale. L'Amérique latine craque sous la brutalité des purges néolibérales. A l'image du mouvement zapatiste, l'heure n'est pas à la contre-offensive et la stratégie de résistance s'inscrit dans la difficile durée. Si la situation internationale n'est pas favorable, des facteurs internes minent aussi la société cubaine. Les acquis remarquables en matière d'éducation et de santé sont mis à mal. L'horizon politique est des plus incertains. La décennie s'était ouverte, avec l'affaire Ochoa, sur l'une des plus graves crises politiques du régime castriste. Le pouvoir politique s'est durci dans la répression de toute voix discordante, quand bien même elles se revendiquent de la lutte pour un socialisme authentique. Plus que jamais, le parti unique est fixé comme seul horizon de démocratie politique. C'était le credo des bureaucraties totalitaires dont les régimes se sont désintégrés il y a dix ans. Cuba survit. Mais elle ne survivra vraiment que si elle retrouve, au-delà de l'évocation constante de la figure du Che, le visage d'une révolution socialiste profondément démocratique.

Pierre Sylvain
Louis
 
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Message par stef » 12 Avr 2003, 18:22

J'ai peut-être mal lu mais si je vois une critique de la bureaucratie dans ces lignes, je ne vois nulle part l'affirmation de la nécessité du renversement révolutionnaire de la bureaucratie cubaine.

T'as ça dans tes munitions ?
stef
 
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Message par stef » 12 Avr 2003, 21:23

Une révolution politique puisque le capital a été exproprié.

Si tu veux prouver le contraire... à ton clavier (... et bon boulot...) :bounce:
stef
 
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