Juquin soutient Fabius

Message par Thomas » 26 Oct 2006, 21:01

a écrit :Le choix du Parti aura, pour toute la gauche et pour l'ensemble de  Français, des conséquences durables, qui outrepassent les problèmes d  personne, de courant, de parti même. Doit-on miser sur une victoire pa  défaut, fondée sur le rejet populaire spontané de Nicolas Sarkozy et su  l'appel au «vote utile» ? Le pouvoir manipulateur (mystificateur ?) d'un  image ubiquiste et séduisante, avec un éventuel coup de pouce centriste  en est-il la condition ? Un discours dans lequel le « sociétal » supplante l  social, et où l'alternance prend la place d'une alternative et la gestio  immédiate celle d'une vision à long terme, n'est-il alors qu'une rus  temporaire de l'histoire ?
Dans nos institutions, un affrontement binaire tranche l'élection. L'absence d'une démarcation lisible entre la droite et la gauche risque de laisser gagner, dans l'un de ces partages aléatoires qui sapent aujourd'hui les démocraties occidentales, un sarkozysme habile et offensif, néo-thatchérien et atlantiste. On ne joue pas l'avenir du socialisme aux dés.
Ce n'est pas seulement ce sabreur, son clan et sa caste qu'il faut battre, mais leur politique. Ne serait-il pas incohérent de leur reprocher, à bon droit, de reprendre à Le Pen des thèmes sous prétexte de l'affaiblir aux élections, tout en s'appropriant certaines de leurs propositions au motif de leur chiper des voix ? Supposons malgré tout M. Sarkozy élu. Je ne crois pas beaucoup m'avancer en redoutant qu'une défaite brutale ne vienne bientôt sanctionner la fermeture de toute possibilité de transformation sociale positive. Ce fut le cas, partiellement, en 1986. Puis, de plus en plus gravement, en 1993 et en 2002. Est-ce que tous les socialistes ont bien fait l'inventaire de ces retours de bâton ? Une quatrième défaite de cette nature causerait des dégâts irréparables.
Tony Blair avait promis un « New Labour » triomphant. Il a entraîné avec brio la majorité des travaillistes, à leur insu, dans leur autodestruction. Voyez dans quel état il laisse le salariat britannique, le travaillisme et les trade-unions ! Le blairisme n'est pas une simple variante d'une social-démocratie respectable, mais dépassée. Il a arraché le travaillisme à ses assises ouvrières. Ce changement de base sociale correspond à une division du travail accélérée qui affaiblit historiquement l'Europe en la désindustrialisant et à un traitement calamiteux de la masse des salariés, classes moyennes modestes comprises, qui les dévalorise pour permettre, sur la planète, la hausse des taux de profit et l'accumulation des marchandises et des capitaux.
Le Capital a cessé, Dieu merci, d'être un texte sacré, mais on voit renaître en Grande-Bretagne, sous des couleurs « modernes », cette vieille société dure dont il a décrit les fondements. Non, rien à voir avec ce socialisme que nous voulons, depuis Jaurès jusqu'à nos désirs d'aujourd'hui. Le Parti socialiste se priverait d'avenir s'il acquiesçait implicitement au consensus impitoyable des « élites » mondialisatrices. En 2002, beaucoup d'ouvriers et d'employés, de chômeurs, de femmes, de mal-logés, déçus, ont abandonné le Parti socialiste. Mais ces millions de personnes constituent une réserve de voix et une possibilité d'appui citoyen à une action courageuse. C'est un contresens de croire qu'on peut faire gagner le gauche en France en traitant le monde ouvrier comme une quantité négligeable. Il n'y aura de victoire durable que par un rassemblement de ce « peuple de gauche » qui a le sentiment, aujourd'hui, de se battre contre les murs. Le débat qui partage le Parti socialiste provient d'une crise de la gauche et d'une crise du système partidaire. Devant les défis actuels, économiques, sociaux, écologiques, culturels, internationaux, la pensée de gauche est largement défaillante. Mais guérit-on le vide par le vide ? A plusieurs reprises l'électorat a déjoué les états-majors et les sondages. Mais la solution au mauvais fonctionnement des partis consiste-t-elle à s'en remettre à la télévision, aux magazines, aux sondages ?
Le Parti socialiste, s'il cédait, fût-ce à regret, serait la dupe de cette entreprise. Il compte dans ses rangs assez de militants et d'élus expérimentés, assez d'intelligences fines pour empêcher ce désastre. Je persiste à penser qu'en France la gauche doit marcher sur deux jambes. Le PCF n'a survécu à ses erreurs et à l'effondrement mondial du communisme que très amoindri. Sans projet ni stratégie crédibles, l'extrême-gauche reste stérile. S'imagine-t-on qu'une blairisation du Parti socialiste déblaierait le terrain pour une nouvelle gauche ? La rage des vaincus et des dupes les conduirait plutôt aux diverses formes du rejet de la politique.
L'une des extrêmes-droites les plus fortes d'Europe menace la France. Depuis 1962, la droite a gagné cinq fois l'élection du président de la République au suffrage universel. La gauche, deux fois : avec François Mitterrand, lequel, sauf un court et coûteux dérapage en 1968-1969, a toujours repoussé la tentation centriste et choisi l'union de la gauche sur un programme fort, quels qu'en fussent les défauts et les pièges.
Une élection présidentielle ne suffira pas pour repenser, remodeler, reconstruire la gauche. Face aux problèmes complexes de la mondialisation, de la crise énergétique et climatique, des rapports Nord-Sud, il n'est pas facile de trouver des solutions. Mais pour débattre et expérimenter, encore faut-il, dans l'immédiat, gagner l'élection de 2007 en apportant des réponses claires et en préservant toutes les chances.
Nous sommes à l'un de ces moments où il serait redoutable de laisser la politique s'estomper dans le bricolage et la brumeuse indécision.
Face au tir nourri sarkozyste, la société française a besoin d'une ligne, non de pointillés. Laurent Fabius propose, pour les cinq années à venir, un ensemble de mesures sérieuses, solides, bien repérables, non pas gauchistes, mais sans concessions. Il formule des propositions fortes et concrètes sur les problèmes centraux du pouvoir d'achat, de l'écologie, de l'habitat, de l'enseignement et de la recherche, de la solidarité. Je reconnais dans son programme un diagnostic et une orientation pour réconcilier durablement les Français avec une gauche qui poursuivra sa rénovation en servant le peuple, fidèle à elle-même. Cette raison suprême dicte mon opinion : pour moi, c'est Fabius.
Pierre Juquin
Thomas
 
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Message par pelon » 26 Oct 2006, 21:33

Tu es sûr que ce post ne devrait pas se trouver dans notre fameux fil ?
pelon
 
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Message par Thomas » 27 Oct 2006, 02:11

celui, de on s'en fout...?

je suis pas sûr parce que moi ça m'a interessé de savoir qu'un gars qui a eu le soutien de la LCR, qui a été un dirigeant du PCF, qui se réclamait encore plus ou moins du communisme, finisse dans les bras de ce traitre de fabius, ça m'a interessé...

le propos est ininteressant mais la nouvelle du ralliement l'est davantage...
Thomas
 
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Message par pelon » 28 Oct 2006, 09:46

(Thomas @ vendredi 27 octobre 2006 à 03:11 a écrit : celui, de on s'en fout...?

je suis pas sûr parce que moi ça m'a interessé de savoir qu'un gars qui a eu le soutien de la LCR, qui a été un dirigeant du PCF, qui se réclamait encore plus ou moins du communisme, finisse dans les bras de ce traitre de fabius, ça m'a interessé...

le propos est ininteressant mais la nouvelle du ralliement l'est davantage...
Oui, si cela t'a permis de mieux comprendre ce qu'il y a à attendre de ce genre d'individus, l'information est utile. Mais à l'époque de sa candidature nous connaissions suffisamment le parcours de Juquin pour ne pas avoir la moindre illusion sur le personnage. Et ceux qui le connaissaient un peu personnellement en avaient encore moins.
pelon
 
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Message par Thomas » 28 Oct 2006, 14:12

je ne le croyais pas marxiste pur mais il je le croyais se réclamant encore du communisme, on avait parlé sur ce forum d'un débat radiophonique avec gremetz, où quelque soit leur opinion, ils avaient plutôt bien défendu le communisme, finir quelques mois plus tard dans les bras du traître Fabius, c'est un choix malheureusement très différent !
Thomas
 
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Message par Debord » 29 Oct 2006, 23:17

(Thomas @ samedi 28 octobre 2006 à 14:12 a écrit : je ne le croyais pas marxiste pur  mais il je le croyais se réclamant encore du communisme, on avait parlé sur ce forum d'un débat radiophonique avec gremetz, où quelque soit leur opinion, ils avaient plutôt bien défendu le communisme, finir quelques mois plus tard dans les bras du traître Fabius, c'est un choix malheureusement très différent !

Ce qui est "amusant" ici, c'est que personne ne commente les arguments de Pierre Juquin en faveur de la candidature Fabius. Moi je crois qu'ils méritent d'être étudiés et débattus. Mais une fois de plus la méthode marxiste est abandonnée au profit des caractérisations à l'emporte-pièce. Franchement, savoir si Fabius est un "traître" ou pas, quel intérêt ? Ce qui compte c'est la campagne qu'il mène et surtout la manière dont elle entrera (ou pas) en relation avec le mouvement du prolétariat. Je me permets de verser au débat le raisonnement de mon ami Vincent Présumey :

a écrit :En 2007 soit la classe ouvrière inflige une défaite à la bourgeoisie, soit c'est le contraire. En elle-même la défaite d'un Sarkozy aux présidentielles ne réglera rien, mais elle peut ouvrir la voie à d'autrez affrontements, alors que sa victoire sera défavorables à notre combat. C'est pour cela que la possibilité de se regrouper au second tour, sans répandre aucune illusion sur son programme et ses objectifs, sur un candidat capable de part sa place dans le jeu politique d'apparaître comme rompant avec la droite et assurant son éviction du pouvoir, est nécessaire aux combats de la classe ouvrière, y compris aux luttes les plus immédiates et à leur généralisation éventuelle avant même l'échéance présidentielle.
Or, la candidature S.Royal, conçue comme une opération pour faciliter la continuation de la politique de la droite aux travailleurs même si elle était élue, comporte le risque majeur d'empécher ce rassemblement et de provoquer la victoire de la droite.
La classe ouvrière a donc intérêt à peser sur le Parti socialiste en faveur de l'investiture de L.Fabius.
Et les groupes, associations et courants qui veulent, dans et en dehors du PS, aider à la formation d'une vraie représentation politique de notre classe, d'un vrai parti socialiste révolutionnaire, ont la responsabilité de combattre pour cela.


L'article complet, intitulé "le PS et la lutte des classes" est lisible sur le site www .le-militant.org
Debord
 
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Message par Thomas » 29 Oct 2006, 23:49

Non mais ça va pas la tête :247:

Je connais ton site depuis un bout de temps, je respectais ton analyse sur l'EG et le PCF mais soutenir Fabius, j'espère que c'est une blague, en tout cas, elle est de mauvais goût.

Déjà, ta réfutation de mon argument est légère, il faut, dis-tu regarder en quelle manière, il est associé au prolétariat. Primo, Fabius et prolétariat, ça me fait rire, Fabius même s'il s'est un peu gauchit ne se revendique absolument pas du mouvement ouvrier, il clamait même son admiration de Gallois-le-licencieur-dairbus, il y a quelques heures au micro de RTL. Deuxio, le fait que c'est un traître, et je pense que tu es d'accord avec moi (son positionnement à gauche est simplement stratégique, son action de Premier Ministre et de Ministre de l'Eco ne sont pas reniés par lui même) n'est pas anodin. Sauf à oublier, qu'à cautionner un traître comme Mitterrand en 81, le prolétariat s'est cassé les dents, et n'a gagné que la démoralisation. Au delà, c'est toute ta statégie d'être à la gauche du PS qui me semble absurde.

Le PS était un parti ouvrier, de classe, révolutionnaire, voulant réellement renverser le capitalisme, il y a moins d'un siècle et peu à peu, il a perdu tout contact dans ses adhérents avec les classes populaires, pour devenir un parti de bobos, un parti qui voulait renverser le pouvoir pour aujourd'hui se contenter d'exercer l'alternance. Il n'y a plus aucune volonté au PS d'imposer quoique ce soit au MEDEF, peut être sur les questions des moeurses, le PS est capable de quelque progrès, sur le reste non. Dans un tel parti, les adhérents sont toujours nostalgiques du "parti d'avant", du parti qui était plus à gauche qu'aujourd'hui (et ça marche à toutes les époques puisque la dérive droitière est continue). C'est pour cela que, de temps à autres, les dirigeants qui veulent prendre le commandement du PS, prenne des positions volontairement assez à gauche pour séduire les militants et appliquer après une politique très modéré. Guy Mollet, Mitterrand, l'ont fait, Fabius tente de le faire aujourd'hui. Il existe même un proverbe au sein du PS pour définir cela "Il faut être guesdiste (aile gauche) pour prendre le Parti et être jauressien (aile droite) pour le diriger". Les militants de la gauche du PS, comme toi, dans l'histoire, sont les éternels cocus de l'histoire, ne comprenant pas la logique de leur parti, ils appuient un dirigeant qui les trompe. J'espère que tu t'en rendras compte avant de changer de valeurs, tu verras que le PS n'est plus capable de changement pour le peuple.
Thomas
 
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Message par Gaby » 29 Oct 2006, 23:54

(Thomas @ dimanche 29 octobre 2006 à 23:49 a écrit : ils appuient un dirigeant qui les trompe.
Franchement, il n'y a même pas grande tromperie dans son discours...
Gaby
 
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Message par logan » 30 Oct 2006, 07:23

(Debord a écrit :Et les groupes, associations et courants qui veulent, dans et en dehors du PS, aider à la formation d'une vraie représentation politique de notre classe, d'un vrai parti socialiste révolutionnaire, ont la responsabilité de combattre pour cela.


Il faudrait peser pour retrouver un "parti socialiste révolutionnaire" ?
C'est une plaisanterie?
Si tu trouves ne serait-ce qu'une intervention de Fabius qui aille dans ce sens tu peux la mettre ici.
En attendant le Ps peut présenter qui il veut, de Fabius ex premier ministre de la rigueur et tête d'oeuf enarque, à Royal fille de militaire pompant le programme de Sarkozy.

Pour notre part ce sera Arlette , ca c'est une vraie candidature révolutionnaire, une femme travailleuse qui a lutté toute sa vie de manière désintéressée pour sa classe et qui ne trahira pas demain.
logan
 
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