Informations Ouvrières

Message par com_71 » 28 Août 2006, 08:29

(txi @ lundi 28 août 2006 à 09:23 a écrit : sauf qu'il soutienne la LCR ou LO .

ou la LCR et LO :roll:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Front Unique » 30 Août 2006, 19:57

Informations Ouvrières N° 758 - L'éditorial du 31 août

“… mais persévérer est diabolique”

L’émotion remarquée de Lionel Jospin samedi dernier à La Rochelle ne saurait faire disparaître les propos qu’il y a tenus : « Je regrette de ne pas avoir amorcé la réforme des retraites, qui était absolument prête » (à l’époque où il était Premier ministre).

La mémoire de Jospin flancherait-elle ? La contre-réforme des retraites, il a fait plus que « l’amorcer » ! Les 23 et

24 mars 2000, au sommet européen de Lisbonne, Jospin et Chirac ont approuvé un rapport regrettant le retard pris dans ce domaine et recommandant de lever « les limitations apportées aux fonds de pension ».

Au sommet européen de Barcelone, les 15 et 16 mars 2002, Chirac et Jospin, à nouveau unis, signent un document préconisant « de relever petit à petit l’âge de la cessation d’activité » ! Ce que le gouvernement Raffarin devait traduire en actes quelques mois plus tard par sa contre-réforme Fillon alignant tous les salariés du public et du privé sur les 40 annuités dans un premier temps, vers les 42,5 et au-delà ensuite.

Et Jospin — avec, semble-t-il, l’accord des autres dirigeants du PS — regrette de ne pas l’avoir fait lui-même plus tôt ? !

Faut-il rappeler que cinq semaines après ce sommet de Barcelone, le 21 avril, Jospin était éliminé dès le premier tour de la présidentielle ?

Nombre de commentateurs, à l’époque, ont mis ce résultat en rapport avec l’unanimité Chirac-Jospin contre les retraites au sommet européen.

Alors, Jospin aurait-il perdu la mémoire ? Ou bien s’agit-il, en parlant du passé, de se prononcer sur l’avenir ?

On apprend par la presse financière britannique qu’un plan est en préparation, visant à franchir une nouvelle étape dans la remise en cause de tous les régimes de retraite par répartition en Europe. « Les gouvernements peuvent-ils s’offrir de garantir les engagements à long terme pris vis-à-vis des retraités ? », interroge l’auteur de l’article, qui fournit l’information suivante : une étude commandée dans le cadre de l’Union européenne en 2003 évoque un endettement public non pas de l’ordre de 60 % (traité de Maastricht), mais autour de 200 % du produit intérieur brut dès lors qu’on prend en compte ce qu’il appelle « la dette implicite, qui, pour l’essentiel, procède des engagements concernant le régime général des retraites qui ne sont pas provisionnées » (1).

Ainsi donc, les engagements en matière de retraites ne devraient plus relever du contrat de travail, des statuts et des régimes de protection sociale ! Ce serait une dette qu’il faudrait — Maastricht oblige — soit réduire, soit provisionner ! La solution, ce serait… les fonds de pension, provisionnés individuellement par le salarié !

On apprend qu’à nouveau, l’Union européenne et le gouvernement s’apprêteraient à frapper les régimes de retraite. En particulier celui des postiers, des électriciens et gaziers, et d’autres seraient à très court terme menacés. Le régime général serait lui aussi dans le collimateur (2).

Est-ce par rapport à ces exigences de l’Union européenne que Jospin — et il n’est pas le seul — fait des offres de service ?

Il est évident, surtout après le 29 mai 2005, que la majorité du peuple français aspire non pas à une aggravation des contre-réformes, mais à une rupture avec elles, en particulier sur cette question fondamentale des retraites.

Sur ce point, grévistes et manifestants n’ont-ils pas par millions, ces dernières années, clairement revendiqué : public-privé, 37,5 annuités pour tous ?
« Errare humanum est, sed perseverare diabolicum » (3).

Daniel Gluckstein

(1) Financial Times, 18 août 2006. Notons que le calcul de la dette « implicite » est une application d’une norme comptable européenne dont le principe a été arrêté… au sommet de Lisbonne de 2000. Nous y reviendrons.

(2) Voir dans La Croix (21 août 2006) : « On ne pourra pas faire l’économie de décisions douloureuses à l’occasion du rendez-vous de 2008. »

(3) « L’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur est diabolique. »








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Message par ianovka » 30 Août 2006, 21:19

(Front Unique @ mercredi 30 août 2006 à 20:57 a écrit :
Nombre de commentateurs, à l’époque, ont mis ce résultat en rapport avec l’unanimité Chirac-Jospin contre les retraites au sommet européen.

:huh: Ah bon ? Tu veux dire des commentateurs dans IO ? Parce qu'ailleurs ...
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Message par Front Unique » 06 Sep 2006, 21:29

Informations Ouvrières N° 759 - L'éditorial du 7 septembre

Le voyage à Bruxelles

Selon l’agence de presse Reuters (5 septembre), Nicolas Sarkozy doit se rendre à Bruxelles, jeudi 7 septembre, afin « de dîner avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso ». Ségolène Royal, elle, « se contente (…) de rencontrer Barroso le 13 septembre ».

Selon Reuters, cet empressement de ceux qu’on nous présente comme « les favoris d’une élection présidentielle française » à faire le pèlerinage de Bruxelles « est totalement inédit ». En effet : « Jamais un candidat déclaré aussi bien placé n’avait jugé bon jusqu’à présent de faire un détour par Bruxelles. »

Pourquoi donc cette fois ? Reuters répond : « Le non français à la Constitution est passé par là », évoque le « malaise né dans l’opinion publique » et la crainte de connaître « d’autres déconvenues lorsque la question européenne reviendra sur le tapis ».

De toute évidence, le spectre du 29 mai 2005 hante toujours les esprits.

Que Sarkozy se rende à Bruxelles, comme jadis, au Moyen Age, avant d’être investis de tout pouvoir, les vassaux devaient prêter serment d’allégeance à leur suzerain…, il n’y a là rien de très étonnant. Mais quelle signification accorder au fait que Ségolène Royal, supposée représenter une « opposition », et de gauche, qui plus est, adopte la même démarche ?

Que Sarkozy s’engage par cette démarche « inédite » à poursuivre jusqu’au bout les politiques, dictées par Bruxelles, de privatisation des services publics, de privatisation-démantèlement de la Sécurité sociale et des administrations publiques, particulièrement de l’école, dans le cadre fixé par la LOLF (1), cela ne surprendra personne.

Mais à quoi Ségolène Royal s’engage-t-elle en le suivant de quelques jours (2) ?

C’est un fait : dans tous les domaines, l’Union européenne, ses traités et ses directives remettent en cause les progrès de civilisation et de démocratie. Les plus grands périls pèsent sur la nation. Ils seront chaque jour plus grands si se poursuit la subordination à Bruxelles, c’est-à-dire, en dernière analyse, aux exigences des multinationales nord-américaines.

La République ne peut redevenir la République sans rompre ce lien de vassalité. C’est la condition pour rétablir la démocratie sur ses bases et la souveraineté.
Qu’un pas soit fait dans cette direction, et il peut suffire à ouvrir une issue à la crise qui frappe le pays. Telle est la position affirmée en commun par 164 maires qui ont contresigné la Lettre aux maires de France (3).

Daniel Gluckstein


(1) Rappelons que la LOLF a été adoptée en 2001 par le vote des députés de droite et du PS, avec l’abstention de ceux du PCF. (Lire en pages 7, 11, 2 et 3 les articles sur la Sécurité sociale, la LOLF et la rentrée scolaire.)

(2) On lira dans ce journal (page 6) que parmi les cent mille amendements déposés par « l’opposition » PS-PCF face au projet de loi de privatisation de GDF, pas un seul ne propose la renationalisation et le retour au monopole institué en 1945 !

(3) Lire pages 8 et 9.

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Message par ianovka » 06 Sep 2006, 21:40

(Front Unique @ mercredi 6 septembre 2006 à 22:29 a écrit : La République ne peut redevenir la République sans rompre ce lien de vassalité.

Redevenir ? Mais de quelle République il s'agit ? Celle qui entretien exclusivement des liens de vassalité avec le MEDEF ?

:altharion:
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Message par Front Unique » 13 Sep 2006, 20:34

Informations Ouvrières N° 760 - L'éditorial du 14 septembre

Retraites : alerte !

Conseiller de Sarkozy, François Fillon a annoncé que tous les régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP, EDF-GDF, poste, etc.) devraient être remis en cause dans les prochains mois.

Le quotidien Le Parisien (12 septembre), qui publie ces informations, ose titrer : « Retraites : la fin des privilèges » !

Quand on sait ce que touchent les retraités, par exemple les facteurs, les hospitaliers, les fonctionnaires territoriaux…, c’est une honte !

C’est la troisième offensive contre les régimes de retraite en moins de quinze ans.
1993 : les décrets Balladur allongent de 37,5 à 40 le nombre d’annuités nécessaires pour une retraite à taux plein dans le privé, désormais calculée sur les 25 meilleures années (au lieu de 10). Conséquence : le niveau des retraites a diminué de 30 %.

2003 : la contre-réforme Fillon (déjà lui) aligne les fonctionnaires sur le privé (de 37,5 à 40 annuités) et programme le passage à 42 annuités pour tous d’ici 2012.

2007 : ce serait le tour des régimes spéciaux ?

Président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé les propos de Fillon comme « révélateurs d’une conception autoritaire du pouvoir ».

Pour lui, « il faut s’y prendre autrement ». S’y prendre autrement, mais dans quel objectif ? Ayrault ne le dit pas.

Rappelons que la première vague d’attaques contre les retraites, en 1993, découlait de la mise en œuvre du traité de Maastricht ratifié un an plus tôt par Mitterrand avec l’appui du PS et de la droite, traité de Maastricht qui, pour la première fois, enserrait les dépenses de retraite dans le pacte de stabilité et ses déficits à ne pas dépasser.

Quant à la deuxième et à la troisième vagues (2003 et celle annoncée pour 2007), elles découlent directement du sommet de Barcelone des 15 et 16 mars 2002. A ce sommet, le président Chirac et le Premier ministre, Jospin (chef de gouvernement de « gauche plurielle »), ont approuvé un relevé de décisions dont le point 32 stipulait : « Il faudrait chercher d’ici 2010 à augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif auquel cesse, dans l’Union européenne, l’activité professionnelle. »

Il est donc établi que l’offensive de démantèlement des régimes de retraite a pour seule source réglementaire les diktats de l’Union européenne (1). Elle a pour seule « justification » économique la recherche du profit (2).

Qu’en conclure ?

Au plan de la lutte de classe directe, cette nouvelle menace pose l’urgence de l’unité des travailleurs et de leurs organisations sur leurs mots d’ordre traditionnels : « 37,5 annuités pour tous, public-privé, retraite à taux plein, défense de l’ensemble des régimes de retraite fondés sur la répartition, non aux fonds de pension, non aux assurances privées. »

Et au plan politique ? Qui peut nier que, pour briser l’escalade continue contre nos retraites, il faudra briser le carcan de Maastricht et des directives ?

N’est-ce pas là l’issue conforme à la démocratie ?

N’est-ce pas ce que proposent les 185 maires aujourd’hui signataires de la Lettre aux maires de France (3) ?


Daniel Gluckstein




(1) La semaine dernière, notre hebdomadaire rapportait la formule de Thierry Giet, chef du groupe PS à la Chambre des députés de Belgique : « Nous nous sentons impuissants (…). Nous passons notre temps à recopier les directives européennes. » Il n’en va pas autrement du Parlement français, dont l’activité « législative » consiste à plus de 80 % à transposer les directives européennes.


(2) Le quotidien financier britannique The Financial Times (7 septembre) titre : « Le taux de croissance de l’Union européenne atteint son meilleur niveau depuis six ans. » Quelle croissance ? L’article cite M. Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires monétaires : « Je pense que les efforts positifs faits pour réformer les marchés du travail (…) ont fini par payer. » Autrement dit, la « croissance », c’est le pillage des salaires, des retraites et des régimes de protection sociale des travailleurs de toute l’Europe au profit des spéculateurs et des fonds de pension.


(3) Lire page 8.

Front Unique
 
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Message par Sterd » 13 Sep 2006, 20:56

(Front Unique @ mercredi 13 septembre 2006 à 21:34 a écrit :Qui peut nier que, pour briser l’escalade continue contre nos retraites, il faudra briser le carcan de Maastricht et des directives ?
:moimoi:

a écrit :N’est-ce pas là l’issue conforme à la démocratie ?
Euh ben non.

a écrit :Daniel Gluckstein
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Message par roudoudou » 13 Sep 2006, 21:00

a écrit :Qui peut nier que, pour briser l’escalade continue contre nos retraites, il faudra briser le carcan de Maastricht et des directives ?


Plus un :moimoi:


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Message par Combat » 17 Sep 2006, 05:12

(Front Unique @ mercredi 30 août 2006 à 20:57 a écrit : Informations Ouvrières N° 758 - L'éditorial du 31 août

“… mais persévérer est diabolique”

Alors, Jospin aurait-il perdu la mémoire ? Ou bien s’agit-il, en parlant du passé, de se prononcer sur l’avenir ?

On apprend par la presse financière britannique qu’un plan est en préparation, visant à franchir une nouvelle étape dans la remise en cause de tous les régimes de retraite par répartition en Europe. « Les gouvernements peuvent-ils s’offrir de garantir les engagements à long terme pris vis-à-vis des retraités ? », interroge l’auteur de l’article, qui fournit l’information suivante : une étude commandée dans le cadre de l’Union européenne en 2003 évoque un endettement public non pas de l’ordre de 60 % (traité de Maastricht), mais autour de 200 % du produit intérieur brut dès lors qu’on prend en compte ce qu’il appelle « la dette implicite, qui, pour l’essentiel, procède des engagements concernant le régime général des retraites qui ne sont pas provisionnées » (1).

Ainsi donc, les engagements en matière de retraites ne devraient plus relever du contrat de travail, des statuts et des régimes de protection sociale ! Ce serait une dette qu’il faudrait — Maastricht oblige — soit réduire, soit provisionner ! La solution, ce serait… les fonds de pension, provisionnés individuellement par le salarié !


Dire que je venais juste de lire un document lambertiste sur le portugal de 74 appelant a un gouvernement PC-PS dirige par Mario Soares. Malgre tes critiques de Jospin appelles tu toujours a un gouvernement PCF-PS(sans ministres capitalistes :emb: ) dirige par X...?
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