Informations Ouvrières

Message par Crockette » 17 Sep 2006, 17:23

en voilà un bon éditorial, simple, sobre, précis, les commentaires sont biens aussi.

Alors est ce que daniel gluckstein va se présenter aux élections présidentielles ?ou bien alors va t-il appeler à voter pour une des deux organisations trotskistes ? 8)

ça ne fait la 2999ème fois que la question est posée... :whistling_notes:
Crockette
 

Message par Front Unique » 21 Sep 2006, 20:28

Informations Ouvrières N° 761 - L'éditorial du 21 septembre

Sur la voie de la rupture

Est-il déplacé de verser à la discussion ouverte par la Lettre aux maires de France (lire pages 8 et 9) une réflexion sur les événements de ces derniers jours au Mexique ?

Je ne connais pas personnellement Lopez Obrador, bien que, comme coordinateur de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, j’aie rencontré plusieurs des responsables de la convention nationale à laquelle il a appelé, et qui s’est tenue ce 16 septembre. Ce que je connais du programme sur lequel il s’est présenté à l’élection présidentielle du Mexique, le 2 juillet dernier, m’amène à considérer que, sur certains points, nos points de vue ne sont sans doute pas éloignés, tandis que, sur d’autres, ils le sont davantage.

L’essentiel, à mes yeux, n’est cependant pas là. L’essentiel est ce à quoi j’ai assisté ce 16 septembre à Mexico (lire pages 12 et 13).

Voilà un homme à qui, par la fraude, les puissants de ce monde — l’administration Bush en tête, appuyée par ses partenaires du monde entier — prétendent confisquer sa victoire à l’élection présidentielle. D’autres avant lui — au Mexique, aux Etats-Unis et ailleurs — ont, face à une telle situation, capitulé sans résister.

Lui, pas.

Depuis le 2 juillet, Obardor n’a eu de cesse d’en appeler à la mobilisation du peuple, principalement des ouvriers, des paysans et des couches les plus opprimées de la nation mexicaine, pour se dresser contre la fraude. Jusqu’à ce 16 septembre, où un million de délégués, réunis sur le Zocalo (la place centrale de Mexico) dans une convention nationale démocratique, réalisée à l’initiative d’Obrador, ont voté le rejet de Felipe Calderon, président imposé par la fraude électorale, et proclamé l’élection d’Obrador comme président de la République.

En outre, la convention a adopté un appel à un processus constituant souverain pour « abolir les institutions d’un régime corrompu » et empêcher les privatisations.
Il s’agit en particulier de défendre l’éducation publique, de bloquer, en ce qui concerne l’agriculture, l’application du traité de libre-échange d’Amérique du Nord imposé par les Etats-Unis. Et cela, Obrador l’a fait en référence aux conquêtes de la révolution mexicaine de 1917, des nationalisations du gouvernement de Lazaro Cardenas en 1937-1940. Il en a fait un appel à l’unité et à la souveraineté de la nation mexicaine.

Je verse à la discussion l’interview donnée à Informations ouvrières et publiée dans ce numéro sur ces événements.

Posons-nous la question : s’agit-il, oui ou non, d’un pas sur la voie de la rupture avec la politique qui opprime et qui écrase la nation mexicaine depuis si longtemps ?

Ont-ils raison, ces centaines de milliers venus de toutes les régions du Mexique, venus des couches les plus populaires, qui se dressent pour dire : « Nous n’accepterons pas la fraude ! Obrador président » ?

Etait-il juste, pour notre part, d’être présents ce 16 septembre dans le cadre de la délégation de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples sur la place du Zocalo ?

Est-il juste aujourd’hui d’engager la campagne de solidarité (encore une fois, sans prendre en charge l’ensemble de la politique d’Obrador) avec celui que le peuple mexicain a élu comme président et que les puissants de ce monde voudraient empêcher d’accomplir son mandat ?

Et pour nous, en France ?

N’est-il pas juste de dire, avec les 211 premiers maires signataires de la Lettre aux maires de France : « Qu’il s’agisse de l’élection présidentielle ou des élections législatives, tout candidat qui s’engagerait à faire ne serait-ce qu’un pas dans cette direction, un pas réel et concret remettant en cause le carcan de l’Union européenne et s’engageant dans la voie de la restauration de la démocratie, à commencer par la démocratie communale et les services publics, mériterait notre soutien » ?


Daniel Gluckstein

Front Unique
 
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Message par Combat » 22 Sep 2006, 01:32

C'est ca Obrador le nouveau zorro du Mexique...Je reviens justement d'une manif de soutien aux travailleurs Mexicains et quiconque aurait sorti un discours pareil aurait tout simplement ete hue.
Combat
 
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Message par Front Unique » 27 Sep 2006, 23:27

Informations Ouvrières N° 762 - L'éditorial du 28 septembre

Avec ou sans papiers

Honteux, le spectacle de ces pères de famille arrêtés sur le chemin de l’école de leurs enfants et expulsés de notre pays ! Ce sont paraît-il des « sans-papiers ».

Sait-on pourtant combien l’espace est étroit entre le travailleur immigré « avec papiers » et le « sans-papiers » ?

La loi du 24 juillet 2006 « relative à l’immigration et à l’intégration », dite « loi Sarkozy », stipule (article 12) que « la carte de séjour temporaire autorisant l’exercice d’une activité professionnelle est délivrée à l’étranger titulaire d’un contrat de travail conformément aux dispositions (…) du Code du travail ».

Mais l’article 4 de la même loi précise que « la carte de séjour temporaire » peut être « retirée si son titulaire cesse de remplir l’une des conditions exigées pour sa délivrance ». Dérogation : « La carte de séjour temporaire (…) ne peut être retirée au motif que l’étranger s’est trouvé autrement que de son fait privé d’emploi. »

Traduisons : un travailleur immigré « en règle » peut perdre sa carte de séjour si son patron le licencie pour faute professionnelle ou s’il décide volontairement de quitter son emploi (« de son fait », donc) (1) !

Ainsi, le salarié immigré se voit condamner à une forme moderne de servage, pieds et poings liés à son patron… sous peine de devenir un « sans-papiers »… et donc expulsable !

Cela ne concerne-t-il que les travailleurs immigrés ?

Le salarié français « non immigré » que M. Sarkozy menace aujourd’hui de la « sécurité sociale professionnelle » serait contraint, en cas de perte d’emploi, d’accepter n’importe quelle activité ou formation, au mépris de tout droit à des garanties collectives, statuts ou conventions.

Ainsi donc, c’est une même logique qui chasse de France le travailleur immigré « sans papiers », chasse de tout droit et toute liberté le travailleur immigré « avec papiers », et chasse de ses droits et garanties le travailleur « non immigré ».

Faut-il le préciser : cette logique, c’est celle de l’Union européenne. La loi Sarkozy contre les immigrés revendique les quatre directives européennes dont elle est la transcription (2). Quant à la « sécurité sociale professionnelle », elle découle du concept de « flexicurité » mis en valeur par le Conseil des ministres européens de l’Emploi les 19 et 20 janvier derniers en Autriche.

Mais l’Union européenne, si elle fait le malheur du plus grand nombre, fait le bonheur de quelques-uns. Le Monde (3) signale que les 40 plus grandes entreprises françaises cotées en Bourse (CAC 40) ont réalisé au cours du premier semestre 2006 des « profits records » dépassant la barre des 50 milliards d’euros, soit 100 milliards d’euros par an ! D’où viennent ces 100 milliards d’euros ? Des 24 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales empochés par les patrons en 2005 (4), des licenciements en masse réalisés par ces entreprises ultra-bénéficiaires, du blocage des salaires et de la précarisation de leurs personnels ! Autant de mesures rendues possibles par le pacte de stabilité et les directives européennes !

Ainsi va « l’Europe des 25 »… Tandis que dansent les spéculateurs autour de leurs montagnes de profits arrachés à la classe ouvrière, à l’autre pôle de la société, des millions et des millions, Français ou immigrés, souffrent chaque jour davantage de la politique de misère et de déchéance édictée par Bruxelles, et relayée par tous ses zélés serviteurs.

Qui osera dire que rompre avec l’Union européenne est une exigence excessive ?

Daniel Gluckstein


(1) C’est une « innovation ». Jusqu’à présent, si le travailleur immigré perdait son emploi, il pouvait éventuellement se voir refuser le renouvellement de son titre de séjour. Désormais, il pourra être déclaré en situation irrégulière dès la perte de son emploi. Ajoutons que dans son article 10, la loi crée une distinction entre la carte de séjour temporaire professionnelle avec un CDI d’une durée d’un an et la carte de séjour pour les titulaires d’un CDD de la durée du CDD.


(2) Directive n° 2003/86/CE du 22 septembre 2003. Directive n° 2003/109/CE du 25 novembre 2003. Directive n° 2003/110/CE du 25 novembre 2003. Directive
n° 2004/38/CE du 29 avril 2004.


(3) 23 septembre 2006.


(4) A comparer au prétendu trou du régime général de la Sécurité sociale pour 2005 : 11,7 milliards d’euros. Soit à peine la moitié des exonérations !

Front Unique
 
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Message par Raymond » 27 Sep 2006, 23:53

Ah c'est encore la faute à Maastricht. :rofl:
Ne critiquons surtout pas nos bourgeois. C'est pas leur faute c'est Maastricht!
Raymond
 
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Message par Valiere » 28 Sep 2006, 07:45

Rien de nouveau au pays du PT
Valiere
 
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Message par Front Unique » 04 Oct 2006, 18:28

Informations Ouvrières N° 763 - L'éditorial du 5 octobre

Jusqu’où iront-ils ?

Présentant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (1) pour 2007, le ministre Bertrand a annoncé « la poursuite de l’allégement des charges sociales pour les entreprises de moins de 20 salariés à travers la suppression des 2,1 points de cotisations de Sécurité sociale restants au niveau du SMIC ».

Vous avez bien lu : suppression des 2,1 % de cotisations restants ! Donc, zéro cotisation pour un nombre toujours croissant de salariés.

Les 23,6 milliards d’euros empochés par les patrons en 2005 grâce aux exonérations, ce n’est pas encore assez !

Les malades vont devoir encore payer :
— déremboursement de 145 nouveaux médicaments ;
— taxe de 18 euros pour les actes jusque-là automatiquement remboursés à 100 % ;
— réduction brutale des arrêts de travail.

Solennel, le ministre lance cette mise en garde : « Nous continuerons notre action de lutte contre les abus et les fraudes. » Il promet de renforcer « les contrôles ».

Qui sera contrôlé pour déceler les abus et les fraudes ?

Les patrons ? Il y aurait de quoi, en effet. Voici ce que les contrôleurs de l’URSSAF peuvent découvrir au cours de leurs visites dans les entreprises : « Les zones franches urbaines (…) peuvent donner lieu à des sièges sociaux fictifs, à des domiciliations professionnelles de salariés également fictives et à des restructurations artificielles d’activité visant à réduire les effectifs cotisants. » Et il y a aussi « les faux travailleurs indépendants et la fausse sous-traitance (…), les délocalisations fictives, le faux détachement de salariés, les faux stagiaires, le recours illégal à la main-d’œuvre étrangère, les prêts de main-d’œuvre » (2).

Mais ce ne sont pas les patrons que le ministre Bertrand veut traquer, ce sont les malades ! Les « contrôles » qu’il préconise visent à « s’assurer que les droits aux prestations ne sont pas détournés et ont également vocation à influencer les comportements des acteurs du système de santé ».

Un transport en taxi pour une femme qui vient de subir une anesthésie générale pour une coloscopie ? Abus ! Fraude !

Une poursuite d’arrêt de travail pour une vendeuse de grand magasin qui souffre du genou et ne peut se tenir longtemps debout ? Abus ! Fraude !

Dans quel monde voudrait-on nous faire vivre ?

Derrière chacun de ces termes, il y a des salariés spoliés, réduits à la misère, et un pillage gigantesque du salaire différé.

Faudrait-il que cela continue ?

Qui, ne craignant pas de remettre en cause le sacro-saint traité de Maastricht et les ordonnances Juppé qui en découlent, osera inscrire sur son programme aux prochaines élections : retour à la Sécurité sociale de 1945, retour des milliards d’exonérations à la Sécurité sociale, rétablissement de tous les remboursements supprimés, du 100 %, abrogation de la taxe de 18 euros ?

Nicole Villa


(1) Créé par Juppé en application du traité de Maastricht, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) consiste en l’adoption annuelle d’un « budget » de la Sécurité sociale, c’est-à-dire une enveloppe financière à ne pas dépasser. Principe respecté depuis 1996 par les gouvernements successifs, y compris le gouvernement Jospin-Gayssot, qui s’est refusé à abroger les ordonnances Juppé.

(2) La revue Espace social européen (22 septembre), d’où nous tirons ces citations, en conclut : « Il ne s’agit pas de fraude proprement dite aux cotisations sociales, plutôt d’évasion sociale » ! Ben voyons...

Front Unique
 
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Message par Combat » 04 Oct 2006, 18:34

Mathematiquement le coefficient de correlation doit etre tres faible entre les problemes de sante et le traite de Maastricht. Meme si par hasard un effet causal existait(multicollinearite des variables), il serait plus fictif que reel. Apres tout il doit aussi y avoir des relations entre la tempature et le deficit public, la couleur de sa voiture et la pauvrete ou son age et le profit des capitalistes.
Combat
 
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Message par Front Unique » 11 Oct 2006, 19:58

Informations Ouvrières N° 764 - L'éditorial du 12 octobre

Un nécessaire rappel

Reçu ce jour un appel intitulé : « Non à la privatisation de GDF ». Le « collectif » de 11 organisations (1) qui en prend l’initiative dénonce « le gouvernement de droite et Nicolas Sarkozy (qui) viennent de faire voter le projet de loi de privatisation de GDF » et appelle à « arrêter le processus de privatisation de GDF ».

On ne peut être que d’accord. Mais le « processus de privatisation de GDF » a-t-il commencé avec ce gouvernement et ce vote ?

Des agents d’EDF, par ailleurs élus locaux, lancent un appel, dont nous publions des extraits dans ce numéro de notre journal (lire page 3). Ils rappellent que la privatisation de GDF a commencé par l’adoption de la loi du 10 février 2000 (gouvernement Jospin), transposant la directive européenne 96/92-CE, qui remet en cause les monopoles de transport et de distribution d’EDF-GDF, et qu’elle s’est poursuivie par l’adoption de la loi du 9 août 2004 (gouvernement Raffarin), transposant les directives européennes 2003-54-CE et 2003-55-CE, qui transforme EDF et GDF en deux sociétés anonymes distinctes.

Ce nécessaire rappel des faits ne vise pas, de notre part, à régler des comptes avec le passé. Mais chacun comprend que si ces lois de transposition des directives européennes ne sont pas abrogées, le processus de privatisation ne peut que se poursuivre. Or « l’appel des 11 » ne dit pas un mot sur l’Union européenne et sur ses directives. Comment comprendre ?

Lisez ce journal : La Poste, l’école, le statut de la fonction publique, la chasse aux immigrés, EADS, la liquidation de l’automobile et de la viticulture…, chacune de ces mesures, nous le prouvons dans ces colonnes, ramène à des directives européennes qui en sont la source.

On démolit à marche forcée, comme s’il fallait faire place nette avant les élections.

Que va-t-il rester de ce pays ?

Le représentant de Sarkozy, recevant la délégation du bureau permanent (lire pages 4, 5 et 6), n’a pu que répéter : « C’est comme cela, c’est notre choix. »
Est-il possible que cela continue ?

Un seul mot d’ordre : les arrêter. Et pour cela, ne pas hésiter à remettre en cause le cadre de Maastricht.

Réunis dans l’Hérault, des maires ont discuté de la situation (lire page 2). Ils ont évoqué le 100e anniversaire de la révolte des vignerons de 1907. De cette révolte, l’histoire du mouvement ouvrier a conservé une chanson saluant la fraternisation des vignerons révoltés et de la troupe qui refusa de tirer sur eux : « Légitime était votre colère, le refus était un grand devoir », dit la chanson.

Et nous, travailleurs, militants, jeunes de toutes tendances en 2006 ?

N’est-elle pas légitime, notre colère ?

Le refus n’est-il pas aujourd’hui plus que jamais un grand devoir ?

C’est ce que nous dirons le 18 novembre dans la rue.


Daniel Gluckstein



(1) Parmi lesquelles le PS, les Verts, le PCF, la LCR, etc.
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Message par Louis » 11 Oct 2006, 20:06

Tiens, on parle pas des 3000000 maires ! Le rédacteur serait il malade ??? :17:
Louis
 
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