Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 21 Oct 2012, 20:51

Mercredi 17 octobre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES N° 222
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.


Résistance à la dictature

L’événement n’a guère attiré l’attention des médias.

Et pourtant…

Le congrès de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) s’est conclu le 7 octobre sur une résolution mettant en garde le gouvernement contre toute tentative « de rompre avec 200 ans d’histoire » et de « supprimer la commune » au profit de l’intercommunalité forcée.

Cette suppression préconisée par « certains (tous partis politiques et technocrates confondus) » risquerait, souligne la résolution, « d’accroître la rupture entre les Français et l’action publique » et de « renforcer plus encore la crise sociale ».

Une telle position est d’autant plus remarquable qu’elle vient d’une association comme l’AMRF (1).

Cellule de base de la démocratie issue de la Révolution française, la commune constitue, historiquement, le socle de la République.

Or, se combinant à la réforme territoriale du gouvernement précédent (non abrogée par l’actuel), l’acte III de la décentralisation annoncé par le gouvernement Hollande-Ayrault achèverait de liquider les prérogatives des communes et de les étrangler financièrement, tout en leur transférant de plus en plus de charges.

Cela, dans le cadre de la politique d’austérité dictée par la troïka (Union européenne-Fonds monétaire international-Banque centrale européenne).

Le rapport est direct entre la mise en œuvre du TSCG par la troïka et cette tentative de liquider les derniers restes de démocratie politique.

Le rapport est direct aussi entre la révolte des maires et le mouvement général de résistance des travailleurs et des peuples qui, en Espagne, en Grèce, au Portugal, se dressent contre la dictature de la troïka, mouvement de résistance qui mûrit aussi dans notre pays.

Oui: « dictature ».

Le terme n’a rien d’exagéré !

D’une certaine manière, ceux qui nous gouvernent le reconnaissent eux-mêmes.

C’est ce que fait un Montebourg lorsque, tout en accompagnant les plans de destruction de l’emploi à PSA, Sanofi, ArcelorMittal, il adresse une lettre respectueuse au président de la Commission européenne pour lui demander de bien vouloir procéder « à une révision ambitieuse de notre politique industrielle »… laquelle passe, bien sûr, par « l’amélioration de la compétitivité », et donc la remise en cause des droits des travailleurs.

C’est ce que fait un Bartolone, président de l’Assemblée nationale (et, à ce titre, troisième personnage de l’Etat), quand il souligne le « côté absurde» de la limite à 3% du PIB du déficit public… le jour même où il préside la session de l’Assemblée nationale qui vote le budget 2013 entièrement cadré par l’exigence du retour aux 3 %.

Même ces « grands personnages de l’Etat » reconnaissent leur statut réel, celui de petits commis volontairement soumis au cadre dictatorial de l’Union européenne mis en place par eux et avec leur approbation.

Il reste que le mouvement des maires, à l’unisson de ce qui se passe dans toute l’Europe, exprime la résistance à la marche à la dictature et à la barbarie.

Il s’inscrit donc pleinement dans l’objectif fixé pour la conférence du 1er décembre par les 413 militants ouvriers de toutes tendances qui en prennent l’initiative: « Contre la dictature de la troïka et du TSCG, pour l’unité et la résistance. »

(1) Rassemblant près de dix mille maires ruraux, l’AMRF est dirigée par un bureau de sept membres représentant un large éventail politique : droite, centre, PS, PCF…
Front Unique
 
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Message par Zorglub » 21 Oct 2012, 22:04

Je n'ai pas lu la suite n'ayant guère de temps à perdre.
Mais :
a écrit :Une telle position est d’autant plus remarquable qu’elle vient d’une association comme l’AMRF.

Qu'il est beau l'âge où l'on s'étonne d'un rien...

Mais au fait, c'est le POI qui vient aux positions de l'AMRF ou l'inverse ?
Zorglub
 
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Message par Front Unique » 24 Oct 2012, 21:13

Mercredi 24 octobre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES N° 223
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.


Afrique du Sud : un tournant

Deux mois après le massacre de Marikana, la grève ne cesse de s’étendre, touchant plus de cent mille mineurs sud-africains.

Ici s’exprime toute la puissance d’une classe ouvrière engagée dans une grève qui se propage de mine en mine, malgré les obstacles dressés par le syndicat lié au pouvoir (le NUM).

D’un côté, les grandes corporations anglo-américaines et européennes qui imposent un véritable esclavage au prolétariat minier et accumulent des profits gigantesques grâce à la protection que leur apporte le gouvernement Zuma, issu pourtant du mouvement de libération nationale contre le régime de l’apartheid.

De l’autre côté, la grève qui s’organise, avec un nouveau syndicat porteur des revendications, et l’élection de comités de grève et de délégués par lesquels les mineurs veulent minutieusement contrôler leur mouvement.

D’un côté, des institutions politiques façonnées par les accords de Kempton Park (signés en 1994) (1) qui consacrent les droits inaliénables des multinationales (droit de « propriété » et droit de lock-outer les ouvriers en grève), accords anti-ouvriers qui protègent le pouvoir de la minorité blanche.

De l’autre côté, la classe ouvrière noire dont le mouvement se dresse contre ce carcan et remet à l’ordre du jour, dans les pires souffrances, les mots d’ordre démocratiques: « République noire ! Tout le pouvoir à la majorité noire ! Ce qui a été créé par le peuple noir d’Afrique du Sud doit lui revenir ! »

C’est tout le dispositif issu des accords de Kempton Park — que, dans un large consensus, on cherche à leur imposer depuis dix-huit ans — que les travailleurs d’Afrique du Sud ont entrepris de démanteler.

C’est un tournant historique, mais aussi un encouragement pour les travailleurs et les peuples d’Europe qui se dressent contre le carcan issu du traité de Maastricht (signé deux ans avant les accords de Kempton Park).

Aussi, est-ce avec stupéfaction qu’on lit dans L’Humanité (23 octobre) cette déclaration de Zwelinzima Vavi, secrétaire général de la centrale syndicale Cosatu: « Les grèves sauvages servent de prétexte aux compagnies minières pour réduire les effectifs. »

Coupables les « grèves sauvages » des mineurs sud-africains qui gagnent 500 euros par mois et doivent faire vivre douze à quinze personnes sur ce salaire ?

Coupables, ces mineurs traités comme des esclaves qui passent huit heures par jour au fond de la mine, dans les pires conditions, et vivent dans des cabanes de tôle et de bois sans électricité ?

Coupables de se battre pour imposer que leurs salaires de misère soient augmentés (2) ?

Un peu plus tôt, un peu plus tard, les carcans de Kempton Park et de Maastricht voleront en éclats sous les coups de boutoir de la lutte de classe.

Rien ni personne ne pourra faire accroire aux travailleurs que combattre pour les revendications et les droits ouvriers, c’est travailler pour la classe capitaliste.

L’heure est à la rupture du consensus, à l’échelle internationale comme à l’échelle nationale.

L’heure est à l’indépendance du mouvement ouvrier.

Décidément: l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.

(1) Lire dans Informations Ouvrières de ce 25 octobre 2012, pages 10 et 11
(2) Le même article de L’Humanité affirme que les compagnies minières « pratiquent la manipulation et attisent la colère contre les représentants du NUM » et cite à nouveau Vavi qui dénonce une « campagne d’intimidation bien orchestrée qui ne vise pas seulement à affaiblir la Cosatu, mais aussi l’Alliance (constituée de la confédération syndicale, de l’ANC et du Parti communiste sud-africain — NDLR) et la révolution elle-même ». Rien que ça !
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Message par Zorglub » 24 Oct 2012, 22:38

Après Maastricht, dont l'une des prouesses du POI est de parler quelque soit le sujet, et le TSCG, maintenant les accords de Kempton park. Il y a des moulins à vent partout.
Au fait, le POI est pour ou contre l'existence du boson de Higgs ?
Zorglub
 
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Message par Front Unique » 06 Nov 2012, 01:14

Mercredi 31 octobre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES N° 224
par Gérard Schivardi,
Secrétaire national du POI.


Le 13 novembre prochain Gérard Schivardi conduira une délégation d’élus au ministère de l’Intérieur

Le 13 novembre prochain, je conduirai une délégation d’élus pour la défense des communes au ministère de l’Intérieur.

Le combat lancé en 2002 pour la défense des communes, et notamment leur libre administration face à l’intercommunalité forcée, est en train de porter ses fruits, car des maires de toutes tendances nous rejoignent.

La délégation que je vais conduire à Paris sera composée en majorité de maires et de conseillers généraux du Parti socialiste. Ils sont confrontés, comme tous, aux schémas départementaux de coopération intercommunale (SDCI), à travers lesquels les préfets veulent leur imposer de rejoindre une intercommunalité forcée dont ils ne veulent pas.

Nous allons aussi envoyer un courrier à Mme Lebranchu, qui est en charge de la Décentralisation, car ils ont tellement nommé de ministres chargés des maires que nous ne savons pas exactement de quoi chacun s’occupe.

Plusieurs de mes collègues m’ont exprimé leur déception du fait que la majorité de gauche au Sénat et à l’Assemblée nationale n’a pas abrogé la loi du 16 décembre 2010 imposant les regroupements forcés des communes.

Le mois dernier, François Hollande a fait un discours aux états généraux des territoires. Regrettant que de Gaulle n’ait pas pu aller jusqu’au bout de la régionalisation, il a annoncé que le projet de l’acte III de la décentralisation serait prêt début novembre.

Or ce projet prévoit la mise en place de métropoles gigantesques regroupant les communes, les départements, et même les régions. Là est peut-être l’explication de la volonté du gouvernement Ayrault de poursuivre la politique de regroupement engagée par ses prédécesseurs.

De plus, ces métropoles qui « bénéficieraient » de nouveaux transferts de compétences et de personnels jusqu’ici sous la responsabilité de l’Etat, auraient le pouvoir de déroger aux lois de la République et au Code du travail, à l’instar du conseil unique d’Alsace; tout cela au nom de la compétitivité et de l’abaissement du coût du travail.

C’est la mise en œuvre des consignes de l’Union européenne concernant la régionalisation et la réduction des déficits publics encadrée par le TSCG.

Mais la résistance est grande, tant chez les maires attachés à l’existence des 36 000 communes, cellules de base de la démocratie, que dans la population, ou encore parmi les fonctionnaires d’Etat promis aux transferts.

J’en veux pour preuve le report au printemps de l’adoption du projet de loi acte III de la décentralisation, report annoncé par Mme Lebranchu au congrès de l’Association des départements de France.

Rien n’est joué.

C’est la raison pour laquelle mes collègues du Gard, de la Loire, de Moselle, du Bas-Rhin, de l’Ain, des Côtes-d’Armor et d’autres encore, confrontés aux SDCI dont ils ne veulent pas, m’ont annoncé leur intention de participer, avec le dossier de leur commune, à la délégation que je conduirai.

Chaque jour, à Mailhac, arrivent des dizaines de signatures d’élus soutenant cette délégation. Je sais que je peux compter sur le POI pour faire connaître ce combat à tous les élus.
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Message par Front Unique » 08 Nov 2012, 00:53

Mercredi 7 novembre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES N° 225
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.


“Une chance unique” : pour qui ?

5 novembre, veille du séminaire gouvernemental sur la compétitivité: c’est le jour choisi par le FMI pour rendre publiques les conclusions de sa « mission de la consultation de 2012 sur la France », des conclusions qui, depuis Washington, dessinent la feuille de route du gouvernement Hollande-Ayrault.

Celui-ci reçoit les félicitations du FMI pour sa « forte détermination en matière budgétaire », « pour avoir inscrit dans le droit français le pacte budgétaire européen », et pour avoir engagé « l’acte III de la décentralisation ».

Mais le FMI exige davantage: « Une réduction des dépenses publiques plus ambitieuse (…) à tous les niveaux (Etat, collectivités locales et administrations de Sécurité sociale) », avec une mention particulière pour « une limite stricte de l’augmentation des dépenses maladie (Ondam) », et la perspective d’une nouvelle « révision du régime des retraites (par) une augmentation de l’âge de départ ».

Le FMI exige aussi que soient levées « les rigidités du marché du travail (…) au cœur du problème de compétitivité » afin de faciliter les licenciements et « d’adapter les dispositions salariales et d’ajustement du temps de travail au niveau des entreprises ».

Le FMI recommande également « l’allégement des cotisations patronales » et d’en « transférer le coût (…) vers la TVA ».

Autant de mesures qu’on retrouve dans les annonces de Jean-Marc Ayrault ce 6 novembre.

Mais comment faire passer un tel programme de destruction anti-ouvrier ?

Réponse du FMI: « Le dialogue social que le gouvernement a lancé sur ce sujet avec la participation active des partenaires sociaux (…) constitue une chance unique qui ne doit pas être ratée de parvenir à une masse critique de réformes » baptisées « réformes structurelles de grande ampleur ».

Formule que reprend le rapport Gallois sous le vocable de « pacte social ».

Pour le FMI, le gouvernement et l’ensemble des institutions du capital financier, tout ramène donc à cet enjeu crucial.

Dans ce contexte, l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) à manifester le 14 novembre en soutien aux « politiques d’assainissement budgétaire » équivaut à un appel à forger le pacte exigé par le Fonds monétaire international.

Tout militant ouvrier comprend que, s’ajoutant aux mesures précédentes d’austérité, le plan Ayrault-2 est appelé à se traduire dans une somme de mesures visant à détruire à tous les niveaux les conquêtes de la classe ouvrière, et, pour ce faire, à intégrer ses organisations (1).

Que la classe capitaliste ne voit pas d’autres moyens de rétablir ses marges de profit et d’assurer scrupuleusement le service de la dette (devenue premier budget de l’Etat), c’est dans l’ordre des choses.

Mais le mouvement ouvrier, lui, n’a aucune raison d’offrir à la classe des exploiteurs cette « chance unique » qu’ils réclament.

C’est au contraire l’indépendance préservée des organisations qui permettra aux travailleurs de s’en saisir, de réaliser leur unité sur les revendications, et, ainsi, de faire en sorte que cette « chance unique » tant espérée par le FMI et le gouvernement soit définitivement « ratée », comme ils disent !

Non au pacte social !

Non à l’austérité Hollande-Ayrault !

Dehors le FMI et toute la troïka !

(1) Le rapport Gallois fixe explicitement l’objectif d’effacer l’ensemble des conquêtes arrachées par la lutte de classe en 1945-1946.
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Message par Front Unique » 15 Nov 2012, 02:22

Mercredi 14 novembre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES N° 226
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.


Et maintenant : la Sécu ?

« Ce n’est qu’une première étape mais elle va dans le bon sens (…). Notre effort a abouti. Nous avons convaincu les exécutifs de la nécessité de réduire le coût du travail. »

Qui se félicite ainsi du « pacte de compétitivité » de Jean-Marc Ayrault qui prélève 20 milliards sur les familles ouvrières et les services publics, s’ajoutant aux 30 milliards décidés en septembre ?

Jean-François Pilliard, délégué général de l’UIMM (patronat de la métallurgie).

Qui salue « un effort sans précédent de réduction des déficits » et dénonce la pratique du « Hollande bashing » (harcèlement médiatico-politique contre Hollande) ?

Le journal du capital financier Les Echos.

La classe capitaliste appuie le gouvernement.

Et cela, au-delà du pacte de compétitivité.

« Il faut absolument changer la façon dont on finance l’assurance maladie, les retraites ou la politique familiale (…). Le gouvernement en est d’ailleurs persuadé puisque Jean-Marc Ayrault a demandé au Haut Conseil du financement de la protection sociale d’examiner d’ici au 1er mai plusieurs scénarios de réforme », se félicite le délégué de l’UIMM.

C’est un fait: dans une lettre du 6 novembre, Ayrault enjoint à Mme Mireille Elbaum de faire préparer par le Haut Conseil (1) qu’elle préside une réforme d’ensemble du financement de la Sécurité sociale.

C’est le principe même de la solidarité ouvrière fondée en 1945 sur le salaire différé qui est dans la ligne de mire.

On comprend que les capitalistes s’en félicitent, eux dont c’est l’exigence affichée depuis plus de cinquante ans.

Pour les travailleurs et leurs organisations, la Sécurité sociale n’est pas n’importe quelle conquête.

Arrachée par la mobilisation révolutionnaire à la Libération, elle a toujours cristallisé les plus grands conflits de classe (ordonnances de 1967, plan Juppé de 1995, retraites en 2010).

L’annonce pour 2013 d’une contre-réforme d’ensemble pose bien sûr le problème de l’indépendance des organisations, invitées à participer à sa mise au point dans le cadre du Haut Conseil.

Mais cela pose, d’abord et avant tout, la question de la responsabilité politique.

Celle des dirigeants du Parti socialiste qui, s’étant fait élire sur le « changement », se sont placés d’eux-mêmes sous le joug du TSCG, prenant en charge toutes les exigences du capital financier.

Quant aux dirigeants du Parti communiste, effrayés de l’audace qui les a amenés sur quelques questions à se prononcer contre les propositions du gouvernement, ils s’empressent de rectifier, par la voix d’Eliane Assassi, présidente du groupe Front de gauche au Sénat: « Nous appartenons à la majorité parlementaire. »

Il reste que la défense de la Sécurité sociale concentre la nécessité de briser la « spirale grecque » dans laquelle le gouvernement nous entraîne, cette spirale faite de plans successifs, chacun préparant le suivant, dans l’effort démesuré et dérisoire d’honorer une dette fabriquée uniquement pour engraisser les spéculateurs.

Pour sa part, le bureau national du Parti ouvrier indépendant, réuni le 10 novembre, a tenu à réaffirmer « sa totale indépendance vis-à-vis de tout gouvernement et toute majorité qui accepte de se faire l’instrument des diktats anti-ouvriers et antipopulaires de la troïka ».

C’est sur cette ligne, à la place qui est la nôtre, que nous aiderons au regroupement des forces, à la réalisation de l’unité nécessaire pour défaire la politique réactionnaire et anti-ouvrière du gouvernement Hollande-Ayrault.

____

(1) Il est composé de représentants de toutes les organisations syndicales et patronales, du gouvernement, du Parlement et des administrations de l’Etat.
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Message par artza » 15 Nov 2012, 07:13

(Front Unique @ jeudi 15 novembre 2012 à 03:22 a écrit :

Pour sa part, le bureau national du Parti ouvrier indépendant, réuni le 10 novembre, a tenu à réaffirmer « sa totale indépendance vis-à-vis de tout gouvernement et toute majorité qui accepte de se faire l’instrument des diktats anti-ouvriers et antipopulaires de la troïka ».

:33:

(au fait Mélenchon est-il à jour de ses phalanges?). :huh1:
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Message par Front Unique » 22 Nov 2012, 00:54

Mercredi 21 novembre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES N° 227
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.


Madrid-Paris: non aux pactes !

Baissant la note de la France, ce 19 novembre, l’agence Moody’s dit ses raisons: pour le capital financier américain, le « marché du travail » en France est trop rigide, la classe ouvrière trop protégée contre les licenciements, et le gouvernement Hollande-Ayrault trop timide dans les réformes !

Faites-nous confiance, plaide aussitôt le ministre « socialiste » Moscovici, qui cite « les réformes que nous avons engagées: le pacte de compétitivité, notre agenda de réforme, le redressement des comptes publics ».

Quant à Laurence Parisot (Medef), elle saisit l’occasion pour exiger « des réformes structurelles très rapidement sur l’assurance maladie, sur les retraites », et en appeler au « consensus (…) d’une manière unie entre syndicats et patronat (…) et entre la droite et la gauche ».

Les uns et les autres, sans doute, regardent avec envie le « pacte » signé par les organisations syndicales (UGT et Commissions ouvrières) avec les patrons de Renault en Espagne.

Un pacte par lequel les syndicats organisent eux-mêmes flexibilité, allongement du temps de travail, baisse du pouvoir d’achat des salaires et introduction d’un nouveau « contrat de travail » payé moins des trois quarts de celui d’un ouvrier qualifié !

On reconnaît là le pacte de compétitivité auquel le gouvernement Ayrault prétend, en France, à une autre échelle, lier les organisations syndicales.

Mais ce n’est pas si simple…

Car le 14 novembre, vingt-quatre heures après la signature de ce pacte, plus de quatre millions de travailleurs en grève déferlaient dans les rues de toutes les localités d’Espagne, à l’appel de leurs centrales syndicales.

Au-delà des slogans officiels, les deux mots d’ordre qui ont dominé ces manifestations furent: « Retrait du plan Rajoy ! » et « Dehors le gouvernement Rajoy, démission ! » (1).

En Espagne, deux voies s’offrent au mouvement ouvrier: ou bien le pacte social qui fait des organisations les supplétifs de la troïka Union européenne-FMI-BCE (et donc du capital financier nord-américain); ou l’indépendance des organisations ouvrant la voie à la mobilisation de masse, la grève générale, travailleurs et organisations unis, qui bloque le pays pour bloquer les plans.

En France, cette alternative se profile: tandis que gouvernement et patronat exigent des organisations syndicales qu’elles participent au consensus pour démanteler le Code du travail et la Sécurité sociale, se multiplient, dans de nombreux secteurs, les manifestations d’un mouvement de résistance qui se cherche.

Cette question sera, sans doute, au cœur des débats de la conférence nationale pour l’unité et la résistance du 1er décembre, à laquelle le Parti ouvrier indépendant apporte son soutien.

_____

(1) Quatre jours plus tôt, 125 militants de toutes origines du mouvement ouvrier de l’Etat espagnol se réunissaient à Madrid pour constituer un « comité pour l’alliance des travailleurs et des peuples ». Ce comité se fixe notamment de lutter « pour que se réalise la plus large unité autour des revendications des travailleurs et de la majorité de la population », à commencer par le « retrait des plans d’ajustement »; d’agir pour « l’abrogation de la Constitution monarchique de 1978, pour des Cortes constituantes basées sur le droit à l’autodétermination permettant de nommer un gouvernement libre et souverain »; et « pour l’union libre des peuples et des nations d’Europe, pour la rupture avec l’Union européenne, ses traités et ses directives qui sèment le chaos et la destruction ».
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Message par Front Unique » 28 Nov 2012, 23:38

Mercredi 28 novembre 2012

L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES N° 228
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.


ArcelorMittal: tout se concentre sur une question

Au 1er décembre expire l’ultimatum lancé par ArcelorMittal: passée cette date, si le gouvernement n’a pas trouvé un repreneur, la filière chaude du site — notamment les hauts-fourneaux — sera fermée.

629 emplois directs seraient ainsi liquidés, sans compter les intérimaires et les sous-traitants !

C’est dans ce contexte que le ministre Montebourg s’est prononcé pour une « nationalisation transitoire », le temps de trouver un repreneur.

Deux semaines plus tôt, pourtant, le gouvernement auquel appartient Montebourg avait lancé son « pacte de compétitivité » inspiré du rapport Gallois, tout entier orienté sur la baisse du coût du travail et l’association des syndicats à la mise en place de la flexibilité.

Le journal Les Echos s’étonne des propos de Montebourg et leur oppose ce rapport Gallois « salué à droite comme à gauche », un rapport qui « cite une vingtaine de pistes pour redresser notre compétitivité », mais dans lequel on chercherait « en vain le mot “nationalisation” ».

Alors, de quoi s’agit-il ?

S’agit-il de répondre à cette attente d’un sidérurgiste cité par l’AFP: « Les propos de Montebourg ne sont pour l’instant que des effets d’annonce. Tant qu’on ne me dira pas qu’on va retravailler, je n’y croirai pas » ?

S’agit-il par conséquent de garantir le maintien de tous les emplois sur Florange et plus généralement pour les 20 000 salariés du groupe en France ?

S’agit-il à cet effet de se soustraire aux diktats de l’Union européenne en procédant à une véritable nationalisation, sans indemnité ni rachat, garantissant l’emploi de tous ?

Ou bien s’agit-il de suivre les responsables politiques de l’UMP, du PS, du PCF, des Verts de la région, qui, dans une lettre commune à François Hollande, apportent leur soutien à Montebourg en précisant: « Nous réaffirmons notre détermination à appliquer les conclusions du rapport Faure commandé par le gouvernement », rapport Faure, rappelons-le, qui met comme condition pour la reprise du site que celui-ci puisse « atteindre une meilleure rentabilité » ?

On sait à quoi cette exigence de « meilleure rentabilité » a conduit à PSA, à Petroplus, à Doux, à Sanofi: des milliers de suppressions d’emplois.

Alors, de quoi s’agit-il ?

Nul doute que la réponse à cette question sera donnée dans les prochains jours.

Pour ce qui les concerne, les comités du POI du bassin sidérurgique mènent campagne depuis des années pour la renationalisation.

Le POI ne varie pas: nous sommes pour la réquisition, sans indemnité ni rachat, de la filière sidérurgique.

Mais nous n’en faisons pas une condition.

Quelle que soit la forme retenue, le POI soutiendra, comme il l’a toujours fait, tout ce qui contribuera à forger l’unité sur une exigence: maintien du site et de tous les emplois !

Alors, si c’est de cela qu’il s’agit, d’une vraie nationalisation garantissant le maintien de tous les emplois et de tous les sites, sans crainte de déroger aux normes de l’Union européenne et du FMI, il n’y a qu’un mot à dire: chiche !
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