Les nouveaux combattants de l'ultragauche

Message par Guadarango » 30 Avr 2008, 23:54

http://www.lepoint.fr/actualites-politique...he/917/0/241986


01/05/2008


Les nouveaux combattants de l'ultragauche


Violences et tentatives d'attentat se multiplient contre les bâtiments publics. Leurs auteurs sont souvent de très jeunes militants autonomes qui haïssent l'Etat et le capitalisme, et jugent l'extrême gauche « embourgeoisée ». Les Renseignements généraux les surveillent de près. Etat d'une menace qui progresse... et inquiète.



Elles ont tout juste 20 ans, lui à peine plus. Familiers des squats de Toulouse où se croisent jeunes paumés, SDF à la dérive et militants anarchistes et autonomes, les deux jeunes filles et leur compagnon ont été interpellés par la police un matin de janvier, après des semaines d'enquête et de surveillance. L'attentat à la voiture piégée, qu'ils avaient fomenté à Rennes quelques jours plus tôt, avait heureusement échoué : les trois bouteilles de gaz cachées dans une voiture garée devant le siège de la Direction régionale des douanes n'avaient pas explosé. Mais le petit carnet noir retrouvé sur l'un des membres de ce commando attestait sa marche vers la violence : les policiers y ont retrouvé des repérages pour la préparation de vols à main armée dans la capitale bretonne et le mode d'emploi nécessaire à la fabrication d'explosifs.
L'exemple n'est pas isolé : depuis deux ans, les Renseignements généraux disent avoir observé une recrudescence de telles formes d'engagement, à la confluence de l'action politique et du terrorisme. Profil type de ces nouveaux combattants de l'« ultragauche » : de très jeunes gens issus de la mouvance anarchiste ou libertaire et de l'extrême gauche la plus radicale, engagés dans le refus de l'Etat, du capitalisme et de la mondialisation, qui vivent et se déplacent en petits groupes, ne travaillent pas et sont à la recherche de toutes formes de contestation radicale. A la demande de Michèle Alliot-Marie, un vaste recensement national des actes et des groupes en relation avec cette mouvance est en cours.
Un récent rapport de la Direction centrale des RG, classé confidentiel et remis à la ministre de l'Intérieur, estime le nombre de ces militants « entre un et deux milliers » dans l'ensemble de la France et signale l'existence de « quelques centaines d'éléments radicaux » -que la hiérarchie policière estime « aux alentours de 300 ». Leurs terrains privilégiés sont situés à Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Grenoble, Lyon et dans la région parisienne. On les retrouve dans les grandes manifestations politiques comme les défilés contre le contrat première embauche (CPE) en 2006 et la réforme des retraites en 2007, où ils se joignent souvent aux « casseurs ». On les remarque aussi dans les rassemblements de soutien aux sans-papiers ou les protestations contre les expulsions. Les cortèges de militants altermondialistes à l'occasion des sommets du G8 constituent pour eux des points de ralliement obligés. Leurs retrouvailles avec leurs homologues européens y suscitent des déchaînements de violence -comme à Gênes, en 2001, où les carabiniers s'étaient laissé entraîner dans une sanglante bataille rangée.
Mais, si leur vigueur et leur résistance surprennent dans les bagarres avec les forces de l'ordre, ils n'ont pas le profil des skinheads et autres brutes de l'extrême droite fascisante. « Ils ne constituent pas une organisation structurée, mais ils ont une culture politique et une formation idéologique bien supérieures, explique un dirigeant policier. Et ils maîtrisent les techniques de la guérilla urbaine, ce qui les rend redoutables. » Ils lisent la presse (même s'ils dénoncent sa « soumission au capitalisme »), communiquent via Internet, animent parfois des sites Web dont l'objet apparent est le soutien aux prisonniers ou aux immigrés. Ils rêvent de grèves générales et leur référence continue d'être Action directe, qui enchaîna hold-up, attentats et assassinats dans les années 80. D'où la crainte policière de voir ces émules passer à l'acte un jour. Signe d'une adulation jamais démentie : en décembre 2007, un petit groupe de sympathisants toulousains, le Mix'Art Myrys, organisait une vente de tableaux au profit d'un comité de soutien aux prisonniers politiques d'Action directe-Nathalie Ménigon, l'un des pivots d'AD, est en semi-liberté au centre de détention voisin de Seysses...
Bombes et sabotages
Les RG locaux évoquent parallèlement l'existence, dans l'agglomération toulousaine, de plusieurs squats politiques de la même mouvance, dont un, baptisé Le Pavillon sauvage, a investi des bâtiments militaires. Les registres policiers attribuent aussi à la mouvance d'ultragauche plusieurs tentatives d'attentat non revendiqués dans la Ville rose : des jets de cocktails Molotov en série, en avril 2007 (juste avant la visite de Ségolène Royal), contre la Chambre régionale des comptes, l'ANPE et le Conseil économique et social ; le dépôt d'un réchaud piégé devant un poste de police le 14 juin suivant ; et même une bombe artisanale placée au centre de rétention administrative des Minimes, le 16 octobre, avant la visite annoncée du préfet...
Le 7 mars, d'autres bombes ont été désamorcées devant le centre des impôts, et une semaine plus tard devant l'entrée de l'immeuble qui abrite le siège régional du Medef : un flacon isotherme empli de liquide explosif qui fit long feu, mais qui rappelle-par l'objectif et la méthode-l'engin retrouvé dans les toilettes d'HEC, à Jouy-en-Josas, le 23 août 2007, près de l'amphithéâtre où se tenait l'université d'été du Medef, que devait inaugurer Laurence Parisot et qui attendait la visite de Nicolas Sarkozy... Les 16 bouteilles pleines d'un mélange d'essence et de white spirit étaient reliées à un dispositif de mise à feu équipé d'un minuteur. « Une bombe artisanale mais de bonne facture », avaient diagnostiqué les experts-qui se déclencha sans exploser.
Sans atteindre le degré d'organisation ni l'efficacité des « modèles » d'AD, de telles tentatives devenues courantes font craindre aux RG « la renaissance d'un terrorisme de nature idéologique » à la gauche de l'extrême gauche électorale (celle de la LCR et de Lutte ouvrière), que ces militants autonomes jugent embourgeoisée et vendue au système. Leurs tracts et leurs slogans n'appellent pas au rejet du capitalisme mais à sa « destruction » , de même qu'à celle des symboles de « l'Etat répressif » : prisons, locaux de police ou de justice. Les spécialistes du ministère de l'Intérieur n'excluent pas que de tels partisans, électrons libres évoluant à la gauche des syndicats SUD, soient aussi à l'origine des sabotages de voies ferrées perpétrés au moment des grèves de la SNCF en 2007.
Le 23 janvier, un jeune couple a été arrêté par des douaniers au péage autoroutier de Vierzon (Cher). Déjà repérés dans des squats autonomes de Rennes, Nantes et Montreuil-sous-Bois, ils cachaient dans leur voiture 1,6 kilo de chlorate de soude et un mode d'emploi en plusieurs langues pour la fabrication de bombes artisanales à partir de ce produit. Ils détenaient aussi les plans détaillés du centre de détention pour mineurs de Porcheville (Yvelines).
L'enquête a révélé un étonnant recoupement : l'ADN de la jeune femme correspondait à une empreinte relevée sur l'engin explosif trouvé sous une voiture de police en mai 2007, aux abords du commissariat central du 18e arrondissement de Paris-un attentat revendiqué par... les indépendantistes corses du FLNC-Union des combattants ! « Les militants de ces mouvances n'ont rien de commun, mais ils se croisent souvent dans des foyers ou des lieux réservés aux associations », explique un responsable policier.
A Fontenay-sous-Bois, le 19 janvier, trois autres de ces « routards anarcho-autonomes » -selon les RG-avaient été interceptés en possession de substances explosives et de clous, alors qu'ils se rendaient à une manifestation sous les murs du centre de rétention administrative de Vincennes. A Rennes, les enquêteurs ont saisi des tracts détournant de vieux slogans féministes : « Si je sais faire un gâteau, je sais faire une bombe. » Dans l'Aude, une note récente relevait la montée des agitations contre l'usine d'OGM de Monsanto et prévenait : « L'usage d'explosifs artisanaux n'est plus exclu. » Plus modestement, les RG de l'Hérault ont signalé les débordements de militants qui appelaient à « brûler les voitures des bourgeois » et joignaient le geste à la parole.
Loin d'endiguer cette progression, les arrestations de ces militants alimentent la contestation et renforcent les mouvements qui la relaient. De nombreux comités de défense se sont créés ces derniers mois, ainsi que des « caisses de soutien » aux détenus. L'une d'elles, baptisée Calimero-du nom du poussin noir du dessin animé dont le leitmotiv est : « C'est trop inzuste » -, appelait récemment à « la continuité de révoltes qui peuvent être individuelles ou collectives et prendre diverses formes ». Un site Internet d'ultragauche reproduisait, il y a quelques jours, la lettre de deux des trois militants interpellés à Fontenay, écrite de leur prison. « Nous espérons, concluaient-ils, que nous sommes nombreux à avoir cette rage au coeur pour tisser les solidarités qui feront les révoltes. » L'un des internautes a répondu : « Tenez bon. On est avec vous. En pensée et en action. »


Hervé Gattegno



Tour d'Europe de l'ultragauche

En Grèce, depuis le démantèlement (en 2003) du groupe historique du 17-Novembre, à l'origine d'une cinquantaine d'attentats entre 1975 et 2000, de nouveaux groupes sont apparus : le principal est EA (Lutte révolutionnaire), auteur d'une attaque contre le convoi du ministre de la Culture en 2006 et d'un tir de roquette contre l'ambassade des Etats-Unis à Athènes. D'autres groupes anarcho-révolutionnaires ont parfois ciblé des intérêts français-des concessions Renault et Citroën en 2006-en réplique à des expulsions de squats autonomes dans notre pays.
En Allemagne , de petites cellules révolutionnaires se sont signalées à Berlin et à Hambourg, ainsi que lors du sommet du G8 à Heiligendamm, au printemps 2007. Le 2 juin 2007, à Rostock, une troupe de militants ultraviolents s'est attaquée à coups de cocktails Molotov et de feux d'artifice aux forces de l'ordre, blessant 433 agents et policiers.
En Espagne, les héritiers des Grapo (Groupes d'appui à la résistance antifasciste), dont le dernier commando a été arrêté en janvier 2008 à Barcelone, s'appellent Okupas, actif en Catalogne, et Antifa, implanté à Madrid ; ces deux mouvements multiplient notamment provocations et bagarres contre la police locale.
En Belgique, d'ex-membres des anciennes Cellules communistes combattantes ont formé un Bloc marxiste-léniniste, dont la propagande s'alimente du conflit nationaliste entre Wallons et Flamands



Italie : Les Brigades rouges ne sont pas mortes

Le 2 mai 2003, le contrôle de routine d'un couple dans un train à proximité de Florence dégénère en fusillade. Un agent et Mario Galesi, l'homme qui avait ouvert le feu contre les policiers, périssent. Nadia Desdemona Lioce, la femme du couple, est arrêtée.
Les nouvelles Brigades rouges sont décapitées. Car, vivant en clandestinité depuis 1995, Nadia Lioce, 45 ans, était devenue la chef des terroristes se revendiquant des BR. C'est sa cellule qui avait assassiné en mai 1999 l'économiste Massimo D'Antona et, en mars 2002, le conseiller du ministre du Travail Marco Biagi.
L'agenda et l'ordinateur de Nadia conduisent à l'arrestation de ses compagnons d'armes. A l'époque, l'arrestation de l'intégralité des membres des Brigades rouges-Parti communiste combattant (BR-PCC) est considérée comme l'éradication des derniers vestiges des BR. Erreur. En février 2007, un coup de filet conduit à l'arrestation d'une quinzaine de militants se revendiquant des nouvelles Brigades rouges. La police découvre une cache d'armes et des documents qui indiquent la préparation d'attentats contre deux journaux, Il Corriere della sera et Libero , et contre la villa de Berlusconi en Sardaigne.
La présence de sept syndicalistes sur les quinze personnes incarcérées est un choc pour l'opinion, car elle semble indiquer une complicité entre terrorisme et monde syndical, comme dans les années 70. Les derniers militants arrêtés appartiennent à une génération spontanée qui n'a pas connu les acteurs des « années de plomb » et qui a poussé dans les réseaux alternatifs des squats. Elle réunit altermondialistes, anarchistes et une frange d'écologistes durs. La police redoute que le retour au pouvoir de Silvio Berlusconi ne relance des violences similaires à celles du début des années 2000 commises contre des banques, des tribunaux et des sièges de son parti, Forza Italia.

Dominique Dunglas (à Rome)
Guadarango
 
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Message par Gaby » 01 Mai 2008, 01:13

Au moins ils offrent du matériel pour faire rigoler les lecteurs de la presse de droite.
Gaby
 
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Message par redsamourai » 01 Mai 2008, 07:59

ça j'avoue, s'imaginer qu'on va détruire l'Etat ou le capitalisme en faisant sauter des centres des impots ou autre, c'est vraiment le degré 0 du raisonnement politique, et pire encore quand ça aboutit à tuer des pauvres gens qui ne sont pour rien dans l'histoire (je parle pas des patrons ou des ministres hein); d'ailleurs quand on met des clous dans un explosif c'est surement pas pour casser des vitres...
redsamourai
 
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Message par Guadarango » 01 Mai 2008, 15:27

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=98827


Pour ceux qui ne le savaient pas, une enquête nationale est en cours autour de la dite "mouvance anarcho-autonome". Ce nouvel article, tracé sous la dictée policière, joue à nouveau sur le spectre d'un retour du terrorisme d'extrême-gauche, de type Action Directe, pour enfermer d'avance au nom de suspicions d'"intentions terroristes" ceux et celles qui s'organisent en marge des partis et des syndicats.

Ceux-là même qui seraient susceptibles -- ne l'ont-ils déjà pas fait lors, notamment, du CPE ? -- d'établir les passerelles qui manquent à un mouvement social qui s'épuise à force de s'affronter à des aveugles et à des sourds. Ceux-là mêmes qui nourrissent des perspectives plus larges que de simples revendications et pensent qu'il n'y a pas qu'en mai qu'on peut se révolter. Peut-être est-ce cela qui dérange.

Que faire quand les voies politiques traditionnelles (pseudo-contre-pouvoir institutionnels, pétitions, manifestations, grèves encadrées) apparaissent incapables d'infléchir les politiques gouvernementales et, au-delà, de faire émerger un monde - ou des mondes - qui échappe à la logique implacable du capitalisme ?

D'autres idées, d'autres formes de vie, d'organisation, d'envisager la politique et la révolte existent. Ne les laissons pas nous terroriser, nous bayonner, nous enfermer, nous "groupusculiser", nous séparer.

Les flics et les médias rêvent de terroristes quand nous voyons des ami-e-s, des copains, des copines et des camarades.

Ils veulent faire peur et, pour y parvenir, en rajoutent sur les faits, tablent sur des suspicions, établissent des liaisons foireuses et instituent de faux modèles, de fausses "références".

Il tient à tou-te-s de ne pas y donner foi, d'en discuter autour de nous pour nous faire notre propre idée... car on ne peut pas répéter sans cesse que les médias mentent, manipulent et leur donner crédit quand est utilisé, répété, le mot-clef "terroriste", repoussoir institué susceptible de faire passer des activistes, des militants pour des criminels et pourquoi pas des assassins.

Regardons l'histoire, voyons à quels points certains pratiques étaient courantes il n'y a pas si longtemps, sans pour autant que leurs auteurs soient dénoncés comme terroristes... et demandons nous pourquoi.

Ne pas lâcher

Se sentir solidaire

Garder la pêche
Guadarango
 
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Message par Guadarango » 01 Mai 2008, 15:38

Attention à ne pas reprendre la version policière de ces affaires. Il faut faire la part des choses entre ce qui est probable et ce qui est manifestement invraisemblable.

Le FLNC ne revendique pas des incendies de voiture : ça se saurait ! Franchement, je ne sais pas où le journaliste est allé chercher ça ! Ca n'est vraiment pas crédible !

Ensuite, parler de "violence aveugle" à l'égard des camarades autonomes relève de la calomnie.

Je rappelle aussi que les camarades emprisonnés en région parisienne n'étaient pas détenteurs d' "explosifs" mais de fumigènes, ce qui, chacun en conviendra, n'est pas la même chose !
Guadarango
 
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Message par Guadarango » 01 Mai 2008, 15:43

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=94855



Arrestations dans le 94 pour un fumigène : quelques précisions

Le 19 janvier dernier, trois personnes sont arrêtées dans le Val-de-Marne en possession d'un fumigène « fait maison », de quelques pétards et de clous tordus. Ces personnes étant fichées aux RG, s'ensuit une garde-à-vue de 48 heures, une perquisition qui ravage un appart, la prison pour deux des interpellés, une libération sous contrôle judiciaire pour le troisième en attente d'un procès. La section anti-terroriste s'est déplacée pour la perquisition mais ne se saisit pas de l'affaire qui reste du domaine correctionnel. Une enquête est ouverte pour association de malfaiteurs, détention et transports d'engins incendiaires ou explosifs en vue de détruire des biens ou de commettre des atteintes aux personnes. Ce fichage et le fait qu'elles ont refusé en garde-à-vue de se soumettre à la « signalisation » (photos, empreintes, ADN) a entraîné ce montage judiciaire très décalé par rapport aux faits. Dans les jours qui ont suivi, les medias en ont encore rajouté coups de titres racoleurs comme dans Le Parisien du 22 janvier « Les anarchistes transportaient une bombe en kit » ou dans l'article du Monde du 2 février. La méfiance vis-à-vis de ce que l'on peut lire dans les medias bourgeois est une évidence depuis toujours, ça l'est encore plus quand les informations proviennent comme ici de fuites policières et relaient la version judiciaire à charge dans cette affaire. Gardons à l'esprit que les copains en taule ne peuvent pas s'exprimer, il est donc essentiel de revenir un peu sur les faits, en connaissance de cause.

Les personnes arrêtées ce jour-là se rendaient à la manifestation contre les centres de rétention qui avait lieu depuis Porte Dorée en direction du centre de rétention de Vincennes. Depuis un mois et demi maintenant, de nombreuses actions et mobilisations ont lieu contre ces centres de rétention, venant des retenus (refus du comptage, émeutes à l'intérieur, grèves de la faim, incendies) comme de l'extérieur (rassemblements, manifestations). Ces rassemblements notamment à Vincennes ont été marqués à plusieurs reprises par l'utilisation de fumigènes, de feux d'artifices et autres pétards pour dérouter la police et signaler aux retenus qui luttent à l'intérieur l'existence de mobilisations à l'extérieur. Rappelons-nous entre autre du 31 décembre où peu après minuit, un feu d'artifice avec fusées, pétards et fumigènes eut lieu près du centre de Vincennes. Il y eut également une manifestation le 3 janvier, une le 5, puis le 19 et encore très récemment le 2 février. Certaines ont réuni plusieurs milliers de personnes et toutes ont donné lieu à l'utilisation de feux d'artifices, de fumigènes ou de pétards. Quant aux « clous tordus » cités par les journaux, ils nous rappellent plutôt des crève-pneus que l'on laisse sur la route pour crever les pneus, des voitures de police et des camions cellulaires de préférence. Ils ont aussi déjà été utilisés plusieurs fois, notamment lors du rassemblement du 31, et nous étions plusieurs à en avoir dans nos poches lors de la manif du 19.

Nous ne cherchons pas ici à adopter un discours de l'innocence, nous savons bien que ce que nous venons de décrire est délictuel, au même titre que n'importe quel rassemblement non-déclaré en préfecture ou que le fait de courir quand la police veut nous arrêter (rébellion). La lutte nous place presque immédiatement dans l'illégalisme. Nous voulons rappeler le contexte de mobilisation politique dans lequel ces arrestations ont eu lieu. Nous voulons aussi dénoncer le montage policier et judiciaire à charge, dénoncer le fait qu'un fumigène et des crève-pneus envoie directement en taule et fait presque basculer dans « l'anti-terrorisme », un concept qui s'applique à de plus en plus de situations.

Cette construction judiciaire a des objectifs évidents : isoler, diviser et faire taire. Isoler les gens arrêtés du reste du mouvement en les qualifiant de « junior terroriste » irresponsables et déconnectés du reste de la société et des mouvements de lutte et de révolte qui la traversent. Faire taire en inspirant la peur à ceux qui luttent. Faire taire un mouvement qui grossit et qui dérange politiquement en se battant pour la fermeture des centres de rétention. Faire taire tous ceux qui luttent contre l'enfermement et le traitement que l'Etat fait subir en France aux classes populaires et aux étrangers. Faire taire en montrant que participer à ces luttes peut envoyer directement à Fresnes ou à Villepinte. Les précédentes manifestations, notamment celle du 5 janvier, avaient déjà été tendues et ponctuées d'échauffourées, notamment lorsque des centaines de personnes ont investi le parking du centre de rétention de Vincennes pour se rapprocher des retenus et échanger avec eux des cris de « Liberté », il y avait d'ailleurs déjà eu des arrestations. Les arrestations du 19 janvier doivent donc être replacées dans le contexte de cette lutte contre les centre de rétention qui a rassemblé dernièrement des milliers de personnes.

La détention de fumigènes et de crève-pneus qui vaut à deux personnes d'être actuellement emprisonnées et leur utilisation sont des pratiques partagées qui font parti de ce mouvement. Il est primordial que tous les gens qui participent ou se sentent solidaires de cette lutte n'oublient pas les copains incarcérés et leur manifeste soutien et solidarité, notamment en relayant l'information, en diffusant ce texte, en en écrivant d'autres ou par d'autres moyens. Parce que nous mobiliser collectivement quand on nous attaque nous rend certainement plus fort que de se replier chacun dans son coin, ne laissons pas la répression s'abattre dans le silence et l'anonymat.

SOLIDARITE AVEC LES CAMARADES INCARCERES
FERMETURE DES PRISONS ET DES CENTRES DE RETENTION
Guadarango
 
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Message par Crockette » 03 Mai 2008, 09:58

pas d'accords sur la forme avec ces jeunes, mais s'ils arrivent à ce comportement extreme c'est qu'il ya une raison : (je vous passe ma sempiternelle haine contre le capitalisme)


1 isolement social total
2 dérapage idéologique complet, car ils sont meme coupés de réseaux de militants dit "d'extreme gauche"

en fait l'individualisme et le chacun pour soi se répand partout, ds la société c'est fait depuis longtemps, dans les syndicats ça progresse fortement, et cette attitude de repli sur soi ou sur un petit groupe progresse meme ds les formations politiques à gauche du PCF....

ils ont gaché leur vie...mais nous avons ptêtre aussi notre part de responsabilité en les laissant de coté. :33:
Crockette
 

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