A propos de la reconnaissance des langues régionales dans la

Message par Valiere » 17 Juin 2008, 08:05

a écrit :COMMUNIQUE DE PRESSE –

A propos de la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution :

Abyssus abyssum invocat

« Les députés français ont levé un tabou hier en votant, à la quasi-unanimité, un amendement surprise au projet de loi sur la réforme des institutions. Cet amendement vise à inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. "Les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la Nation, indique le texte. Une formule qui complètera désormais l’article premier de la Constitution sur la "République indivisible, laïque, démocratique et sociale", si la réforme est votée par le Parlement réuni en Congrès en juillet. Mais l’article 2 continuera de stipuler que "la langue de la République est le français".      France Info, 23 mai 2008

Quasi unanimité ! Cet amendement, qui fait consensus, a-t-il pour but de promouvoir ou de conserver les cultures locales ? On pourrait le penser, et croire que cette unanimité, de la droite à la gauche, reflète un esprit de tolérance et de diversité. C’est d’ailleurs ce qui sera plaidé et utilisé par tous les régionalistes et les séparatistes avec le soutien de l’Union Européenne. On pourrait croire d’ailleurs que ce court amendement « ne mange pas de pain » tant sa formulation est anodine.

Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la nation, ben oui ! Comme le camembert, le foie gras du Périgord, le tripoux auvergnat, le far breton et le clafoutis limousin, comme les châteaux de la Loire, les gorges du Tarn, François Mauriac et Charles Maurras, comme la vache bleue des Alpes et le bleu de Bresse comme le Saint Emilion et l’Aloxe Corton, comme…  Mais ni les fromages, ni les AOC, ni le Bordeaux, ni les cottages normands ne sont dans la constitution. Derrière tout cela, qu’y a t il ?
Il faut se souvenir qu’après analyse sérieuse de plusieurs organisations laïques, après une manifestation nationale, après de nombreux meetings et une réunion du parlement, la charte européenne des langues régionales et minoritaires, instrument de communautarisme linguistique préludant à l’éclatement de la République, a finalement été rejetée par le conseil constitutionnel comme contraire à la constitution
Si l’on relit la décision du Conseil Constitutionnel, on s’aperçoit par ailleurs que sa décision est loin de s’appuyer seulement sur l’article 2 de la constitution de la Vème république précisant que « la langue de la république est le français ». En particulier, au point 5 de ses attendus, le conseil cite l’article premier : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances". C’est bien d’incompatibilité avec le communautarisme qu’il s’agit.
Rappelons quelques étapes du combat de la Libre Pensée, rejointe par nombre d’associations laïques contre cette charte. En octobre 1998, la Fédération d’Ille et Vilaine de la Libre Pensée lançait un appel intitulé « Non, la France ne doit pas ratifier la charte des langues régionales et minoritaires » invitant à une convention nationale. A l’initiative de la Fédération Nationale, ladite convention se réunissait à Paris le 30 janvier 1999. Les différents orateurs y analysèrent le contenu précis de la charte. Les participants unanimes demandèrent une audience au premier ministre Lionel Jospin, et appelèrent à développer des actions dans tous les départements.
De nombreuses réunions se tinrent alors, dont certaines plus que houleuses comme à Saint Brieuc où la conférence fut perturbée et même agressée par le groupuscule régionaliste Emgann. Le gouvernement de l’époque, prenait la décision de ratifier la charte « a minima ». Un leurre, comme l’analysait la Libre Pensée car les titres I et II de la charte, les plus importants sur le plan juridique, n’étaient pas négociables. Décision fut donc prise, à l’initiative de la Libre Pensée, l’Union des athées, Europe et Laïcité et le Comité Laïcité  et République,  appuyées par de nombreuses personnalités laïques, d’appeler à une manifestation nationale à Paris le 11 décembre 1999, contre la ratification de cette charte.
Entre temps, le Conseil constitutionnel avait rendu son arrêt  le 15 juin 1999. La manifestation, organisée par les seules forces des initiateurs, ignorée totalement de tous les medias jusqu’à son déroulement inclus, fut néanmoins un immense succès, réunissant plus de dix mille citoyens dans les rues de Paris. Elle fut prolongée par un colloque de haut niveau tenu à la Sorbonne le 13 mai 2000. La ratification de la Charte Européenne était devenue impossible. Nos lecteurs disposant d’un accès internet peuvent consulter l’ensemble des documents publiés à cette époque sur le site de la Fédération nationale (http://librepenseefrance.ouvaton.org). Conscience était prise que le texte communautaire et communautariste européen était totalement contraire à l’esprit comme à la lettre d’institutions républicaines. Par ailleurs, l’Académie française s’est adressée directement au Président de la République pour manifester son opposition à cette modification de la Constitution.
Comme la pratique devenue courante est de resservir le plat aux citoyens jusqu’à ce que bon gré, mal gré ils l’avalent, le but de la manœuvre n’est pas douteux. La charte européenne, avec son cortège d’institutionnalisation des particularismes linguistiques, est désormais compatible avec la constitution de la République. Merci la droite, la gauche, le centre et les non inscrits

Ainsi en va-t-il de la constitution européenne : vous n’en avez pas voulu, c’est que vous n’avez pas compris. Voici le traité de Lisbonne, c’est le même, mais finalement, on ne va pas faire de referendum. Vous seriez capable de voter contre (ce que le peuple d’Irlande vient de confirmer avec éclat). Vos députés l’adopteront. Eux sont pour, indépendamment de votre avis. Ce sont des gens raisonnables. Décidément, si les voies du seigneur sont impénétrables, les voies de l’Union Européenne sont incontournables. Peu importe, amendement ou pas, les républicains se lèveront à nouveau s’il est encore question de ratifier la « charte ». Parce que l’esprit des lois républicain et le communautarisme féodal sont décidément incompatibles.

Avec la Libre Pensée, agissez

Pour la défense de la République, une, indivisible, laïque et sociale !
Valiere
 
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Message par Ottokar » 17 Juin 2008, 18:17

Tout ce texte sent son PCI nationalo, républicain laïcard et et anti-européen à plein nez. Heureusement, le sens politique de l'ami Valière était en éveil et il nous en a prévenus. Merci à lui.
Ottokar
 
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Message par Valiere » 19 Juin 2008, 07:44

La fédération nationale de la libre pensée est dirigée depuis de npmbreuses années par les lambertistes....Sur les langues régionales je les suis
Valiere
 
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Message par Ottokar » 19 Juin 2008, 08:04

Pas moi ! "l'éclatement de la république", ce n'est pas mon truc. Si on avait discuté en 56 qu'est-ce que tu aurais dit par rapport aux départements français... d'Algérie ? Que l'Algérie c'est la France ? et qu'est-ce que tu dis aujourd'hui aux antillais ? aux kanaks ? s'il y avait un mouvement populaire, profond, un sentiment d'oppression nationale en Corse, en Bretagne, ou en Lozère, qu'est-ce que tu dirais ?

Notre idéal cela n'a jamais été "la république une et indivisble". Sinon, il faut aussi aller chercher dans "les frontières naturelles de la France", "nos ancêtres les Gaulois", "la rive gauche du Rhin", et je ne sais quoi d'autre ! Une idéologie nourrie des BD nationalos rééditées par Le Monde en ce moment.

Historiquement, et face aux girondins, les républicains (bourgeois) radicaux se sont appuyés sur un sentiment d'unité nationale, et aussi sur le rôle de Paris. Dire "une et indivisible" durant la révolution, c'est dire que, une fois le combat gagné à Paris, le 14 juillet 89 ou le 10 août 92, il n'a pas à être mené encore à Marseille, Lyon, Plougastel (Bretagne) ou Fontenay le Comte (Vendée).

Mais l'union ce n'est pas le mariage forcé. Et si des gens veulent parler leur langue, je ne vois pas ce qui les en empêcherait ou pourquoi NOUS, nous voudrions les en empêcher. Autre chose est de faire régresser, de distendre les liens déjà créés et de faire renaître artificiellement le picard, le provençal, le morvandiau ou même le ch'ti alors que pour tous les gens de ces régions, leur langue maternelle est aujourd'hui une même langue, le français.

De toute façon, tout ça c'est pipeau et cinéma démago pour plaire à quelques modes localistes, comme le coup des numéros de département sur les plaques d'immatriculation. Mais il n'est évidemment pas question pour la bourgeoisie française de faire rédiger les actes administratifs en morvandiau. En anglais à la limite...
Ottokar
 
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Message par zejarda » 19 Juin 2008, 08:32

J'ai entendu Charasse la dessus :x
Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas y avoir une reconnaissance des langues régionales.
"Pour la défense de la République" passe plus par la défense des services publiques, les langues régionales, je ne vois pas trop le danger, je pense même que cela peut-être une richesse. Il existe des département français, ou la langue régionales est parlée par une grande majorité de la population.
zejarda
 
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Message par yannalan » 19 Juin 2008, 08:36

Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances".


Le jour où ce sera vrai, on en reparlera !
Sinon, franchement pourquoi on se fait chier à essayer de lutter ?

Il y a des formes d'inégalités qui sont aujourd'hui bien plus graves
yannalan
 
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Message par Zimer » 19 Juin 2008, 08:53

a écrit :Ce n'est que trempé dans le sang des insurgés de juin (1848) que le drapeau tricolore est devenu le drapeau de la révolution européenne, LE DRAPEAU ROUGE.
(KARL MARX)


a écrit :Discours au congrès d'Amsterdam
Jules Guesde

13 août 1904
[...]


Guesde reprend :
[...]
C'est comme républicain battant des monarchistes que vous avez pénétré dans le Parlement, ce n'est pas comme fondés de pouvoir d'une classe, comme mandataires du prolétariat contre la bourgeoisie.

[...]

1° Jaurès n'a pas sauvé la République, qui n'a pas été en danger. Bien plus grave était la situation lors de Boulanger, que les radicaux avaient porté aux nues et rendu populaire dans le peuple et dans l'armée. Et cependant il a suffi de la poigne d'un Constans pour avoir raison du boulangisme. C'est qu'en France les coups d'Etat ne se sont jamais faits que par en haut, par des gouvernants maîtres du ministère de la guerre. Pour marcher contre le gouvernement établi avec quelques régiments sortis des casernes, un général aurait trop peur, serait trop certain de rencontrer d'autres généraux, à la tête d'autres régiments, pour lui barrer la route, et ce, non pas même par convictions républicaines, mais par intérêt personnel, pour l'avancement.

Quoique la République, suivant le mot de Thiers, puisse être le "gouvernement qui divise le moins" la bourgeoisie, elle est certes pour nous comme pour Ma=rx le terrain idéal de la révolution par nous poursuivie, mais pourquoi ? Parce qu'elle met en présence les classes dans leur antagonisme collectif et direct, sans que leur lutte nécessaire puisse être faussée par des calculs ou des manœuvres dynastiques. Et cette supériorité du régime républicain disparaîtrait si, comme le voudrait Jaurès, du fait même de ce régime existant, le prolétariat devait abandonner sa propre bataille, renoncer à faire sa République à lui pour s'immobiliser dans la défense de la République de ses maîtres; ainsi entendue et pratiquée, la République deviendrait le pire des gouvernements.

2° "La victoire de la laïcité", dont s'est vanté Jaurès, est encore à venir. Depuis le temps qu'on expulse des moines de tout sexe et de toute robe, il n'est pas même prouvé qu'il y en ait un de disparu - et encore ! Ce n'est que dans un délai de dix ans que devront avoir été fermées toutes les écoles congréganistes, et rien n'a été fait contre les congrégations les plus dangereuses, celles qui spéculent sur la misère, la faim et la maladie ouvrières. L'anticléricalisme dont on fait parade a surtout pour but de détourner les travailleurs de leur lutte contre le capitalisme. C'est une "comédie", comme on a pu en juger tout à l'heure, lorsque, après avoir annoncé triomphalement le prochain dépôt par M. Combes d'un projet de séparation de l'Eglise et de l'Etat, Jaurès a suffisamment indiqué qu'il ne croyait pas à une majorité pour la voter.

Mais en fût-il autrement, dût le Concordat être supprimé avec le budget des cultes qu'on n'aurait pas le droit de parler d'"affranchissement des consciences" et de "liberté intellectuelle" à propos d'une mesure qui a été prise depuis longtemps, depuis toujours, aux Etats-Unis, sans que pour cela le cléricalisme, catholique ou protestant, ait cessé d'empoisonner la grande république américaine. C'est que, comme le déclarait la première Internationale, la servitude économique est la source de toutes les servitudes, politiques et religieuses. L'émancipation intellectuelle ou morale ne précèdera pas, elle ne peut que suivre l'émancipation matérielle. Ce n'est que dans la société socialiste qu'il en sera fini de toute religion ou superstition, seul le paradis réalisé pour tous dans la vie pouvant et devant faire disparaître jusqu'à l'idée du paradis dans la mort.

[...]


Contre un pareil nationalisme, auquel ne résisterait pas l'Internationale, désormais sans raison et sans moyen d'être, Guesde fait appel aux immortelles paroles de Liebknecht, à notre congrès de Marseille en 1892 :

    Pour nous, socialistes, il n'y a pas de question de nationalité; nous ne connaissons que deux nations; la nation des capitalistes, de la bourgeoisie, de la classe possédante, d'un côté; et de l'autre la nation des prolétaires, de la masse des déshérités, de la classe travaillante. Et de cette seconde nation nous sommes tous, vous socialistes français et nous socialistes allemands. Nous sommes une même nation : les ouvriers de tous les pays forment une seule nation qui est opposée à l'autre, qui est aussi une et la même dans tous les pays.
voilà des classiques et pour-sûr , dans le débat Jaurés -Guesde ; Valiére et "les citoyens " de l'ex-PCI - ex-OCI -ex AJS -exMPPT ex PT du POI ( nouveau :D ) défendent le républicain Jaurés au :marx: Marxiste Guesde ( ok on sais il a mal finie ...)
Zimer
 
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Message par Valiere » 20 Juin 2008, 07:03

Le cadre national offre des garanties démocratiques et culturelles que n'apporte pas le régionalisme. C'est une réalité...
Quant à Jules il finit effectivement bien mal, son exemple est "contre productif"
Valiere
 
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Message par yannalan » 20 Juin 2008, 08:52

(Valiere @ vendredi 20 juin 2008 à 07:03 a écrit : Le cadre national offre des garanties démocratiques et culturelles que n'apporte pas le régionalisme. C'est une réalité...
Quant à Jules il finit effectivement bien mal, son exemple est "contre productif"
C'est une affirmation complètement gratuite.
Vous voulez pas unifier la couleur des poils de cul aussi ?
Jules a mal fini, mais l'autre a eu la chance d'être descendu en 14, ça lui a évité des choix douloureux....
yannalan
 
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Message par artza » 20 Juin 2008, 10:06

(yannalan @ vendredi 20 juin 2008 à 09:52 a écrit :
Vous voulez pas unifier la couleur des poils de cul aussi ?

Pour ça les divers "communautarismes" comme on dit maintenant s'en charge par la pratique systématique de l'endogamie.

Un peu plus sérieusement je vois pas en quoi un cadre national, même républicain à tout crin serait une garantie, de démocratie et de droits sociaux.

A l'inverse pourquoi la "région" serait-elle par nature liberticide?

Les enjeux je crois sont ailleurs, parfois à très court terme et à courte vue.

Par exemple la volonté de l'Etat de se décharger au maximum sur les régions, les départements et les municipalités, une façon aussi de disperser les ressentiments et puis d'entretenir toute une petite caste de politiciens professionnels, une bureaucratie municipale qui servent de tampons comme souvent les bureaucraties syndicales.


Pour ce qui est des langues dites régionales, je ne crois pas que là mon plus, il s'agisse d'une simple reconnaissance.

Actuellement en France, nous ne sommes plus dans les années 50 et avant.

On peut parler ce qu'on veut, le chanter, l'enseigner et le publier. Faire des enseignes de boutique etc, donner des prénoms spécifiques, instaurer le bilinguisme des noms de rue et de village, et colorier les frontons des mairies de tout les oriflammes qu'on veut.

On peut dire pour le basque et le breton ils n'ont jamais été autant enseigné et aussi peu parlé.

Le hic, c'est je crois que ces langues sont dans la vie courante de moins en moins parlées, et même plus du tout.

Ce qui n'était pas le cas encore dans les années 50.

Et ce n'est pas (plus) un problème de répression.

Au contraire, la répression ou la réprobation n'ont cessé de reculer en même temps que l'usage de ces langues.
artza
 
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