Soutien aux étudiants réprimés de Sao Paulo

[Tom]

Communiqué de la FSE :

[center]Soutien aux travailleurs, aux étudiants et aux militants syndicaux de l'Université de Sao Paulo (USP) contre la répression ![/center]


En mai 2007, un puissant mouvement a eu lieu dans les universités de l'État de Sao Paulo contre une série de décrets du gouverneur de l'État, José Serra, chef de file du PSDB (Parti Social-Démocrate du Brésil), principal parti de l'opposition bourgeoise au gouvernement Lula. Ces décrets remettaient en cause le financement par l'État des universités publiques et leur autonomie pour gérer ce budget. Pour le gouvernement, l'objectif était d'avancer vers une gestion plus clairement et plus directement soumise aux besoins du patronat.

L'USP (Université de Sao Paulo), l'une des trois universités publiques de la ville de Sao Paulo, a été le point de départ et le centre de cette lutte, qui s'est ensuite étendue au niveau national. Les étudiants ont occupé le bâtiment de la présidence de l'Université (Reitoria) pendant près de 25 jours. Ils ont été rejoints dans la grève par les employés de l'université à l'appel de leur syndicat, le Sintusp (Syndicat des Travailleurs de la USP), membre de la Conlutas (Coordination Nationale des Luttes). Ils ont également reçu le soutien d'une partie significative du corps enseignant. Ce mouvement, dont les mots d'ordre ont eu une répercussion bien au-delà des murs de l'université, a non seulement permis d'obtenir le retrait des décrets, mais aussi de donner un nouveau souffle à la combativité des étudiants et des personnels de l'université.
C'est pourquoi le gouvernement et la présidence de la USP mènent depuis la grève de mai-juin 2007 une campagne systématique de répression contre les principaux militants ayant animé la grève. A l'heure où le gouvernement de Serra s'apprête à revenir à la charge contre l'université, la répression s'est accélérée : des militants syndicaux ont été mis à pied, l'un d'entre eux risque même un licenciement pur et simple, des étudiants sont menacés d'expulsion de l'université.

En France aussi, les gouvernements successifs s'efforcent aussi de soumettre toujours plus l'université aux besoins du capital dans le cadre d'une concurrence internationale acharnée. Face à l'ensemble de ces attaques, le mouvement étudiant a été également très actif. La FSE y a pleinement participé, intervenant en faveur de l'auto-organisation et de la recherche de l'unité avec les travailleurs. Pour la même raison, le mouvement étudiant et universitaire était ici aussi l'objet d'une intense répression policière et judiciaire.

La lutte entre ceux qui veulent soumettre toujours plus l'université aux besoins du capital et ceux qui luttent pour défendre les acquis inscrits dans l'université publique dans la perspective de la mettre au service des travailleurs, est internationale.

C'est pourquoi la FSE apporte son plein et entier soutien à la campagne en défense de tous les camarades de la USP, qui sont poursuivis simplement pour avoir osé lutter avec détermination pour une université publique, gratuite, de qualité et ouverte à tous. Il affirme qu'il est essentiel pour les travailleurs comme pour les étudiants de combattre pour leur droit à s'organiser librement pour défendre leurs intérêts spécifiques, donc leurs organisations syndicales et de lutte. C'est la condition pour pouvoir s'opposer victorieusement aux attaques du gouvernement qui, avec la crise économique mondiale, ne vont pas manquer de redoubler.

La FSE exige l'abandon de toutes les poursuites contre les étudiants, les personnels et les professeurs de la USP aujourd'hui attaqués, l'annulation de toutes les sanctions déjà prises et la fin de la persécution contre le Sintusp. Elle invite toutes les organisations du mouvement ouvrier, partis et syndicats, à formuler les mêmes exigences et à adresser un message de soutien au meeting en défense de ces camarades qui aura lieu le mardi 04/11/2008 devant le bâtiment de la Présidence de la USP.