a écrit :Cinq jours après avoir démissionné du PS, Jean-Luc Mélenchon a officiellement lancé, mercredi 12 novembre, son "Parti de gauche". Il prend pour modèle le parti allemand d'Oskar Lafontaine, Die Linke, qui est parvenu à concurrencer le parti social démocrate, le SPD.
Le nom de sa nouvelle formation est censé afficher la couleur. "Quand on dit "de gauche", on dit l'essentiel", assure le sénateur de l'Essonne. Il entend ainsi attirer tous les "sans-parti", "ceux qui ont quitté leur formation", à commencer par les déçus du PS après le vote des adhérents qui ont porté la motion de Ségolène Royal en tête.
Consultez les dépêches vidéo des agences AFP et Reuters, en français et en anglais.
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Edition abonnés Archive : PCF : la "lassitude" des militants avant le congrès
C'est tout particulièrement aux militants de la gauche du parti que M. Mélenchon adresse un appel pressant : "N'allez pas vous discréditer dans des fronts sans principe où vous abandonneriez les vôtres." A ses yeux, Mme Royal a déjà gagné le congrès et "les dés sont jetés". "Il n'y a plus rien à attendre d'un parti de centre gauche", insiste-t-il.
"BOUFFÉE D'OXYGÈNE"
Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, député du Nord (désormais inscrit au groupe Gauche démocrate et républicaine), ont renouvelé leur appel en direction du PCF, du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et des Verts opposés au traité de Lisbonne, pour constituer un "front de gauche" en vue des élections européennes de juin 2009.
Le PCF s'est empressé de se "réjouir" de l'initiative, soulignant qu'il avait fait, le premier, la même proposition de listes communes, assortie d'un rendez-vous le 18 novembre. "L'offre de Mélenchon est une bouffée d'oxygène à gauche. Il faut constituer le front le plus large possible. Mais ce n'est pas pour faire un parti ensemble", a précisé Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. A un mois du congrès du PCF, la proposition de M. Mélenchon a en effet relancé, en interne, le débat sur le devenir du parti et son engagement ou non dans "une nouvelle force politique".
M. Mélenchon et ses nouveaux amis - dont Eric Coquerel, du Mouvement pour une alternative républicaine et sociale, et Claude Debons, ancien coordinateur des collectifs anti-libéraux - veulent d'abord marquer leur terrain. Le congrès fondateur du Parti de gauche est prévu début février 2009, juste après celui du PCF et du NPA.
Il s'agit de constituer une identité "républicaine, sans concession avec la droite, et qui a vocation à gouverner". Dans sa présentation, le sénateur a encore précisé : "Nous ne voulons pas faire un PS-bis mais un parti qui se réclame de l'internationalisme et de l'écologie." "Ce n'est un supplément d'âme", a-t-il assuré. Comme pour conjurer le sort d'un parti au profil trop exclusivement républicain qui finirait comme celui de Jean-Pierre Chevènement.
Le sénateur de l'Essonne espère élargir son projet à la mouvance du non de gauche à la Constitution européenne, qu'il s'agisse des Verts de gauche et ou des communistes. Pour l'heure, il s'agit de s'affirmer. Un meeting de lancement se tiendra le 29 novembre, avec Oskar Lafontaine en invité d'honneur.
Sylvia Zappi
Bon, et apres, on peut parier que le PCF pourrait se dissoudre dans ce PDG. Ce serait un bonne occasion pour la direction du PC de detruire enfin le parti...