Lettre aux organisations ouvrières de Saint Etienne

Message par Mathias » 08 Juin 2009, 01:27

Oui, il est plutôt bon, l'appel de St-Etienne. A priori ça semble pas bidonné, y'a des militants derrière. Je dis ça parce que je m'suis déjà fait avoir...
Perso, je trouve pas pertinent la revendication "chasser Sarko et son gouvt". C'est dans le développement de la lutte qu'on espère et qu'on organise DEJA, en fonction des réactions du gouvt, qu'il faudra l'avancer. C'est des trucs qu'on sent d'instinct. Et quelle forme ça prendra, l'alternative, on n'en sait rien. Peut-être même qu'on est pas tous d'accord sur les formules. Bon, je suis peut-être un peu trop timoré... En tous cas, j'en fais pas un préalable même si je pense que pour être vraiment "unitaire", les comités doivent pas trop s'avancer sur le terrain gouvernemental.
Par exemple, on peut imaginer UN LKP qui prendrait le pouvoir ( je dis UN LKP pour pas qu'on me grille dans l'feu ousqu'on jette les donneurs de leçon ) pour faire face à une politique répressive, sans que ce soit constitutif de son projet, l'idéal étant qu'il ne prenne rien, en guise de pouvoir, mais qu'il se contente de chasser celui existant. Ah, vieux débat !
En attendant, le plus important, c'est d'être convaincu que ces comités de base sont la seule façon de faire s'exprimer la colère et les revendications. Et qu'un minimum de coordination entre-eux ne peut faire que les renforcer.
Y'a pas de supplique aux appareils dans l'appel de St-Etienne, et c'est bien. N'importe quel militant sincère peut le reprendre à son compte et le faire vivre.
Mathias
 
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Message par artza » 08 Juin 2009, 07:50

(Mathias @ lundi 8 juin 2009 à 01:27 a écrit :
Y'a pas de supplique aux appareils dans l'appel de St-Etienne, et c'est bien.



a écrit :Pour cela nous nous adressons à nos syndicats...pour une telle manifestation et de l'organiser.


Et bien je rigole car depuis à peu près 45 ans j'ai régulièrement connaissance d' "appels" de ce genre :D , et j'ai quelques camarades qui participent à la "direction" d'un syndicat. Chaque mois un camarade par ailleurs un bras cassé mais ce n'est pas le sujet propose aux votes une motion de cette eau. :D
artza
 
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Message par com_71 » 10 Juin 2009, 08:23

(El convidado de piedra @ mercredi 10 juin 2009 à 07:39 a écrit : les compromis nécessaires à créer une alternative politique pour les luttes des travailleurs ?

Nous tirons de l'histoire du mouvement ouvrier que la base admissible pour de tels compromis est très très étroite. Si on veut agir pour le pouvoir aux travailleurs, l'alternative politique est celle-là et pas une autre.

Voilà pour l'alternative politique.

Un autre problème est la confrontation fraternelle avec d'autres tendances dans le mouvement ouvrier, dans le cadre de luttes concrètes, éventuellement électorales, ce qui n'exclut pas des accords unitaires, quand ils sont possibles et souhaitables. Dans le passé de Lutte Ouvrière, on trouve de nombreux accords, bien souvent à son initiative. Accords électoraux avec la LCR, organisation commune de manifestations avec elle, manifestation à Calais avec le PCF, etc.

Finalement sans jamais de compromis sur les buts politiques qui sont les notres : "l'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes".

Il est possible de faire beaucoup de choses avec le PCF, voire le PS, mais pas discuter un programme politique commun avec ces partis gouvernementaux.

Même avec la LCR il n'avait été possible, quand elle se réclamait de la révolution socialiste, que de conclure des accords que sur des bases très partielles (et rappelons que LO, de manière volontariste, a exploré toutes les voies, y compris celle de l'unification organisationnelle).

Maintenant c'est le NPA qui entre en scène, avec un autre costume. Il y aura peut-être des occasions d'accords avec eux, mais, pour au moins toute une période, pas pour "créer une alternative politique commune", alors qu'ils viennent de rejeter ouvertement les bases politiques qui pouvaient nous être communes.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par lohen » 12 Juin 2009, 14:27

a écrit :
A Marseille, les militants s'interrogent sur la stratégie de leur syndicat
LEMONDE.

LEMONDE.FR | 12.06.09 | 14h44  •  Mis à jour le 12.06.09 | 15h15

Marseille, envoyé spécial

Comment continuer la mobilisation ? Manifester, à quoi ça sert ? Nombre de militants se posent ces questions à la veille de la sixième journée d'action à l'appel des huit syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA), samedi 13 juin.

A Marseille, la trublione qui aime rivaliser avec Paris avec les chiffres de manifestants annoncés sur la Canebière, beaucoup pestent contre la succession de journées d'action : six en six mois. Dans tous les syndicats, on reconnaît avoir du mal à mobiliser. Beaucoup rêvent de mouvements " victorieux " mais avouent ne pas savoir comment faire. Certains ont fait la "grève de la grève", le 26 mai, à l'occasion de la dernière journée d'action.
Sur le même sujet
Edition abonnés Archive : Syndicats et patronat vont négocier des mesures contre la crise

Lors du comité départemental de la CGT des Bouches-du-Rhône, lundi 8 juin à Arles, le débat a été vif. Pour Yves Castino, secrétaire général de la fédération santé à Marseille, "il y a une vraie colère des salariés, partout, et le syndicat doit être capable de travailler aux convergences : beaucoup d'actions se déroulent les unes derrière les autres, ou à côté des autres, rien n'est coordonné". Ce dirigeant, 51 ans dont 27 ans de service dans les hôpitaux, s'inquiète d'une stratégie qui s'inscrit trop dans la durée : "Attention au retour de manivelle si on attend trop, avec un gouvernement qui joue le pourrissement." Pour lui, la journée du 26 mai, pour laquelle les huit syndicats prônaient des actions "locales et diversifiées", c'était "la montagne qui accouche d'une souris".

"ENTERREMENT DE PREMIÈRE CLASSE"

Même son de cloche pour Lionel Zaouati, secrétaire de la CGT des Caisses d'allocation familiale : "Le 26 mai a été un enterrement de première classe, les gens sont prêts à en découdre mais avec des chances de victoire, pas pour faire des barbecues, des sardinades", dit-il .

Secrétaire du syndicat CGT des Mutuelles de Provence, Gérard Luigi est plus remonté encore. "On nous promène depuis des mois, la direction de la confédération ne veut pas en découdre avec le patronat et le gouvernement", proclame-t-il. L'unité "historique" des huit est une bonne chose, "mais si cela débouche sur une journée d'action tous les deux mois, elle ne sert à rien". Il préfèrerait "trois ou quatre journées consécutives, pour forcer le gouvernement à négocier", mais il reconnaît dans le même temps que, dans son entreprise du privé, "pour une journée de grève, on appelle à une demi-journée afin que les gens ne perdent pas trop d'argent et aillent à la manif".

Le responsable des marins CGT, Serge Melchione, dit que les choses sont compliquées. " Le rapport de forces et la grève sont ancrés culturellement chez les marins, explique-t-il. Mais ce n'est pas facile d'amplifier le mouvement, de dire aux gens que s'ils ne bougent pas, ils n'auront rien. Et ce n'est pas forcément en appelant à la grève générale que ça peut mobiliser." Ce débat traverse tous les syndicats. Claude Argy, responsable du puissant syndicat des territoriaux FO de Marseille veut "une grève générale franche". Le 26 mai ? "On n'y a pas été, ce n'était pas à la hauteur de la situation", dit-il. Et samedi, il n'ira pas non plus pour "préserver ses forces pour les combats à venir" explique ce dirigeant, 56 ans dont 38 de syndicat.

"UNE BATAILLE PLUS DURE"

La grève de la grève, certains l'ont faite. "Le 26 mai, je suis allée travailler, explique ainsi Brigitte Ibanez, militante SUD-PTT. J'en ai marre des actions ponctuelles et de perdre un jour de salaire pour rien." Mais cette militante qui travaille depuis trente ans aux chèques postaux se dit " prête à une bataille plus dure, plusieurs de jours de grève ".

A la CFDT, on s'interroge aussi sur les nouvelles formes d'action à trouver. Lydia Auer, responsable du syndicat marseillais de la propreté, en a "ras le bol". "On fait, on fait, mais ça ne débouche pas et les gens nous disent 'pourquoi ?', confie-t-elle. Ce serait bien de faire comme à la Guadeloupe, ce serait plus efficace, mais les gens ne suivraient pas, ils ont des crédits, ils doivent manger."

Les directions nationales connaissent ces difficultés. Pour Marcel Grignard (CFDT), "s'il y a peu de critiques sur la stratégie, il y a un débat légitime sur l'efficacité d'une action au regard de ce qu'elle permet d'obtenir". Et les mobilisations depuis janvier ont, selon lui, permis d'avancer. Annick Coupé (Solidaires) tempère ce sentiment : "Le bilan, c'est que les actions de l'intersyndicale n'ont pas permis de faire reculer le gouvernement et le patronat et c'est normal qu'il y ait des doutes." Maryse Dumas (CGT) reconnaît une situation "compliquée". "La crise dure, le débat sur la tactique des luttes se fait dans un contexte difficile, dit-elle, mais pour parler de reconduction ou de généralisation des grèves, il faut voir déjà qui est en grève une journée."
Rémi Barroux


Le bilan, c'est que les actions de l'intersyndicale n'ont pas permis de faire reculer le gouvernement et le patronat et c'est normal qu'il y ait des doutes.


http://www.les-militants-de-fo-dans-la-loi....php?article128
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Message par Crockette » 12 Juin 2009, 22:01

oui mais il ya aussi le fonds : grève sur quel motif ?

obtenir 200 euros de pluspar mois ?

et alors le patronnat continuera ses massacres d'emplois, et la casse du code du travail en généralisant les contrats de merde...il les rattrapera largement ces 200 euros concédés...

des millions de gens seront contents d'avoir un cdd à 1000 euros par mois, comme la pub à la télé, vlà vers quoi on se dirige, sans parler des bassins industriels comme en lorraine ou le principal employeur sera l'hopital et les maisons de retraite...

une grève générale ça se décrète pas sauf avec quelques motifs bétons : comme la réindustrialisation des bassins industriels sacrifiés au capitalisme libéral, et surtout le rééquilibrage des pouvoirs dans l'entreprise, des contrats de travail en cdi pour tous, etc, etc.

mais en fait ces syndicats exceptés SUD peut être, n'ont rien à proposer ! les gens sont endettés certes, mais pourquoi feraient ils grève ? et d'ailleurs pourquoi voteraient ils aux européennnes ? pour continuer le meme système depuis trente ans ?
le PS est malade car il n'a plus la moindre valeur socialiste, mais ces syndicats n'en n'ont guère plus...des valeurs de défense des intérets des travailleurs.

rendez vous compte quela CGT le syndicat le plus virulent soi disant, propose la flexsécurité, et le droit de veto (temporaire...pour pas affoler les patrons) pour les CE en cas uniquement de grosse restructuration...
de quoi donner envie aux travailleurs de perdre un mois de salaire dans une grève générale.

aujourd'hui le medef a gagné sur tous les plans...la défaite de la classe laborieuse est quasi totale...la faute à ces cadres de gauche qui sont des bureaucrates ou des penseurs qui tournent en rond...autour de déjeuners copieux et gracieux dans des restos chics de la capitale...






Crockette
 

Message par Mathias » 13 Juin 2009, 00:42

De toute façon, faut pas se raconter d'histoires : avec la mise en place du RSA et la remise en cause programmée du SMIC, c'est bien avec 1000 euros nets par mois que vont tourner des millions de travailleurs et leur famille.
Sans compter les 3 à 4 millions de chômeurs qui auront forcément moins, au nom de la "valeur travail".
Les exonérations de charges continuant - tous les motifs seront bientôt invoqués pour les élargir, à commencer par la "relance" - la sécu va exploser : branche maladie ( ils vont donc légiférer sur l'euthanasie et ouvertement rationner les soins ), branche retraite.
Toute la bouillie sur l'éco-citoyenneté, le développement durable, le Creuxnelle de l'environnement, etc. apparaîtra pour ce qu'elle est : un cadre légal pour se partager de nouveaux marchés, faire émerger de nouvelles dispositions pour favoriser l'accumulation et la reproduction du capital, éloigner la concurrence venant des pays émergeants ( produits manufacturés seulement, le vol des matières premières continuera). Un cadre aussi pour nous rationner, développer une culture du manque et de la disette.
Eux, ils maintiendront leurs profits, leurs revenus.
Nous, on se paupérisera grave.
Donc, un peu plus tôt, un peu plus tard, ça va péter.
Je pense que tous les travailleurs conscients doivent tisser entre eux des liens, dans les entreprises, les quartiers... Même si les choses sont très modestes au départ, elle peuvent s'étoffer. Une occasion peut apparaître. En haut, ils peuvent se prendre les pieds dans le tapis.
"Comités de lutte", c'est peut être encore un grand mot. "Des comités de préparation à la lutte", alors... au delà des appartenances, sur le seul terrain de la défense de nos intérêts vitaux : travail, salaire, logement, accès aux soins, à l'éducation, à une vieillesse digne... justement tous ces droits fondamentaux, bafoués depuis des lustres, mais qui seront littéralement écrasés si l'on ne fait rien.
Il faut éditer des feuilles, tenir des réunions ouvertes, utiliser internet. Organiser des actions. Si le POI veut que 6000 manifestants arrivent à portée de voix de l'Assemblée nationale sur le mot d'ordre "interdiction des licenciements", on peut tenter le coup. On verra après. Ce sera peut-être 60 000 le coup suivant.
Il faut inviter, se déplacer.
Pratiquer l'abstention bienveillante plutôt que le sarcasme, le mépris, chacun ses oeillères, sa petite boussole.
Faire des bilans, comparer, projeter.
Alors, si tel ou tel comité ou embryon de comité apparaissant dans tel ou tel coin porte la marque de tel ou tel courant, on s'en fout un peu. Les travailleurs inorganisés demandent rarement leur passeport politique aux militants. C'est à la confiance que ça marche. En tous cas et pour l'instant, ce qui compte, c'est que ça démarre.
"Des moulinets prétentieux" semblent souvent dire les militants de LO en parlant des appels et des tentatives de comités. D'accord, y'a sûrement des causeurs. D'un autre côté, je suis de ceux qui pensent que la rhétorique : "nous ne sommes pas dignes de baiser la sandale d'un prolétaire" oscille entre le masochisme et l'aristocratisme. La foi qui s'humilie pour mieux s'éprouver, c'est pas nouveau.
Se saisir de toutes les occasions, c'est bien beau. Mais comme faut se préparer en même temps à ce que les masses ne s'en saisissent pas ( élections européennes, journée du 14... ), on n'en finit pas d'être à la remorque d'un mouvement qui ne vient pas.
A l'inverse, nous organiser directement et concrètement sur "comment organiser notre réplique ?", ça ne dépend que de nous. Les dirigeants syndicalistes, les élus de tout poil, ne susciteront jamais ce mouvement par eux-mêmes. Et si d'aventure ils le faisaient sous la pression des événements il faudra leur montrer qu'on peut éventuellement se passer d'eux pour prendre en main notre destin.
Ca va péter. Faut s'organiser.



Mathias
 
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