a écrit :L’Etat s’apprête à contractualiser avec des établissements privés de l’enseignement supérieur
Le gouvernement ajoute une pierre supplémentaire au processus déjà engagé par petites touches, mais depuis de longues années à la mise en concurrence des établissements publics et privés d’enseignement.
Il y a 50 ans, la loi Debré organisait cette concurrence des enseignements primaire et secondaire public et privé. En 2002, Jack Lang, ministre socialiste ( !) de l’éducation nationale signait un protocole d’accord avec l’Union des Etablissements d’Enseignement Supérieur Catholique (l’UDESCA) et la Fédération d’Ecoles Supérieures d’ingénieurs et de Cadres (Fesic).
Avec cette contractualisation, c’est un nouveau pas qui est franchi, et nous assistons à une volonté affichée de suprématie du privé sur le public de la part du gouvernement.
Ainsi, le projet de budget 2010 prévoit une augmentation de 4,5 millions d’euros. Dans le même temps, certaines universités publiques en sont réduites à créer des fondations dans l’espoir de recueillir des fonds privés pour pallier aux carences organisées par le ministère de l’enseignement supérieur !
Le Président de la République a annoncé qu’une partie du « grand emprunt » irait à l’enseignement supérieur, mais il n’a pas précisé s’il s’agirait du public ou du privé ! Compte t il sur cet emprunt pour financer ses nouvelles largesses ?
Jusqu’où ira-t-on dans ce processus de « dé-laïcisation » de l’Etat ?
Après les discours de Nicolas Sarkozy à Latrans et à Ryad, après le vote de la loi Carle, le démantèlement programmé du service public d’éducation, la signature des accords « France Vatican », signés par B. Kouchner- qui stipulent que les diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur catholiques reconnus par le Saint Siège, seront reconnus par la France, sans autre examen- allons nous assister sans réagir à ce processus d’accélération du désengagement de l’Etat
Claude Jahier
(Secrétaire Générale)