(luc marchauciel @ mercredi 6 octobre 2010 à 21:36 a écrit : (Gaby @ mercredi 6 octobre 2010 à 18:03 a écrit : Bien sûr que la tromperie d'un homme envers une femme est une violence sexiste. Que la réciproque soit possible ne l'empêche pas plus qu'avec l'homicide.
Je n'ai pas d'avis sur l'affaire qui nourrit ce fil, mais je signale juste que cette manière de raisonner que propose Gaby me semble erronée. Si on postule l'égalité, alors ce que fait l'un pose les mêmes problèmes (ou pas, en l'occurence) que ce que fait...l'une.
Si on admet que le même acte a une signification complètement différente selon qu'il soit commis par un homme ou une femme (= l'"adultère" est sexiste quand il est pratiqué par un homme, mais pas par une femme), alors il n'y a plus de limite, on peut tout dire.
C'est pourtant la base de beaucoup de raisonnements. La signification et la portée d'un acte ne se définissent pas par une essence intrinsèque au geste, mais par l'ensemble des rapports dudit acte à la société entière.
Qui fait une action et dans quel contexte celle-ci est menée déterminent souvent la nature du fait. Faire tomber la tête d'un roi en 1793 est révolutionnaire, une tentative d'assassinat de Chirac en 2005 beaucoup moins. Tuer un Américain noir en 1880 dans le Sud, il y a une certaine probabilité que ce n'est pas la même chose que le faire en 2010. Faire le communisme de guerre, ce n'est pas la même chose que la première guerre mondiale.
Dans le contexte actuel, si l'on peut condamner (moralement, légalement, selon le problème) les violences commises par un homme envers une femme d'une façon particulière, c'est parce qu'elles s'inscrivent dans un cadre social où les femmes sont victimes de la domination masculine. Il n'y a pas d'automatisme, mais il faut apprécier le phénomène globalement.
Par ailleurs, pour répondre à logan (et zelda je suppose), les violences psychologiques ne sont pas des violences mineures. Elles peuvent même mener à des fins tragiques (voir par exemple la vague actuelle de suicides de jeunes homosexuels aux Etats-Unis, des mots ont dévasté beaucoup d'entre eux). Que beaucoup de monde aient le tort de ne pas vivre de relation consentante avec leur partenaire ne devrait pas nous inciter à penser que la banalité d'une douleur la rend forcément souhaitable...