Le marché de la répression s'envole

Message par Wapi » 03 Fév 2011, 16:16

Sur le site de RFI

a écrit :
Troubles sociaux et commandes d’armements: un cocktail explosif

Par Olivier Fourt

A quelques jours du salon de l'armement Idex, qui va se dérouler du 20 au 24 février 2011, à Dubai, aux Emirats Arabes Unis, les évènements en Tunisie et en Egypte, poussent les gouvernements des pays du golfe Persique à envisager des commandes de matériels spécialisés dans le maintien de l'ordre. En France, le constructeur de véhicules blindés Panhard reconnait qu'il est « assailli de demandes de devis ». Ces cinq dernières années, le Proche-Orient et le continent africain réunis ont représenté 34% des prises de commandes françaises en matière d'armement.

Si les armées des pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient dépensent des milliards de dollars pour s’équiper en matériel lourd, comme les avions de combat, les navires de guerre ou les chars, et si leurs forces spéciales disposent de moyens importants destinés à la lutte anti-terroriste, comme c’est le cas particulièrement en Jordanie, plus rares sont les unités formées et équipées pour les missions de maintien de l'ordre.

Traditionnellement, cette tâche revient aux forces de police, mais de plus en plus souvent aussi aux militaires comme ce fut le cas pour l’armée française en Côte d’Ivoire ou au Kosovo. En Egypte depuis le début des troubles, on a vu des camionnettes de police poursuivre des manifestants sur les ponts du Caire, ou des tanks de l'armée égyptienne, immobilisés en plein centre-ville, des méthodes peu adaptées aux missions dites de « contrôle de foule ».

Maintien de l’ordre « à la française »

La France est connue pour son savoir-faire et ses équipements dans le domaine du maintien de l’ordre. Au début de la crise tunisienne, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie n'avait pas manqué de le rappeler, proposant l'aide de Paris pour ramener le calme et suscitant immédiatement une vive polémique. De fait, ce n’est qu’in extremis, que les douaniers français de l’aéroport de Roissy ont empêché le 14 janvier dernier une livraison de grenades lacrymogènes destinées à la police tunisienne, quelques heures seulement avant la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali.

Dans un autre cas, concernant cette fois-ci des hélicoptères légers cédés par l’armée française, les dernières livraisons prévues en janvier ont été reportées à plus tard : « up to further notice ». Quoi qu'il en soit, les munitions assourdissantes, les grenades au poivre ou chargées de billes plastiques figurent à la première page des catalogues des fabricants d'équipement de défense. Ces armes sont dites « non létales » : leurs notices d’emploi précisent qu’elles ne sont pas destinées à tuer. Encore faut-il qu'elles soient utilisées de manière appropriée par du personnel formé. Un « tir tendu » visant la tête, à l'aide d'un lance grenade tue à coup sûr.

Continuum sécurité défense

Lutte contre le terrorisme et contre les trafics, voir maintien de l’ordre, de plus en plus de matériels militaires trouvent des applications dites « duales ». Les mêmes blindés seront camouflés en kaki ou peint en bleu en fonction de leurs utilisateurs. Les véhicules blindés, autrefois réservés aux unités de l'armée de terre, équipent de plus en plus souvent les « forces de sécurité intérieures ».

La délimitation du « champs d’action » des unités de police, des douanes, voir des forces spéciales est de plus en plus floue. Ainsi la Russie, a fait part de son intérêt pour l’achat en France, de près de 500 véhicules blindés légers (VBL) devant être utilisés par les forces du ministère de l’Intérieur, pour prévenir d’éventuels troubles à l’approche des jeux Olympiques de Sotchi en 2014. L’armée française, elle, utilise ces mêmes véhicules contre les insurgés dans les montagnes afghanes.
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 48 invité(s)