Le journal communiste

Message par Zimer » 13 Août 2012, 15:15

Un petit article piqué sur l’excellent Marxists.org :Le caractère de nos journaux GZ
Certes la LO est très très très largement perfective :roll: :roll: :roll:

a écrit : La résolution du 3e Congrès de l'Internationale Communiste sur la question d'organisation donne, comme modèle classique d'un véritable journal prolétarien, la Pravda de nos camarades russes, telle qu'elle était en 1911-1913 et telle qu'elle fut rédigée dans l'intervalle de février à la Révolution d'Octobre. Qu'est-ce qui constituait la force du journal, à ce moment-là ? En grande partie et tout d'abord parce qu'elle ne consacrait pas moins de la moitié de ses colonnes aux lettres des ouvriers, des ouvrières dans les usines et dans les ateliers. C'était là, vraiment, un type spécial de journal communiste. La Pravda s'acquittait de fonctions qu'aucun autre journal russe n'accomplissait. Au moins la moitié du journal se distinguait nettement de tous les autres journaux bourgeois et social-démocrates, même par son aspect extérieur. Cette moitié de journal était entièrement écrite par des ouvriers, des soldats, des matelots, des cuisiniers, des cochers, des coiffeurs, etc.

De quoi traitaient ces lettres d'ouvriers qualifiés et de représentants de la main-d'œuvre ordinaire ? Ces lettres décrivaient la vie et l'action dans les usines, dans les ateliers, dans les casernes, dans les quartiers ouvriers respectifs. En un mot, étaient décrits ainsi tous les tourments, toutes les humiliations qu'enduraient les travailleurs. Ces lettres contenaient aussi des résolutions sur l'action et l'administration des usines, etc., etc. Dans leur ensemble, toutes ces lettres donnaient une image fidèle des souffrances et de la pauvreté que les masses ouvrières ont à subir. Ces lettres reflétaient au mieux la protestation accumulée et graduellement augmentée qui se fit jour plus tard dans la formidable grande révolution. Le journal devint comme le maître d'école des masses ouvrières. Les ouvriers eux-mêmes y prenaient une part active. Le journal devint l'ami du foyer dans chaque masure d'ouvriers, dans toute habitation prolétarienne, à l'établi, au ménage, etc. À peine une lettre d'une usine ou d'une caserne paraissait-elle dans le journal que celui-ci était arraché des mains lu jour suivant par toutes les personnes de l'usine ou de la caserne en question. Les ouvriers s'habituèrent à lire ces correspondances. L'insertion d'une lettre provenant d'une certaine usine constituait un grand événement pour toute cette usine. Les révélations en question étaient lues par les sans-parti comme par les membres du Parti. Le journal devint comme un avertisseur des directeurs qui offensaient les ouvriers.
Zimer
 
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Message par Ottokar » 13 Août 2012, 19:35

oui enfin, soyons modestes... nos correspondances sont loin d'avoir le même impact !
Ottokar
 
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Message par Zimer » 14 Août 2012, 09:45

Certes professeur Ottokar mais quand même ça donne une idée d'un objectif de ce que nous devrons chercher à faire avec la LO ....
Zimer
 
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Message par artza » 21 Août 2012, 09:27

Lénine était loin de trouver la Pravda géniale au plan politique, "menchevisante"!

Ce n'est pas cet aspect que cette résolution montre en exemple, mais le lien profond et constant de la rédaction avec le monde du travail et des usines.

LO fait un effort régulier dans ce sens, original si on compare avec les autres publications d'extrême-gauche. Il est révélateur que nombre de sympathisants d'extrême-gauche trouvent la LO ouvriériste!

Bien sur, il faut faire plus et mieux. C'est une question de volonté mais plus encore de période.

artza
 
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Message par clavez » 21 Août 2012, 11:36

je ne suis pas sûr qu’ouvriériste ait le même sens aujourd'hui que dans les années 1970. Aujourd'hui il suffit de dire qu'il faut tout regarder du point de vue des intérêts de classe des ouvrier, ce que l'on m'a rabâché dans une école fédérale du PCF, pour être qualifié d’ouvriériste; ouvrierisme qui serait devenue équivalent à lutte de classe.
L'ouvrierisme classique serait plutot de transformer, pour ainsi dire, l'individu ouvrier en fétiche
clavez
 
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Message par sylvestre » 21 Août 2012, 13:21

(artza @ mardi 21 août 2012 à 09:27 a écrit : Lénine était loin de trouver la Pravda géniale au plan politique, "menchevisante"!

La résolution parle de la Pravda entre 1911 et 1913 - or la Pravda menchevisante (éditée par Trotsky) a cessé de publier au début 1912, et le titre repris par les bolcheviks au même moment. Il est curieux par ailleurs de s'arrêter en 1913 et non 1914, date à laquelle la Pravda fut interdite.

Alors faute de frappe ou de traduction dans Le bulletin communiste, ou bien volonté des auteurs de la circulaire de conciliation à une époque où les différents sur la Pravda de Trotsky et celle de Lénine devait paraître de l'histoire ancienne ?
sylvestre
 
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Message par artza » 22 Août 2012, 08:23

[quote=" (sylvestre @ mardi 21 août 2012 à 14:21"]
[quote=" (artza @ mardi 21 août 2012 à 09:27"]
Lénine était loin de trouver la Pravda géniale au plan politique, "menchevisante"! [/quote]
La résolution parle de la Pravda entre 1911 et 1913 - or la Pravda menchevisante (éditée par Trotsky) a cessé de publier au début 1912, et le titre repris par les bolcheviks au même moment. Il est curieux par ailleurs de s'arrêter en 1913 et non 1914, date à laquelle la Pravda fut interdite.

Alors faute de frappe ou de traduction dans [i]Le bulletin communiste[/i], ou bien volonté des auteurs de la circulaire de conciliation à une époque où les différents sur la Pravda de Trotsky et celle de Lénine devait paraître de l'histoire ancienne ?[/quote]
Je me suis exprimé trop rapidement;
Je ne confondais pas la Pravda bolchevique avec celle, dite "de Vienne" ou "viennoise" dirigée par Trotsky.

Lénine fut plus d'une fois irrité par l'esprit "conciliateur" qui régnait à la rédaction de la Pravda "bolchevique" celle de St-Petersbourg. Il dut tempêter pour que certains de ses articles soient publiés et protester pour qu'ils soient rétribués comme il était convenu.

La situation et la réaction de Lénine n'est pas originale dans le courant marxiste.
Marx et Engels ne pensèrent pas que du bien de "leur" presse en Allemagne ou en France.

Trotsky était loin d'apprécier La lutte ouvrière, sans parler de La commune dissidente et menaça même de publier lui-même son propre bulletin en français.

Par ailleurs je suis bien d'accord pour penser que pour bien des raisons les rédacteurs de cette résolution considérèrent si ils avaient celà en tête les différents entre les deux Pravda "comme de l'histoire ancienne".

Il faudra le stalinisme pour réchauffer tout ça.
artza
 
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Message par sylvestre » 23 Août 2012, 14:18

Un texte utile à lire en complément de la circulaire de l'IC, les [url=http://www.marxists.org/francais/general/souvarine/works/1921/10/congres.htm]notes et commentaires[/url] de Boris Souvarine, où figure un passage substantiel sur la presse, et sur l'élaboration de cette circulaire (avec d'ailleurs certaines appréciations différentes sur tel ou tel organe).

[quote=" "]
L'Humanité, au cours des discussions sur le Parti français au Comité Exécutif, a reçu son petit lot de critiques. La plupart étaient justifiées, et, aussi bien, les militants français qui ne se nourrissent pas d'illusions n'avaient-ils pas attendu les réunions de Moscou pour formuler une appréciation parfois sévère de leur journal officiel. Mais l'Humanité a eu la bonne fortune de trouver un censeur si maladroit en Bela Kun (il y a partout des maladroits, et les communistes n'en sont pas dépourvus) qu'elle a bénéficié de certaines attaques. Bela Kun est un bon lutteur, courageux jusqu'à l'audace, mais il est moins bon polémiste, il manque de mesure et de subtilité.. Sa comparaison de l'Humanité avec la Freiheit5 a immédiatement tourné à l'avantage de l'Humanité, d'un assentiment spontané unanime que Zinoviev a modérément traduit. Plus tard, à la commission pour « l'organisation », le délégué français qui écrit ces lignes eut la satisfaction d'entendre Trotsky rendre à l'Humanité l'hommage qu'elle mérite tout autant que certaines critiques ; un camarade allemand émettant des objections à l'attribution de deux voix au Parti français dans le Comité Exécutif, Trotsky répliqua vertement à ce qu'il appela un « manque de tact » (en quoi il fut approuvé par Radek) et, pour ramener les choses à leurs justes proportions, il demanda aux camarades allemands : « Quand serez-vous capables de faire un journal ayant la sphère de diffusion de l'Humanité ? » Cela fut fort bien dit, parce que justement pensé. L'Humanité a ses défauts, la Rote Fahne en a d'autres et la Pravda ne mérite pas que des éloges, il s'en faut.

Entre communistes, on doit échanger sans ménagements et en toute camaraderie les observations et critiques suggérées par l'intérêt du mouvement communiste. C'est ce que nous avons fait, à Moscou, profitant de l'occasion de ce rendez-vous international unique fournie par les quatre Congrès qui ont siégé en juin et juillet. Nous en sortons tous, critiqueurs et critiqués, à la fois plus assurés, plus confiants, plus forts. Les imbéciles internationaux de la « reconstruction » ne comprennent, et ne comprendront jamais, ces méthodes de travail. Mais il y a, parmi les « reconstructeurs » des gens qui ne sont pas des imbéciles (traîtrise et sottise ne sont pas forcément jumelles) et qui comprennent fort bien que les communistes puisent précisément dans ces méthodes ce qui fortifie leur confiance et décuple leur ardeur.

Pour en revenir à nos journaux, nous ne craignons pas d'en signaler ouvertement les lacunes et les erreurs sans nous soucier des ricanements niais de nos adversaires. Pendant que ceux-ci ricanent, nous élevons de quelques degrés le niveau de perfectionnement de nos organes, et c'est là l'essentiel. Les journaux communistes, et en général révolutionnaires, sont d'ailleurs à tel point supérieurs, par la tenue et le contenu, aux feuilles jaunes de nos contempteurs (voyez France Libre6, Peuple7 et Populaire8, dérisoires et méprisables), que nous pouvons être en toute quiétude indifférents à la moindre velléité de comparaison.

L'Humanité est devenue un journal vivant, actuel, combattif, cela est indiscutable. Mais elle peut, avec les moyens intellectuels et matériels dont elle dispose, faire encore de grands progrès.

Il lui faut d'abord mettre sa rédaction à l'unisson, la discipline, et pour cela, sans doute, la réduire en nombre, en exigeant de chaque collaborateur plus de travail. Il lui faut s'habituer à s'adresser à la grande masse prolétarienne, qui attend de son journal, chaque jour, une direction spirituelle, des mots d'ordre ; les questions traitées doivent être rendues intelligibles à l'ouvrier inéduqué, au « camarade élémentaire », elles ne doivent pas être réservées à quelques boulevardiers, à de petits cercles de militants informés, aux habitués du Croissant9. Il faut que l'Humanité reflète mieux la vie du prolétariat, ce dont elle ne se soucie pas assez. Il faut qu'elle mette à la portée des « simples », des « élémentaires » les questions de politique internationale que Paul Louis10 traite d'une façon ésotérique, comme s'il s'ingéniait à rebuter les lecteurs. Tout cela, l'Humanité peut et doit le réaliser sans trop d'efforts.

Tel quel, notre journal fait très bonne figure à côté des autres quotidiens communistes, ou sympathisants comme le Daily Herald11. Celui-ci est vide, non seulement de pensée communiste, mais encore d'esprit révolutionnaire ; il flatte tous les travers de ses lecteurs, donne dans des procédés journalistiques de mauvais aloi. La Rote Fahne est riche de contenu doctrinal, mais son information internationale est détestable, et elle reste inaccessible à la masse ouvrière. L'Ordine Nuovo12 a les défauts de l'Humanité sans avoir la compensation d'une diffusion aussi considérable. La Pravda reste inégalée et pour longtemps inégalable par la rectitude de sa direction théorique, par la richesse et la variété de ses articles, par la solidité de son « fond » ; mais elle mérite aussi de sévères critiques pour l'insuffisance de son information, intérieure et internationale.

Si l'on examine les publications hebdomadaires ou mensuelles, on n'en trouve pas qui échappe à la critique. Le meilleur des journaux hebdomadaires français, la Vie Ouvrière13, ne s'adresse pas aux ouvriers, mais à une élite de militants, pour laquelle elle présente d'ailleurs un intérêt de premier ordre. Le Bulletin Communiste14, lui, ne vise pas à atteindre la masse, il ne prétend la toucher qu'indirectement par l'intermédiaire des militants du Parti ; mais il n'est pas composé d'une façon assez systématique et n'a pas encore su constituer une phalange de collaborateurs français qui apporterait aux partis des autres pays la documentation dont ils ont besoin sur ile mouvement social en France. La Revue Communiste15 a les mêmes défauts que le Bulletin, et quelques autres en plus ; elle n'est pas une revue dans le sens bien défini du mot, elle est presque toujours inactuelle, et l'absence de méthode dans la composition est plus blâmable quand il s'agit d'une publication mensuelle que d'un hebdomadaire. La Vague a connu un grand succès dans le passé, mais à quel prix ? Elle a su se mettre à la portée du public ouvrier et paysan, mais elle s'est vulgarisée dans le mauvais sens du terme, elle s'est abaissée à un niveau inférieur au lieu de s'efforcer d'élever ses lecteurs à un niveau intellectuel supérieur. C'est ce qui s'appelle : pour vivre, perdre toute raison de vivre. C'est le type du journal à ne pas imiter. L'Ouvrier Communiste16, qui reflète un remarquable effort de pensée, a, comme la Vie Ouvrière, le tort de ne s'adresser qu'à une poignée de convertis. Le Phare17 est supérieur à la Revue Communiste par ses commentaires d'actualité et sa chronique internationale, pourtant trop pauvre, mais son fond est trop formé d'emprunts. Mais que dire du Workers' Dreadnought18, qui ne trouve rien d'autre a publier que Crainquebille19, à la première page et en article de tête ? Et de cette Communist Review dont on n'arrive pas à deviner la raison d'être ? De telles publications ne sont bonnes qu"à disparaître.

En résumé, la presse communiste française, avec ses défauts et ses qualités, tient dignement sa place parmi les éditions du mouvement communiste international. Mais elle est susceptible de s'améliorer beaucoup et c'est pourquoi le Comité Exécutif a tenu, d'abord à inviter le Parti français à renforcer son contrôle sur la presse, puis à attirer son attention, comme celle de tous les Partis, sur « le caractère de nos journaux », par une circulaire destinée à susciter des discussions entre rédacteurs communistes sur la meilleure manière de « prolétariser » notre presse.

Ce qui manque le plus à notre milieu communiste français, une revue doctrinale et documentaire comme celles de nos camarades allemands ou hollandais, ne sera pas créé par improvisation. Là, comme en bien d'autres domaines, le problème reste à résoudre par suite du « manque d'hommes », c'est-à-dire de l'insuffisance de nos forces intellectuelles, que l'on constate dans tous les pays, même en Russie, où les plus éminents de nos militants sont débordés par l'énormité de la besogne à accomplir. Il faudrait créer un foyer de culture communiste, un centre d'attraction pour les jeunes intelligences susceptibles de se mettre au service de la cause prolétarienne. Mais... ceci est une autre histoire et nous entraînerait trop loin du 3e Congrès communiste.[/quote]
sylvestre
 
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Message par pouchtaxi » 01 Sep 2012, 18:27

(sylvestre @ jeudi 23 août 2012 à 14:18 a écrit :
a écrit :

Le texte de Souvarine.


L'Humanité, au cours des discussions sur le Parti français au Comité Exécutif, a reçu son petit lot de critiques.

.................

le délégué français qui écrit ces lignes eut la satisfaction d'entendre Trotsky rendre à l'Humanité l'hommage qu'elle mérite tout autant que certaines critiques ;

.........

L'Humanité est devenue un journal vivant, actuel, combattif.....





Le camarade Trostky n’était pas si content que cela du journal l’Humanité. Il suffit pour s’en convaincre de lire la lettre à Lucie Leiciague ( membre du comité directeur de la SFIC) du 23/07/1921 et donc parfaitement contemporaine des appréciations satisfaites de Souvarine.

On trouvera cette lettre à l’endroit suivant :

http://www.marxists.org/francais/trotsky/o...07/23071921.htm

(Ceux qui sont allergiques à la lecture électronique se dirigeront vers la page 120 du Mouvement communiste en France.)


Chacun pourra constater qu’elle constitue une critique assez sévère de la ligne éditoriale du journal.


Et juste pour donner une idée voici quelques extraits :


a écrit :4 - Le numéro du 3 avril contient un article intitulé « Christianisme et socialisme ». Cet article est en contradiction flagrante avec le marxisme, car on veut y faire reposer le socialisme sur des lieux communs avec l'Evangile. L'auteur se réclame de la Russie soviétique où l'Eglise est tolérée, et il exige que le parti communiste français imite sous ce rapport la République des soviets. Mais il y a là une confusion d'idées monstrueuse. La République soviétique est un Etat, qui est forcé de tolérer chez lui les préjugés et leur expression organisée, l'Eglise. Le parti communiste est une union volontaire de gens dont les idées sont identiques, et il ne peut souffrir dans son sein la propagande du socialisme chrétien. A plus forte raison ne peut-il mettre à la disposition de cette propagande les colonnes de son organe central, et lui permettre de s'exprimer dans des articles importants. Le parti peut se résigner à ce que certains de ses membres, particulièrement des ouvriers et paysans, ne soient pas encore dégagés des préjugés religieux mais, en tant que parti, il doit, par ses organismes dirigeants, travailler à éclairer les masses. En tout cas, nous ne pouvons permettre à des intellectuels mystiques de faire du parti un auditoire où ils débiteront leurs rêveries religieuses. Au moment décisif, ces éléments, neuf fois sur dix, donneront leur préférence au côté religieux de leur nature, et ils entraveront l'action révolutionnaire.



a écrit :6 - Les questions coloniales ne sont que très faiblement reflétées dans les colonnes de l'Humanité. Et pourtant, l'attitude face à l'asservissement des colonies est la véritable pierre de touche du degré d'esprit révolu¬tionnaire d'un parti prolétarien. L'article du numéro du 20 mai sur le prétendu complot en Indochine est écrit dans un esprit démocratique et non dans un esprit communiste. Il nous faut profiter de toutes les occasions pour inculquer aux ouvriers l'idée que les colonies ont le droit de se soulever contre la métropole et de s'en séparer. Nous sommes tenus, en toute occasion, de souligner que le devoir de la classe ouvrière est de soutenir les colonies qui s'insurgent contre la métropole. Non seulement en Angleterre, mais en France, la révolution sociale comporte, en même temps que l'insurrection du prolétariat, l'insurrection des peuples coloniaux contre la métropole. Le manque de netteté sur cette question ne peut qu'engendrer et couvrir le chauvinisme.


a écrit :7 - Dans une série d'articles et particulièrement de commentaires, on observe un usage irréfléchi des mots « patrie », « république », « mourir pour son pays », etc. C'est justement en France que l'exactitude de la terminologie, le caractère de classe strictement mesuré de la phraséologie politique sont nécessaires, plus que partout ailleurs.



Trotsky n’étant pas dépourvu d’humour conclut sa lettre par :

a écrit :En terminant, je profite de l'occasion pour vous exprimer une fois encore mon admiration pour votre Gassier.


Gassier était un dessinateur de caricatures de l’Humanité.
pouchtaxi
 
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