liberté de la presse : la finance à la tete de la presse

liberté de la presse : la finance à la tete de la presse

Message par logan » 03 Fév 2015, 09:25

Un banquier à la tête de « L’Express » et « Libération »

Le Monde | 01.02.2015 à 15h15 •

Le cliché est entêtant, largement partagé : un banquier travaille toujours beaucoup, est stressé et surtout ne pense qu’à la finance. Grand brun calme, à la voix posée, Bernard Mourad, lui, ne colle pas vraiment à la représentation que l’on se fait du financier classique. Encore moins à celle du spécialiste de chez Morgan Stanley qui a œuvré pour la victoire de Patrick Drahi, son client de toujours, dans le duel épique qui l’opposa, en avril 2014, à Martin Bouygues pour le rachat de SFR. Pourtant, c’était bien lui. Travaillant d’arrache-pied sur le financement et l’exécution de l’opération le jour, mais s’occupant à une toute autre activité la nuit : le développement et la promotion d’une application mobile, My SOS, un réseau social solidaire.

Aujourd’hui, M. Mourad quitte Morgan Stanley, et vient d'être nommé à la tête de Mag & News Co, le groupe de presse constitué par Patrick Drahi. Et qui regroupe Libération, L'Express, la chaîne d'information basée en Israël i24, ainsi que les titres de Marc Laufer, comme 01net. Ce dernier va d’ailleurs devenir le directeur général du nouvel ensemble. Selon l’entourage de M. Drahi, Bernard Mourad devra gérer la stratégie du groupe, son développement à l’international, ainsi que les futures acquisitions et les relations institutionnelles.
Deux romans, une appli, une pièce de théâtre

Une tâche qui viendra s'ajouter à toutes les autres... Car Bernard Mourad ne peut se satisfaire d’une seule activité : après avoir publié déjà deux romans et avoir fait avancer son application mobile, sa nouvelle lubie nocturne consiste en l’écriture d’une pièce de théâtre. Un huis clos entre le président grec Georges Papandréou, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au moment du référendum sur l’aide à la Grèce.

Né à Beyrouth en 1975 d’un père libanais chrétien et d’une mère juive d’origine marocaine, M. Mourad aurait dû travailler dans la santé, grande spécialité de la famille : son père est cardiologue, son frère est un spécialiste reconnu de l’hypertension, sa sœur, enfin, est infirmière. Mais il a choisi la banque, et l’écriture, son autre grande passion.

Il n’a que 2 ans quand sa mère décide de rapatrier ses enfants en France pour fuir la guerre civile qui fait rage au pays du cèdre. Son père reste, convaincu que des temps plus calmes vont revenir, et que sa famille pourra rentrer.

Arrivé en France, il fréquente les meilleures écoles de la république. Lycée Buffon dans le 15e arrondissement, puis Sciences Po et HEC. C’est un stage dans la section télécoms et médias de la banque Morgan Stanley qui lui ouvre les portes de la prestigieuse institution. Il ne changera plus jamais de secteur.
« Anges gardiens »

Son histoire avec Patrick Drahi commence en 2004. A l’époque, le future nabab n’est pas encore très connu. Il souhaite racheter Noos pour constituer un groupe hexagonal spécialisé dans le câble. Bernard Mourad et Dexter Goei, actuel PDG d’Altice (la holding luxembourgeoise du milliardaire, mais à l’époque lui aussi banquier chez Morgan Stanley) le conseillent. Les trois hommes ne se quitteront plus. Les deux financiers accompagnent M. Drahi dans ses opérations européennes, mais aussi israéliennes.

L’idée de lancer son application, M. Mourad l’a eue grâce à une anecdote racontée au passage par un ami. Dans un immeuble de la région parisienne, une vieille dame fait un malaise. Elle a à peine le temps de prévenir le SAMU et s’écroule. Arrivés 15 minutes après l’appel, les urgentistes n’ont pas le temps de la réanimer, elle est déjà morte d’un arrêt cardiaque. Or, son voisin avait son brevet de secouriste, et aurait pu pratiquer les premiers soins cruciaux en attendant le SAMU.

Le banquier a alors l’idée de créer un réseau social solidaire dans lequel une partie des membres, appelés les « anges gardiens », pourraient indiquer leurs compétences médicales. Les autres, plutôt en besoin d’aides, renseignent leurs pathologies chroniques, leur groupe sanguin ou encore les coordonnées de leur médecin traitant. En cas de détresse, un seul clic sur l’appli, et tout le réseau d’anges gardiens est prévenu.

MySOS existe sur iPhones et smartphones Android. Lancée fin 2013, l’appli bénéficie du soutien de la Fédération française de cardiologie et de la Croix rouge. Elle compte aujourd’hui plus de 100 000 membres en France. Et pourrait bientôt s’exporter dans d’autres pays.
logan
 
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