fil "interventions de La Riposte"

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 30 Mars 2020, 01:34

Salut camarades et ami(e)s,

Vous êtes maintenant plus de 2253 abonné(e)s, à suivre les activités régulièrement de La Riposte [2206 ami(e)s], en vous étant inscrits sur notre page, en cliquant sur « j’aime »… Un grand merci à vous.

Mais cela n’est pas suffisant, même si pour nous, c’est une petite victoire militante, les 2253 abonnés, mais bientôt, nous serons plus encore à cliquer « j’aime » à notre page.

Qui sommes - nous à La Riposte ?

La Riposte est une association militante et communiste, engagée dans la lutte contre le capitalisme.

La Riposte c'est aussi un journal communiste, des livres, des brochures, du matériel politique utile à la lutte des classes !

L’immense pouvoir des capitalistes réside dans leur contrôle des grands groupes industriels, commerciaux et financiers. Ils maîtrisent pratiquement tous les rouages de l’économie et, par conséquent, la société toute entière.

C’est dans l’intérêt de cette classe que toutes les grandes conquêtes sociales du mouvement ouvrier sont en train d’être minées et détruites.

Notre priorité, c’est la défense et le renforcement de la CGT et du PCF.

Nous avons besoin d’organisations syndicales fortes et combatives. Mais la lutte syndicale a besoin d’un prolongement sur le plan politique, d’un programme qui incarne l’intérêt général des travailleurs et qui indique les moyens par lesquels ils peuvent se libérer du système capitaliste.

C’est pour répondre à ce besoin que le PCF a été créé, il y a près d’un siècle.

Parce que le chômage de masse et la régression sociale sont bien trop graves pour être résolus par des réformes superficielles, La Riposte insiste sur le besoin de renouer avec les traditions programmatiques et théoriques du marxisme.

Rejoignez-nous

Les animateurs de la page facebook de La Riposte


En lien...

https://www.facebook.com/La-Riposte-876010232415627
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 30 Mars 2020, 18:55

Salut camarades,

Etats-Unis : Pénurie et profiteurs. Marché capitaliste et santé publique.
Le lundi 30 mars 2020, sur le site de La Riposte
Par Greg Oxley PCF Paris 10/La Riposte

https://www.lariposte.org/2020/03/etats ... -publique/

Image

L’impact sanitaire, social, économique et politique de la pandémie du coronavirus fait éclater au grand jour la perversité d’une organisation sociale soumise à la loi du profit. Et la contradiction entre le mode du fonctionnement du système capitaliste et l’intérêt public dans un contexte d’une crise aussi profonde est particulièrement flagrante aux États-Unis. Dans un pays qui est la première puissance capitaliste de la planète, disposant de ressources productives et financières gigantesques et d’un appareil d’État impressionnant, où de nombreuses entreprises géantes génèrent des revenues bien supérieures au PIB de nombreux pays dans le monde, le système sanitaire est sur le point de sombrer. Face à la situation créée par le virus et face, aussi, à la politique de l’administration de Donald Trump, les infrastructures sanitaires des États-Unis manquent cruellement d’équipements et de personnel, au point que le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, déclare ne plus pouvoir tenir qu’une semaine de plus, avant de devoir trier les malades entre ceux qui bénéficieront de traitements susceptibles de sauver leur vie et ceux qu’il faudrait laisser mourir.

Des experts en santé publique, dont le Chirurgien Général Fédéral, Jérôme Adams, ont averti que les États-Unis pourraient « devenir une Italie », où les médecins des hôpitaux remplis de patients de Covid-19 ont été contraints de rationner les soins et de choisir qui obtiendrait un ventilateur et qui n’en obtiendrait pas. Mais les États-Unis voient déjà le début de ce scénario dans certaines régions, marquant une nouvelle étape dans le développement exponentiel de la pandémie. Les responsables de l’État de New York, où se trouvent à ce jour plus de 6% des cas confirmés dans le monde et environ la moitié de tous les cas américains, poussent les hôpitaux à augmenter leur capacité. En outre, des milliers de médecins et d’infirmières, qui sont à la retraite ou ne voient plus de patients, se sont inscrits en tant que « force de frappe sanitaire ». Mais tous ces efforts seront gravement compromis – pour ne pas dire rendus caduques – si les personnels soignants sont privés des équipements indispensables à leur mission. New York a acheté 7 000 ventilateurs, en plus des 4 000 qui étaient déjà disponibles. Mais l’État a besoin d’au moins 30 000 ventilateurs supplémentaires à court terme, et dépend pour cela de l’apport de l’État fédéral. Or, la Maison Blanche a annoncé mardi que l’État ne recevrait qu’un total 4 000 à partir du stock national.

Réagissant à l’insuffisance de l’apport gouvernemental sur la chaîne d’information CNN, le gouverneur new-yorkais n’a pas mâché ses mots : « Qu’est-ce que je vais faire avec 4000 ventilateurs, alors que j’en ai besoin de 30 000 ? Alors dans ce cas, venez désigner vous-mêmes les 26 000 personnes qui doivent mourir ! […] J’ai besoin de ventilateurs dans 14 jours. Seul le gouvernement fédéral a le pouvoir de me les procurer. Ne pas exercer ce pouvoir me paraît inexplicable. Le bénévolat est sympathique et c’est une très belle chose. C’est bien que ces entreprises se manifestent et disent qu’elles veulent aider. Mais cela ne nous en sortira pas. »

Dans le Kentucky, le gouverneur Andy Beshear a expliqué comment son État a perdu aux enchères face à la FEMA [Agence fédérale de gestion des urgences] dans sa tentative de se procurer des équipements de protection : « Le gouvernement fédéral nous dit de nous approvisionner auprès de fournisseurs privés, et puis nous coupe la voie en achetant auprès des mêmes entreprises. » Le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux d’Oklahoma, Jérôme Loughridge, a déclaré que l’État aura complètement épuisé ses équipements de protection dans neuf jours.

La pression monte de toutes parts pour que Trump fasse plus grand usage d’une loi d’urgence – conçue pour des situations de guerre ou de grandes urgences nationales – qui s’appelle la Defense Production Act et qui permet au gouvernement central Trump a utilisé la loi concernant quelques grandes entreprises, mais se refuse à une trop grande « ingérence d’État » dans les affaires des entreprises capitalistes. En conséquence, la pénurie des masques, de gants, de pipettes, de blouses de protection et d’autres fournitures de base persiste, offrant une opportunité en or aux entreprises qui les produisent pour augmenter leurs marges de profit. La carence politique de la Maison Blanche, pour qui, jusqu’à présent, les sacro-saintes « lois du marché » doit régir la provision de fournitures sanitaires, a donné lieu à une guerre de concurrence entre les États et les hôpitaux pour se procurer les moyens de lutter contre la pandémie. Les fournitures vont aux plus offrants, faisant monter les prix, les États ou les hôpitaux qui sont évincés aux enchères sont privés de moyens et les patients concernés sont abandonnés à leur sort. Les infrastructures de la santé publique doivent se satisfaire de vagues engagements verbaux de la part des fournisseurs, qui peuvent les lâcher subitement si un acheteur concurrent – aux États-Unis ou à l’étranger – propose des prix plus élevés. La pandémie est donc une aubaine pour les vendeurs d’équipements médicaux, dont les prix montent en flèche. En parallèle, un vaste marché noir commence à se mettre en place.

En effet, certains hôpitaux et médecins américains, notamment dans l’État de New York, se trouvent contraints de s’équiper de cette façon pour sauver des vies. Dans le New Jersey, le docteur Alexander Salerno, dans une interview accordée à la chaîne NBC, a décrit comment il a dû passer par un « courtier » et payer 17 000 dollars pour du matériel qui aurait dû coûter environ 2 500 dollars, et aller chercher la marchandise dans un entrepôt abandonné : « On ne vous donne pas de nom. Vous avez juste un numéro de téléphone. Si vous acceptez de payer le prix, on vous donne un lieu et une heure de rendez-vous », dit-il : « Nous devons aller voir ces courtiers du marché noir – ou plutôt des pirates du marché noir, et nous payons de quatre à huit fois le prix normal pour les équipements de protection nécessaires au personnel soignant, ce qui nous permet de maintenir le service et recevoir nos patients. C’est vraiment ce qu’il y a de plus glauque. Littéralement, vous envoyez un message texte à un numéro. Ils vous disent de vous rendre à un certain entrepôt, un entrepôt abandonné, au milieu de nulle part, et puis tout d’un coup, un individu se présente. Il ouvre l’entrepôt et vous voyez des palettes entassées les unes sur les autres, pleines de fournitures médicales – blouses de protection, des masques, gels hydroalcooliques – c’est vraiment de la folie. » Voilà ce à quoi « l’économie de marché » et les priorités capitalistes du gouvernement américain ont réduit les services de santé dans le pays le plus riche au monde !


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 31 Mars 2020, 08:08

Salut camarades,

Approvisionnement alimentaire : On ne veut pas compter nos mort-es !
30 mars 2020 sur le site de La Riposte

https://www.lariposte.org/2020/03/commu ... s-mort-es/

C’est dans une grande tristesse mêlée de colère que nous relayons en solidarité ce communiqué de l’UL CGT Saint-Denis , suite au décès d’une de ses militantes les plus combatives, Aïcha ISSADOUNENE. Aïcha a succombé au COVID-19, par la faute de la négligence et de la cupidité de son employeur, le groupe Carrefour.

Saint-Denis, le dimanche 29 mars

C’est avec une grande émotion que l’union locale CGT de Saint-Denis a appris la mort de notre camarade Aïcha ISSADOUNENE , salariée et déléguée syndicale de Carrefour Saint-Denis, ce jeudi 26 mars. Elle a succombé au COVID-19. Elle a surtout été la victime de cette course au profit insupportable qui envoie les travailleuses et les travailleurs les plus précaires en première ligne, sans aucune protection, pendant que la direction, elle, se porte bien, au chaud avec masques et test de dépistage.

Aujourd’hui, dimanche 29 mars, Carrefour Saint-Denis restera fermé. Suite à l’intervention de La CGT Commerce et Service et de l’Union Locale CGT Saint-Denis, nous avons obtenu la fermeture du Carrefour de Saint-Denis tous les dimanche.

Nous saluons l’engagement de notre camarade, sans faille et attentionné auprès de ses collègues et de leurs droits. Appréciée de tous, son dévouement en faisait l’un des piliers de l’établissement et de la dignité des salarié-es.

Malgré nos alertes, sur les dangers et l’exposition réelle des salariés, la rentabilité et le mépris ont eu raison de la santé et de la vie des salariées. La ministre du travail, la direction du groupe Carrefour portent la responsabilité de la mort de notre camarade.
Au carrefour de Saint-Denis, on ne peut que constater les mesures dérisoires de protection pour des salariés qui effectuent une mission d’intérêt hautement général, assurant l’approvisionnement de la quasi totalité de la population dionysienne.

Agiter la promesse d’une prime de 1000 euros pour encourager les salariés à travailler dans des conditions dangereuses relève du mépris le plus total pour la vie de celles et ceux qui sont en première ligne pour faire tourner le magasin et sans qui rien n’est possible.

Nous avons informé les salarié-es de leur droit de retrait et que la CGT est à leurs côtés pour celles et ceux qui voudraient l’exercer. Bien qu’il s’agisse d’un droit individuel nous entendons le défendre collectivement.

Nous exigeons la fermeture des rayons non alimentaires non indispensables. Nous exigeons que des mesures de protection immédiates soient mises en place pour les salariés de Carrefour et des secteurs indispensables.

L’Union Locale CGT Saint-Denis, Dimanche 29 mars 2020

Contact : contact@ulcgtsaintdenis.fr unionlocalecgtsaintdenis@outlook.fr


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 01 Avr 2020, 15:10

Salut camarades,

8 mars : “Journée du droit de se taire, femme !”
Le 1 avril 2020 sur le site de La Riposte
Par Marine G. (Lorient)

https://www.lariposte.org/2020/04/8-mar ... ire-femme/

Image

Alors que les mouvements féministes ont repris de l’ampleur ces dernières années suite au scandale Weinstein aux Etats-Unis et de la vague me-too qui a secoué le patriarcat dans un antre où il se sentait à l’abri, à savoir le monde du cinéma, voilà que la France a connu à son tour une résurgence de la lutte des femmes pour leurs droits suite à la révélation de l’affaire Adèle Haenel et d’une énième accusation de viol à l’encontre du réalisateur Franco-Polonais Roman Polanski, déjà condamné pour abus sexuel sur mineure en 1977 et sous le coup d’une demande d’extradition par les États-Unis. C’est dans ce climat déjà délétère que la répression policière s’est abattue sur les militantes féministes à la veille de la journée du 8 mars et le jour même de la manifestation.

“Se viene marzo”

Le mois de mars commençait à peine, lourd de promesses, le printemps arrivant timidement. On espérait, peut-être sans oser le dire, un vent de révolte comme l’annonçaient des militant.es chilien.nes dans les rues de Santiago1 . En France, malgré l’effroi face à l’arrivée du Coronavirus, nombreuses sont ces personnes qui comptaient bien faire du mois de mars un mois de luttes.

Cependant, ceux (majoritairement des hommes, ce pourquoi je prends l’initiative de ne pas utiliser ici l’écriture inclusive) au pouvoir n’ont pas eu l’intention de faciliter les choses et c’est pour ces raisons que cette première semaine du mois de mars s’est achevée avec un goût amer pour toutes les femmes pourtant bien décidées à faire entendre leurs revendications, leurs voix et faire valoir leurs droits.

En effet, alors que la fin de semaine annonçait la date symbolique du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, ces dernières en ont vu plusieurs de ceux-ci être bafoués, piétinés.

On va dire que tout avait mal commencé, puisque la semaine précédente, le cinéma français récompensait un pédocriminel, violeur récidiviste lors de la 45ème cérémonie des Césars2 et que le Premier Ministre annonçait le passage en force de la réforme des retraites, particulièrement violente pour une majorité de femmes3, en prononçant la formule magique du 49-34. Le ton était donné, la guerre, déclarée. Le mois de mars ne pouvait que débuter dans la colère et l’indignation de tous, mais surtout de toutes.

Depuis plusieurs mois, un peu partout, les associations féministes et autres structures politiques et syndicales s’organisaient autour de la journée du 8 mars prévoyant des rassemblements et autres manifestations. Du droit à disposer de son corps, incluant le droit à l’IVG -remis en question dans plusieurs pays, en passant par l’égalité femmes-hommes dans la sphère professionnelle comme privée… Les revendications sont multiples.

C’est dans cet état d’esprit que des marches nocturnes sont alors prévues en amont de la grande journée internationale des droits des femmes dans plusieurs villes de France5. Leur objectif était clair: se réapproprier l’espace public de nuit, lieux souvent synonymes d’insécurité et même de violence du point de vue de nombreuses femmes. Le droit de circuler sans peur…

Le message est fort, celui du gouvernement le fut -malheureusement- plus encore. Puisque le samedi 7 mars, alors qu’à Paris la marche nocturne non-mixte se déroule dans un pacifisme absolu, encadrée par les CRS d’un bout à l’autre, le cortège se retrouve nassé juste avant place de la République. Il est 23h, des femmes sont victimes d’insultes, sont tirées par les cheveux, poussées violemment dans les bouches de métro, par la police. Certaines se retrouvent même en garde à vue dans des conditions inacceptables6. Ce genre de récit nous semble familier, nombre de mouvements ont été victimes de cette violence policière, souvent sans autre raison que la mise en pratique d’une politique répressive visant à protéger le système capitaliste dans lequel nous vivons. C’est pourquoi, ce qui s’est passé ce week-end là est une énième alarme des abus au sein de notre société que nous devons montrer et surtout combattre.

Le 8 mars d’hier à aujourd’hui

Pour rappel, la Journée Internationale des Droits des Femmes remonte au début du XXème siècle. En 1910, Clara Zetkin, figure historique du féminisme socialiste, organise une rencontre à Copenhague avec plusieurs femmes de différents pays. Ensemble elles font naître l’idée d’une journée qui leur serait consacrée. Cette journée devant servir à inclure, entre autres, le droit de vote des femmes dans les revendications portées par le mouvement ouvrier international dans la lutte des classes. Plusieurs rassemblements ont lieu, sans qu’une date précise soit fixée.

En 1917, le 8 mars du calendrier grégorien, des étudiantes, des ouvrières du secteur du textile descendent dans les rues de Petrograd pour réclamer “du pain et la paix”. Elles sont rejointes par des ouvriers qui quittent leur travail pour venir grossir les cortèges. Cela marque le début de la révolution russe.

En 1917, le 8 mars du calendrier grégorien, des étudiantes, des ouvrières du secteur du textile descendent dans les rues de Petrograd pour réclamer “du pain et la paix”. Elles sont rejointes par des ouvriers qui quittent leur travail pour venir grossir les cortèges. Cela marque le début de la révolution russe.

C’est quatre an plus tard, le 8 mars 1921, que Lénine déclare que cette date deviendra la “journée internationale des travailleuses”, en hommage aux femmes qui ont initié la révolution bolchévique de 19177.

Cette date est historiquement marquée par le combat des femmes à travers le monde. Hier comme aujourd’hui, elles se mettent en grève8, descendent dans la rue pour revendiquer leurs droits9, reprendre ce qui leur appartient.

Il n’était donc pas incohérent de voir cette année encore les femmes françaises s’emparer de cette date symbolique pour exiger ce qui apparaît comme une évidence, le droit de naître femme sans devoir en payer les conséquences.

Mais voilà, l’oppression des femmes n’est pas le fruit d’un hasard, elle sert un système qui ne peut demeurer sans la domination des hommes sur les femmes. Ces dernières se doivent de réaliser gratuitement les tâches domestiques et la reproduction sociale, et pour que cela soit possible il faut nécessairement qu’elles soient soumises et dociles, car une femme forte et indépendante se rendrait bien compte de l’injustice et réclamerait l’égalité, ce qui, évidemment, contribuerait certainement à la chute du capitalisme ou l’endommagerait fortement. C’est pourquoi, alors que la quatrième vague du féminisme déferle à travers le monde, la communauté bourgeoise met ce qu’il faut en oeuvre pour prouver qu’elle n’a pas l’intention de céder quoique ce soit et qu’elle compte bien faire taire ces féministes lesbiennes, poilues, agressives et asociales. Rien d’étonnant alors de voir apparaître des marques de mépris de la part de quelques personnalités bien ancrées à leurs valeurs patriarcales10 envers celles et ceux qui par mégarde osent “se lever, se barrer et gueuler”11.Adèle Haenel, Florence Foresti, Virginie Despentes… autant de femmes attaquées, discréditées et finalement traitées comme coupables d’un crime apparemment bien plus atroce que des agressions sexuelles, celui de réclamer justice, de réclamer l’égalité, celui d’être “fortes, fières, radicales et en colère”.

Parce que oui, une femme qui l’ouvre, qui revendique ses droits est une hystérique dangereuse qu’on ferait mieux d’enfermer. Une femme qui proteste, une femme qui se lève et qui gueule est une femme qu’il faut maîtriser, à qui il faut rappeler qu’elle restera le sexe faible. Cela explique alors les violences policières peu de jours après. “Si tu l’ouvres, femme, ne t’en fais pas, nous saurons comment te faire taire”, pensent-ils sûrement.

Un gouvernement hors la loi

Donc oui, ce qui s’est passé ce samedi-là n’est que la réponse musclée d’un monde qui se sent menacé.

Et pour preuve, si l’on reconsidère ce qui s’est déroulé à Paris ce soir-là, rien ne peut venir justifier la violence, même si Marlène Schiappa tente d’exprimer le contraire en se disant tout d’abord choquée des vidéos montrant des policiers traînant des femmes sur des marches du métro mais en rendant tout de même les manifestantes coupables en expliquant que “le tracé de la manifestation n’avait pas été respecté”12 et les policiers deviennent alors de bons employés tentant de faire régner l’ordre coûte que coûte. Et pourtant, cette manifestation était déclarée, et le cortège s’est terminé à l’endroit prévu, et c’est à cet endroit-même que les violences ont débuté. Et quand bien même, est-il encore utile de préciser que selon le droit international une manifestation n’a pas besoin d’être autorisée pour être légale, et que selon ce même droit “l’usage de la force par la police ou la gendarmerie n’est légal que s’il est nécessaire et proportionnel.”13

Donc, Madame Schiappa, on en revient à la même question, qu’est-ce qui peut justifier l’usage de la force par les policiers en ce 7 mars au soir, si ce n’est une réponse ferme d’un système qui ne peut exister dans un monde où les femmes seraient libres de droits?

Il est une chose importante à expliquer, dans une manifestation les ordres viennent de la Préfecture de Police, et le Préfet de Police de Paris n’est autre que Didier Lallement. Cet homme, ancien préfet de Bordeaux, a pour réputation de donner des ordres démesurés, parfois illégaux, lors des manifestations, allant à l’encontre de certains articles du code de sécurité intérieure, selon lesquels “l’emploi de la force ne l’est qu’en absolue nécessité et la force déployée doit alors être proportionnée au trouble à faire cesser”14. Représentant de l’Etat, cet homme -comme tant d’autres- est donc prêt à bien des choses pour protéger le système capitaliste dans lequel il évolue. Et ce soir là, c’est bien lui qui a ordonné de nasser le cortège, pourtant pacifique, place de la République. Sauf que voilà, le fait de nasser est une pratique que la cour d’appel de Lyon a déjà estimé comme constituant une possible infraction15. Monsieur Lallement, comme bien d’autres personnes de sa catégorie font de la force, de la violence et de l’impunité, un modèle de réussite. Des gilets jaunes aux féministes en passant par tou.tes les militant.es qui sortent dans la rue pour lutter contre un système oppressif, tou.tes prennent le risque de se confronter à la répression disproportionnée de ceux qui ordonnent et de ceux qui exécutent*.

Le Gouvernement prétendait en novembre dernier mettre en place des mesures devant permettre de lutter contre les violences faites aux femmes après plusieurs mois de soi-disant travail sur un grenelle dédié au sujet. Et pourtant les voilà trois mois après se justifiant de leurs actes par le même stratagème que la majorité des auteurs de violences, en culpabilisant les manifestantes, les rendant responsables de ce qu’elles subissent (cf. communiqué de presse de la Préfecture de Police sur la manifestation du 7 mars 2020).

Donc non, il n’y a rien qui justifie les violences qui ont eu lieu à Nantes16, à Bruxelles17 ou à Paris. Rien qui ne justifie non plus que Roman Polanski ait reçu le Prix du Meilleur Réalisateur, toujours libre, malgré les différentes plaintes pour viol dont il n’a toujours pas répondu devant la justice. Rien non plus qui ne justifie les féminicides, le viol, les agressions sexuelles, le harcèlement, les violences conjugales, les inégalités, la peur. Rien. A part le besoin d’une partie de la population de maintenir une domination permanente sur le reste de la population afin de faire perdurer un système capitaliste qui n’est rien sans le patriarcat et l’impérialisme.

“Il n’est pas interdit de fuir”

En France, comme dans beaucoup d’autres pays du monde d’ailleurs, le mois de mars qui promettait donc un vent de révolte, a finalement été synonyme de violences du point de vue des femmes. Après avoir essuyé plusieurs claques institutionnelles, les voilà face à une crise sanitaire et financière dont elles seront proportionnellement les plus touchées. Si l’on regarde les métiers les plus sollicités face au Covid-19 et au confinement qui en découle, on retrouve en grande partie des métiers dits féminins. C’est ainsi que les infirmières, les aide-soignantes, les caissières, les professeures, les boulangères… se retrouvent au front sans moyens ni matériel. N’oublions pas toutes celles qui travaillent dans les usines qui continuent de tourner et qui, ne pouvant se permettre de perdre leurs emplois et leurs salaires continuent de travailler malgré les risques que cela représente, et qui voient le Gouvernement remettre en cause le Code du Travail18 sans qu’elles ne puissent protester.

Malheureusement, au- delà du risque sanitaire encouru, le Covid-19 amène avec lui son lot de malheurs. Alors que le confinement est entamé depuis plusieurs semaines afin de limiter la propagation du virus, le nombre de féminicides quant à lui continue d’augmenter [note de l’auteure : 20 féminicides le jour où nous écrivons cet article]. Le confinement et l’ambiance anxiogène qui entoure la pandémie attisent les tensions et renforcent une violence déjà latente. L’impossibilité de sortir ne permet plus aux femmes de s’éloigner d’un conjoint violent et réduit la possibilité pour les proches de voir et de réagir19. Les femmes victimes de violences conjugales sont limitées dans leurs possibilités de fuir mais aussi de rejoindre leur interlocuteurs.rices pour demander de l’aide, différents lieux d’accueils ayant fermé à travers la France pour amoindrir les risques de contamination, alors que des solutions intermédiaires auraient pu être trouvées pour à la fois donner un lieu de refuges aux femmes victimes de violences conjugales tout en limitant les risques de contagion. Il ne leur reste donc comme seul soutien que la Police, qui quelques semaines plus tôt frappait celles qui osaient l’ouvrir.

Cela ne doit pourtant pas amener les gens à baisser les bras. En cette période de crise il est important de respecter les gestes barrières et en restant confiné quand cela le permet mais aussi en appelant ses proches afin de s’assurer que personne ne soit en danger. Et surtout il est tout aussi important de continuer la lutte, de garder en tête que si le mois de mars n’a pas été à la hauteur, notre colère n’en est pas moins flamboyante et que tant que ces violences existeront le combat devra continuer.

*Ce sont des personnes utilisant les codes de domination masculine, ce pourquoi je prends l’initiative de ne pas utiliser ici l’écriture inclusive

pour aller plus loin :

1https://www.mediapart.fr/journal/international/090320/au-chili-la-revolte-continue-de-gronder?onglet=full

2https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/02/29/aux-cesars-roman-polanski-recompense-malgre-la-controverse_6031304_3246.html

3http://www.cgt.fr/actualites/france/retraite/mobilisation/reforme-des-retraites-la-double-peine-des-femmes

4https://www.mediapart.fr/journal/france/010320/devant-l-assemblee-ce-49-3-c-est-une-nouvelle-violence-qui-nous-est-faite

5https://dijoncter.info/marche-feministe-nocturne-en-mixite-choisie-1784

6https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/charge-policiere-lors-d-une-manifestation-feministe-a-paris-ca-na-pas-de-sens-de-montrer-tant-de-violence-face-a-des-femmes-qui-reclament-leurs-droits_3857327.html

7https://www.france24.com/fr/20200308-le-8-mars-histoire-centenaire-et-chaotique-d-une-date-cl%C3%A9-pour-la-lutte-des-femmes

8http://8mars.info/8-mars-2019

9https://www.humanite.fr/8-mars-les-latino-americaines-massivement-mobilisees-686032

10https://www.telerama.fr/television/ceremonie-des-cesar-haro-sur-florence-foresti,n6613475.php

11https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212

12https://www.huffingtonpost.fr/entry/marlene-schiappa-images-marche-femmes_fr_5e653a93c5b6670e72f9cc64

13https://www.amnesty.fr/focus/tout-savoir-sur-le-droit-de-manifester-en-france

14https://www.mediapart.fr/journal/france/070320/les-pratiques-illegales-du-prefet-lallement

15 idem

16http://site.ldh-france.org/nantes/repression-policiere-de-marche-droits-femmes-8-mars-2020-responsables-doivent-repondre-de-leurs-choix/

17 idem

18https://www.humanite.fr/le-debat-parlementaire-en-direct-le-pouvoir-sattaque-au-code-du-travail-en-pleine-epidemie-686626


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 02 Avr 2020, 11:36

Salut camarades,

Une vie de facteur contre un journal
Le jeudi 2 avril 2020, par Fabien Lecomte
Sur le site de La Riposte

https://www.lariposte.org/2020/04/une-v ... n-journal/

Image
Qui possèdent les médias français ?

La Poste a mis plus de quinze jours à réagir après le début du confinement. Les facteurs étaient jusqu’alors au contact de la population sans masques ni gants avec, pour les plus chanceux, un peu de gel hydroalcoolique. Très rapidement les cas de facteurs touchés par le coronavirus Covid-19 se sont multipliés tant et si bien que le bureau de Versailles à dû fermer pour désinfestation et bien d’autres en France.

Après avoir consulté les syndicats et les médecins du travail, La Poste a proposé une nouvelle organisation qui semblait contenter une bonne partie des salariés ou qui était pris par la plupart comme un moindre mal : prise de services 3 jours par semaine au lieu de 6. Jamais plus de 50 % de l’effectif sur le site. Travail réduit à six heures au lieu des sept usuelles par jour. L’arrêt complet de l’activité s’il n’y a pas la possibilité d’appliquer les distances de sécurité d’un mètre. L’arrêt de la distribution de publicité. Sans être une apanacée, cette adaptation aurait permis de distribuer les plis médicaux urgents et la presse. Cependant, ce n’était pas suffisant puisque la Poste à fait don à la Police de 300 000 masques de protection ce qui a eu pour conséquence que les facteurs travaillent les uns à côté des autres sans masque. À côté de cela, si le courrier diminue, le colis est en constante augmentation. En effet les gens confinés, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ont accru leurs achats de produits non vitaux sur internet : vêtements, chaussures, jeux vidéo, etc. Le fait est qu’il y a une forte augmentation du trafic colis sans un réaménagement adéquat des circuits de préparation ni un ralentissement des cadences. En résumé, ce plan de crise n’était ni parfait ni suffisant, mais il avait la qualité d’exister.

Ceci était sans compter sur la puissance des lobbies de presse qui sont détenus à 90 % par dix milliardaires. Non pas qu’il aurait été bâillonné, mais le journal du lundi arrivera le mercredi afin de préserver nos facteurs. Scandale pour la presse bourgeoise qui dit que « la Poste les a abandonnés » ou encore «qu’elle bafoue ses engagement» (voir note 1) . En effet pour ses dix milliardaires, la vie d’un facteur vaut bien moins qu’un journal en retard. Leur cynisme va même jusqu’à dire que cela réduit la liberté de la presse qui doit continuer absolument à être diffuser. (voir note 2.) Quelle est cette prétendue liberté lorsque tout le pouvoir médiatique est concentré entre les mains de dix personnes ? Dix bourgeois ultra-riches qui appartiennent tous à la même classe sociale et fréquentent les mêmes cercles de puissants. Si on paraphrasait Macron, on appellerait une telle concentration de pouvoir aux mains d’une infime minorité qui décide pour l’immense majorité une dictature. Il n’a pas été très dur pour eux d’aller pleurer au Gouvernement. Les membres du Gouvernement qui n’ont pas plus de sensibilité pour la perte d’un facteur que pour la perte de la première dent de lait d’un de leurs rejetons. Ainsi Edouard Philippe a convoqué jeudi à Matignon le patron de la Poste pour « s’assurer qu’elle remplit bien toutes ses missions ». Philippe Wahl n’a pas mis longtemps à s’exécuter puisque dès le premier jour de la nouvelle organisation, mercredi 1er avril, il a annoncé qu’il cassait tout et que ce n’était pas une blague.

À partir de lundi 6 avril, la Poste fera appel à ses employés précaires de Mediapost, intérimaires et CDD pour assurer la distribution de la presse. Bravo aux lobbies de la presse. Vous participez un peu plus à la crise sanitaire, mais que vaut la vie d’un salarié précaire pour un milliardaire ? Manifestement pas grand-chose. Pour les postiers aux guichets, avec un contact direct avec le public, ce n’est pas beaucoup plus glorieux puisque 850 bureaux de proximité seront rouverts en pleine période de confinement alors que la CGT FAPT alertait déjà du manque de « garanties d’une protection optimale du personnel », dans un communiqué paru le 26 mars. (voir note 3).

La lutte des classes s’exprime complètement dans le cas emblématique de la Poste. Tout en haut des puissants milliardaires qui ne prennent aucun risque face à la maladie qui font pression sur leurs serviteurs serviles : les membres du Gouvernement. Au bout de la chaîne le postier et même en dessous de lui l’intérimaire et le CDD qui prendront tous les risques pour que leurs journaux ne prennent pas deux jours de retard. Plus que jamais, renversons la pyramide : chassons-les du pouvoir et prenons nos vies en mains. Nos vies avant leur profit.

1. Voir communiqué de l’alliance de la presse d’information générale publié le 26 Mars

2. https://www.la-croix.com/Economie/Media ... 1201086661

3. (http://www.cgt-fapt.fr/2020/03/aujourdh ... s-usagers/


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 03 Avr 2020, 10:44

Salut camarades,

Santé des réfugiés : les droits humains piétinés, une question de santé publique
Le vendredi 3 avril 2020, sur le site de La Riposte
Par Émilie et William

La pandémie du Coronavirus, avec ses tourments et ses malheurs, nous a aussi amené certaines chimères que nous pensions abandonnées face à l’ordre inique de ce monde. Nous observons, en effet, en cette période, la floraison d’une médiatisation importante autour de l’exclusion sociale et, de fait, de la question de la santé des personnes sans-abri. Depuis le début du confinement, de nombreux articles posent désormais la question des conditions sanitaires dans lesquelles vivent les personnes exclues du droit au logement et, dans une moindre mesure, celle des réfugiés. C’est donc le moment opportun pour revenir sur les conditions de vie déplorables auxquelles sont exposés, en temps normal, ceux qui n’ont pas ou plus de « chez soi ».

La suite de cet article important sur le site en lien...

https://www.lariposte.org/2020/04/sante ... -publique/

Image

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 04 Avr 2020, 17:30

Salut camarades,

État d’urgence sanitaire ou la sauvegarde du capitalisme
Le samedi 4 avril 2020 sur le site de La Riposte
Par Gauthier HORDEL, PCF Rouen

https://www.lariposte.org/2020/04/etat- ... pitalisme/

Alors que la pandémie provoque une violente crise sanitaire, les répercussions sociales et économiques se font déjà ressentir alors que le pire reste à venir. Les hôpitaux dans les principaux pays au capitalisme avancé sont en état de saturation, manque de moyens, de médicaments et de personnels. Les mesures de confinement à l’origine de la baisse de l’activité des entreprises et de la demande, dans une économie qui était déjà au bord du gouffre, provoquent un ralentissement drastique de l’économie. Selon l’INSEE, l’économie française tourne à 65 % de ses capacités et annonce que potentiellement, un mois de confinement provoquerait une perte de 3 points de PIB sur la croissance annuelle. En d’autres termes, même si ces chiffres restent des estimations fragiles, la France sera inéluctablement en récession pour l’année 2020. Ce qui est valable pour la France le sera également pour de très nombreux pays. C’est le résultat de différents facteurs :

-une économie qui montrait déjà des signes précurseurs de récession

-une sous-estimation et un manque d’anticipation face à la propagation de l’épidémie

-une stratégie de gestion de la crise ayant recours au confinement autoritaire plutôt qu’au dépistage massif par manque de moyens

-mensonge avéré sur la gestion des stocks stratégiques de matériel médical (essentiellement des masques) selon une enquête menée par le journal Mediapart

-la destruction du système de santé public

Le tout dans une économie dont le seul moteur est la croissance et le profit.

Les gouvernements du monde entier se retrouvent à devoir gérer la catastrophe qui est non seulement sanitaire mais aussi économique. Paradoxalement, les pays les plus impactés sont dits les plus développés, en témoigne la situation des États-Unis[i] dont les conséquences sanitaires s’annoncent tragiques. En France, pour appliquer légalement toutes les mesures sanitaires l’état d’urgence sanitaire a été voté à l’Assemblée Nationale sans obtenir l’unanimité. Notamment le Parti Communiste, la France Insoumise et trois députés PS ont voté contre cet « état d’urgence » octroyant à l’exécutif un pouvoir démesuré et en bafouant les droits des travailleurs. Il faut se demander ici quelle est la priorité du gouvernement. Est-ce la sécurité sanitaire ou la sécurité économique pour les capitalistes ?

Pendant cet état de « crise », une série d’ordonnances sera présentée afin de prendre des mesures d’exception parmi lesquelles, nous trouvons de lourdes dérogations sur le droit du travail. Par exemple la possibilité de faire travailler salariés et agents 60 heures par semaine avec des restrictions sur le temps de repos. Il est évident qu’il fallait des mesures d’exception pour tout le personnel hospitalier qui après des années de destruction du service de santé publique se retrouve en sous-effectif. Hier, le Gouvernement faisait intervenir « le service public » coercitif lorsqu’il tentait de faire valoir ses revendications pour un système de santé de qualité au service de la population. Aujourd’hui, érigés en héros par ce même gouvernement sous la pression des évènements, ils portent la crise à bout de bras.

Ces ordonnances dérogeant au temps de travail s’appliqueront jusqu’à la fin de l’année tandis que d’ici-là, nous serons sortis de la crise sanitaire. Les textes restent volontairement flous quant aux secteurs d’activité qui seront concernées. Le recours au chômage partiel appelé ici activité partielle permettra aux entreprises de bénéficier de ce dispositif avec une rémunération s’élevant à 84 % du salaire initiale et 100 % pour les salaires au SMIC. Par contre les interdictions de licenciement ne sont pas à l’ordre du jour. Ces dispositifs sont des aides pour le patronat et les capitalistes, il s’agit bien évidemment de venir au secours de ces derniers. Quelques dispositions sont en faveur des travailleurs par exemple la prolongation des droits au chômage, mais ce sont des miettes si l’on compare à ce dont les entreprises vont bénéficier. Il était impossible d’aggraver la misère actuellement existante, cela aurait été une situation totalement insoutenable.

« Quoi qu’il en coûte », il faut soutenir l’économie qui, tant qu’elle est partiellement neutralisée, alimente la gravité de la récession à venir et endommage les profits capitalistes. En réalité la sécurité sanitaire des salariés pèse bien peu face à la puissance du pouvoir économique des capitalistes. Lorsqu’ils s’inquiètent de la santé des salariés, c’est avant tout celle de la force de travail qui leur permet de générer des bénéfices.

La doctrine qui consiste à dire qu’il faut libéraliser le marché, que la puissance publique ne doit pas intervenir, à montrer son incapacité à faire face à la situation. L’État a dû intervenir pour soutenir l’économie puisque apparemment le libre marché n’est plus en capacité de réguler la situation. Pourtant cette doctrine n’a pas entièrement disparu puisque l’État se refuse de s’immiscer trop profondément dans la gestion de l’économie. À défaut du communisme, c’est-à-dire un système débarrassé de la propriété privée des moyens de production et de son corollaire le profit capitaliste, dont la base est la gestion collective de la production organisée et calquée sur les besoins réels, il faudrait orienter totalement l’économie sur la gestion de la crise. Ce qui veut dire déterminer ce qui relève du maintien de l’activité économique indispensable de ce qui ne l’est pas. Or le gouvernement se refuse absolument d’intervenir dans ce domaine, et ceci par idéologie. Le flou qui entoure les ordonnances en est la parfaite illustration, qui par contre sont claires sur la façon dont les salariés seront davantage exploités. Ce serait reconnaître la « puissance » de la gestion collective de l’économie. En effet, sous le communisme, il est facile d’imaginer qu’en période de pandémie l’organisation de la société basée sur une totale coopération serait beaucoup plus malléable pour mobiliser l’appareil productif pour répondre à l’objectif, combattre la propagation du virus, cela évitera de faire tourner des secteurs d’activité qui consommeront du matériel qui manque cruellement dans les hôpitaux. Sous le capitalisme, même en état de crise, demeure la compétition, la concurrence, le secret industriel qui sont des freins pour résoudre le défi auquel fait face l’humanité. Le meilleur exemple de cette situation est la guerre que se font les pays (France, Suède, États-Unis, Italie, République Tchèque) pour se fournir en masque auprès du principal fournisseur, la Chine et dont les prix s’envolent selon les « sacro-saintes lois » du marché.

Il est une chose que les capitalistes et le Gouvernement sont obligés d’admettre par la force des évènements. La classe ouvrière, dans sa définition large à savoir l’ensemble des salariés et agents du service public, assure le fonctionnement de la société. Lorsqu’ils ont pris conscience de la gravité de la situation et que la menace des droits de retrait s’est faite sentir en masse, le Gouvernement a exhorté les travailleurs à poursuivre leur activité notamment dans les secteurs stratégiques comme la grande distribution et l’agro-alimentaire. À ce moment « ceux qui ne sont rien » sont devenus tout. La classe ouvrière à raison de faire valoir son droit de retrait ou de brandir une menace de grève pour assurer sa sécurité, car contrairement à ce que prétendent les PDG de Carrefour, Leclerc ou autres enseignes de la grande distribution sur les plateaux télé du 20h, au mieux la sécurité a trop tardé à venir, au pire elle n’est pas assurée. Il y a une profonde contradiction entre leurs mensonges et la réalité du terrain[ii]. Pour le seul profit les grandes firmes exposent leurs salariés à des risques inconsidérés

Les flatteries envers « nos héros » de première ligne et de seconde ligne ainsi que les primes de 1000 euros n’effaceront pas le mépris que cette classe dominante a eu hier. Les salariés sauront s’en rappeler ! Comme ils sauront se rappeler que le respect du confinement se fait à coup de contrôle de police très zélée et d’amendes. Voilà la manière dont ce gouvernement protège son peuple ! Cette classe dominante devra rendre des comptes et cette perspective les effraies. Ils peuvent en appeler à l’Union Nationale, celle-ci ne résiste pas à l’épreuve des faits et contrairement aux périodes précédentes sous le coup des attentats, la classe ouvrière n’est pas dupe. Cette situation met en lumière de manière concrète sa puissance. Il s’agit pour le mouvement ouvrier de favoriser cette prise de conscience et d’utiliser cette puissance pour faire feu contre le capitalisme, en revendiquant la réquisition des secteurs stratégiques de l’économie pour les retirer de l’emprise des capitalistes.

Notes:

[i] https://www.lariposte.org/2020/03/etats ... -publique/

[ii] https://www.lariposte.org/2020/03/commu ... s-mort-es/


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 10 Avr 2020, 06:54

Salut camarades,

Une crise dans l’Éducation Nationale
Le jeudi 9 avril 2020, sur le site de La Riposte
Par Eric Jouen, PCF 76

https://www.lariposte.org/2020/04/une-c ... nationale/

Image
(Photo : Pierre Mérimée/REA)

Manque d’ordinateurs, réseaux saturés, problèmes de connexion, multiplication des supports informatiques... Les enseignants tentent tant bien que mal de maintenir la “continuité pédagogique” annoncée par le Ministère de l’Éducation Nationale.

Pendant cette période de confinement, le Gouvernement et le Ministre de l’Éducation nationale ont décidé d’assurer la continuité pédagogique par des cours à distance. Or, ce que l’on peut constater dans la réalité, c’est que les élèves ne sont pas à égalité, et que la fracture numérique se fait cruellement sentir, d’une part, et que d’autre part, les enseignants ont fait montre de dévouement et de conscience professionnelle, la hiérarchie étant passée très rapidement de la pression sur eux à des directives pour ralentir le rythme de travail.

En effet, une chose est d’annoncer la “continuité pédagogique” de manière très solennelle dans les médias et une autre est de l’assurer cette “continuité pédagogique” en faisant en sorte que chaque élève ait les moyens de suivre les cours.

Certains établissements ont fait le constat qu’un peu plus de 10 % de leurs élèves n’ont pas d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, sans compter ceux qui n’ont pas la capacité d’aller récupérer les cours ou les activités à réaliser. Dans de très nombreuses familles, il y a un seul ordinateur pour plusieurs enfants, parfois sans imprimante, et souvent avec des parents qui sont en télétravail. Les personnels des établissements se sont mobilisés et ont prêté du matériel à des familles.

Les élèves ont accès à un Espace Numérique de Travail (ENT), grâce à un code donné par leur établissement en début d’année. Mais la fréquentation est telle actuellement que les ENT sont saturés régulièrement. Certains enseignants ont fait le choix de passer par d’autres supports pour pouvoir maintenir le contact avec leurs élèves : padlets, adresses mail créées pour l’occasion, classrooms, quiz numériques, photos envoyées…D’ailleurs, les parents se plaignent de la difficulté de s’y retrouver dans cette diversité de supports.

Les élèves les plus assidus ont à cœur de réussir tout de même leur année scolaire et fournissent le travail nécessaire en gardant un certain rythme scolaire avec des horaires réservés, mais l’ensemble des parents reconnaissent que la présence en cours est beaucoup plus motivante et que le fait d’assister à un cours facilite grandement les apprentissages.

Les documents, de par leur taille, transitent difficilement via les ENT. Il faut alors les exporter en PDF ou les envoyer sur des adresses mail personnelles, alors qu’on s’interdit cela d’ordinaire. D’autres échangent parfois par messages sur téléphones.

Les parents font part également de leurs difficultés à suivre les travaux de leurs enfants, soit parce que leur propre niveau scolaire n’est pas adapté, soit parce qu’ils travaillent hors foyer . En effet, il est difficile de suivre les cours de ses enfants, qui prennent plusieurs heures par jour, quand on est caissière et qu’on rentre tard le soir. L’élève est livré à lui-même, perd son enthousiasme, sa volonté, s’ennuie etc….

Les parents avouent : “On n’est pas profs nous, c’est un métier !”. En effet, toute la démarche pour amener l’élève à réfléchir, à se construire, à échanger pour s’enrichir, ne se retrouve pas dans toutes les familles.

Certaines familles ne parlent pas Français, et les échanges avec les enseignants de leurs enfants sont très compliqués. Les professeurs principaux appellent les parents, mais même par téléphone on ne peut pas expliquer toutes les consignes. Dans tous les établissements, on est sans nouvelles de certains élèves. Ni par messages, ni par appels téléphoniques. Pourquoi n’ont-ils pas renvoyé leurs devoirs ? Ont-ils réussi à se connecter ? N’ont-ils pas compris les consignes ? On n’en sait rien.

L’aspect positif de cette période révèle au grand jour que les apprentissages ne peuvent pas reposer sur des cours à distance, qu’ils nécessitent un échange entre des humains. Le savoir se construit en interaction, c’est un échange entre des personnes.

Contrairement à ce qu’a lâché la porte-parole du Gouvernement : les enseignants ne “travaillent pas compte tenu de la fermeture des écoles”, il leur a fallu passer des heures à adapter leurs cours, recevoir les devoirs, lire et corriger, faire des commentaires, répondre aux questions, envoyer les corrections, contacter les élèves qui ne transmettent pas leurs devoirs, sans compter les erreurs dans les envois.…

Aux dernières nouvelles, le Ministre de l’Éducation Nationale a opté pour l’évaluation en contrôle continu pour les épreuves du bac, du bac de Français (pour la partie écrite) et du brevet. C’est, pour Jean-Michel Blanquer, « la solution (…) à [s]es yeux la plus simple, la plus sûre, la plus juste ». Autant dire que c’est la solution la plus injuste car de cette manière il y aura autant de bacs que de lycées, démultipliés par le nombre de classes dans chaque lycée, avec des différences de notations parfois importantes. Jean-Michel Blanquer assure que ces différences de notations seront prises en compte par des jurys mis en place dans chaque département. Nous en déduisons par conséquent qu’il nous assure qu’il y aura des différences entre les départements. Nous serons bien loin d’un examen national où la règle de l’anonymat assure l’équité entre chaque élève.

Le système scolaire, dans le cadre d’un système économique capitaliste, ne fait malheureusement que reproduire les différences sociales. En période de confinement, sans lien social, les écarts se creusent et les jeunes défavorisés socialement et culturellement sont livrés à eux-mêmes, sans possibilité d’être soutenus ou aidés par les enseignants, les études étant pour certains la seule manière de sortir d’un quotidien difficile. Cette crise sanitaire, que ne sait pas gérer le capitalisme, a un impact considérable sur les plus en difficulté.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Plestin » 10 Avr 2020, 07:42

Salut GdM,

En effet, leur "continuité pédagogique" c'est vraiment la "cata", spécialement dans les quartiers populaires.
Plestin
 
Message(s) : 2274
Inscription : 28 Sep 2015, 17:10

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 10 Avr 2020, 08:42

Salut cher camarade Plestin,

Plestin a écrit :En effet, leur "continuité pédagogique" c'est vraiment la "cata", spécialement dans les quartiers populaires.


Je le sais d'autant plus que je suis enseignant, je vis au quotidien cette expérience, et que la situation est très difficile à gérer ! On passe un temps de dingue à essayer de tout gérer, les profs sont aussi en première ligne... On y arrive tant bien que mal, aux prix de grandes difficultés ! Enfin cela dépend des endroits, mais partout c'est un peu la catastrophe surtout dans les quartiers populaires...

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2487
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

PrécédentSuivant

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)