fil "interventions de La Riposte"

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 15 Oct 2019, 06:00

Salut camarades,

Le 19 septembre 2019, le Parlement européen a voté à une large majorité – de l’extrême-droite au centre-gauche et aux Verts, un texte mettant en parallèle Nazisme et Communisme. Cette résolution du Parlement Européen votée à Strasbourg : « Importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe » met sur un même plan nazisme et communisme comme fauteurs de guerre et de génocide. Ce texte prend prétexte du Pacte germano-soviétique de 1939 pour expliquer les causes de la guerre...

A la lecture cet article...

Communisme vs Nazisme
Le mardi 15 octobre 2019, sur le site de La Riposte
Par Laurent Gutierrez, du PCF 21

https://www.lariposte.org/2019/10/commu ... s-nazisme/

Fraternellement,
GdM
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 16 Oct 2019, 07:20

Salut camarades,

Le lancement des cahiers de La Riposte en septembre 2019, répond à un besoin fortement ressenti parmi ceux qui s’engagent dans la lutte contre l’injustice sociale et le système capitaliste, celui d’une discussion et d’une clarification des prémisses idéologiques de notre combat.

Si nous voulons convaincre la jeunesse et les travailleurs du bien-fondé des idées marxistes et révolutionnaires, il ne suffit pas de prôner un simple « retour » à celles-ci. Il faut démontrer leur pertinences par des faits, des chiffres et des arguments. Cela passe nécessairement par un travail collectif d’étude et de discussion pour réexaminer les bases théoriques et programmatiques du communisme à la lumière de notre expérience collective.

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Au sommaire du cahier de La Riposte n° 1, 201 pages, 12 €
[Pour une commande me contacter en MP]

Avant propos
La Révolution allemande, 1917 – 1919, par Greg Oxley
Rosa Luxemburg : vie et luttes d’une révolutionnaire, par Jules B
Le marxisme et la technologie, par Gauthier Hordel
Le mouvement des gilets jaunes : leçon d’une occasion manquée, par Fabien Lecomte
Quelle alternative à la médecine libérale ?, par Boris Campos
Georges Plékhanov, théoricien marxiste exceptionnel, par Rafik B
Chine : de la révolution à la restauration capitaliste, par Greg Oxley


Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 17 Oct 2019, 15:51

Salut camarades,

Les 10 heures de l’humain d’abord
17 octobre 2019, La Riposte

https://www.lariposte.org/2019/10/les-1 ... in-dabord/

Le samedi 19 octobre 2019 prochain aura lieu les 10h de l’humain d’abord au Petit-Quevilly, la journée de conférence et débat organisée par la section du parti communiste de Petit-Quevilly (Seine Maritime). A cette occasion, La Riposte a été invité à tenir un stand.

C’est pour nous l’occasion de mieux faire connaître les idées que défend La Riposte au sein du parti communiste.

Nous aurons l’honneur de vous présenter nos dernières publications dont le livre “Les cahiers de la Riposte”, premier numéro d’une future série. Ce livre regroupe une série de textes dont le but est de mieux connaître l’histoire du mouvement ouvrier mais aussi d’inscrire le marxisme dans son temps. Car loin d’être une idéologie du passé, il nous aide formidablement à comprendre les phénomènes qui se déroulent actuellement sous nos yeux. Il faut pour cela le confronter aux problèmes de notre temps pour en faire une idéologie vivante et utile à la lutte que nous menons.

Nous aurons l’occasion aussi de vous présenter notre dernière revue qui regroupe les articles des 6 premiers mois de l’année, synthétisant la première moitié de l’année 2019. Ce sera l’occasion de vous rencontrer et d’échanger.


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Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 25 Oct 2019, 09:45

Salut camarades,

En soutien avec le Rojava et la lutte d'émancipation des travailleurs kurdes et tous ceux du Moyen Orient...

Solidarité avec le Rojava !
Le 25 octobre 2019, sur le site de La Riposte
Par Boris Campos, PCF 56

https://www.lariposte.org/2019/10/solid ... le-rojava/

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(crédit photo : kurdishstruggle on Flickr)

La décision du Président des États-Unis Donald Trump de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie revenait à attribuer de fait un feu vert à Erdogan pour envahir cette zone, le Rojava, peuplée majoritairement de Kurdes. Par cette offensive, le pouvoir turc a pour objectif de détruire le projet politique initié depuis la libération du Rojava face à Daesh et porté par la communauté kurde. Ce projet avait permis à plusieurs populations et communautés religieuses de vivre en paix jusqu’à maintenant. Pour y mettre fin, l’Etat turc souhaite d’une part détruire les milices kurdes qui se sont battues contre Daesh, et d’autre part créer une zone tampon le long de la frontière afin d’y déplacer une population non Kurde, séparant ainsi les populations kurdes de Syrie et de Turquie.

Depuis le début des bombardements aériens et de l’offensive terrestre le 9 octobre, les attaques de l’armée turque et des djihadistes à sa solde ont causé une nouvelle catastrophe humanitaire dans la région. Les organisations de la société civile au nord de la Syrie ont souligné que l’armée turque ciblait les civils et le personnel médical et ont alerté sur l’utilisation plausible d’armes non conventionnelles1 . De plus, comme l’avaient averti les Forces démocratiques syriennes (FDS), de nombreux djihadistes détenus dans les prisons du nord de la Syrie ont profité de l’agression militaire turque pour s’échapper donnant ainsi l’occasion à Daesh de se renforcer.

Depuis le début des bombardements aériens et de l’offensive terrestre le 9 octobre, les attaques de l’armée turque et des djihadistes à sa solde ont causé une nouvelle catastrophe humanitaire dans la région

Les gouvernements occidentaux versent leurs larmes de crocodiles. Mais pourquoi ne décident-ils pas de déployer des troupes le long de la frontière turco-syrienne pour stopper l’invasion turque et protéger la population civile ? Pourquoi, au-delà des beaux discours, aucune sanction économique sérieuse n’est prise à l’encontre du régime d’Erdogan ? Pourquoi la coalition internationale de lutte contre Daesh n’intervient pas pour s’opposer à la renaissance de Daesh ? Où sont les défenseurs du camp de la “démocratie” lorsque se fait attaquer le seul projet démocratique dans la région ? Pourquoi ces gouvernements dits démocratiques deviennent les complices d’une dictature en Turquie ? L’écart entre leurs paroles et leurs actes est à la mesure de leur hypocrisie. Les impérialistes, y compris français, ne défendront jamais que leurs intérêts, pas celui des peuples.

L’Union Européenne a donc pris le parti politique, d’une part, de soutenir son geôlier par procuration. Car Erdogan tient un chantage infâme : que l’Union Européenne ne s’oppose pas à ses plans ou bien il ouvrira ses frontières auprès de 3 millions de réfugiés syriens sur son territoire. D’autre part, l’Union Européenne a pris le parti économique de ne pas faire obstacle à l’autorité d’un marché d’importance pour les capitaux européens. Au détriment des populations du Rojava ? Qu’à cela ne tienne.

Pour ce qui est des États-Unis, l’attitude de Trump, ses déclarations floues et contradictoires ne sont pas juste le fait de sa personnalité. Les interventions de l’impérialisme américain ont créé dans la région une situation chaotique qui dépasse même ses capacités de contrôle. La conduite à tenir a divisé et divise la classe dirigeante et les sommets de l’Etat. Et pour cause : ils sont dans une situation de laquelle ils ne pourront sortir que par la faute. Trump a donc opté pour de la politique intérieure à court terme : tenir sa promesse de retrait des troupes américaines avant les prochaines élections présidentielles.

Du côté de la Russie, elle cherchera par son soutien à “normaliser” la situation, à désarmer les milices du Rojava et à y obtenir la dissolution des structures politiques. Dans ce jeu de négociation, la vie est une monnaie d’échange. Rappelons nous que lors de l’intervention d’Afrin, début 2018, avant de venir s’interposer, Moscou avait délibérément ouvert l’espace aérien aux bombardiers turcs. Concernant le Rojava, l’impérialisme russe ne voudra rien d’autre que sa soumission.

L’espoir ne viendra pas non plus de l’ONU. Les rivalités impérialistes vont la rendre impuissante, une fois de plus. Mais même dans l’hypothèse qu’elle puisse intervenir ou qu’elle autorise une intervention, elle n’apporterait qu’une caution morale à une intervention dont la nature n’en demeurerait pas moins impérialiste. Obtenir un mandat de l’ONU, c’est déposer un pétale de rose sur une grenade.

Celles et ceux qui ont donné 11.000 vies dans la guerre contre Daesh et développé dans la région un système politique fondé sur la démocratie, le pluralisme et l’égalité des genres ont lancé un appel à la solidarité internationale. Le projet d’émancipation sociale du Rojava coïncide avec les intérêts de la classe ouvrière, qu’elle soit turque, iranienne ou occidentale. Au milieu du fracas impérialiste, c’est la seule alliance qu’il ne faudra pas briser.

1 “Agression militaire turque contre le Rojava: Évolutions, bilan ….” 18 oct.. 2019, https://cdkf.fr/agression-militaire-tur ... lisations/. Date de consultation : 22 oct.. 2019.
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Message par Gayraud de Mazars » 31 Oct 2019, 18:15

Salut camarades,

Élections municipales : quelle stratégie pour le PCF ?
Le 31 octobre 2019, Gauther Hordel, PCF Rouen
Article publié sur le site de La Riposte.

https://www.lariposte.org/2019/10/elect ... ur-le-pcf/

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S’il y a bien une élection qui déchaîne les passions compte tenu de ses enjeux au Parti Communiste, ce sont bien les élections municipales. Les prochaines auront lieu en mars 2020. Le PCF possède un grand maillage d’élus locaux à travers la quasi-totalité des départements et ces élections sont d’une importance vitale en ce qui concerne les finances du parti. En effet, si l’on se réfère à la documentation qui est envoyée aux adhérents, ses sources de financement sont issues à 43% de la contribution des élus, c’est à dire qu’ils reversent en totalité ou en partie les indemnités qu’ils perçoivent en tant qu’élus, alors que les cotisations des adhérents ne représentent que 23%.

A l’heure où le PCF voit l’érosion de ses adhérents année après année et se trouve dans une situation toujours plus difficile du point de vue électoral, il n’est pas difficile de comprendre que les enjeux financiers pèsent lourd dans le débat sur la stratégie à adopter à chaque élection municipale. Les dirigeants nationaux et locaux, sous couvert de « large rassemblement », ont souvent adopté la stratégie du rassemblement d’appareils permettant d’augmenter les chances de remporter les élections afin d’obtenir le maximum d’élus. Pour eux, il s’agit d’une question de survie du parti, quitte à faire des alliances en mettant l’aspect programmatique au second plan. Une alliance peut être nécessaire pour représenter une force plus conséquente et écarter un adversaire de droite ou d’extrême droite. En plus de la question du programme, ce sont les circonstances dans lesquelles elle peut se dérouler et ce sur quoi elle débouche qui peut poser problème. Est-elle profitable pour faire valoir les idées du PCF, est-elle utile dans la lutte contre l’austérité ?

La position vis-à-vis du PS est une question qui divise. Entre 2012 et 2017, le gouvernement dit « socialiste » de François Hollande a mené une politique pro-capitaliste, aggravant les conditions sociales des travailleurs, comme la loi El Khomri remettant en cause le code du travail. Ce gouvernement a fait la démonstration qu’il était incapable d’avoir une politique indépendante des intérêts des capitalistes, qui réclament toujours plus de flexibilité en ce qui concerne les droits des travailleurs. Il ne s’est en rien distingué du gouvernement précédent en poursuivant les réformes rétrogrades. Par la même occasion, il a lancé une créature qui a échappé à son contrôle : Emmanuel Macron. De fait, comme beaucoup de partis dans l’exercice du pouvoir, si celui-ci ne peut apporter une réponse à la dégradation des conditions de vie, il se retrouve dans une position très affaiblie. C’est la voie qu’a empruntée le PS.

Dans de nombreuses municipalités, le PCF est dans la majorité avec le PS, quand bien même sur le plan national les communistes ont vivement critiqué la politique de l’ancien gouvernement. Il va sans dire que cette position « schizophrène » est devenue intenable vis-à-vis d’un PS local qui ne tirerait pas publiquement un bilan sans concession de son récent passage gouvernemental. Nombre de militants engagés dans ces majorités locales se sont battus pour mener une politique en adéquation avec leurs convictions, diminuer les effets de l’austérité notamment à travers l’arbitrage budgétaire, mais au bout duquel il faut respecter cette majorité. Peut-être d’autres n’ont pas cette même force de conviction et placent le mandat d’élu comme un objectif au-dessus des autres ou mettent en sourdine leur voix pour ne pas mettre en difficulté la majorité. A l’heure où le PS a fait la démonstration de son caractère pro-capitaliste, il est nécessaire de clarifier la nature des alliances. Le PCF a une longue tradition de lutte, il a marqué les conquêtes sociales qui ont jalonné le 20e siècle. Or aujourd’hui, il manque d’audace et d’idées qui tranchent radicalement avec le système capitaliste. Il a abandonnée l’idée du projet communiste au profit d’une politique basée sur la défense des conquis sociaux et de propositions d’améliorations sociales en tous genres mais qui ne remettent pas en cause fondamentalement la propriété capitaliste. Lorsqu’il évoque le communisme dit «de nouvelle génération », il est difficile d’en comprendre les contours. Il en résulte une stratégie d’alliance confuse avec le PS qui contribue à brouiller les cartes.

La question de la position du PCF avec le PS peut aussi se poser vis-à-vis d’autres organisations, notamment avec Europe Écologie Les Verts qui n’hésitent pas à s’engouffrer dans la mode des mouvements tels que LREM ou LFI, qui rompent en parole avec la forme parti, bien que ces derniers aient des programmes qui ne défendent pas les mêmes intérêts. Yannick Jadot n’hésite pas à proclamer suivre la voie du pragmatisme en n’étant ni de droite ni gauche. Par cela, il alimente la confusion générale.

Ainsi le contexte national posé, les situations doivent s’observer au cas par cas avec comme stratégie commune que les communistes ne devraient jamais s’engager dans des alliances qui pourraient porter atteinte à leur intégrité politique, c’est-à-dire compromettantes, mais sans s’engager dans la voie du sectarisme. C’est la raison pour laquelle la question programmatique est fondamentale. Les discussions devraient être conditionnées par cet aspect. Quel programme défend localement le PCF ? Quelles autres organisations sont susceptibles de partager tout ou partie de ce programme ? Auquel cas, quels compromis pourraient être acceptables sur le plan programmatique ? Avec comme condition sine qua non la libre expression et critique du PCF. La répartition sur les listes électorales vient en second plan. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte pour ce dernier aspect mais l’ordre décrit précédemment est fondamental. S’il n’est pas respecté, cela contribuera à présenter le PCF comme un parti « qui ne se distingue pas des autres avec l’objectif commun de la lutte des places » comme on peut l’entendre régulièrement. Le PCF a besoin de sortir de l’ornière dans laquelle il se trouve, la stratégie qui consiste à sauver des places d’élus à court terme sous prétexte que s’ils disparaissent le parti se rendrait invisible est un mauvais calcul à long terme ; à l’inverse, c’est cette stratégie qui a participé à son affaiblissement.

Partant de ce principe cela ne signifie pas qu’il faut rompre toute discussion avec le PS par exemple, mais une telle alliance doit avoir la garantie d’une marge de manœuvre du PCF indépendante en cas de victoire. C’est pourquoi la première des conditions, en cas d’alliance, est la libre expression de chacune de ses composantes. En effet, même si sur le plan programmatique le compromis pourrait être acceptable, le PS a plus d’une fois prouvé qu’une fois au pouvoir il était capable de tourner le dos à ses promesses de campagne, voire de mener une politique de régression sociale. Le PCF aurait alors le droit et le devoir de critiquer l’attitude de son “allié”.

L’intérêt d’une campagne électorale ne se limite pas au résultat du scrutin. C’est avant tout l’occasion de présenter un programme, d’exprimer des idées, c’est une estrade. De ce point de vue, présenter un programme qui dénonce les sources même de la faillite du capitalisme et du réformisme permettrait de trouver un écho parmi les travailleurs à la recherche d’une solution qu’ils ne trouvent plus dans les grandes organisations traditionnelles, mais cela implique une réflexion profonde sur la nature du programme du PCF. De cette stratégie nous pourrions espérer que le PCF puisse se renforcer en termes de militants cotisants et pourrait de nouveau avoir l’audace d’une politique indépendante de la simple nécessité de survie de son appareil.

Les limites de la gestion « communiste » de la municipalité

Par la force des choses cette échéance électorale mobilise les militants qui se trouvent en première ligne, leur offrant l’occasion de prendre les affaires de la ville en main. De nombreuses villes sont détenues par les communistes mais la situation devient de plus en plus compliquée. Le capitalisme croule sous le poids de ses propres contradictions. Les forces productives ont fait un bond de géant depuis l’avènement de ce système, mais force est de constater que depuis les années 70, du point de vue économique, le capitalisme européen est un système de crises perpétuelles. Il en résulte l’application de plans d’austérité sur plans d’austérité afin de revenir à un équilibrage budgétaire. Tout ça pour tenter d’enrayer l’augmentation de la dette publique qui atteint, en France, pas loin de 100% du PIB. Le résultat de cette politique est la baisse des dotations versées aux municipalités et des moyens donnés aux fonctionnaires et contractuels territoriaux. L’austérité nationale se traduit inéluctablement en austérité municipale. C’est tout un tissu local qui en est affecté, à la fois les services publics mais aussi les associations qui interviennent dans le champ de la cohésion sociale de la ville. Les communistes, tout en voulant fournir un service public de qualité pour leurs habitants, en viennent inéluctablement à exercer une pression sur leurs agents pour fournir le même niveau de prestations mais avec des moyens en moins, indépendamment de leur volonté ou au détriment de l’augmentation de la dette municipale. Dans ce dernier cas, cette dernière offrirait l’occasion au préfet de mettre sous sa tutelle la commune, ce qu’il ne manquerait pas de faire s’il s’agissait d’une ville communiste. La seule alternative à ce genre de situation serait la mobilisation de ses habitants contre toute forme de tutelle. Si une telle situation était possible et se déroulait, alors elle enverrait un signal fort à l’ensemble des travailleurs dans la lutte contre le capitalisme.

Il faut ajouter à ce contexte difficile la métropolisation qui empiète allègrement sur les prérogatives et les compétences de la municipalité. Si les habitants élisent leurs maires et conseillers municipaux, ils n’ont que peu de prise en ce qui concerne la métropole, qui dépossède la commune d’une bonne partie de ses moyens d’action.

L’élu local doit œuvrer à construire la démocratie locale à laquelle nous aspirons, en construisant des structures qui permettent l’intervention des habitants dans la gestion de leur quotidien au sein de leur quartier, de leur ville. Cela ne le dispense pas d’être soumis à la démocratie interne de notre organisation, notamment vis-à-vis de sa section à qui il doit en grande partie son élection. Les affaires d’importance qui sortent du cadre du programme municipal sur la base de duquel il a été élu concerne l’ensemble des militants de la section. Celle-ci doit donc être consultée dans la mesure du possible – et si elle ne l’est pas, elle est en droit de le demander. Dans le cas où les circonstances ne permettent pas le temps de la consultation, un rapport de décision devrait être présenté. De la même façon, les élus devraient présenter un bilan de leurs actions périodiquement. Renforcer la connexion des élus avec la base est indispensable pour améliorer la démocratie interne du PCF, vitrine du programme que nous défendons.

La gestion municipale du PCF se distingue en mettant en avant des mesures sociales et solidaires dans la lutte contre les inégalités, défendant la démocratie et le libre accès à la culture, etc. Cela se traduit par un arbitrage budgétaire orienté dans ce sens. Mais dans le fond, même communiste, une gestion municipale n’en reste pas moins une gestion de l’austérité. On ne peut établir un îlot communiste entouré du capitalisme, qui plus est dans le contexte que nous connaissons. Il faut être clair sur ce point : le meilleur programme communiste aux municipales n’inversera pas le cours des événements, il pourra tout au plus atténuer les effets d’un système économique qui engendre injustices et inégalités. Ce sont là les limites d’une politique municipale. Nos élus doivent les exprimer ouvertement. On peut « redonner goût à la politique » en expliquant la réalité de la situation : l’émancipation et la transformation profonde de nos conditions d’existence nécessitera l’organisation et la mobilisation de la population dans des luttes extra-électorales, dirigées contre le capitalisme et ses conséquences. Le combat communiste dépasse largement l’objectif d’une victoire ou de quelques conseillers municipaux.


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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 07 Nov 2019, 12:47

Salut camarades,

Révolte populaire au Liban
7 novembre 2019, article publié par La Riposte
Par Eric Jouen PCF 76

Des mouvements insurrectionnels touchent plusieurs zones du monde en ce moment, mais l’image d’une chaîne humaine de 170 km du nord au sud de la côte du Liban, pour affirmer leur unité, a marqué les esprits...

https://www.lariposte.org/2019/11/revol ... -au-liban/

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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 15 Nov 2019, 07:42

Salut camarades,

Manifestation du 10 novembre à Paris : hystérie anti-arabe dans les médias, fraternité exemplaire dans la rue
Le vendredi 15 novembre 2019, sur le site de La Riposte
Par Rafik Baraket, PCF Saint-Denis

https://www.lariposte.org/2019/11/manif ... ns-la-rue/

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Crédit photo AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT

Aujourd’hui plus que jamais, le passé colonial de la France vient polluer la conscience de classe du mouvement ouvrier et donner du grain à moudre aux franges racistes de la bourgeoisie française.

Le terme “islamophobie”, au centre des débats, revêt chez les uns l’interdiction de critiquer l’Islam et chez les autres la stigmatisation d’individus en raison de leurs croyances et pratiques religieuses. Il s’agit en réalité de l’avatar religieux d’une haine anti-arabe aux racines multiples qu’il serait trop long de détailler ici…

Le point d’orgue de cette hystérie bien française est cette affaire de l’étoile jaune à cinq branches et accolée d’un croissant de même couleur avec la mention “muslim” (musulman) au centre de l’étoile, tentative maladroite d’assimiler le sort des Musulmans à celui des Juifs dans les années 30. Cette nouveauté logographique a été utilisée pour la première fois à notre connaissance dans la manifestation du 10 novembre dernier dans les rues de Paris en réponse à l’appel du CCIF et de partis d’extrême gauche ainsi que des personnalités connues pour leur engagement contre le racisme anti-musulman.

Contrairement à l’atmosphère tendue et glauque qui règne dans les plateaux télé et certaines discussions dans les réseaux sociaux, là l’ambiance était on ne pouvait plus festive et bon enfant. L’auteur de ces lignes, coutumier des manifestations syndicales, n’a jamais vu une telle diversité ethnique et une telle homogénéité dans l’humeur revendicative et la volonté de rester unis.

Contrairement à l’atmosphère tendue et glauque qui règne dans les plateaux télé et certaines discussions dans les réseaux sociaux, là l’ambiance était on ne pouvait plus festive et bon enfant

Certes il y avait de minuscules groupes religieux en marge de la manifestation. Mais ils semblaient dépassés par le mouvement et très marginalisés par rapport à la manifestation. L’immense majorité des manifestants ne portait aucun signe religieux. Il y avait effectivement des femmes voilées dans les cortèges mais elles étaient minoritaires. Quand bien même elles auraient été une majorité à porter le voile : n’est ce pas là leur droit si elles l’ont mis à leur propre initiative ? Notre place n’est-elle pas à côté de celles et ceux qui subissent le racisme et la stigmatisation au quotidien ?

Faire passer cette manifestation comme une victoire de l’islam politique est au mieux une supercherie, au pire une dangereuse prophétie auto-réalisatrice. C’est jouer avec le feu que de monter en épingle de telles sornettes sur les femmes voilées qui seraient toutes des femmes soumises à leurs maris et qui viendraient menacer l’unité de la France. C’est jouer avec le feu que de désigner les banlieues populaires comme des foyers conscients et revendiqués d’un fondamentalisme religieux muni d’un projet politique.

Ainsi, la résurgence des thématiques religieuses dans le débat public est une réalité dans ce pays qui demande à être mieux comprise. En effet, si d’un côté le phénomène religieux connaît un net recul quantitatif dans la société toutes obédiences confondues, il s’accompagne d’une radicalisation et d’une capacité de nuisance grandissante des franges réfractaires à cette sécularisation. Par ailleurs, les rebondissements de la géopolitique internationale et plus particulièrement la question palestinienne provoquent une polarisation croissante entre Juifs et Musulmans dans les quartiers populaires, savamment entretenue par les médias. Il est indéniable aussi que la religion catholique se soit durablement invitée sur le devant de la scène politique avec les débats que l’on sait sur le mariage pour tous lors du précédent quinquennat.

(…) si d’un côté le phénomène religieux connaît un net recul quantitatif dans la société toutes obédiences confondues, il s’accompagne d’une radicalisation et d’une capacité de nuisance grandissante des franges réfractaires à cette sécularisation

A cela s’ajoutent les conséquences de la désindustrialisation, de l’austérité budgétaire et du recul des services publics dans les quartiers populaires. Les conséquences de l’exploitation de classe combinée à l’oppression liée à ses origines réelles ou supposées : c’est cela qui fait que la ligne de moindre résistance revient à se replier sur sa communauté, sa famille, ses origines géographiques, en ces temps de déboussolement mondialisé. C’est aussi la conséquence du reflux multi-décennal d’un mouvement ouvrier fort qui avait comme tradition la formation des travailleurs et leur cohésion de classe face à l’ennemi capitaliste. C’est enfin un effet miroir de cette montée inquiétante de l’extrême-droite européenne dont les discours de haine connaissent une banalisation croissante dans les médias et l’opinion, le cas Zemmour en France en étant l’exemple le plus alarmant pour ses appels directs à la violence physique ciblée sur les Musulmans.

L’événement tragique de Bayonne, véritable attentat terroriste d’un membre du RN contre une mosquée, était bien un crime raciste et islamophobe puisqu’il visait un lieu de culte musulman. Le traitement médiatique et judiciaire qui en a été fait (psychiatrisation de l’acte, minimisation voire invisibilisation de son caractère terroriste) fera les choux gras des sphères fondamentalistes qui gravitent dans certaines mosquées. Cet acte faisait suite à la polémique suscitée par l’humiliation publique et devant son enfant d’une accompagnatrice scolaire voilée dans l’enceinte du Conseil Régional de Bourgogne Franche Comté par un élu du même parti. Ce qui prouve bien les effets néfastes et concrets d’un débat public qui a pour but d’offrir un bouc émissaire à la vindicte populaire pour la détourner des vrais responsables de la crise traversée par la société, à savoir la classes capitaliste et ses laquais.

Changer de braquet semble difficile tellement l’hystérie médiatique paraît l’emporter sur les réflexes de cohésion de classe qui restent encore dans les consciences des masses opprimées. Il reste à craindre une polarisation culturelle grandissante, mettant en arrière-plan la polarisation sociale qui est notre priorité en tant que marxistes révolutionnaires. Il demeure l’espoir cependant que les entraides réelles sur le terrain viendront à bout de ce poison nauséabond qui pollue les esprits. C’est pourquoi la mobilisation dans la rue aux côtés de toutes les victimes de racisme devient une nécessité vitale pour les travailleurs de toutes origines.


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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 18 Nov 2019, 18:18

Salut camarades,

Leçons du mouvement des Gilets Jaunes
18 novembre 2019, sur le site de La Riposte
Par FL

https://www.lariposte.org/2019/11/lecon ... ts-jaunes/

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Le 17 novembre 2018 voyait naître un mouvement d’un nouveau genre et d’une ampleur sans précédent ces dernières décennies : les Gilets Jaunes. Les Gilets Jaunes ont émergé suite à l’accumulation d’une colère sous-jacente et ont prospéré en grande partie via les réseaux sociaux. Totalement autonomes, non structurés, désorganisés dans un premier temps, sans direction politique ni syndicale, ils ont surpris tous les acteurs habituels. Avec une revendication unique dans les premiers temps autour de la hausse du prix des carburants, ils ont évolué, par la force des choses, à une multitude de revendications remettant en cause le système capitaliste.

Un mouvement inédit et précurseur des luttes à venir

De par sa nature même, il a pris de court et a bousculé tous les acteurs habituels à commencer par les médias, les syndicats, les organisations politiques et le Gouvernement. Les médias ont été, dans un premier temps, contraints de se raccrocher à une actualité qui faisait vie sans leur relais. En effet, passant les informations uniquement via les réseaux sociaux, les Gilets Jaunes ont su se passer complètement des médias traditionnels. Ces derniers ont été contraints de parler des Gilets Jaunes sous peine de se marginaliser devant ce phénomène de masse. De même, lorsque les violences policières ont commencé à apparaître en masse sur les réseaux sociaux alors que télévisions, radios et journaux n’en parlaient pas pour leur immense majorité, ils ont été contraints d’en parler et d’interpeller le gouvernement. Par exemple, lors du week-end du 1er décembre, une dame de 80 ans est décédée d’un arrêt cardiaque suite à un tir de grenade lacrymogène occasionnant des blessures graves à plusieurs personnes. Ce jour-là, aucun média hormis les médias alternatifs n’en a parlé. A contrario, le week-end du 8 au 9 février, un jeune homme s’est fait arracher la main devant l’Assemblée Nationale par une grenade de désencerclement, les médias en ont parlé dans la journée et le Gouvernement a annoncé lancer une enquête. Il en a été de même avec la représentante d’Attac à Nîmes qui a subi de graves lésions au crâne suite à une charge de CRS. Ce changement de stratégie des médias traditionnels est uniquement le résultat de la peur d’être dépassés par les réseaux sociaux et discrédités aux yeux de leurs auditeurs. Cette défiance des Gilets Jaunes envers les médias est confortée par les sondages. Ainsi ces derniers montrent que 2 personnes sur 3 pensent que les journalistes ne sont pas indépendants. Un chiffre en constante hausse depuis 2015. Le peu de confiance de la population envers les médias les poussent à prendre plus de précautions dans le traitement des informations.

Par souci de comparaison, prenons l’épisode précédent de violences lors de manifestations, à savoir la période de mobilisations contre la loi travail sous le gouvernement Hollande / Valls. Il y eut des centaines de blessés dus aux affrontements avec la police (qui déjà à l’époque faisait usage de flashballs). Cependant, aucun média n’en a parlé, le traitement journalistique visant uniquement les casseurs et le gouvernement n’ayant jamais été inquiété par les médias dominants. Cette différence de traitement est due à l’utilisation massive des réseaux sociaux par les Gilets Jaunes tandis que, pour la loi travail, les violences policières restaient dans un cercle de militants. Pour les Gilets Jaunes, c’était totalement différent. Semaine après semaine, nous avons pu assister à un traitement médiatique en constante évolution. Les premières semaines, les médias ont cherché à discréditer le mouvement en le classant un coup de fasciste, un coup réalisé par des imbéciles, un coup par des poujadistes, populistes et j’en passe. Après trois semaines de mouvement, les médias mainstream ont ensuite changé leur fusil d’épaule en laissant la parole aux Gilets Jaunes et en donnant même de la légitimité à leurs revendications. Après les annonces de Macron en décembre, les médias ont une nouvelle fois changé leur stratégie en mettant l’accent sur les incidents violents. Puis ils ont refait une tentative de dénigrement en taxant le mouvement d’antisémitisme et de fascisme. Cependant, rien ne semble y faire, les Gilets Jaunes sont toujours aussi populaires dans l’opinion publique.

Les Gilets Jaunes ont démontré que l’utilisation massive des réseaux sociaux est déterminante dans la bataille d’opinion. Grâce à leur utilisation intelligente des vidéos, interviews, dessins, caricatures, images, etc, ils ont marginalisé les médias traditionnels, détenus par les grands groupes capitalistes et les poussant non seulement à mettre de l’eau dans leur vin, mais même à jouer leur rôle de contre-pouvoir au gouvernement.

Les Gilets Jaunes ont aussi innové sur leur mode d’action. Lors de leur mobilisation, les Gilets Jaunes ont eu à cœur de n’avoir ni représentants ni organisation. Ainsi, dans un premier temps, aucun rassemblement n’était déclaré en préfecture et les manifestations étaient très peu organisées. Les manifestations étaient tellement peu organisées que les premiers jours il était difficile de trouver les lieux de rassemblement. L’effet fut immédiat, les policiers et gendarmes étaient, de la même manière, très désorganisés. Ce type de mobilisation n’était ni réfléchi ni organisé et pourtant l’impact fut immense. En effet, en pleine période de Noël, beaucoup de Français ne sont pas sortis de chez eux le samedi pour ne pas se retrouver bloqués dans les fameux ronds-points. Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, a reconnu que l’impact était sévère et continu. Ainsi d’une entreprise à l’autre les chiffres montrent une baisse du chiffre d’affaires de l’ordre de 15% à 25% dans la grande distribution, 20% à 40% dans le commerce de détail et de 20% à 50% dans la restauration. Ces chiffres sont considérables si on les met en perspective de la mobilisation et du fait que cela ait été réalisé sans effectuer un seul jour de grève. Sans y penser, les Gilets Jaunes ont repris la base ce que doit être une mobilisation sociale : perturber le plus possible l’économie. Les manifestations de la CGT, même en mobilisant beaucoup de monde, ne perturbent plus beaucoup le capitalisme. Ce dernier s’est complètement adapté à des types de mobilisation connus et reconnus. Les cortèges déclarés et encadrés, d’un point A à un point B, sans casse, sans débordement entraîne très peu de perturbations de l’économie. Chaque grève d’une journée de cette manière-là sonne comme un bourdonnement aux oreilles du Gouvernement. Tandis qu’une perte de l’ordre de plus de 2 milliards (selon le Conseil National des Centres Commerciaux), juste à la période de Noël, est un véritable coup de pied dans le tibia. À côté de cela, les Gilets Jaunes ont brûlé, dégradé et scotché 60% des radars du pays, ce qui a entraîné une perte nette pour l’État de plus de 660 millions d’euros de recette. À côté de cela, la période où les Gilets Jaunes ouvraient les autoroutes ont entraîné la perte de plusieurs « dizaines de millions d’euros » selon une déclaration de Vinci Autoroute. Là où le bât blesse est que la perte financière n’est réalisée que sur une journée sur la semaine. Imaginé un peu si ce type d’action avait été reconduite au quotidien. Assurément, les Gilets Jaunes ont montré la voie de la mobilisation musclée, mais la non-reconduction de leur mouvement entraîne une fatigue légitime des forces mobilisées et au final, un défaite probable.

Par ailleurs, le gouvernement ne s’y trompe pas non plus. L’emploi d’une violence extrême prouve que cette mobilisation est très gênante. Pas suffisante pour la faire céder, compte-tenu des enjeux économiques, mais gênante tout de même. La combinaison de la force de frappe de la CGT avec la désorganisation structurée des mobilisations aurait eu un impact déterminant sur les capitalistes. En effet, si nous prenons l’exemple du Havre, la ville peut être bloquée par les militants en seulement quelques heures. Ronds-points stratégiques, ports, réseaux routiers et ferroviaires, bloquer tout ceci stoppe totalement l’économie de la ville. Les militants ont l’expérience de ce type d’action. La perte financière pour les capitalistes serait énorme dans ce cas, mais la CGT n’a jamais appelé ses militants à réaliser ce type d’action durant ce mouvement. Les seules actions qu’elle s’est accordées sont seulement deux journées de mobilisation, sans blocage. La Confédération syndicale est la grande absente de ces mobilisations des Gilets Jaunes. Elle est en grande partie responsable dans l’échec du mouvement.

L’absence dramatique des organisations traditionnelles des masses

L’absence de la CGT des actions des Gilets Jaunes n’est naturellement pas le fruit du hasard, c’est un acte réfléchi et volontaire. Dans un premier temps, la Confédération a regardé d’un mauvais œil l’apparition d’un mouvement social émergeant, semblait-il, des réseaux d’extrême droite. Les revendications des débuts étaient très loin des revendications de la CGT. En effet dans les premières mobilisations, tout reposait sur la baisse des taxes sur le carburant. La CGT a raison de ne jamais être contre les taxes a priori. Tout dépend de ce que l’on fait de ces taxes, de comment elles se déclinent. Au-delà de l’objectif de la taxe, elle doit être juste et proportionnée. Or si l’on regarde la taxe sur le carburant, ce n’est pas du tout le cas, même si l’objectif final peut être louable. Visant à diminuer la pollution, elle ne vise ni les gros pollueurs (avions, cargos, poids lourds) ni les plus hauts revenus. Cette taxe était donc injuste et la CGT aurait pu légitimement la combattre. Reste le problème majeur de qui contrôle le mouvement des Gilets Jaunes. Si les premières mobilisations étaient floues sur l’origine du mouvement, assez rapidement chacun a pu se rendre compte qu’il était hétérogène et non organisé. C’est à ce moment-là que la CGT a fait l’erreur qui coûtera cher au mouvement : ne pas ou peu participer aux mobilisations.

Assez rapidement, nous avons pu voir que les groupes d’extrême droite ont été rejetés des cortèges et que les revendications ont vite évolué pour rejoindre en grande partie celles de la CGT. Alors pourquoi la Confédération ne s’est-elle pas mise en ordre de bataille ? Tout d’abord, il faut nuancer notre propos, car sans pour autant sonner la mobilisation, elle n’a pas donné d’interdiction non plus à ses militants de se joindre aux Gilets Jaunes. Elle a laissé faire. Ainsi de nombreux camarades de la CGT, que ce soit individuellement ou même en engageant leurs UD, UL ou syndicats, ont rejoint les Gilets Jaunes dans de nombreuses mobilisations. D’autres, manquant certainement de clairvoyance politique, n’ont eu de cesse de les discréditer en réunion et n’ont participé que peu au mouvement et uniquement sous la pression de la base. Nous pouvons féliciter l’action des camarades localement, car ils sont dans le vrai, mais pour un mouvement d’ampleur nationale, nous attendions une action de la confédération.

La CGT nationale n’a pas agi pour deux raisons essentielles. La raison officielle est qu’elle ne voulait pas « récupérer le mouvement ». En effet, ce mouvement se disant sans représentants et sans chefs, il aurait pu être mal vu de venir en force. Nous pouvons écarter dès maintenant cette fausse excuse. Si les Gilets Jaunes agissaient que le samedi, il aurait été bienvenu d’avoir une action syndicale en semaine. Ceci aurait été la continuité du mouvement dans les entreprises, la clé de la victoire. En réalité, la Confédération ne participe à aucun mouvement qu’elle ne contrôle pas structurellement. En effet, les Gilets Jaunes ne sont ni représentés ni dirigés et donc il est impossible de discuter avec qui que ce soit pour se mettre d’accord sur des modalités de lutte, de négocier les cortèges, de choisir les revendications communes, ceux qui iront ou non négocier avec le gouvernement, bref en face de la CGT il y avait la vague Gilets Jaunes avec aucune façon de la saisir par quelque bout que ce soit. Ceci n’est pas acceptable pour la confédération.

L’autre problème pour la CGT est que très rapidement chacun a senti le potentiel révolutionnaire ou du moins insurrectionnel des Gilets Jaunes. Sans organisation, sans structure, certains des Gilets Jaunes ont commencé à ravager samedi après samedi le mobilier urbain et certaines enseignes des Champs Élysées, le pied de l’Arc de Triomphe, les abords l’Assemblée Nationale, policiers, CRS et généralement tout ce qui représentait l’ordre capitaliste (voitures de luxe, le Fouquet’s, les banques, etc.). Loin de discréditer le mouvement, comme habituellement, l’idée que « c’est le seul moyen de se faire entendre » s’est répandue comme une traînée de poudre. Loin de discréditer le mouvement, 60% des Français approuvent les Gilets Jaunes et 38% comprennent les violences (sondage BFMTV du 10 janvier 2019). Lancer les forces militantes de la CGT dans la bataille sur une grève reconductible revenait à risquer l’insurrection. Or la direction de la CGT est tout sauf révolutionnaire. Depuis de nombreuses années, il n’existe aucun programme politique de changement de société dans les textes de la CGT. La Confédération a pour objectif d’améliorer les conditions de travail des travailleurs, pas de leur donner le pouvoir. Les revendications sont les 32 heures, l’entrée des salariés dans les instances dirigeante des entreprises etc. mais jamais l’expropriation des capitalistes, jamais la prise de pouvoir et jamais la révolution et encore moins une insurrection incontrôlable.

Pour comprendre cette vision, il faut remonter en 1992 avec l’élection de Louis Viannet à la tête de la CGT. Suite à la baisse d’adhérents, ce dernier entame un virage radicalement réformiste comme le fait en même temps le PCF. En 1995, lui et son équipe font sortir la CGT de la FSM communiste pour rejoindre la CFDT et FO à la CES. Aujourd’hui la CGT est toujours à la CES. A l’époque, Viannet quitte le bureau national du Parti Communiste et entame une séparation stricte entre la politique et le syndicalisme. Bernard Thibault continuera directement dans la même optique malgré les contestations de certaines fédérations. Passant outre le fait qu’ils étaient tous les deux au PCF, ils font rentrer la Confédération dans une vision fermée en séparant strictement la politique et le syndicalisme. Philippe Martinez, héritier de cette vision, suit ce même chemin sans prendre en compte les tensions et contestations internes qui sont de plus en plus fortes. Entre temps, Le Paon a fait un rapide séjour à la tête de la Confédération et il aura été la victime directe de ces tensions. La séparation des idées n’est pas une bonne chose pour la lutte, car le gouvernement sait que les forces de la CGT ne seront jamais engagées pour un changement de politique par la force. Il suffit donc d’attendre que l’orage passe et les réformes gouvernementales reprendront leur chemin. C’est exactement ce qui se passe. La conséquence de ces trente années dirigées par des réformistes est que la CGT ne se mêle pas des changements politiques, elle se contente d’améliorer les conditions de travail. Elle ne réalise plus de grève reconductible, mais seulement des journées éparpillées sur plusieurs mois. La réalité des faits est que cette stratégie est incapable de stopper l’hémorragie du régime imposé par les gouvernements depuis Chirac. Nous ne parlons même pas de gagner des revendications. Pire que cela, la Confédération reste en retrait lors d’un des plus importants mouvements sociaux des trente dernières années. Les conséquences de ces choix politiques seront très lourdes dans l’avenir, car plus le temps passe et plus la CGT (et les syndicats d’une façon générale) est discréditée.

Nous sommes bien loin de la vision marxiste du syndicalisme. En effet, chez Marx, les syndicats transforment la masse informe des travailleurs en unité soudée et révolutionnaire : profiter des luttes diverses et variées pour travailler à la convergence politique en vue du changement de société. Cette vision a été abandonnée. « Dans la réalité, les prolétaires ne parviennent à cette unité qu’au terme d’une longue évolution, où le fait de revendiquer leurs droits joue aussi un rôle. Cette revendication n’est d’ailleurs qu’un moyen de les changer en « Ils » avec un grand I, d’en faire une masse révolutionnaire et unie. » (Idéologie allemande, Karl Marx). Chez les marxistes, gagner les revendications est beaucoup moins important que de créer cette unité des masses. Or avec les Gilets Jaunes, c’est tout un pan de la population qui est attiré par la lutte, par les manifestations, mais ignoré et délaissé par la CGT. Il est intéressant de voir que pour une bonne partie d’entre eux, ils n’ont jamais participé à des manifestations de la CGT que ce soit contre la loi travail en 2016 comme contre les retraites en 2010. Ils sont amenés dans notre camp par leurs revendications. Leurs revendications primaires se radicalisent de plus en plus jusqu’à devenir révolutionnaires. Le syndicat qui a pour tâche révolutionnaire (la CGT) de créer l’union boude les mobilisations et se désolidarise des Gilets Jaunes. À l’heure actuelle, nous ne mesurons pas encore quelles seront les conséquences à long terme des choix de la direction de la CGT, mais nous pouvons déjà affirmer que c’est un énorme gâchis et que parmi les Gilets Jaunes, l’hostilité à l’égard de la CGT est parfois palpable. À qui la faute ?

Sur le plan politique, le constat n’est pas beaucoup plus glorieux. De nombreux camarades du Parti Communiste ont travaillé localement à l’union entre les Gilets Jaunes et le Parti Communiste. C’est une excellente chose. Cependant, de la même manière que la CGT, aucune action coordonnée ni aucune stratégie n’a été mise en place par le PCF nationalement. N’interdisant rien, n’encourageant rien non plus, la direction du PCF est restée dans un silence inquiétant. Ce positionnement est très néfaste, car le contexte social est très favorable pour faire revenir le PCF sur les rails. Pourquoi un tel silence ? On ne peut que le regretter. Certains se félicitent de ne pas avoir fait de récupération, ils ont tort sur toute la ligne. Il faut absolument récupérer politiquement ce mouvement dit apolitique sous peine de le laisser à l’extrême-droite. Que nous agissions ou non, les Gilets Jaunes trouveront un débouché politique. Et c’est ce qui se passe. D’abord d’un point de vue stratégique, si le PCF fait preuve de pudeur de gazelle, d’autres partis ont beaucoup moins de scrupules : le RN d’abord a lancé ses hordes fascistes dans les rangs des Gilets Jaunes. Ils récoltent largement les fruits du mouvement. Électoralement, ils seront probablement le premier parti de France aux élections européennes. Pour le futur, ils ont réalisé des dizaines de milliers de contacts dans les rangs des Gilets Jaunes qui n’étaient pas politisés. En un mot, ils ont occupé le terrain et fait le travail que le Parti Communiste n’a pas fait (sauf quelques exceptions locales). Les militants de l’UPR ont aussi fait ce travail, bien que plus modestement.

D’un point de vue politique et philosophique. « Les communistes ne se distinguent des autres partis prolétariens que sur deux points : d’une part, dans les diverses luttes nationales des prolétaires ; ils mettent en évidence et font valoir les intérêts communs à l’ensemble du prolétariat et indépendant de la nationalité ; d’autre part, aux divers stades de développement que traverse la lutte entre le prolétariat et bourgeoisie, ils représentent toujours l’intérêt de l’ensemble du mouvement. » (Karl Marx, Manifeste du Parti communiste). Nous sommes très loin de la vision marxiste qui devrait être celle du parti communiste. Inaudible, il n’est pas inscrit dans le mouvement. Invisibles, très peu de cortèges de Gilets Jaunes ont vu les nouveaux drapeaux du PCF. 60% de la population ont prévu de ne pas aller voter aux élections européennes : ce sont eux qui nous intéressent. Certains ne seront pas d’accord avec cette vision de la politique. Selon eux, nous ne devons pas récupérer les mouvements que nous n’avons pas engendrés. C’est une grossière erreur, chaque lutte nationale appartient au Parti Communiste dans le sens où l’intérêt commun des travailleurs s’y exprime. Il a le rôle historique de mettre de la politique là où il n’y a que des revendications sectorielles. Or s’il reste en dehors des mouvements sociaux d’ampleur, comment peut-il le faire ? Dans les luttes nationales, c’est le Parti Communiste qui doit représenter l’intérêt de l’ensemble du mouvement. Or aujourd’hui le PCF au niveau national ne participe même pas au mouvement social, tout au plus avec un point fixe sur une manifestation. Il n’y a ni discussion, ni stratégie, ni action en vue d’entrée au cœur des GJ. Sommes-nous à ce point complètement perdus ?

Dans les luttes précédentes, que ce soit la loi travail ou celle de la SNCF, le PCF était présent physiquement dans les cortèges, mais inaudible politiquement, laissant la place totale à la CGT. Or l’importance de développer la conscience de classe passe essentiellement dans les luttes revendicatives. Lorsque les cheminots luttent pour sauver la SNCF, c’est l’intérêt général des travailleurs qu’ils défendent. Ce sont bien les capitalistes qui ont un intérêt de classe de privatiser les lignes pour leurs profits tandis que les travailleurs veulent un service public du rail performant, qui desserve l’ensemble des gares et qui soit peu coûteux. C’est toujours la lutte des classes qui s’exprime entièrement dans une lutte locale. C’est au PCF d’expliquer les nécessités d’un changement politique et du projet communiste. C’est à la CGT d’expliquer que derrière des revendications sectorielles, il y a une lutte d’intérêt de classe contre classe et que la solution est politique. La lutte des classes marche sur deux jambes. D’une part syndicale qui amène les travailleurs vers la lutte politique, d’autre part politique qui amène les travailleurs à la prise de pouvoir. Si les deux ne sont pas coordonnées, la révolution ne peut pas marcher.

L’avenir sourira aux audacieux

Depuis la crise économique de 2008, l’économie mondiale peine à reprendre une croissance à deux chiffres. Selon les rapports de l’OCDE, de la Banque Centrale Européenne et du FMI, tous prévoient un krach du type 2008/2009 en plus grave d’ici 2020-2021. Pourtant toutes ces institutions nous ont habitués à un optimisme sans faille pour ne pas affoler les marchés, mais cette fois elles préfèrent prévenir faute de pouvoir guérir. Si l’on prend les USA, pays qui représente 20% de l’économie mondiale avec une croissance de 4,5% par an, le dernier trimestre n’a été que de 2,5%. Quant à l’UE sur la dernière année, la croissance était de 1,6% et le dernier trimestre seulement de 0,3%. L’Allemagne, navire amiral de l’UE n’a eu que 0,2% de croissance sur l’année et dernier trimestre, 0%. L’Italie est en récession pour la 5e fois en vingt ans. Le Japon est proche de la récession. La Chine responsable de 34% de la croissance mondiale est aujourd’hui à 6% sur l’année. C’est le plus petit taux depuis 1990. Seule l’Inde semble mieux s’en tirer. À côté de cela, les indicateurs économiques montrent une contraction du volume des échanges mondiaux. Le niveau d’endettement des états, des ménages et des entreprises est plus important que la veille de la crise de 2008. Les banques nationales et internationales essaient de pousser pour faire remonter les taux d’intérêt historiquement bas afin d’éviter leur effondrement. Cependant le taux de profit des entreprises ralentit, réduisant leurs marges de manoeuvre pour l’octroi de nouveaux crédits. Sans crédit, il n’y a pas d’investissement et sans investissement il n’y a pas de croissance. Cet état de fait nous rapproche inéluctablement d’une crise économique mondiale de grande ampleur.

Ce qu’a montré le mouvement des Gilets Jaunes, c’est que le peuple français est pour partie mûr pour un changement politique radical. Le régime d’austérité et le matraquage fiscal appliqué aux travailleurs depuis 2009 est arrivé à son bout. L’immense majorité des Français réclame plus de justice fiscale, un allégement des impôts, des hausses des salaires généralisées à commencer par les plus bas et un travail qui permet de vivre dignement. Ainsi, un tiers des ouvriers pensent qu’il est nécessaire de changer radicalement de société. Ce taux monte à 50% chez les 15-25ans. Les problèmes climatiques joueront aussi un rôle de plus en plus grand dans cette volonté de changer de société. En cas de récession économique, le gouvernement Macron n’aura pas d’autre choix que de revenir sur les conquis sociaux et concessions fiscales afin de redresser la barre économique et sauver les entreprises les plus solides. Sa priorité ne sera pas d’investir dans les réductions d’émission de gaz polluants, car cela représenterait un investissement trop coûteux pour les capitalistes en période de crise. Le cocktail entre des Français excédés et une crise économique majeure peut être explosif si les organisations révolutionnaires sont prêtes à l’exploiter. Rappelons qu’il n’existera jamais de crise économique fatale au capitalisme s’il n’y a aucune force révolutionnaire pour exploiter ces moments particuliers. Cela dit en cas de crise il y aura une destruction massive des forces productives, en d’autres termes un chômage massif. Aujourd’hui nous assistons à une montée généralisée des nationalismes dans toute l’Europe et ceci n’est pas le fruit du hasard. Avec l’éclatement prévisible de la crise économique, nous pouvons nous attendre à une accentuation des nationalismes européens. Les organisations de la gauche traditionnelle sont en totale déconfiture et divisées comme jamais. Le plus dramatique est qu’elles restent en retrait des mouvements sociaux quand elles ne les dirigent pas. Mais que dirigent-elles encore ?

Il ne faut pas confondre les causes et les conséquences. Si le mouvement des Gilets Jaunes s’est créé en dehors des organisations politiques et syndicales c’est uniquement pour la raison que ces dernières ne jouent plus leur rôle depuis de trop nombreuses années et comme nous venons de le voir, elles ne sont pas parties pour changer. Pourquoi le Parti Communiste n’est pas capable d’organiser des mobilisations lorsque l’on sent la mayonnaise prendre sur une revendication particulière ? Car il est faible et sans force. Pourquoi est-il faible et sans force ? Pour de mauvais choix passés évidemment, mais aussi parce que lorsqu’il y a des mouvements d’ampleur nationale, il n’y joue pas son rôle. Pourquoi la CGT n’est pas à la tête des Gilets Jaunes ? Car elle ne gagne plus de lutte depuis près de trente ans, car elle ne porte plus de lutte offensive depuis des temps immémoriaux à l’échelle d’une vie, car elle s’est limitée aux luttes revendicatives en oubliant totalement son rôle politique. La lutte des classes s’exprime avec ou sans les organisations de travailleurs. Si elles ne jouent plus leur rôle, elles s’en trouvent discréditées, mais les travailleurs ne peuvent pas rester sans outil dans cette lutte. Si les leurs sont défectueux, s’ils n’y trouvent pas ce dont ils sont besoin, alors ils les créent. Voilà comment est né le mouvement des Gilets Jaunes. Les travailleurs désorganisés politiquement et sans aucune expérience syndicale pour la plupart ont créé un outil qu’ils n’ont pas réussi à trouver ailleurs. Il ne faut pas chercher plus loin.

C’est extraordinaire de voir que les masses qui sont capables de créer en quelque mois les outils utiles à la leurs luttes. S’organisant petit à petit sur les réseaux sociaux, faisant l’expérience des luttes physiques, organisant manifestations et rassemblements, se réunissant pour parler société, avenir, revendications. C’est extraordinaire de voir qu’en partant d’une revendication très peu ambitieuse comme la baisse des taxes carburants, ils finissent par en conclure sur des revendications communistes les plus radicales : tout le pouvoir aux travailleurs ou la nationalisation des entreprises en s’en prenant aux multinationales (Vinci sur les autoroutes ou plus récemment contre la privatisation des Aéroports de Paris). Bien sûr, les plus grincheux y trouveront à redire, car tout n’est pas parfait. Tout ceci n’est pas totalement abouti philosophiquement et politiquement, mais ils ont fait ce chemin seul. Et si tout n’est pas abouti, à qui la faute ? Le PCF et la CGT doivent se ressaisir. Ils ont un rôle historique à jouer. Il est primordial qu’ils y jouent leur rôle. Le PCF n’est pas là pour avoir quelques députés et la CGT n’est pas là pour gagner des revendications sectorielles. Il faut reprendre la direction des organisations de masse aux réformistes actuellement en place sous peine de voir disparaître des structures de plus de 120 ans d’histoire, souvent glorieuses et parfois égarées.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Gayraud de Mazars
 
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par com_71 » 18 Nov 2019, 20:29

Gayraud de Mazars a écrit :des structures de plus de 120 ans d’histoire, souvent glorieuses et parfois égarées.


pages glorieuses : il faut savoir terminer une grève, rôle d'A. Marty en Espagne, à chacun son bôche, la grève c'est l'arme des trusts, pleins pouvoirs à Guy Mollet, fin de grève en 68, participation ministérielle en 81 puis 97...

égarements : résistance à l'occupation de la Ruhr puis à la guerre du Rif... rien après 1926...

https://www.humanite.fr/il-etait-une-fo ... ent-mauroy
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 22 Nov 2019, 13:33

Salut camarades,

Grève des hospitaliers du 14 novembre : vrai sursaut contre fausses réponses
Le vendredi 22 novembre 2019 sur le site de La Riposte
Par Olivier T, PCF Paris

https://www.lariposte.org/2019/11/greve ... -reponses/

Image
Photo Stéphane de Sakutin. AFP

En obtenant entre autres choses des revalorisations salariales sous forme de primes on ne peut plus partielles et partiales, la revalorisation de l’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) hospitalier à hauteur de 2,5 % pour 2020 et une reprise pour un 1/3 de l’endettement des hôpitaux par l’État comme annoncé le 20 novembre par le Premier ministre Edouard Philippe. Ces annonces ont été enrobées d’incantations politiques pleines de bonnes intentions qui seront forcément suivies pour partie de dérobades institutionnelles en cascade. Au moins, la grève du 14 novembre aura permis de forcer le gouvernement et les parlementaires à reconnaître la gravité de la situation de l’Hôpital et plus largement celle de la santé en France. Malgré ces annonces, une nécessaire jonction sociale et politique autour de la santé doit s’opérer, y compris avec le mouvement des gilets jaunes, mais d’abord avec les grandes organisations syndicales et politiques de masse des travailleurs, à commencer par la CGT et le PCF associés à leurs alliés.

Le Sénat a en effet suspendu dès ce jeudi 14 novembre ses travaux sur le projet de budget de la Sécurité Sociale après l’annonce par le Président Macron que des « décisions fortes » seraient présentées par l’exécutif le mercredi 20 novembre. Il répondait ainsi à la colère des hospitaliers descendus en nombre dans la rue malgré l’obligation de continuité de service jeudi 14 novembre (au moins 10 000 manifestants à Paris selon les organisateurs et quelques milliers en province selon l’AFP). Le groupe CRCE (Communiste, Républicain, Citoyen et Ecologiste) a su faire traduire une telle annonce comme étant du « mépris » du chef de l’État pour un Parlement supposé en effet voter la veille le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2020. Cette mobilisation et ce report constituent une petite avancée bien réelle au demeurant si l’on en juge d’après la manière dont on en est arrivé là comme d’après la « gravité » de la situation que le Président Macron s’est efforcé de reconnaître verbeusement. Si la manifestation du 14 novembre a pu être unitaire pour l’essentiel au niveau socioprofessionnel et mobiliser l’ensemble du secteur hospitalier, elle est venue d’abord du secteur des urgences et plus particulièrement du Collectif Inter-Urgences. Ce collectif a été initié par les paramédicaux dès le 11 septembre. Ce jour-là, ceux-ci se sont mobilisés avec des linceuls et des fumigènes à l’annonce d’un « pacte de refondation » des urgences proposé la veille par la Ministre de la Santé, Madame Agnès Buzin. La ministre avait annoncé un pacte où elle lâchait 750 millions d’euros suite à leur colère explosive durant l’été après la survenue de différents drames, et ce après déjà un premier début de mouvement en juin ayant obligé le gouvernement à concéder 20 millions d’euros en guise de miettes. Or, ces montants n’avaient une fois de plus été alloués que par redéploiement de crédits à budgets constants pour les hôpitaux, et ce afin seulement d’endiguer le mouvement.

Mais dans le domaine de la santé, la communication ne suffira pas et ne pourra plus suffire à l’épreuve de la réalité de telles contradictions héritées de trop longue date

L’extension réussie du mouvement s’est ensuite produite via la création connexe d’un Collectif inter-Hôpitaux élargi à tous les soignants de l’Hôpital, c’est-à-dire avec aussi des médecins. Le pouvoir de négociation et d’organisation interne aux hôpitaux dont bénéficient les nouveaux venus est depuis longtemps entré en collusion avec leur impuissance économique. Ils sont tributaires des directions d’hôpitaux qui elles-mêmes voient leur ministre de tutelle devant se plier aux arbitrages de Bercy. Ainsi le montrent les arbitrages qui étaient prévus jusqu’à ce jour pour l’ONDAM et le PLFSS 2020. Le Parlement commence à saturer d’être réduit à la chambre d’enregistrement vassalisée d’un gouvernement ultra-capitaliste s’y dédouanant de sa propre pratique d’austérité économique telle qu’il l’a décidée et dont il se décharge selon les circonstances vacillantes de son style de gouvernement délétère. Cette brutalité dans la direction des affaires de l’Etat est celle en jeu sur le plan budgétaire 2020 puisqu’il s’agit pour le gouvernement de faire transférer les charges inhérentes aux mesures fiscales arrachées de haute lutte par le mouvement des gilets jaunes sur les budgets sociaux et sanitaires. Ces derniers demeurent les dernières vaches à lait restantes aux yeux d’un gouvernement au service du Capital et dont la politique vise à rendre la société civile soit captive de celui-ci (pour les classes moyennes et leurs fractions subalternes au sein des classes populaires) soit contrôlables (pour les autres fractions des classes populaires et pour le sous-prolétariat). Or, l’ampleur de tels enjeux est potentiellement porteuse d’une véritable crise organique du bloc historique dit néo-libéral issu du début des années 70 dont est l’héritier volontariste le gouvernement Macron qui se porte en sauveur du capitalisme.

Mais dans le domaine de la santé, la communication ne suffira pas et ne pourra plus suffire à l’épreuve de la réalité de telles contradictions héritées de trop longue date. Ainsi, même la Ministre Agnès Buzin en concordance avec le Président Macron a été forcée de reconnaître récemment la nécessité de mettre fin au modèle du « Tout T2A » (Tarification à l’Activité génératrice de recettes budgétaires et de productivisme concurrentiel dissocié des besoins de soins de proximité de l’ensemble de la population d’un territoire) et celui de « l’hôpital-entreprise ». Dans un tel contexte, ce sont bien vingt années de réformes que de nouvelles et énièmes réformes doivent supplanter en urgence et en apparence tout en conservant l’équilibre structurel d’intérêts antagonistes. Ce processus se déroule dans un champ sanitaire et médico-social indexé à l’ensemble des secteurs économiques et sociaux rendus ingouvernables dans le contexte d’un capitalisme mondialisé actuellement en crise.

C’est toute l’économie de la santé qu’il s’agit de politiser sans marchandisation

Un tel mouvement se doit dès lors d’appréhender lucidement les stratégies en bloc qu’un tel gouvernement ne peut que conduire. Celui-ci va alterner l’urgence avec l’atermoiement au niveau de « mesures » ne reprenant que la bonne mesure des intérêts du Capital à garantir face à ceux du Travail. Il n’en aura que faire des personnels asservis à un productivisme inhumain tant pour les soignants que pour les soignés. De nouveaux outils de gestion et de rationalisation ne peuvent que venir s’imposer autrement par la suite, au nom de l’innovation « disruptive » et de la technophilie de l’élite. Des professionnels sont formés à organiser la pénurie de soignants par mutualisation de compétences et responsabilités déchargées vers le bas à moindre coût sur le dos des salariés (cf. nouvelles fonctions d’infirmier praticien et projets de refonte des missions des aides-soignants par rapport aux infirmiers). Indirectement, des patients captifs sont portés en caution pour de tels changements menés sur fond de divisions catégorielles savamment entretenues.

A cela s’ajoutent les déplacements des soins vers le domicile et une société civile enjointe à faire preuve d’une solidarité impossible, par défaut de réouverture de lits d’hôpitaux fermés et par l’insuffisance économique « coupable » des familles vis-à-vis de leurs proches (cliniques privées, restes à charge, frais d’hébergement et dépendance en EHPAD…).

C’est toute l’économie de la santé qu’il s’agit de politiser sans marchandisation, ce qui passe par sa nationalisation, la fin de la liberté d’installation des médecins libéraux et du secteur tarifaire n°2, la création d’un 5ème risque « dépendance » (vieillesse – handicap) de la sécurité sociale, etc. C’est qu’il faut en revenir à ce qu’est la santé pour une société jusque dans son économie, santé foncièrement incompatible avec le régime capitaliste, à plus forte raison celui d’aujourd’hui.

Pour rappel, le médecin et philosophe Georges Canguilhem (Le normal et le pathologique, Paris, Presses Universitaires de France, « Quadrige », 1966, 2015) définissait judicieusement la santé non comme un « état normal » référé à une moyenne ou à une statistique, mais comme une capacité d’adaptation normative visant à l’intensifier par de nouvelles possibilités de vie, même les plus infimes et les plus ténues, au lieu de seulement chercher à la maintenir. C’est pourquoi selon lui la pathologie est une « normativité restreinte ». Or, dans ce sens, toutes les réformes technocratiques ayant eu cours depuis le début des années 2000 n’ont effectivement fait que préparer le « cauchemar de l’hôpital du futur » pour reprendre l’analyse de Frédéric Pierru (article Le cauchemar de l’ « hôpital du futur », D’où vient la crise des urgences ?, Le Monde diplomatique, n°787, 6ème année, Octobre 2019). Ce cauchemar commun nous attend tous déjà malgré toute la cosmétique des mesures superficielles annoncées en urgence, car ce cauchemar s’est déjà préparé en contraignant et contrôlant sans cesse les professions médicales à l’hôpital et les ressorts de leurs pratiques organisées fonctionnellement sur une base produisant une technostructure d’ensemble, véritable « contre-valeur vitale » à laquelle il s’agit enfin de mettre démocratiquement un point d’arrêt, à rebours de toutes les privatisations rampantes qui vont continuer à être savamment instillées par le gouvernement.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Gayraud de Mazars
 
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