reconstitution de la 4e...

[jamesdan]

Tribune libre
La conférence « pour la reconstitution de la IVe Internationale, pour le parti mondial de la révolution socialiste » s’est tenue
Entretien avec l’un des organisateurs de la conférence
La conférence internationale « pour la reconstitution de la IVe Internationale, pour le parti mondial de la révolution socialiste » vient de se tenir les 3, 4 et 5 novembre en région parisienne. Qui y a participé ?

Elle a regroupé des militants de trente-deux pays : Canada, États-Unis, Haïti, Mexique, Brésil, Azanie/Afrique du Sud, Algérie, Bénin, Burkina Faso, Égypte, Maroc, Togo, Palestine, Turquie, Afghanistan, Bangladesh, Chine, Corée, Inde, Pakistan, Sri Lanka, Allemagne, Belgique, État espagnol, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Portugal, Roumanie, Russie, Suisse et une délégation de la rencontre internationale des jeunes révolutionnaires. En outre, des camarades de sept autres pays qui devaient y participer en ont été empêchés par les refus de visa du gouvernement français, ou parce que leurs pays sont en guerre, ou pour des raisons impératives (Zimbabwe, Burundi, République démocratique du Congo, Tunisie, Sénégal, Belarus et Serbie). La conférence a enfin été préparée dans trois autres pays (Australie, Grèce et Philippines) sans qu’il ait été possible d’envoyer une délégation.

Tous étaient donc des militants trotskystes, représentants de groupes affiliés au Comité d’organisation pour la reconstitution de la IVe Internationale (CORQI) qui avait pris l’initiative de cette conférence ?

Loin de là : en décembre 2022, les organisations affiliées au CORQI ont publié une « lettre d’invitation » à cette conférence, adressée évidemment aux militants qui combattent pour la reconstitution de la IVe Internationale (fondée en septembre 1938 par Léon Trotsky et qui fut reproclamée en 1993 à l’issue du long combat mené avec Pierre Lambert pour sa reconstruction), mais pas seulement. Elle s’adressait également aux militants, groupes, tendances, organisations du mouvement ouvrier qui, même si leurs origines sont éloignées de la IVe Internationale, se posent aujourd’hui, comme nous, les questions fondamentales du combat pour une Internationale ouvrière révolutionnaire, pour un « parti mondial de la révolution socialiste ». Et c’est une très bonne chose que, dans cette conférence, cet appel ait été entendu. Il y avait des militants ayant d’autres origines politiques que le CORQI, venus de Chine, d’Inde, du Sri Lanka, d’Afghanistan, de Russie, du Burkina Faso, du Maroc, d’Égypte, de Palestine, d’Italie, du Portugal, d’Allemagne, de Belgique, des États-Unis.

Qu’est-ce qui fait que des courants ouvriers révolutionnaires viennent participer à une conférence dont le thème est la reconstitution de la IVe Internationale ?

Les militants qui ont constitué le CORQI en février 2016 à Turin (Italie), pour faire face à la crise de la IVe Internationale, ont bien conscience qu’ils ne sont pas « la » IVe Internationale. Nous représentons un courant minoritaire dans le mouvement ouvrier international, lui-même en pleine crise à cause de la politique de ses dirigeants. Et pourtant, jamais il n’y a eu
autant besoin d’une Internationale ouvrière révolutionnaire. Bien au-delà du CORQI, les camarades qui se sont réunis avec nous considèrent eux aussi que la survie du système capitaliste en faillite plonge toujours plus l’humanité dans la barbarie dont l’extension des guerres en cours est une expression. Il y a également un large accord sur le fait que, dans cette situation, la classe ouvrière internationale a toujours la capacité de renverser ce système fondé sur la propriété privée des moyens de production et de bâtir un nouveau mode de production fondé sur la socialisation des moyens de production, le socialisme, qui permettra de satisfaire tous les besoins de l’humanité et préservera son environnement. Il y a aussi, certes, parfois avec des nuances, la compréhension du rôle des directions actuelles du mouvement ouvrier, des dirigeants qui parlent au nom des travailleurs mais ne cessent de s’adapter au système capitaliste. Précisément, nombreux sont les camarades non membres du CORQI qui provenaient de la crise des partis sociaux-démocrates, ex-staliniens, ex-maoïstes ou des courants de libération nationale. À partir de là s’engage la discussion : faut-il une Internationale ouvrière révolutionnaire ? Le programme de la IVe Internationale (dans la continuité des trois précédentes) est-il adapté ? Quel parti ouvrier révolutionnaire construire dans chaque pays en tenant compte de la situation nationale ? Sur quels axes politiques ? L’adoption (à l’unanimité moins deux abstentions) de la déclaration finale de la conférence indique qu’il y a une large base d’accord entre les participants sur les questions fondamentales, ce qui ne signifie pas pour autant que tous ces camarades vont rejoindre le Comité d’organisation pour la reconstitution de la IVe Internationale. En tout cas, ils ont été nombreux à apprécier la méthode de démocratie ouvrière, de libre discussion qui a présidé à l’ensemble des travaux.

Y a-t-il eu des discussions particulières ?

J’en citerai quatre, en précisant que tous les documents adoptés seront publiés dans le prochain numéro de L’Internationale. Un projet de thèses sur le combat pour la Constituante palestinienne a été adopté ; il avait été préparé avant le 7 octobre dans une discussion entre militants du CORQI et militants palestiniens combattant de longue date pour une solution démocratique : un seul État palestinien laïque et démocratique garantissant l’égalité des droits aux Arabes et aux Juifs. La conférence a décidé que, bien évidemment, tous les camarades, dans leurs pays respectifs, combattent pour l’unité la plus large contre le génocide en cours à Gaza. D’ailleurs, l’ordre du jour a été réaménagé pour permettre aux délégués de participer à la manifestation parisienne du 4 novembre. Discussion importante sur le combat contre la double oppression des femmes et la nécessité de se tourner résolument vers les femmes travailleuses comme élément constitutif de la construction de partis ouvriers révolutionnaires s’adressant aux couches les plus opprimées : le procès-verbal de ce point de l’ordre du jour sera livré aux lecteurs de L’Internationale. Préparation d’une deuxième rencontre internationale de jeunes révolutionnaires pour, là aussi, se tourner résolument vers la jeunesse révoltée pour la gagner au marxisme. Discussion d’une extrême importance enfin avec les militants noirs des États-Unis, sur l’actualité du combat pour le droit à l’autodétermination du peuple noir des États-Unis, du combat pour le parti ouvrier noir relié au combat pour le Labor Party, c’est-à-dire un parti ouvrier fondé sur les syndicats, rompant avec le Parti démocrate de Biden. Dans la continuité de l’élaboration commune qui a marqué toute la conférence, l’organisme d’animation du CORQI issu de la conférence s’est élargi et des militants qui ne sont pas membres du CORQI, venus de cinq pays, ont accepté d’y participer comme membres associés. Ainsi, cet organisme va poursuivre les discussions engagées, mais aussi suivre la mise en œuvre des décisions prises ensemble.

Quelques mots sur l’organisation pratique de la conférence ?

Dans un monde en guerre, où même dans les pays impérialistes « démocratiques » se renforcent les tendances à des régimes de plus en plus autoritaires, et alors que le niveau de vie des masses s’effondre, il n’est pas simple d’organiser un tel événement. Mais nous pouvons être fiers de dire que cette conférence a été autofinancée de A à Z par une campagne financière internationale menée dans tous les pays. En France, les militants de la Tendance communiste internationaliste, section française de la IVe Internationale (et courant du POID) y ont évidemment contribué. Mais pas seulement en levant un important soutien financier. Plus de cent trente militants français – ouvriers, enseignants, étudiants, chômeurs, cuisiniers, retraités, etc. – ont été mis à contribution pour assurer toutes les tâches d’organisation : de la traduction en six langues à la confection des repas, des tâches administratives à la réception de nos camarades venus du monde entier.

[pouchtaxi]

Camarade Jamesdan, me permettras-tu une amicale remarque ?


Tu auras sans doute remarqué un usage sur ce forum, qui n'est pas qu'une lubie singulière ou une marotte sottement scolaire mais une exigence de clarté : les textes recopiés proposés à notre lecture sont accompagnés de références quant à leurs origines.

Je pense que beaucoup auront reconnu sans peine le style mais tout de même tu aurais pu indiquer qu'il s'agit de la copie intégrale de la page 12 de la Tribune de travailleurs, édition du 8/11/23, journal du POID. Personne ici ne te fera grief de lire cet hebdomadaire.

[Byrrh]

"Ah ! qu’en termes galants ces choses-là sont mises !"
(Molière, Le Misanthrope, acte I, scène 2, vers 314)

[Cyrano]

Morbleu ! Vil complaisant, byrrh loue des sottises ?

et Oronte n'est qu'au milieu de son poème...

[jamesdan]

Excuse moi, camarade pouchtaxi, j'avais passé l'information sur un autre fil du forum.