par alex » 06 Jan 2004, 16:31
Sur mon post qui précéde je donne une info de FRANCE 2 de ce matin mais que contredit cet article du MONDE;
La loi s'appliquerait donc partout.
Pour ce qui est de la polygamie à Mayotte, je suis certain que cela a été supprimé pour les nouveaux mariés mais je ne n'ai pas retrouvé d'archives de presse.
La prohibition du foulard s'appliquerait à l'outre-mer
LE MONDE | 06.01.04 | 13h56
A peine apaisée en métropole, la querelle sur le foulard islamique à l'école va peut être secouer des territoires lointains de la République où le port du fameux fichu, ancré dans les traditions locales, doit être interdit au nom de la loi. Le projet de texte, que le gouvernement devait transmettre au Conseil d'Etat pour avis, mardi 6 janvier, comporte en effet trois articles. Le premier dispose que "dans les écoles, les collèges et les lycées publics, les signes et tenues qui manifestent ostensiblement l'appartenance religieuse des élèves sont interdits". Le troisième article prévoit que l'interdiction entrera en vigueur dès la rentrée prochaine.
Mais c'est le deuxième qui, fruit de discussions entre l'éducation nationale et Matignon, risque de bousculer l'outre-mer. Il précise que l'interdiction des signes religieux s'appliquera dans les collectivités de Wallis et Futuna et de Mayotte, ainsi que dans les établissements scolaires de Nouvelle-Calédonie relevant de l'Etat. Le texte doit, d'autre part, être mis en œuvre dans tous les départements français, y compris donc dans celui de la Réunion.
Or la situation de l'islam sur certaines de ces terres françaises rend problématique l'application d'un texte qui prohibe le port du foulard musulman. A la Réunion, où l'on compte quelque 35 000 musulmans pour 700 000 habitants, les foulards sont portés dans les établissements publics, et une directrice d'école est coiffée d'un turban toléré par le rectorat. Ce département abrite l'unique établissement scolaire privé musulman français sous contrat d'association avec l'Etat, la medersa de Saint-Denis de La Réunion.
A Mayotte, la situation est plus complexe encore. Dans cette collectivité départementale où la quasi-totalité de la population est musulmane, le préfet nomme le grand cadi qui est le représentant du culte, et les cadis sont des fonctionnaires territoriaux qui rendent la justice en appliquant un recueil de jurisprudence qui tolère la répudiation, la polygamie, et admet en matière de succession qu'un homme reçoive deux fois plus qu'une femme. La nouvelle loi laïque qui devrait s'appliquer dans l'océan Indien pourrait ébranler ce statut de droit local hérité de la colonisation.
Philippe Bernard
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 07.01.04