Arlette chez les Daewoo

Message par Andreas » 15 Jan 2003, 23:58

Le Républicain Lorrain

Mont-saint-Martin: Arlette au contact de la révolte
Étape dans les brumes du Pays Haut, pour la parlementaire européenne de Lutte Ouvrière venue soutenir, hier, la cause des Daewoo.

Bousculade entre les murs du réfectoire de l'usine. L'exiguïté des lieux tient chaud, mais c'est surtout la présence d'Arlette qui réchauffe les coeurs. Au micro, la figure emblématique de Lutte Ouvrière appuie là où ça fait mal. Et curieusement, ça soulage. Autour d'elle, deux cents salariés, peut-être davantage encore, conspuent "l'ancien patron> de l'empire Daewoo aujourd'hui en fuite pour cause de banqueroute frauduleuse et accusé "d'avoir escroqué l'équivalent d'un tiers du budget annuel de la Corée>. Qu'il ait pu bénéficier un jour d'un accueil en France, pour rejoindre sa villa dans le sud du pays, "alors que les travailleurs immigrés ne peuvent pas obtenir le renouvellement de leur carte de séjour> indigne l'oratrice qui électrise la salle. "Pour les salariés Daewoo, nous allons demander la prolongation à dix ans du renouvellement des cartes de séjour, actuellement valables un an>, embraie Isabelle Banny au nom de la CGT.

S'éclipsant de la session parlementaire à Strasbourg, la députée européenne vient doper le moral des troupes sur le terrain de la lutte: "Je ne me sentirais aucune légitimité au Parlement européen, ni même comme élue au conseil régional d'Île de France si je n'utilisais mon mandat pour soutenir les travailleurs dans leur combat>, justifie-t-elle. À chaque jour, sa couleur politique: la veille, le député UMP de la circonscription de Longwy l'a précédée sur place, avant de rejoindre le Palais Bourbon pour y interpeller le gouvernement sur l'avenir de l'usine (lire ci-dessus).


Second référendum


Mesurant la vivacité des divisions syndicales sur la méthode à suivre, Arlette Laguiller a évité à plusieurs reprises d'attiser l'affrontement. En dépit des questions pressantes sur l'usage de la violence: "Faut-il faire exploser l'usine pour se faire entendre?> lâche l'un des salariés sur la base de ce constat: "Lorsqu'il n'y a pas d'action, on ne parle plus de nous>. Arlette, prudente: "Je ne suis pas venue en donneuse de conseils>, prévient-elle. Rejetant "la violence gratuite>, elle distille pourtant quelques recommandations, pour finalement approuver la ligne dure défendue par l'intersyndicale (CGT/FO/CFTC) contre l'avis de la CFDT: "Isabelle [Banny] m'a rapporté que le recours à la menace des produits chimiques a constitué un moyen de pression qui a abouti à un premier résultat. C'est tant mieux>, se félicite l'élue d'extrême gauche.

Prenant l'intéressée à témoin, Ammar Bouchama promet d'offrir prochainement à Gérard Longuet "le tube cathodique le plus cher de l'histoire: celui qui permettra de financer le plan social des salariés>. Élue au conseil régional, Christiane Nimsgern suggère avec ironie de faciliter la rencontre, lors de la prochaine commission permanente, le 7 février à Metz. L'occasion pour Arlette Laguiller de saluer la position de la représentante LO à la Région: "Christiane est la seule à s'opposer au déroulement à huis clos de ces réunions qui intéressent pourtant les électeurs>. L'échange sort du cadre de l'ordre du jour, mais bien vite les salariés y remettent bon ordre avec la proposition d'un second référendum en moins de 24 h. Cette fois, il est à l'initiative de l'intersyndicale CGT/FO/CFTC. Sur 167 votants, 145 se prononcent pour la reprise du travail avec occupation du site, 21 veulent une reprise sans occupation et 1 bulletin nul. Une question préoccupe l'assemblée: la venue d'Arlette Laguiller préfigure-t-elle l'arrivée d'autres leaders politiques? Réponse d'Ammar Bouchama: "A eux de voir...".


Xavier BROUET.
Andreas
 
Message(s) : 0
Inscription : 01 Nov 2002, 13:32

Message par Andreas » 16 Jan 2003, 00:00

L'Est Républicain

L'Etat au chevet de Daewoo

Une réunion pour un « plan d'urgence » en faveur du bassin de Longwy est prévue à Matignon vendredi.

MONT-SAINT-MARTIN. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, qui répondait à une question posée à l'Assemblée par le député UMP de Meurthe-et-Moselle, Edouard Jacque, a annoncé hier qu'une réunion était programmée après demain vendredi à Matignon pour « mettre en oeuvre un plan d'urgence » en faveur du bassin de Longwy, à la suite de l'annonce du dépôt de bilan de l'usine Daewoo-Orion de Mont-Saint-Martin.


Cette réunion, placée sous l'autorité du Premier ministre, devrait permettre « à l'ensemble des services de l'Etat de mettre en oeuvre un plan d'urgence pour la revitalisation » du bassin d'emploi, a déclaré le ministre. M. Fillon a également souligné « qu'au plan local, une cellule de réindustrialisation venait d'être mise en place sous l'autorité du préfet de région ». Jusqu'à présent, la « mobilisation » décrétée par les services de l'Etat était limitée au seul département de Meurthe-et-Moselle.


« La position du groupe sud-coréen sur l'avenir du site n'est pas connue, et la priorité pour le moment du gouvernement, et notamment du ministre de l'Industrie, c'est de faire pression sur les responsables du groupe Daewoo pour qu'ils fassent savoir quelle est leur position quant à l'avenir de ce site car nous ne pouvons pas nous résoudre à sa fermeture », a ajouté M. Fillon.


Isabelle Banny, de l'union locale CGT de Longwy, a qualifié la programmation de cette réunion « d'avancée » : « Mieux vaut tard que jamais mais maintenant les salariés attendent les propositions du gouvernement », a-t-elle insisté.


Référendum contesté



Dans l'usine, la confusion régnait encore hier en raison des divisions syndicales. 109 salariés sur 179 votants - et 534 salariés concernés - s'étaient prononcés lundi pour la reprise du travail lundi dans le cadre d'un référendum organisé par la CFDT mais contesté par les autres syndicats.


Douze salariés avaient voté pour la poursuite de l'occupation de l'usine, cinquante-sept ayant émis un vote nul, et un seul ayant rendu un bulletin blanc.


Pour la CFDT : « Par ce vote, une très large majorité des salariés présents a rejoint notre position. La reprise du travail était indispensable pour éviter la liquidation immédiate et pour gagner du temps afin que toutes les solutions possibles puissent se concrétiser pour assurer l'avenir de tous les salariés ».


La centrale a proposé hier une « plate forme revendicative » qui retient neuf mesures dont notamment « un congé de conversion comparable à ce qui a été obtenu par les sidérurgistes, d'une durée de deux ans » et l'adoption « de mesures juridiques et fiscales permettant d'assurer le rééquilibrage du bassin de Longwy vis-à-vis de la Belgique et du Luxembourg ».


« Escroquerie » selon Arlette



Les trois autres syndicats (CGT, FO, CFTC) ont contesté ces résultats en indiquant que les assemblées générales antérieures avaient décidé l'occupation de l'usine et une reprise éventuelle de l'activité à partir du 20 janvier.


Les salariés ont reçu hier le soutien d'Arlette Laguiller, présente sur le site, qui a dénoncé devant environ deux cents personnes une « escroquerie » commise avec la complicité des autorités de la région et de l'Etat lors de l'implantation de Daewoo en Lorraine.


Pour la porte-parole de Lutte Ouvrière (trotskiste) : « L'argent investi ne sert pas aux travailleurs, mais à augmenter les profits et les dividendes des grands groupes ».


A l'issue de cette rencontre, une nouvelle assemblée générale a réuni une partie du personnel à l'appel des syndicats CGT, FO et CFTC. Une majorité (145 sur 167 présents) a voté la poursuite de l'occupation du site.


Les responsables syndicaux ont appelé à de « nouvelles actions pour « maintenir la pression » sur les pouvoirs publics.
Andreas
 
Message(s) : 0
Inscription : 01 Nov 2002, 13:32


Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)