LEMONDE.FR | 11.08.04 | 09h46
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Des analyses sont en cours pour déterminer si le sang retrouvé sur une hache dans le cimetière juif de Lyon est celui de la victime d'origine maghrébine de l'agression de Villeurbanne revendiqué par un homme se faisant appeler "Phinéas". Le nom de "Phinéas" apparaît à plusieurs reprises sur les tombes profanées.
Les enquêteurs chargés de retrouver le ou les auteurs de la profanation du cimetière juif de Lyon lundi soir s'intéressaient mercredi 11 août au matin à une hache tachée de sang retrouvée dans le cimetière, susceptible de lier la profanation avec une autre affaire, a-t-on appris auprès de la police.
La semaine dernière, un homme se faisant appeler "Phinéas", personnage biblique qui prônait la justice expéditive, avait revendiqué par téléphone une agression à la hache dans une rue de Villeurbanne, dans l'est de l'agglomération lyonnaise.
Le nom "Phinéas" apparaît à plusieurs reprises parmi les inscriptions retrouvées sur les tombes et une hache tachée de sang a été découverte dans le cimetière. Des analyses sont en cours pour déterminer si le sang retrouvé sur la hache est celui de la victime d'origine maghrébine de l'agression de Villeurbanne. Les résultats des analyses ADN ne devraient pas être connus avant vendredi, a précisé la police.
Les enquêteurs s'employaient aussi à analyser les images des enregistrements des caméras de la Banque de France et de la Brink's, situées à proximité des murs du cimetière.
Ces images montrent notamment un homme en train d'escalader l'un des murs. "C'est une petite piste, mais il n'est pas sûr qu'elle soit exploitable", a déclaré la police. "L'image est floue et semble difficilement utilisable", a commenté un enquêteur.
DEUX JEUNES MIS HORS DE CAUSE
Parallèlement, la garde à vue des deux jeunes hommes interpellés quelques heures après la découverte des profanations a été prolongée. Ils ont été mis hors de cause pour les inscriptions, mais pourraient être les auteurs d'un cambriolage dans une entreprise voisine du cimetière.
Aperçus près du cimetière peu après 20 heures, avant la profanation, les deux jeunes hommes avaient été interpellés vers minuit, alors qu'ils revenaient sur les lieux. Ils devraient être remis en liberté dans la journée.
Alors que l'enquête ne faisait que débuter, la profanation des cinquante-six tombes du cimetière juif, ainsi que du monument aux morts du cimetière, a suscité une vague d'indignation.
"Que les profanateurs en soient convaincus : la France réprouve avec vigueur et indignation ces actes déshonorants. Elle ne tolère pas qu'ils se développent sur son territoire", a déclaré le chef de l'Etat dans une lettre au président du Consistoire israélite de Lyon Marcel Dreyfuss.
Le premier ministre Jean-Pierre Raffarin a fait part au téléphone de "toute sa compassion" à M. Dreyfuss. Dominique Perben, venu sur place, a évoqué "la mobilisation de tous les moyens de la police et de la justice" pour trouver les coupables et les sanctionner sévèrement, "pour que cela ne se reproduise plus".
D'autres membres du gouvernement et des associations ont condamné cette profanation, de même que le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, et l'archevèque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin.
Avec AFP et Reuters
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