a écrit :samedi 8 février 2003, 13h51
Robert Barcia raconte la "vraie" histoire de Lutte ouvrière
PARIS (AFP) - Longtemps resté dans l'anonymat, le dirigeant historique de Lutte ouvrière, Robert Barcia, dit Hardy, qui vient de publier un livre, explique sa sortie de l'ombre en avouant simplement: "J'ai 75 ans, c'était maintenant ou jamais".
Au cours d'un entretien avec l'AFP, dans les locaux de LO à Pantin, Robert Barcia s'est expliqué sans détour sur les raisons du livre qu'il vient d'écrire, "La véritable histoire de Lutte ouvrière" (Denoël).
"Ce n'est pas un testament politique. Tout le monde raconte des histoires sur LO, moi je raconte la mienne, celle que j'ai vécue et je suis le seul à pouvoir la raconter", se justifie-t-il.
"Je voulais que ce soit un livre parce que (...) notre histoire n'est pas compréhensible par petites phrases".
De fait, Lutte ouvrière et sa porte-parole emblématique, Arlette Laguiller, ont été régulièrement mises en cause, notamment sur l'aspect secret, voire clandestin et sectaire, de l'organisation du parti.
"Nous traiter de secte, ça marche", reconnaît Robert Barcia, accusant ses détracteurs de ne pas questionner dirigeants et militants, notamment à la fête annuelle de LO à Presles (Val d'Oise).
Se défendant de vouloir riposter directement aux attaques, Robert Barcia prend soin, dans ce livre d'entretiens avec Christophe Bourseiller, de répondre en détail à toutes les accusations portées contre lui et son organisation.
Cela donne de longues digressions sur ses responsabilités dans le monde professionnel - "j'ai toujours travaillé car je ne voulais pas vivre de la politique" -, les relations les autres dirigeants trotskistes, Alain Krivine de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et Pierre Boussel-Lambert, du Parti des travailleurs (PT), en passant par le rôle supposé de LO dans la vie privée de ses militants.
"Le mariage, nous ne l'interdisons pas, nous sommes contre", affirme-t-il d'emblée. Pour ce qui est des militants, "nous ne les empêchons pas de se marier, par contre nous estimons qu'un cadre de Lutte ouvrière qui se marie ne défend pas nos idées". "Cela n'implique pas d'être un moine", lance-t-il en souriant.
L'une des parties les plus touchantes du livre est le récit de son engagement dans la Résistance et de son passage en prison à l'âge de 15 ans pour avoir distribué des tracts.
"C'est la prison qui a fait de moi vraiment un communiste", raconte-t-il et "c'est le contact avec le groupe Barta (NDLR: du nom de David Korner, dit Barta, un des premiers et plus influents militants trotskistes en France) qui a commencé à me donner une certaine culture politique". L'assassinat d'un membre de ce groupe par des communistes du PCF le font définitivement pencher pour l'engagement aux côtés des trotskistes.
Avec le bon score d'Arlette Laguiller à la présidentielle (5,72 %), Robert Barcia persiste et signe au nom de son parti: "La gauche s'est déconsidérée par sa politique au gouvernement pendant 5 ans" et elle "a trahi en appelant à voter Chirac entre les deux tours".
- "La véritable histoire de Lutte ouvrière", entretiens de Robert Barcia, alias Hardy, avec Christophe Bourseiller, éditions Denoël, 325 pages, 17 euros
a écrit :Par exemple, en 1966, Voix ouvrière a participé à Londres à une conférence internationale avec des organisations lambertistes qui était supposée "reconstruire" la IVème internationale et qui s'est avéré n'être qu'une proclamation par les dirigeants lambertistes du fait qu'ils étaient eux la véritable IV (contre l'autre tendance, celle de la LCR).
a écrit :Le "pablisme" était rendu responsable de l'échec des grèves des fonctionaires en France en 1953, de l'échec des mouvements révolutionnaires dans les pays de l'Est, sans parler de celui des mouvements d'émancipation coloniale. Tout était la faute de Pablo.
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