Publié : 01 Nov 2005, 23:19
Les explications de France 2 :
a écrit :La fronde des stagiaires d'entreprises : Une centaine de stagiaires ont défilé masqués mardi à Paris pour dénoncer les abus dont ils s'estiment victimes
Des stagiaires d'entreprises mais aussi du public, réunis dans le Mouvement génération précaire, ont lancé un mois de mobilisation pour sensibiliser l'opinion et réclamer une réforme de leur statut.
La manifestation de mardi sera suivie par des actions tout le mois de novembre (tracts, flash-mobs...) et une "grève générale au niveau national" le 24.
Un cortège silencieux, constitué en majorité de jeunes femmes, s'est rendu devant le ministère de la Cohésion social. Sur les banderoles, on pouvait lire: "En solde, 30% du smic", "formation oui, exploitation non", ou encore "génération stagiaire, génération précaire".
Les secteurs des medias, du cinéma, de la pub, de la culture et de la communication en général, mais aussi ceux de l'informatique, les ministères, des partis politiques et certaines professions libérales étaient particulièrement dénoncés par les manifestants.
Les raisons de la colère
Le mouvement dénonce une "banalisation des stages", créant une "concurrence déloyale avec les salariés". Il déplore aussi un manque d'encadrement des stagiaires, de très faibles rémunérations et des qualifications parfois dévalorisées par des "stages photocopieuse".
Génération précaire demande un "statut" garantissant notamment une rémunération, un suivi pédagogique et une limitation de la durée et du nombre des stages.
"Depuis 2003, des pratiques malsaines se développent. Un nombre conséquent d'entreprises profitent du manque de débouchés pour de moins en moins rémunérer les stagiaires tout en leur demandant d'être aussi productifs que des salariés", estime Jean-Marie Chevalier, professeur d'économie à Paris-Dauphine, dans un entretien lundi dans "L'Humanité".
Un mouvement parti d'un blog
La fronde des stagiaires est née en septembre d'un appel à la grève lancé sur un blog sur internet par des stagiaires. Par la suite, Génération précaire a livré un premier témoignage public du "ras-le-bol" de certains stagiaires victimes d'"abus", en participant à la manifestation parisienne du 4 octobre pour l'emploi et le pouvoir d'achat.
Après la manifestation "à laquelle une vingtaine de stagiaires ont pris part, la somme de témoignages et les signatures de soutien se sont multipliés sur le site et le mouvement grandit de jour en jour", selon un communiqué du mouvement.