par Puig Antich » 22 Nov 2005, 00:15
Petite réponse à Vermouth (ca veut dire quoi d'ailleurs?)
On ne doit pas s'entendre sur la définition du mot lumpen. Certes, il faut y inclure les petits bandits. Mais déjà, il y a une différence entre l'illégalité et les nuisances antisociales que font subir des décompos aux prolétaires. A ceux qui braquent des banques, volent dans les magasins ou dans les entrepôts, ou plus prosaïquement à ceux qui ont renoncé à travailler, je n'ai aucune leçon de morale à donner, tant qu'ils ne s'en prennent pas aux biens privés des exploités. Et parmi ceux là, il y a certes de tout, mais tous ne sont pas de la fibre de Kapo comme tu sembles le penser. Il y a surtout dans la réalité concrète des représentants trés minoritaires des idéaux-types qu'on croise dans les bouquins (le méchant voyou prêt à être soudoyé pour remplir quelque basse besogne - encore faut-il rappeler que ce genre de soudoiement existe dans toutes les couches sociales, y compris dans le mvt ouvrier -; et le prolétaire révolutionnaire sans reproche, gentil avec tous et toutes, pas sexiste ni raciste pour un sou, et qui jamais n'a commis de méchancetés pour ses frêres de classe) ; mais surtout et trés généralement toute sorte d'hybrides qui, selon les moments de la vie, ou même de la journée, se transforment et mutent au grè des influences de leur environnement...
Je discutais récemment avec un salarié, syndiqué qui plus est, et qui pourtant s'est retrouvé plusieurs fois au trou, car jeunesse turbulente, et aujourd'hui il ne supporte toujours pas la vue des cognes, ce qui lui vaut plusieurs "outrages". Droit commun. Sera t'il le dernier sur les barricades?
Enfin, " Prolétariat en haillon ", celà me semble clair. Marx parle de personnes déclassées, plus habitués à la débrouille individuelle qu'à la lutte collective, mais qui se situent à un niveau de pauvreté certain. Et il semble que ces "gens louches" dont se méfient nos chers fondateurs du socialisme scientifique ne sont pas tous à classer à la même enseigne, indépendamment du lieu et de l'épôque, et même à un moment X.
On a parlé du luddisme et des ouvriers qui cassent leurs machines, hé bien ces comportements n'ont pas disparu aujourd'hui de la classe ouvrière. Le sabotage non plus. Un ex-délégué syndical d'une usine de ma région me racontait comment il était le seul à pouvoir calmé un des ouvriers de l'atelier qui, régulièrement bourré, se trimballait avec un couteau pour planter les membres les plus hostiles de l'encadrement. Des méthodes quelque peu "révolution culturelle" qu'aucun militant conscient ne peut accepter... Tous ces gens aussi auraient aussi porté le triangle vert...