Arlette signe enfant de Don quichotte

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Message par pelon » 31 Déc 2006, 00:16

Ce genre d'action part quand même d'un bon sentiment. Pourquoi s'en prendre à eux ? Bien entendu, il faudra bien autre chose pour faire disparaître la misère mais c'est un autre problème.
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Message par meichler » 31 Déc 2006, 01:11

Les Don Quichotte ont le mérite :

1) de ne pas s'en tenir au "caritatif", mais d'essayer de mener une action militante,

2) de rendre visible ce que le gouvernement (et la bourgeoisie en général) voudrait cacher,

3) de gratter le capitalisme là où il fait mal : la production de misère à jet continu, y compris pour ceux "qui ont un emploi",

4) ils ont l'honnêteté de ne pas venir servir un ènième discours "moraliste" et pontifiant,

5) ils ont le mérite de tenter de faire quelque chose là où les organisations syndicales et les grands partis ouvriers ne songent même pas à aller,

6) pour le moment ils restent fermes face aux tentatives de récupération répugnante de Sarkozy et son caniche Klarsfeld.

Pour le moment leur action est plutôt sympathique et utile du point de vue d'une politique ouvrière (même s'ils n'ont rien à voir avec le mouvement ouvrier).

Je crois qu'il est prudent de dire pour l'instant : à suivre...
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par emma-louise » 31 Déc 2006, 06:01

=D> Tout à fait d'accord avec vous !
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Message par meichler » 31 Déc 2006, 17:36

Évidemment, en l'absence d'ancrage de classe, la confusion politique ne tarde pas à s'imposer. Il fallait hélas s'y attendre : les "Don Quichotte" «en appellent à Chirac» :

a écrit :Forts de nouveaux soutiens, les Enfants de Don Quichotte en appellent à M. Chirac
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 31.12.06 | 16h14  •  Mis à jour le 31.12.06 | 16h17 








omme l'appel de Nicolas Hulot avant elle, l'initiative des Enfants de Don Quichotte parvient à créer un consensus rare. A l'exception de Jean-Marie Le Pen, des personnalités de tous bords se pressent pour dire les louanges de l'association qui a créé un électrochoc en montant un camp de 200 tentes de SDF à Paris, sur les bords du canal Saint-Martin, et commence à répliquer l'expérience en province.



Samedi, François Bayrou a sauté le pas et signé la charte de propositions pour sortir les sans-toit de la rue. "Il est d'accord avec son esprit global même s'il émet des réserves sur la question de la réquisition des logements vides", a annoncé Marielle de Sarnez, la directrice de campagne du président de l'UDF, en déplacement à la Réunion. Augustin Legrand, porte parole des "Don Quichotte", devrait discuter de cette dernière mesure, traditionnellement refusée à droite en respect du droit de propriété, avec M. Bayrou, favorable selon lui à un "plan Marshall" pour les SDF.


Samedi encore, Arlette Laguiller a annoncé qu'elle signait elle aussi la charte des Enfants de Don Quichotte, qui prône des solutions de long terme et dénonce l'insuffisance des renforcements de l'hébergement d'urgence annoncés par le gouvernement. "Ils ont su par leur action faire bouger les choses et obliger le gouvernement à se décider, du moins en paroles, à changer d'attitude", s'est félicitée la candidate de Lutte ouvrière.


"IL NE MANQUE QUE LE DÉCLIC CHIRAC"

"Il faut un vaste plan pour lutter contre la précarité", a renchéri Ségolène Royal dans le Journal du Dimanche. "La droite a fait de la précarité un principe", a taclé la candidate socialiste. "Par son discours fermé, individualiste, elle ne cesse de prôner le chacun pour soi". Mme Royal n'a finalement pas rencontré les Enfants de Don Quichotte comme annoncé vendredi, mais les a eux trois fois au téléphone.

La charte du Canal Saint-Martin propose notamment d'ouvrir les structures d'hébergement à plein temps et d'humaniser les conditions d'accueil, de créer immédiatement une offre de logements temporaires, de créer plus de logements sociaux et de rendre le droit au logement opposable sur tout le territoire.

"On a toutes les associations avec nous, la gauche a signé notre charte, Bayrou l'a signée, Christine Boutin, qui est conseillère de Nicolas Sarkozy, l'a signée, a énuméré samedi le porte-parole des Enfants de Don Quichotte. Il ne manque plus qu'un déclic, et ce déclic c'est Chirac, pour qu'on puisse dire 'OK, on y va'". A quelques heures des voeux du président pour la nouvelle année, il a lancé un appel : "On appelle le président de la République à convoquer une session au Parlement pour mettre en oeuvre un plan Marshall pour les SDF, estimer son coût, discuter ses modalités."


Il est bien difficile, dans leur position, d'éviter jusqu'au bout de "servir la soupe" au gouvernement (fût-ce à leur corps défendant...).

Evidemment, cette déclaration tombe à pic pour le "plan communication" de Chirac autour de la mise en scène de ses "voeux pour 2007".
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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Message par Eric » 26 Fév 2007, 16:43

[quote=" (meichler @ dimanche 31 décembre 2006 à 18:36"]
Évidemment, en l'absence d'ancrage de classe, la confusion politique ne tarde pas à s'imposer. Il fallait hélas s'y attendre : les "Don Quichotte" «en appellent à Chirac» :

(...)

Il est bien difficile, dans leur position, d'éviter jusqu'au bout de "servir la soupe" au gouvernement (fût-ce à leur corps défendant...).

Evidemment, cette déclaration tombe à pic pour le "plan communication" de Chirac autour de la mise en scène de ses "voeux pour 2007".[/quote]
Et oui, il fallait s'y attendre. Qu'est-ce qui justifie alors que LO aille signer cet appel, de concert avec toute la classe politique disqualifiée ? Une organisation marxiste doit-elle signer un texte sous prétexte qu'il "part d'un bon sentiment "? On nage dans la manip et l'utilisation cynique du malheur (de la part des Enfants de Don Quichotte). Pourquoi s'associer avec ces gens-là ?
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Message par regivanx » 26 Fév 2007, 23:30

Voilà ce que j'ai écrit il y a quelques semaines après la manifestation manquée à Bordeaux (le 6 février je crois ?) :

a écrit :Je suis actuellement sur Bordeaux et j'ai participé à la prétendue occupation des enfants de Donquichotte (ED) à gaz de France. J'ai pu observer comment on détruisait un mouvement de lumpen.

La tactique était la suivante : demander aux SDF de se tenir tranquille jusqu'à ce qu'on leur donne un logement. Puis demander aux ED d'empêcher l'occupation de se passer correctement : cela consistait en pratique par un grand nombre d'interdictions arbitraires sous la menace de l'intervention policière et de la violence de ED :

_ interdiction de monter aux étages supérieurs au second étage,
_ interdiction d'utiliser la douche,
_ interdiction d'utiliser le self,
_ interdiction de mettre en marche le chauffe-eau.

Mais :

_ autorisation de l'alcool,
_ autorisation des chiens sans aménagement, ce qui nous posa de sérieux problèmes d'hygiènes,

Et encore :

_ AG pendant lesquelles les ED crient sur tous le monde, pas de démocratie,
_ obligation de s'inscrire sur la liste de ceux qui veulent un logement,
_ expulsion manu militari de toute opposition, de tous ceux qui ne se soumettaient pas à l'autorité des ED, de tous ceux qui ne viennent pas pour mendier dans les règles un logement,
_ expulsion de ceux qui n'étaient pas là dès le début,

évidement :

_ dépendance alimentaire totale à l'égard des associations caritatives (emaus),
_ dépendance au niveau de l'accès aux nuits d'hôtel pour récompenser ceux qui sont sages,

plusieurs conséquences :

_ on ne mange pas correctement,
_ on ne dort pas correctement,
_ graves problèmes d'hygiènes,
_ violence : bagarre, couteaux, armes à feu (non utilisées, personne arrêtée).
_ toxicomanie (? un clochard m'a dit qu'il avait vu des seringues. Je considère cela comme probable mais je ne les ai pas vu moi-même),
_ alcoolisme,
_ nombreuses défections,
_ démoralisation totale.

Les restrictions eurent pour conséquence d'opposer les ultra-légalistes ED aux autres. Mais la lutte s'est complètement déroulée à la faveurs des ED. Tous ceux qui valaient un peu quelque chose sont partis ou ont été expulsés par les ED.

Avant-hier, un clochard aurait tenté de mettre le feu au bâtiment. Provocation policière ? acte de désespoir ? Je ne sais pas. Les ED ont profité de l'occasion pour demander à tout le monde de partir. "la police va venir ! la police va venir ! de toute façon on avait un accord avec la mairie. Nous devions partir demain."

La démoralisation a atteint un niveau extrême. Un homme complètement alcoolisé est près à frapper une femme (ED semble-t-il, elle m'avait menacé d'appeler la police pour me faire expulser parce que j'avais demander en AG pourquoi on ne pouvait utiliser le self et qui l'interdisait). La manifestation prévue pour ce jour est annulée.

Qu'on se souvienne d'une chose : ce sont les ED qui ont pratiqué l'expulsion des clochards de gaz de Bordeaux et non la police.

Il semble qu'il y ait eu gabegie. A la fin de l'occupation, emaus a pu bénéficier d'un locale de 80 m², dans lequel se sont entassés un certain nombres de clochards qui restaient encore (20-25). Les autres sont retournés sous les tentes ou je ne sais où.

Dans les discussions qui ont suivi ce fiasco, une bénévole racontait qu'emaus avait promis des chambres d'hôtel pour faciliter l'évacuation. L'état a donné l'argent, mais quand les ED ont appelé les hôtels, ceux-ci ont dit qu'ils ne voulaient pas revoir les clochards. Et emaus a gardé l'argent.

Je témoigne de ce que j'ai vu moi-même. Pour ce qui est de ce que l'on m'a raconté, les problèmes de drogue et la corruption, il faudrait faire une enquête auprès des clochards et des bénévoles, enquête qui ne seraient pas très dur à faire. Je pense pour ma part que ce que je rapporte de mes discussions est vrai.

Je pense, meichler, que tu devrais réviser ton jugement. Qu'ont fait les ED en vérité ? Ils ont foutu des clochards sous les tentes jusqu'à -5° et ont poussé des jérémiades en prétendant qu'elles allaient toucher le coeur de la bourgeoisie.

Sacrifiez-vous, clochards, faites-vous du mal à vous-même ! Et vous verrez Chirac ouvrir l'élysée à tous les pauvres. La souffrance est la voie du salut ! Du christianisme laïque.

Si les ED se sont résignés à occuper des bâtiments publiques, c'est uniquement parce que les conditions étaient trop durs sous les tentes à cause du froid, des violences et du désespoir, et qu'il risquait d'y avoir des incidents de plus en plus graves (pour illustrer : un clochard avait brûlé sa tente). Et uniquement pour cela ! du moins à Bordeaux. Et pas pour faire pression sur la bourgeoisie qui les tenait et en faisait ce qu'elle voulait !

Comment des lumpens pourraient-ils faire pression sur la bourgeoisie ? Les lumpen ne peuvent rien ; la bourgeoisie attend seulement le moment que leur affaire fasse moins de bruit pour les écraser impitoyablement et dans l'obscurité, comme la fiasco de gaz de Bordeaux dont personne n'a parlé.
regivanx
 
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