A propos de l'accident de l'Airbus

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Message par Loustic » 03 Juin 2009, 21:50

LUTTE OUVRIERE de ce soir
a écrit :

Crash du vol AF 447 : une « hypothèse » vite avancée... pour éviter certaines questions ?
La disparition en plein Atlantique du vol Air France Rio-Paris a soulevé une émotion à la mesure du drame : 216 passagers et 12 membres d'équipage ont péri dans ce qui est à ce jour la plus terrible catastrophe qu'ait connue Air France.

Aussitôt, la direction de la compagnie a fait savoir que son Airbus 330 était récent, qu'il venait de passer en révision, qu'un commandant de bord chevronné le pilotait - toutes choses avérées - mais en avançant l'hypothèse - elle discutable - d'un avion qu'aurait foudroyé un orage tropical encore plus violent que ceux qui surviennent habituellement entre le Brésil et l'Afrique.

Cette présentation des choses suggérait donc immédiatement qu'on ne devait pas mettre en cause de facteur matériel ou humain, et qu'il fallait déplorer des forces de la nature en furie. Mais, chaque année, des milliers d'avions sont frappés par la foudre sans que cela ait de conséquences notables. De plus, les pilotes savent, surtout lors de vols transatlantiques franchissant l'équateur, qu'ils doivent contourner les violentes perturbations atmosphériques que leur radar signale. En revanche, il semblerait que, dans certaines conditions, les sondes de certains Airbus pourraient se boucher du fait du givre et cesser de fonctionner, avec pour conséquences la perte de l'indication de vitesse, la perte du contrôle de vol, etc. En tout cas, c'est ce qu'ont relevé de récents « rapports d'incident de vol » ; des rapports remis aux autorités, qui ont transmis à Airbus... à charge pour lui de voir si des modifications (coûteuses) ne seraient pas nécessaires. Dans le cas du vol Rio-Paris, pas moins de quatorze messages de telles pannes ont été enregistrés durant ses quatre dernières minutes !

Par ailleurs, le site Internet EuroCockpit, tenu par des bénévoles travaillant dans le domaine aérien, signale, à propos de « la turbulence induite et (des) forces de cisaillement » qui accompagnent les orages tropicaux : « Les normes en vigueur, et qui concernent notamment les points de rupture des ailes, n'ont pas évolué malgré la masse croissante des avions civils. L'usage de matériaux composites dont la résistance est calculée pour satisfaire la norme de certification, mais pas beaucoup plus, est dicté par le souci de « performance économique », entendez par là le besoin de faire des économies de poids, donc de carburant ».

Ces problèmes renvoient à des questions de gros sous que la version, officieuse mais largement répandue, de la foudre responsable du drame aurait l'avantage de laisser de côté.

Certes, quand le rapport du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses, un organisme officiel français chargé du suivi des incidents et accidents du transport aérien civil) sera rendu public, on en saura peut-être plus, en tout cas en lisant entre les lignes. Car, s'il est une constante dans l'attitude des autorités en pareil cas, c'est d'éviter tout ce qui pourrait faire de l'ombre aux grandes compagnies ou aux constructeurs aéronautiques. Airbus n'a pu que l'apprécier alors que, le surlendemain du drame, il devait fêter la première liaison régulière assurée par son « cargo des airs » A 380, entre Singapour et Paris, à quelques jours du Salon du Bourget, en espérant de nouvelles commandes à cette occasion.

Pierre LAFFITTE
Loustic
 
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Message par com_71 » 06 Juin 2009, 10:58

Sur "Le Monde.fr"

a écrit :Crash de l’AF447: les capteurs de vitesse mis en cause
LE MONDE | 06.06.09 | 09h30  •  Mis à jour le 06.06.09 | 11h20

Selon les informations du Monde, Air France a envoyé, vendredi 5 juin, à l'ensemble de ses pilotes Airbus une note d'information. Dans ce document, que nous avons pu consulter, la compagnie reconnaît que "l'analyse de certains messages Acars transmis durant les dernières minutes du vol AF 447 à nos applications de maintenance fait état d'anomalie dans la chaîne anémométrique [qui permet d'établir la vitesse de l'appareil]". En conséquence, Air France préconise, "sans attendre les premières recommandations du BEA et/ou du constructeur et sans préjuger de leur contribution à la séance des événements", une série de procédures techniques à appliquer en "cas de doute sur les indications anémométriques".

Au-delà du légitime principe de précaution, Air France insiste sur le "risque de perte d'informations anémométriques". Ces informations sont recueillies par un pitot, un tube fixé sur le long de la carlingue, à l'avant de l'appareil. L'A330 en compte trois, complètement indépendants. Il semble que la compagnie ait décidé, avant l'accident, d'améliorer ces sondes, installées sur l'ensemble des flottes Airbus moyen et long courrier.

Air France précise même à la fin de sa note qu'une "campagne de remplacement des pitots par de nouveaux modèles est en cours. Elle doit s'achever dans les prochaines semaines". Interrogée sur cette note, Air France a répondu qu'elle ne commentait pas "les documents d'informations internes destinés aux pilotes" ajoutant qu'"elle réservait les informations dont elle diposait pour le BEA".

La rédaction de cette note, qui fait référence à l'accident du vol AF 447, laisse supposer que le problème posé par les "pitots" était déjà connu avant la catastrophe.

Le fait que les pilotes du vol Rio-Paris aient reçu des informations fausses sur la vitesse de l'avion pourrait expliquer qu'ils n'aient pas pu faire face aux fortes turbulences que l'appareil traversait.
François Bostnavaron
Article paru dans l'édition du 07.06.09.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 09 Juin 2009, 17:23

(LePoint.fr a écrit :La compagnie aérienne Swiss va changer les sondes de vitesse de ses A330


La compagnie aérienne Swiss (groupe Lufthansa) va remplacer les sondes de vitesse Pitot sur ses Airbus A330-200, a annoncé mardi son porte-parole Franco Gullotti à l'agence de presse suisse ATS. Lire la suite l'article
Articles liés

  Huit avions de Swiss, filiale de la compagnie allemande Lufthansa, sont équipés de telles sondes, a-t-il précisé. Ces équipements sont mis en cause dans l'accident d'un avion d'Air France entre Rio et Paris le 1er juin.

Les premiers éléments de l'enquête divulgués à Paris se sont concentrés sur le mauvais fonctionnement des capteurs de vitesse ou sondes Pitot.

Une note interne de la compagnie française datée de novembre 2008 que l'AFP a pu consulter lundi, fait état d'"un nombre significatif d'incidents" liés aux calculateurs de vitesse survenus sur des A330-340 d'Air France.



C'est la grande visite des Airbus ?
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Message par com_71 » 10 Juin 2009, 21:40

(lettre d'un lecteur - dans LO - a écrit :Crash du Rio-Paris : des économies dangereuses

Je travaille dans l'aviation civile et je souhaite apporter aux lecteurs de Lutte Ouvrière mon témoignage concernant l'accident de l'A330 d'Air France.

La réglementation internationale impose aux compagnies aériennes de toujours emporter des réserves de carburant en plus du kérosène prévu pour le vol, cela afin de permettre aux appareils de se dérouter en cas de problème.

Pour qu'un type d'avion soit autorisé sur une ligne il faut, au cours de son trajet normal, qu'il n'entame pas ses réserves. Or, dans le cas de la ligne Rio-Paris, l'A330 arrive sur la réserve lorsqu'il survole Bordeaux. Air France a obtenu une dérogation des autorités de l'aviation civile pour que l'A330 poursuive son vol jusqu'à Paris. Mais il faut cependant que les réserves n'aient pas été entamées durant la première partie du vol Rio-Bordeaux, sinon l'appareil est contraint de se poser à Bordeaux pour refaire le plein, ce qui entraîne retards, problèmes de correspondances, et coûte de l'argent à la compagnie.

Une forte pression s'exerce donc sur les pilotes pour qu'ils économisent au maximum le carburant, ce qui les oblige parfois à voler au plus court, quitte à prendre des risques en choisissant de ne pas contourner les formations nuageuses dangereuses.

Sur cette ligne, Air France pourrait mettre d'autres appareils comme l'A340 ou le Boeing 747, qui ont un rayon d'action plus grand que l'A330. Mais leur coût d'exploitation est plus élevé.

Il faudra sans doute attendre encore longtemps pour avoir une explication officielle convaincante de la catastrophe du Rio-Paris. Cependant, le silence d'Air France et des autorités de l'aviation civile concernant la situation décrite précédemment - et pourtant largement connue dans les milieux de l'aéronautique - témoigne de leur embarras. Il est toujours difficile pour eux de dire que la rentabilité et la course au profit ne font pas bon ménage avec la sécurité des personnes.

S.A. - Toulouse
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Message par com_71 » 14 Juin 2009, 11:42

(EuroCokpit a écrit :
En attendant ces jours meilleurs qui cultiveront le retour d'expérience comme d'autres cultivent aujourd'hui le secret, l'indépendance de l'enquête n'est pas remise en cause.

En tout cas, pas par nous.


J'aime bien cette conclusion pleine de précautions.
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