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classe ouvriere?
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par artza » 28 Fév 2004, 15:48
La classe ouvrière depuis 1850 (dans le monde?) vaste besogne. Mais apparement avant d'avoir ouvert le sujet tu as presque la réponse elle est en déclin. C'est une idée reçue mais vérifie la tout de même. Si nous prenons que la seule classe ouvrière industrielle, minière et des transports sont importance numérique n'a certainement pas reculée dans le monde depuis 160 ans ni son poids social. Bien sur les professions ouvrières ont beaucoup changées mais enfin on frabrique encore chemises, chaussures, chaussettes et gants, automobiles, cargos, lave-linges et vaisselles et l'ordinateur que tu utilise ici. Dans le "déclin de la classe ouvrière" n'y aurait-il pas la peur et le mépris quelle inspire à ses exploiteurs et leurs chantres et la bataille idéologique qu'ils mènent contre elle? Tu as bien de la chance d'avoir un tel sujet d'étude. Tu peux peut-être te procurer le livre d'Arlette Laguiller "Paroles de prolétaires" où elle décrit et commente les conditions de vie et d'exploitation à partir de témoignages de prolétaires d'aujourd'hui en France. Bon courage et bonnes découvertes.
- artza
- Message(s) : 2407
- Inscription : 22 Sep 2003, 08:22
par Pascal » 29 Fév 2004, 12:58
Pour répondre à l'idée communément admise du "déclin de la classe ouvrière", il y a un livre très intéressant : Simon Rubak, "La classe ouvrière est en expansion permante" (Editions Spartacus, Paris 1972... je ne sais pas s'il a été réédité).
Une des réponses trés pertinentes de l'auteur aux théoriciens du déclin de la classe ouvrière, est tout d'abord que la division en "trois secteurs" des statistiques officielles (secteur primaire -agriculture-, secteur secondaire -industrie- et secteur tertaiaire) n'est pas très scientifique : c'est comme si un biologiste classait les annimaux en "canidés", "félins" et en une "troisième espèce" regroupant toutes les autres. En effet, le secteur "tertaiaire" est un véritable mélange de tout ce qui n'est ni l' agriculture ni l'industrie : on y trouve des juges, des femmes de ménage, des commerçants, des enseignants, etc, etc, etc. D'ailleurs, pour prendre un exemple, les ouvriers des entreprises de nettoyage sont par exemple dans le "secteur tertiaire", alors qu'il s'agit bien de la classe ouvrière. Quand aux ouvriers agricoles, ils sont classés dans le secteur primaire.
Je ne peux pas te faire un résumé du livre, mais si tu peux le trouver, il sera utile à ta réflexion. Je pense aussi que tu ne peux pas faire l'économie d'une définition de la classe ouvrière : parles-tu uniquement par "classe ouvrière" des salariés-ouvriers de l'industrie ? Ou de ce que Marx appelait "la classe moderne de ceux qui n'ont que leur force de travail pour vivre" ? Question importante pour ton étude : les ouvriers au chômage font-ils partis de la classe ouvrière ? Ou ont-ils changé de classe après leur licenciement (si oui, de quelle classe font-ils partis ?). Les caissières de supermarché, les salariés de Mac Do, etc. font-ils selon toi partis de la classe ouvrière ? Si officiellement ces travailleurs sont classés dans le secteur tertiaire, leurs conditions de travail sont beaucoup plus proches de celles de l'ouvrier de l'industrie que de celles du haut fonctionnaire, non ?
Enfin, même en prenant les chiffres en secteurs primaires/secondaires/tertiaires, tu vois clairement que les pays où le secteur secondaire est le plus important (entre 30% et 40% de la population active) sont des pays comme l'Allemagne, le Canada ou les USA, bref, les pays les plus dévellopés. Au contraire, c'est dans les pays les moins développés que le secteur secondaire est le moins fort, comme en Afghanistan par exemple (7% de la population active). Et au niveau mondial, depuis 1945, une forte classe ouvrière s'est constituée dans des pays où elle était quasiment inexistante il y a 50 ans, comme en Chine, en Inde ou en Corée.
Bref je ne crois pas du tout que l'on assiste, en France ou ailleurs, à un "déclin" de la classe ouvrière. Et sans avoir les chiffres sous les yeux, je suis certain que la classe ouvrière en France est beaucoup plus nombreuse qu'elle ne l'était en 1850.
Bon courage pour ton devoir.
Une des réponses trés pertinentes de l'auteur aux théoriciens du déclin de la classe ouvrière, est tout d'abord que la division en "trois secteurs" des statistiques officielles (secteur primaire -agriculture-, secteur secondaire -industrie- et secteur tertaiaire) n'est pas très scientifique : c'est comme si un biologiste classait les annimaux en "canidés", "félins" et en une "troisième espèce" regroupant toutes les autres. En effet, le secteur "tertaiaire" est un véritable mélange de tout ce qui n'est ni l' agriculture ni l'industrie : on y trouve des juges, des femmes de ménage, des commerçants, des enseignants, etc, etc, etc. D'ailleurs, pour prendre un exemple, les ouvriers des entreprises de nettoyage sont par exemple dans le "secteur tertiaire", alors qu'il s'agit bien de la classe ouvrière. Quand aux ouvriers agricoles, ils sont classés dans le secteur primaire.
Je ne peux pas te faire un résumé du livre, mais si tu peux le trouver, il sera utile à ta réflexion. Je pense aussi que tu ne peux pas faire l'économie d'une définition de la classe ouvrière : parles-tu uniquement par "classe ouvrière" des salariés-ouvriers de l'industrie ? Ou de ce que Marx appelait "la classe moderne de ceux qui n'ont que leur force de travail pour vivre" ? Question importante pour ton étude : les ouvriers au chômage font-ils partis de la classe ouvrière ? Ou ont-ils changé de classe après leur licenciement (si oui, de quelle classe font-ils partis ?). Les caissières de supermarché, les salariés de Mac Do, etc. font-ils selon toi partis de la classe ouvrière ? Si officiellement ces travailleurs sont classés dans le secteur tertiaire, leurs conditions de travail sont beaucoup plus proches de celles de l'ouvrier de l'industrie que de celles du haut fonctionnaire, non ?
Enfin, même en prenant les chiffres en secteurs primaires/secondaires/tertiaires, tu vois clairement que les pays où le secteur secondaire est le plus important (entre 30% et 40% de la population active) sont des pays comme l'Allemagne, le Canada ou les USA, bref, les pays les plus dévellopés. Au contraire, c'est dans les pays les moins développés que le secteur secondaire est le moins fort, comme en Afghanistan par exemple (7% de la population active). Et au niveau mondial, depuis 1945, une forte classe ouvrière s'est constituée dans des pays où elle était quasiment inexistante il y a 50 ans, comme en Chine, en Inde ou en Corée.
Bref je ne crois pas du tout que l'on assiste, en France ou ailleurs, à un "déclin" de la classe ouvrière. Et sans avoir les chiffres sous les yeux, je suis certain que la classe ouvrière en France est beaucoup plus nombreuse qu'elle ne l'était en 1850.
Bon courage pour ton devoir.
- Pascal
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- Inscription : 03 Jan 2004, 16:09
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