sur Bosch

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Message par Urriko » 23 Juil 2004, 23:47

a écrit :La petite chanson patronale


Pas de surprise : le baron Seillière a été la premier à se féliciter du triomphe obtenu par la direction de Bosch dans son « référendum » sur le temps de travail et la remise en cause des avantages acquis. Surprise : la direction de la CFE-CGC (le syndicat des cadres) fait grise mine, alors que sa section locale a signé ledit accord au côté de l'inévitable CFDT.

Les syndicalistes les plus grincheux dénoncent ce qu'ils considèrent comme un marché de dupes. Et citent l'exemple d'entreprises qui, par le passé, ont imposé, au chantage, des accords de type Bosch en promettant de maintenir les effectifs. Ce qui ne les a pas empêchés de « délocaliser » quelques années plus tard.

La CGT évoque ainsi le cas d'un grand groupe de confection qui a utilisé l'argent économisé par un accord salarial signé en France pour construire, à l'étranger, l'usine qui a permis ensuite de fermer la boîte française. « Je suis prêt à parier que d'ici deux ou trois ans Bosch ira s'installer en République tchèque » pronostique un autre dirigeant syndical.

La méthode employée par Bosch pour imposer une réduction de 12% des coûts salariaux (alors que les bénefs ont augmenté de 69%) hérisse les syndicats. Car ce qui a été présenté comme une consultation avait toutes les apparences d'une menace très personnalisée. Les salariés de Bosch n'ont pas été interrogés sur un accord, mais directement questionnées sur le fait de savoir s'ils acceptaient un avenant à leur contrat de travail. Une réponse négative (donnée pourtant par 2% de kamikazes) se traduisait mécaniquement par une rupture dudit contrat. Pas de réponse, c'était prendre le risque de figurer dans la charrette des 100 suppressions d'emplois, qui, de toute façon, sont programmées.

Mais les syndicats craignent par-dessus tout la contagion. Elle semble pour l'instant limitée (* voir après le quote) malgré l'annonce du volailler Doux de son intention de rayer d'un trait de plume l'accord qu'il avait conclu sur les 35 heures.

Et puis, il y a le sempiternel « exemple allemand ». Cette fois, il pourrait aider les patrons : après Siemens, un autre mastodonte, Daimler, l'un des actionnaires principaux du consortium EADS, lance sa petite antienne sur la nécessaire délocalisation en cas de refus des salariés d'accepter de travailler plus longtemps. « Je vois mal comment les gars d'Airbus pourront alors résister, s'angoisse le président de la CGC, Jean-Luc Cazettes. Si on revient aux 40 heures à Hambourg, il sera difficile de défendre les 35 heures à Toulouse. »
Peut-être que les salariés français devraient adhérer aux syndicats allemands.


A. G.


« Le Canard Enchaîne » du 21 juillet 2004


(*) : A. G. fait ici référence à un autre article présent sur la même page, dans lequel l'auteur développe pourquoi, selon lui "Les 35 heures ne défrisent pas tous les employeurs."

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Urriko
 
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