(Guest @ lundi 10 janvier 2005 à 11:03 a écrit :Bien sûr, il est plutôt souhaitable pour les nantis que les prolétaires aillent tranquillement dans les bureaux de vote au lieu de cesser le travail dans les différents lieux de la production.
Les choses seraient plus faciles si l'alternative, dans la tête des travailleurs, était de voter ou de se battre. Il y a parfois plusieurs années sans élections et on n'a pas remarqué une plus forte combativité dans ces périodes, par exemple en terme de jours de grève. Il ne faut pas confondre la cause et les effets.
Autre remarque : jamais, la classe ouvrière n'a aussi peu cru aux élections. Il suffit d'étudier les résultats pour s'en rendre compte. Aux dernières européennes où la prticipation était faible, elle l'était bien davantage dans les milieux populaires, à l'instar de ce qui se passe aux Etats-Unis.
Pendant les années 70 où le moral de la classe ouvrière était autrement plus élevé, la participation aux scrutins était bien plus forte qu'aujourd'hui. Je n'en tire pas une loi mais cela prouve en tout cas que le contraire n'est pas vrai non plus. Tu peux même trouver des exemples de toute nature. On pense généralement que le résultat des élections de 1936 a eu un rôle dans les grèves de 1936. La victoire du front populaire était la conséquence de la montée ouvrière mais a aussi eu un effet bénéfique sur le moral des travailleurs. En faisant la grève générale en 36, ils "aidaient" le gouvernement mais les plus conscients d'entre eux avaient sûrement des doutes sur le capacités du FP (dans lequel le Parti radical, parti bourgeois était prépondérant) de leur donner satisfaction.
Tout cela pour dire que les élections ne sont qu'un thermomètre. Ils mesurent un certain nombre de paramètres. Les dernières montraient plutôt une démoralisation. Mais la cause est ailleurs, dans la situation sociale.