L'AFP en grève

Message par alex » 11 Oct 2004, 13:11



Le bras de fer se poursuit à l'AFP
L'agence est en grève jusqu'à ce soir minuit. Nouvelle assemblée générale lundi.

Par Olivier COSTEMALLE
vendredi 08 octobre 2004

e conflit se durcit à l'Agence France-Presse (AFP), où les salariés travaillant en France sont à nouveau en grève depuis hier après-midi et jusqu'à ce soir minuit. Le personnel a prévu de reprendre le travail ce week-end, et de tenir une nouvelle assemblée générale lundi.
L'affaire a commencé à la fin du mois dernier lorsque les syndicats ont découvert que le président de l'agence, Bertrand Eveno, avait attribué deux primes, de 30 000 et 35 000 euros, à des cadres du service photo. Une décision très mal perçue par les salariés, soumis à un sévère plan d'économies depuis de nombreux mois.
Une motion de défiance a été adoptée dans la foulée, par 92,8 % des voix. Et un premier arrêt de travail de douze heures a été observé mercredi. L'intersyndicale, soutenue, fait exceptionnel, par la Société des journalistes (SDJ), demande le retrait de ces primes, la transparence sur ce système de bonus et l'embauche d'une trentaine de personnes en contrat à durée déterminée. Plusieurs réunions entre le président et les syndicats n'ont pas permis de trouver un accord.
Le bras de fer se poursuit donc entre un président qui refuse de retirer les primes et le personnel, très mobilisé. Hier, l'assemblée générale des salariés, à laquelle participaient environ 250 personnes, a voté pour la grève à l'unanimité moins une abstention. Les bureaux de province ont approuvé le mouvement à une très large majorité (97 voix pour, 5 contre, 17 abstentions et un vote blanc). Plusieurs bureaux à l'étranger ont exprimé leur solidarité avec le mouvement, même s'ils ne sont pas appelés à la grève.
L'Agence France-Presse, qui ne compte pas moins de 1200 journalistes présents dans 165 pays, est l'une des trois agences de presse d'envergure mondiale avec l'américaine Associated Press et la britannique Reuters. En France, la quasi-totalité des journaux, radios et télés, mais aussi de très nombreuses administrations et entreprises, sont abonnés à son service.

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alex
 
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Message par alex » 12 Oct 2004, 11:35

Ca continue à l'AFP, j'apprécie particulièrement la revendication de la titularisation des salariés par leurs collègues moins précaires.

Sous pression, la direction de l'AFP se met à négocier

Le vote d'une nouvelle grève, hier, a mis le président Eveno sur la sellette.

Par Olivier COSTEMALLE
mardi 12 octobre 2004

Bertrand Eveno misait sur l'essoufflement du conflit qui agite l'Agence France-Presse depuis une dizaine de jours. Mais, hier matin, le président de l'AFP a dû se rendre à l'évidence : contrairement à ses espérances, la tension n'était pas retombée après le week-end. Du coup, il a annoncé dans l'après-midi plusieurs concessions et invité l'intersyndicale à négocier. Les discussions se poursuivaient hier soir tard.
Eveno n'avait guère d'autre choix. En l'espace de quelques jours, il a été successivement la cible d'une motion de défiance (adoptée par 92,85 % des voix), d'un premier arrêt de travail de 12 heures, puis d'un autre, de 33 heures. Juste avant le début des négociations, hier, le personnel de l'AFP, très déterminé, s'était prononcé par un nouveau vote pour une grève de 48 heures du «fil» (service) français, jusqu'à demain matin 11 heures.
Union syndicale. Détonateur de ce brusque accès de fièvre dans une maison qui n'en avait plus connu depuis un an : l'attribution de «primes secrètes», d'un montant total de 65 000 euros, au directeur du service photo et à son adjoint. Alors que l'AFP est soumise à une très stricte politique d'austérité, la révélation de ces bonus attribués de façon discrétionnaire par le président de l'agence a mis le feu aux poudres. Bertrand Eveno a justifié sa décision en expliquant que les deux cadres du service photo avaient remporté un contrat vital pour l'entreprise.
Mais les syndicats, unis pour la première fois depuis longtemps, réclament la restitution de ces primes, la transparence sur les bonus attribués par le passé et l'arrêt de cette pratique. Autre revendication : la titularisation d'une trentaine de personnes, employées en contrat à durée déterminée alors qu'elles occupent des postes permanents.
Au début du conflit, Bertrand Eveno avait refusé de céder sur la question des primes attribuées à la direction, tout en indiquant qu'il «comprenait l'émotion et les interrogations» des salariés sur ce point. Et il avait indiqué que les embauches ne pourraient se faire que très progressivement, en fonction de l'avancement du plan de départs volontaires ouvert aux salariés de plus de 57 ans.
Changement de tonalité hier soir. Devant les chefs de service, puis devant l'intersyndicale, Eveno annonce qu'il met fin au système des «bonus» discrétionnaires attribués aux directeurs pour revenir à «des mécanismes classiques» et «transparents», promet-il de primes de fonction. Répondant partiellement à une revendication des salariés, il rend publique la liste des 27 directeurs ayant touché des bonus depuis 2001. Bertrand Eveno donne aussi des informations sur le montant global des primes versées.
Embauches demandées. Les négociations butaient encore hier soir sur les embauches. Les syndicats en demandent vingt avant la fin de l'année, tandis que la direction en propose quinze.
Quelle que soit l'issue des discussions, le président de l'AFP se retrouve aujourd'hui dans une situation délicate. L'Etat, qui dispose de plusieurs sièges au conseil d'administration, a tellement confiance dans sa gestion qu'il a imposé à ses côtés un conseiller à la Cour des comptes, Pierre Louette, au poste de «directeur général gestion». Le contrat d'objectifs et de moyens signé entre l'AFP et l'Etat encadre strictement les dépenses, en particulier la masse salariale.
Déficit de 76 millions. En dépit de ces mesures d'austérité, la situation financière de l'AFP reste préoccupante. Son endettement cumulé s'élève à 76 millions d'euros selon les syndicats, et le chiffre d'affaires attendu à la fin de l'année est en retrait sur les prévisions budgétaires. Les pertes nettes, bien que moins lourdes que les années précédentes, s'élèvent encore à 3 millions d'euros à la fin juin. De leur côté, certains journalistes de l'Agence France-Presse ont commencé à recenser «les errements stratégiques» du président, dont ils dénoncent «l'absence de projet».


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alex
 
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Message par alex » 13 Oct 2004, 15:17


Grève à l'AFP : signature des minutes de discussionLa direction de l'Agence France-Presse (AFP) et les syndicats de l'AFP toutes catégories à l'exception de Sud, ont signé mardi soir des minutes de discussion portant notamment sur des embauches en CDI et la suppression des bonus pour la haute hiérarchie, a-t-on appris auprès de la direction et des syndicats.Les minutes de discussion, qui doivent encore être soumises à l'Assemblée générale des personnels de l'agence mercredi à 11h00, établissent "la suppression des bonus pour la haute hiérarchie et (le) retour à un système de droit commun" (primes de fonction ou de rendement) ainsi que la "réécriture des clauses contractuelles pour les directeurs journalistes et non journalistes".Les minutes de discussion, qui portent au total sur 6 points, stipulent l'embauche de 30 journalistes en contrat à durée indéterminée (CDI), dont 20 d'ici le 1er janvier 2005 et 10 au 1er trimestre 2005, ainsi qu'une embauche en CDI à la réprographie.Par ailleurs, "des négociations s'ouvriront immédiatement sur le sujet des statuts régionaux et inter-régionaux", selon le texte.Le personnel du siège de l'Agence France-Presse avait voté lundi une nouvelle grève de 48 heures du service France, jusqu'à mercredi, pour protester contre les "sursalaires" versés à des cadres de l'AFP et exiger la titularisation de CDD.

© AFP 13/10/04

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